A la recherche d’Orphée : Tatoul, le tombeau d’Orphée, villages turcs

CARNET BULGARE

Tombe d'Orphée

La route de Glavartsi débouche au marché de Kardjali. Marché couvert sous une structure métallique contemporaine laquée de blanc . On y vend des légumes et des fruits.

Pour  Tatoul, suivre Momtchilgrad , route à 4 voies enjambée par un pont routier sur lequel je lis « kalos elate » et probablement la même chose en turc. Nous nous dirigeons vers le sud !Momtchilgrad est une petite ville industrielle, précédée d’usines. Elle est beaucoup plus turque que les autres villes que nous avons traversées. Plusieurs officines proposent des voyages à Istanbul ou à Bursa. Les bureaux de change affichent le taux de la monnaie turque. On ne voit guère de cyrillique.

Nous croisons la route d’une tortue. On s’arrête pour la laisser passer puis on est prises de remords, cela aurait été plus malin de descendre et de l’apporter de l’autre côté de la route, les automobilistes venant en face n’auront sûrement pas la même réaction que nous.

La campagne est aussi très différente : le volcanisme modèle la topographie avec de petites montagnes, des coulées basaltiques formant des plateaux entaillés par des ruisseaux encaissés.  On voit aussi des affleurements de ponces. Peu de forêt ici, quelques petits bois de pins, des chênes rabougris, surtout des prés jaune paille parsemés de gros rochers (bombes). Peu de cultures. Des animaux divaguent. Les vaches cherchent l’ombre sous les arbres d’alignement de la route. Les moutons vont ça et là, les dindons se promènent. Sans doute à cause de ces animaux ; les murets de pierre sèche sont garnis de fagots épineux. On doit manquer d’eau, les légumes et les cerisiers ont soif. Poires et pèches préparent une belle récolte. Des femmes aux foulards blancs et aux pantalons bouffants sont assises sur le pas de leur porte. Les jeunes sont en tenue courte.

Le site de Tatoul est bien indiqué sur la route. La forteresse du 3ème -2ème av JC est construite de belles pierres blanches bien taillées. On accède au site plus ancien par un escalier antique. Dans des blocs énormes, le « puits sacré » a été creusé dans la roche. En creux, il a une forme de jarre parfaite. Ses parois sont encroûtées (enduit ou tartre ?). Etait-ce une citerne recueillant les eaux de pluie ou y stockait-on le vin pour les cérémonies ?

La « tombe d’Orphée »est datée du 2ème millénaire av. JC. Le monolithe est creusé pour faire une coupole au dessus du sarcophage. Devant, se trouve une estrade creusée de trois marches et d’une niche (1mx0.5mx1.2m). Des trous ronds étaient peut être creusés pour les lampes à huile ou les torches.

Ce site est très bien entretenu, la forteresse, protégée par un hangar métallique, unb panneau est traduit en anglais Cela manque quand même d’explications !

Un panneau marron signale un site touristique E  Baba : le tombeau d’un saint ? le nom d’un village ? La petite route goudronnée mais pleine de nids de poules monte et descend dans les collines. Le rebord d’une coulée volcanique entaillée par l’érosion donne l’illusion des maisons alignées. C’est là que la route nous conduit. De curiosité touristique, rien de visible ; Mais le plus mignon des villages, aux maisons de pierre délicatement rosées, aux petits jardins enclos, aux dindons en liberté. La femme assise devant sa porte ne répond pas à mon salut et fait mine de ne pas nous voir en détournant la tête.

Pour une fois, nous trouvons facilement notre coin pique-nique : une fontaine, des bancs et une table de pierre polie au dessous de la route : caviar d’aubergine, köfte et banane (achetés hier à Billa).

Retour à Kardjali vers 13h30 sous une chaleur écrasante.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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