CARNET SARDE
un grand merci à Vittorio pour les photos puisque les miennes se sont effacées

la photo est offerte par vittorio merci encore!
Pour trouver le gite, les explications de Vittorio commencent au km 233 où nous trouvons une route qui descend jusqu’à une jolie plage sauvage. Une petite route blanche pentue grimpe dans les jardins. je reconnais le portail de bois entre les montants jaunes. J’essaie d’appeler le propriétaire, pas de réseau! Les voisines crient « Vittorio! Vittorio »une famille tchèque essaie de nous venir en aide. Enfin arrive un personnage sympathique, roux, moustachu, sous un chapeau de paille : Vittorio qui m’offre un café de bienvenue sur sa terrasse.

Le gîte est très petit.
La chambre est occupée complètement par un grand lit, une grande armoire. le cabinet de toilette est minuscule (la douche est à l’extérieur dans le jardin). La cuisine est si petite que les casseroles se cachent dans un coffre de marin. Une gazinière deux feux, un frigo. Sous l’évier : écologie oblige! une poubelle de tri sélectif à trois compartiments secco, umido(avec des sachets biodégradables) et un troisième pour le verre. Pas de plan de travail, l’égouttoir, suspendu au dessus de l’évier sert aussi de rangement de la vaisselle et des couverts. la chambre est tapissée d’étagères portant des livres dont machinalement je consulte les titres – je resterais des semaines à les lire. En plus des livres, des éléments de décor fantaisistes : la lampe de chevet qui ressemble à un robot à grandes pattes, un boulier ancien. Sur la terrasse une table et deux transats.

Le charme de cette location réside dans le jardin luxuriant. Sous le beaux arbres fruitiers et des olivirs taillés à 3 ou 4 mètre la pelouse est très verte.Le long des murets de pierre volcanique rougeâtre, dans des jardinières il y a la plus belle collection de plantes grasses qu’on puisse imaginer : cactées succulentes, mini-figuiers de barbarie aux raquettes portant des fruits violets, « artichauts » aux feuilles velues bleutées.. Certaines ressemblent à des mini-baobabs. Dans une petite pièce d’eau, une tortue prend le frais les poissons rouges nagent.
A l’étage inférieur, se trouve le garage et une rangée d’oliviers, des grenadiers portant de belles grenades vertes. le potager avec ses belles tomates et ses aubergines est gardé par un épouvantail très réussi qui e surprend chaque fois que je passe.
Adossé à la cabine du jardinier, la douche me rappelle l’Afrique: une petite cour cimentée, deux tuyaux (eau chaude et eau froide). Des pruniers bas (1.5m portent de grosses prunes violettes.

En remontant Vittorio me montre le câprier en fleurs et le myrte dont il confectionne l’alcool de myrte. une bouteille se trouve avec trois petits verres dans notre chambre.
Poursuivant l’exploration, je découvre le coin-lessive évier, bassine et fils à linge avec pinces dans un panier. Un barbecue maçonné et une belle table pour faire des grillades. Dans un coin, su une terrasse sous lentisques et oliviers, se trouvent deux confortables canapés avec d’épais coussins beiges. Quelques géraniums deux rosiers aux roses rouges, un laurier-rose aux fleurs jaunes font des taches de couleur dans la verdure. A l’horizon, on devine la mer. Un véritable paradis !
Déjeuner vite-fait de sandwiches.
Je descends à la plage toute proche – belle plage de sable blanc encadrée par des roches volcaniques rougeâtres. Eaux turquoises comme sur une carte postale . Pas d’installations. Chacun est venu avec son parasol, ses serviettes et ses fauteuils en plastique. Nous n’avons rien de tout cela. La plage est si proche de notre jardin merveilleux que je me contente d’une baignade. L’eau est très fraiche. Il faut aller loin pour ne plus avoir pied. Je me contente de nager dans une hauteur d’eau correspondant à ma taille. Quelque fois mes genoux heurtent le sable. Bonheur total. Un petit voilier est barré par des adolescents fait des allers-retours. Des familles pataugent sur le bord.
17h30, courses à Orosei dans un supermarché sans entrer dans le Centre historique.
Nous passons une délicieuse soirée dans le jardin après s’être badigeonnées de citronnelle avec des lingettes imprégnées. Chacun a sa tactique. Vittorio, la bombe. Le jeune Tchèque, ses spirales. Le mot italien zenzare rappelle tout à fait le bourdonnement agaçant. Les zenrare ne réussissent pas à gâcher la soirée.
Tandis que les Tchèques font des grillades, un renard fait une apparition étrange. Il semble chez lui. Il se déplace avec la souplesse d’un chat, s’arrêtant prudemment à l’affût, s’approche du barbecue. Peut-être est-il apprivoisé ? Sans doute pas, il disparaît subrepticement comme il est arrivé.
La nuit tombe, arrivent les chauves-souris silencieuses et rapides. Le Tchèque vient nous parler. Le feu a mis longtemps à prendre, ils n’ont plus faim pour les côtes de veau et il vient nous les proposer. Je les aurais acceptées volontiers si je n’avais pas mis en route le dîner (poisson pané et épinards) beaucoup moins gastronomique. Cuisiner n’est pas un plaisir dans le petit cagibi. Nous dînons sur la table de la terrasse pressées de retourner sur les canapés bercées par le murmure des vagues.