Mamoiada

CARNET SARDE

 MAMOIADA-CARNEVALE

Mamoiada

Seulement dix kilomètres séparent Orgosolo de Mamoiada mais le trajet parait beaucoup plus long. La route serpente dans les collines couvertes de chênes magnifiques. Les chênes-lièges isolés étalent leur ramure.  Les chênes-verts de belle taille forment une haie touffue sur le bord de la route. Quelques champs ont été moissonnés. Notre arrivée est précédée par un bruyant cortège de motos, un rallye escorté par les gamins du coin sur toutes sortes de pétoires y compris un authentique vélo-solex. Le Musée n’ouvre qu’à 15h, nous attendons sur un banc.

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Le Musée des Masques Méditerranéens présente les Mamuthones et les Issohadores, masques traditionnels du Carnaval du village ainsi que les masques de traditions voisines de villages sardes mais aussi de Slovénie, de Croatie et de Grèce. La visite commence par un audiovisuel très réussi sur trois écrans.

A la Saint Antoine le 17 janvier, les villageois allument des feux dans chaque quartier et les masques viennent danser.  Les Mamuthones au masque grotesque noir, habillés de peaux d’animaux, portent jusqu’à 30kg de clarines attachées sur leur dos tandis que l’Issohadore au masque blanc lisse et propre est vêtu d’une veste rouge et d’une culotte claire. Le blanc/le bon contre le noir/le mauvais. Le Sarrazin contre le Sarde. L’homme civilisé contre l’animal vêtu de longs poils. L’hiver et la belle saison. Tous ces couples donnent lieu à des pistes d’interprétation. Korela et Géros, les Grecs….

Je ne sais pas pourquoi, j’associe le costume des Mamuthones au pastoralisme. Il me semble que seuls des bergers peuvent s’accoutrer avec des sonnailles et des peaux de bêtes. Bergers ou chasseurs ? Il faudrait que je retrouve les images de Naoussa en Macédoine où l’on danse sur les braises.

Soirée dans le jardin de Vittorio

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La soirée s’écoule tranquillement sur les canapés sous le lentisque. L’appareil-photo est prêt pour le renard que nous espérons. Brusquement un serpent se laisse tomber au sol  d’une branche. J’ai le temps de vérifier que ce n’est pas une illusion : long et mince, il se glisse dans un trou entre les pierres de basalte de l’escalier. Le lendemain les propriétaires nous rassurent, c’est une biccia – une couleuvre. Selon eux, il n’y a pas de serpent venimeux en Sardaigne.

Renard, serpent, le jardin aux 400 vasques de la collection de cactées est vraiment magique. La vraie tortue a disparu de la petite mare des poissons rouges, il ne reste plus que la fausse qui fixe l’épave du Concordia échoué et le petit phare blanc.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Mamoiada »

  1. Au sujet du SainteAntoine, 17 Janvier: chez nous c’est une fete presque identique, avec des feux, de masques et des “vetements” presque identiques (mais pas seulement en noir et blanche). C’est aussi pour chaser le mal./le mauvais et pour proteger le bon, pour la rennaissance, pour un… »new beginning ». Le soir, presque tout le monde est autour des feux: les femmes apportent des petits gateaux, les hommes apportent du vin… C’est aussi le moment pour clamer a haute voix (mais avec humour et en verses) un message ou un tres court poeme critique/ironique qui est addresse a une femme ou a un homme qui se trouve a un autre feu, par exemple, au bout de la meme rue….

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  2. Il faut absolument que tu regardes le catalogue de l’expo du mucem sur le carnaval (à défaut de pouvoir la visiter), tu vas retrouver d’autres masques et d’autres cloches ! Cela t’intéressera sûrement.

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