Lu il y a bien longtemps, je conserve de cette première lecture, le souvenir d’Antinoüs. L’histoire romaine, de Nerva à Trajan, des guerres Daces et Parthes, était alors bien confuse dans mon esprit.

Cette relecture, après de nombreux voyages dans le monde gréco-latin, est un enchantement.
J’ai pourtant failli abandonner : la première partie, Hadrien se sentant proche de la mort, raconte sa vie à Marc-Aurèle son « petit fils » – choisissant Antonin pour successeur il l’a adopté, et fait adopter Arc Aurèle par Antonin – filiation choisie. Le vieillard pontifie, philosophe, son ton est celui d’un raseur. Sans doute s’exprime-t-on ainsi quand on est empereur et qu’on désire édifier son successeur ?

La suite est passionnante. La vie d’Hadrien s’est déroulée de l’Espagne aux confins de l’Arménie et de la Perse, de la Pannonie à l’Egypte, de la Germanie à la Syrie… Depuis ma première lecture, j’ai eu la chance de visiter la plupart des lieux cités dans le livre. Je pourrais l’illustrer avec mes photos d’Italica (près de Séville), d’Aquincum en Hongrie, des bords du delta du Danube ou des rives du Nil près d’Alexandrie, j’imagine la chasse au lion à Siwa, les forêts de Thrace. J’ai suivi avec grand intérêt la l’accession aux sommets du pouvoir dans l’ombre de Nerva puis de Trajan, les luttes des factions, les complots, les alliances.

L’évolution des idées politiques et religieuses est également intéressante. Après les conquêtes de Trajan, Hadrien veut consolider la paix, établir des frontières sûres. Qui ne connait le Mur d’Hadrien ? Avec les roitelets orientaux il préfère la diplomatie et le compromis plutôt que la guerre. En Alexandrie, il tente de concilier les factions, Grecs et Juifs en rivalité. Pourtant vers la fin de son règne, il ne saura éviter les Guerres juives meurtrières avec Bar Kochba et Akiva. C’est pendant le siège de Bethar qu’il sentira les premières alertes du déclin de sa vigueur et de sa santé.

Un seul regret, l’absence de notes en bas de pages. Cet ouvrage est tout d’abord un roman. J’aurais aussi aimé des références historiques.

je ne l’ai jamais lu en entier, il faudrait que je m’y replonge!
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Ah, les guerres daces: 101- 102 et105-106….et puis le… « end » :)) de la domination romaine en 271, quand l’empereur Aurelianus decide de retirer completement l’armee et l »administration romaine mais aussi les colonistes romains au sud du Danube….
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Un de mes très très bons souvenirs de lecture au point que récemment je l’ai emprunté en livre audio et écouté avec plaisir
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J’ai vu la pièce tirée de l’oeuvre de Yourcenar au festival cet été et du coup j’ai arrêté la lecture du livre. A reprendre donc!
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Bonjour Myriam, j’ai cherché en vain l’extrait de Maupassant sur votre blog (« Vers Kayrouan ») votre lien ne conduisait pas plus loin que votre avatar…
J’ai lu avec délectation « Mémoires d’Hadrien » de Yourcenar. Et j’ai suivi leurs pas (ceux de Yourcenar et ceux d’Hadrien) sur le site de la Villa Adriana ici… :
http://maia-blog.eklablog.com/tivoli-campagne-romaine-a108900938
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@poison et caramel : le billet sur la Vie Errante paraîtra seulement le 8 février, je rédige puis planifie.
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