Circuit des églises romanes

CARNET SARDE 

Saccargia
Saccarggia

 

Le Circuit des églises romanes proposé par le guide Evasion Hachette (n°20) commence à Ozieri.

Ozieri est un gros bourg en pente. On peut y visiter la Cathédrale, la fontaine Grixoni, la Maison Espagnole, une grotte et deux musées.

La Cathédrale est facile à trouver. Son perron monumental est précédé d’un escalier somptueux tout à fait disproportionné par rapport à la minuscule piazza Duomo en terrasse ombragée sous deux petits tilleuls. La façade est classique : fronton triangulaire surmontant la porte principale tandis que els deux portes latérales sont encadrées de grosses colonnes rondes aux chapiteaux ioniques. A l’intérieur, on n’a épargné ni le marbre ni la peinture. Deux lions sont couchés au pied de l’autel très décoré. J’ai cherché sas le trouver le tableau, chef d’œuvre local de peinture espagnole.

Les rues, vides ce dimanche matin, sont sobres, sans balcons ni ornements. Façadees de couleurs passées du gris au jaune pâle et au rose fané.

Ozieri : fontaine Grixoni
Ozieri : fontaine Grixoni

La fontaine Grixoni  en marbre gris, est surmontée par une balustrade aux arches en ogive, encadrant le buste d’une célébrité locale qui gâte plutôt l’ensemble qu’il ne décore. Le marbre gris alterne des bandes foncées et claires à la manière des édifices pisans. Six lions métalliques crachent une eau glacée qui doit être excellente puisque les habitants du quartier remplissent des bouteilles. Deux lions de marbres couchés sont la réplique de ceux de la cathédrale.

La Musée archéologique,situé dans le Couvent des Clarisses, est fermé pour restauration.

La route d’Oschiri traverse une campagne très agricole cultivée bien différente du maquis auquel nous étions habituées. Oliviers à flanc de collines, champs où les chaumes ont parfois été labourés. Les fermes isolées sont perchées sur des éminences.  Les larges ondulations couleur paille sont parfois piquetées de chênes-lièges. Au loin, des crêtes rocheuses déchiquetées se détachent. A la recherche de Nostra Signora di Castro, nous aurions dû quitter la route d’Oschiri avant le bourg. Au lieu de cela, nous fonçons vers l’église. Une banderole annonçant une fête locale des « panadas » nous induit en erreur. Je crois trouver une foire. C’est un enterrement ! Tout le village forme un cortège silencieux.

NS di castro perchée sur la colline
NS di Castro perchée sur la colline

Nostra Signora di Castro est perchée sur une colline. Son nom dérive du latin castrum. Le lieu fut fréquenté dès la Préhistoire puis occupé par les Romains. La jolie église 12ème siècle en trachyte rouge est entourée d’u enclos cultivé de gazon vert qui lui sert d’écrin. Des cumbessias – maisonnettes mitoyennes qui la bordent accueillent les pèlerins lors de la fête qui se déroule la semaine suivant Pâques.

sardaigne mp 002 - CopieGrazia Deledda m’a familiarisée avec ces fêtes réunissant pendant plusieurs jours une population mêlée de femmes pieuses, de mendiants et des habitants de la région. L’église est toute petite, toute simple. Seul luxe : un retable peint. Un magnifique orme s’étale dans l’enclos.

Sant Antioco di Bisarcio
Sant Antioco di Bisarcio

Sant’Antioco di Bisarcio ferme à 13h. Nous la rejoignons en hâte par la route de Sassari. Construite au 11ème siècle, reconstruite en 1153 ; elle fut siège épiscopal du Giudicat de Torres. Beaucoup plus grande que Nostra signora di Castro elle est accompagnée d’un clocher carré et se détache sur un rocher. Chef d’œuvre du roman-pisan avec des influences français grâce aux cisterciens (dit la guide). Elle est très sobre. La nef est très haute.

Sant Antioco di bisarcio détail d'un chapiteau
Sant Antioco di Bisarcio détail d’un chapiteau

Une autre église romane est signalée sur la route : Nostra Signora di Coros. Nous la trouvons à Tula derrière le cimetière. Très simple, son seul ornement est une ouverture cruciforme. Un cadenas en interdit l’entrée.

Non loin de Tula, sur le bord d’un lac, nous trouvons un emplacement pour piqueniquer : une banquette faisant le tour d’un beau chêne-liège à proximité d’une buvette. Le lac est entouré de montagnes pointues. Au café, les copains discutent très fort, probablement en sarde, je n’y comprends rien. De temps en temps, l’un d’eux se lève et tire des oiseaux dans l’olivier avec sa fronde. J’ai toujours associé les frondes à l’enfance et suis surprise de voir des adultes les utiliser.

Ardara : Santa Maria del Regno

Ardara
Ardara

Chapelle palatine du Giudicat de Torres 11ème à 1107, sa façade est austère en basalte noir. Contraste avec cette sobriété la luxuriance et les couleurs du magnifique retable. Les piliers cylindriques de la nef sont également peints d’apôtres et de saints. Du Castello , il ne reste plus que les fondations et un fragment des murs très épais d’une tour. Les murales sont décevants, plutôt folkloriques.

Ardara : retable magnifique et colonnes peintes
Ardara : retable magnifique et colonnes peintes

Santissima Trinità di Saccaggia

Saccarggia
Saccarggia

12ème siècle, édifiée par les Camaldules et consacrée en 1116 par le Roi-juge de Torres. De style roman-pisan avec sa façade où alternent les claveaux calcaires blancs et le basalte noir. La décoration est marquetée.

les vaches du chapiteau
les vaches du chapiteau

Le chapiteau de gauche porte la vache qui aurait donné son nom à l’église saccargia = vache au poil tacheté. Il y a une autre proposition étymologique venant du phénicien sachar = enclos la fertile vallée étant entourée de monts volcaniques.  Avec son clocher haut de 40 m et ses fresques,  c’est la plus impressionnante, la plus grande et la plus décorée des églises que nous avons visitée.

Saccarggia : fresques
Saccarggia : fresques
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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Circuit des églises romanes »

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