Yerevan – Place de la République et Musée Historique National

CARNET ARMÉNIEN

Place de la République

J’achète du shwarma et un pâté à la viande pour pique-niquer dans les jardins au bord d’un « lac ». La rue piétonnière qui relie l’Opéra à la grande place de la République, est bordée d’immeubles neufs et de boutiques de luxe aux enseignes américaines, russes ou européennes.

Au coin de la place de la République pause pour un café « oriental » qu’on appelle également café « arménien ». Ces variantes autour du café »turc » m’amusent « grec » en Grèce, j’ai même trouvé « byzantin » à Chypre,  qui a beaucoup faire rire Samer notre guide en Égypte. Je bois « à la grecque » c’est à dire très lentement en occupant trois chaises, Charles Aznavour en accompagnement  sonore.

Place de la République : tuf rose et jets d’eau

La place de la République est rafraîchie par des bassins et des fontaines. Les grands bâtiments officiels sont parfois surmontés d’une colonnade.  Les rues adjacentes passent sous des arches. L’ensemble est très théâtral et très réussi, peut être grâce au tuf beige rosé, chaleureux. Marbre blanc, basalte gris ou pire ciment, c’eût été glacial.

Musée Historique National

Visite en compagnie d’un groupe de pèlerins français. Amalia, la guide francophone, s’adapte à son public pour qui cette visite est la conclusion de leur voyage, je me sens un pue déphasée.

L’histoire de l’Arménie débute au Paléolithique. L’obsidienne était un matériau de choix et d’abondance : jolie collection de lames translucides, presque transparentes.

  8ème millénaire : figurines de la Déesse-Mère.

On a retrouvé la plus vieille chaussure au monde : 5700 ans en cuir de vache et de sanglier.

3ème millénaire : figurines de la Déesse-Mère représentant la fertilité. Parmi les petites idoles à la silhouette caractéristique, triangle à la taille fine et très larges hanches se trouve un couple enlacé. La pierre du foyer ronde creusée comme un trèfle ou en fer à cheval, portant parfois des têtes de bélier,  est un autre objet symbolique de la famille. Une énorme jarre en poterie est décorée de triangles et de spirales. Amalia nous montre des cigognes stylisées figurant le retour du printemps et des serpents sur une autre.

Des photos montrent des menhirs et des pétroglyphes. En verrons-nous sur place ?

Dans les vitrines se trouvent des bijoux en or, des coupes ciselées.

On a remonté deux chariots de bois ; des arceaux soutenaient une bâche. Datés de 4500ans ils furent conservés aux abords du Lac Sevan. Ce sont des chars funéraires retrouvés avec de nombreux objets présentés autour dans les vitrines.

Amalia déchiffre pour nous la signification des animaux gravés : les oiseaux médiateurs entre le ciel et la terre. Les chevaux étaient les accompagnateurs du soleil

Un saut dans le temps nous conduit à Erebouni, pour découvrir la civilisation du royaume d’Ourartou. Les originaux des fresques d’Erebouni sont abrités ici. On voit des petites maquettes en argile représentant un  temple et des personnages sacrifiant  un bélier un peu comme celles du Musée du Caire.

De l’époque hellénistique, on voit une merveilleuse Aphrodite – Anahit en marbre blanc et Artémis en bronze. Nous avons un avant-goût du temple de Garni. Les bornes miliaires sont gravées en araméen – langue de Jésus mais aussi lingua franca  pour les commerçants du Proche-Orient. A l’époque de Tigran II. Le fils de Tigran II fut capturé par Marc-Aurèle et décapité en Alexandrie. Les guerres arméniennes sont citées par les romains : Marc-Aurèle  et Septime Sévère ont battu monnaie  « Armenia conquista ».

La visite de l’Arménie antique au 2ème étage (3ème pour les Arméniens) s’arrête là. Je décide de quitter le groupe afin de revisiter à mon aise toutes ces merveilles à peine entrevues. J’aime faire des révisions, m’attachant avec grand plaisir à certains objets qui m’ont parlé. A 17h15, les gardiennes éteignent les lumières « Allez-voir les tapis ! Cela ne ferme qu’à 18h » me conseillent-elles. . A l’étage intermédiaire se trouve la suite de  l’histoire, du Moyen Âge à la période soviétique. Ces collections n’ont pas été modernisées, les explications sont en Arménien et en Russe – les deux incompréhensibles et illisibles. Je passe donc au pas de course devant les costumes folkloriques et les photos anciennes poussées par les gardiennes qui éteignent l’électricité après mon passage.

17h45, il reste un petit quart d’heure pour poster nos cartes postales. En Arménie il n’y a pas de boites aux lettres et les timbres s’achètent exclusivement à la Poste. La Poste se trouve de l’autre côté de la place. La guichetière est revêche (comme partout dans le monde entier).

Nous appelons Jacques avec le téléphone arménien qu’il nous a prêté et qui nous rendra bien des services.  Un taxi  nous ramènera chez Hasmik dans les hauteurs de Yerevan et rentrera avec nous.

Hasmik est une jeune femme charmante, très chaleureuse, qelle parle bien Anglais mais elle est accaparée par ses quatre enfants, surtout la plus petite Mati tout juste assez grande pour marcher, monter les escaliers et faire des tas de bêtises avec un plaisir évident. Elle est craquante.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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