TOILES NOMADES
Depuis de nombreuses années, je suis fidèlement les films de Ken Loach, comme ceux de Guediguian, ou des frères Dardenne.. Cinéma social où les gens ont l’air de paysans ou d’ouvriers (même si le héros est un très beau gars!). Film historique d’une histoire de l’Irlande que je ne connaissais pas, où il démontre l’alliance entre les riches propriétaires terriens, l’Église et des fascistes tandis que la Crise qui sévissait en Amérique avait tari l’émigration.
Le héros, revenu d’Amérique aspire à une vie tranquille dans la ferme de sa mère mais il s’implique en rénovant un dancing. Il s’agit de danser mais aussi d’éduquer, de faire de la musique, de la peinture, de la poésie. Conjuguer éducation, plaisir de la fête et action politique.
Ce qui ne plait pas du tout au curé Shéridan qui voit dans le jazz la dépravation et traite même les participants aux activité de Jimmy’s hall d’Antéchrist.
Mais c’est l’action politique, la réinstallation de fermiers expulsés par les propriétaires terriens qui mettra le feu aux poudres, le feu au dancing, en l’occurrence. Jimmy Gralton – c’est une histoire vraie – se voit notifier l’arrêté d’expulsion de l’Irlande (où il est pourtant né) sans procès, sans possibilité de se défendre.
Film sympathique, peut être moins percutant que d’autres mais joyeux dans les merveilleux paysages irlandais.
Une réflexion qui me vient en chemin, à la suite des grèves et du conflit des intermittents.
Ken Loach n’est pas seulement un cinéaste qui raconte une histoire dans un film historique. Il montre aussi l’importance de la culture, de la joie de danser, de faire de la musique liée à la lutte des classes. On ferait bien d’y penser un peu plus dans un contexte de dépression qui commence à ressembler à celui de la Grande Dépression des années 30.

Je l’ai vu et j’ai aimé, justement pour ce côté joyeux, malgré la dureté de l’histoire. Ces malheureux Irlandais, l’Eglise leur en a fait voir de toutes les couleurs et elle est encore trop puissante aujourd’hui.
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