CARNET DJERBA ET SUD TUNISIEN
Le petit déjeuner est spécial : dans les petites poteries roses aux couvercles pointus : miel, huile, sirop de caroube et ricotta. Yousr nous fait connaitre un plat typique : une pâte de farine et eau chaude servie avec de l’huile qui se mange chaude avec du miel ou avec le sirop de caroube. Cocktail d’orange et de dattes.
Balade en charrette

Nous attendons la charrette sur la table à côté de la fontaine en faïence de Nabeul ornée de guirlandes et de coquillages.
La charrette est celle qui transporte sacs d’olives et branchages. Yousr la garnit d’une belle couverture rayée multicolore. L’ânesse est marron et n’a pas de nom. L’ânière en anorak et foulard arrive de la cueillette des olives en famille. Elle est diplômée. Avec sa maîtrise de géographie, elle pourrait être ma collègue, enseignante. Les chômeurs diplômés sont légion en Tunisie. Sa seule occupation est la cueillette des olives – 3 mois par an et encore !
Quand la sécheresse sévit les oliviers ne donnent que tous les deux ans. L’an passé on n’a même pas récolté le peu d’olives qui ont mûri. La charrette nous conduit à la plage distante d’un kilomètre environ Curieusement la marée basse a dégagé l’estran argileux parsemé de nombreux petits monticules. Un héron cendré cherche sa pitance et s’envole à notre approche.
Je cueille des olives
Dans les oliveraies la cueillette se fait en famille. Quatre femmes s’affairent sur un arbre ; L’une d’elle a grimpé dans la ramure. Les robes rouge, grenat orange, tranchent sur le vert de l’arbre et le vert tendre de l’orge qui pousse entre les arbres. Un peu plus loin, une vieille dame surveille deux bébés à côté d’un attirail : bombonne de gaz, des bouilloires, des théières…On ne gaule pas les olives ici, cela blesse les branches, on ne les cueille pas non plus, on peigne le feuillage avec de petits râteaux en plastique rouge à manches très courts. Je me retrouve un râteau à la main. On attrape la branche et on peigne vigoureusement.
Les toutes petites olives noires tombent sur le filet dont on relève les coins pour les rassembler et trier les feuilles qui donneraient leur amertume à l’huile. Dans le Sahel (région de Sousse et de Sfax) les olives sont destinées au pressoir, elles sont très petites ; Dans le jardin de Yousr il y a aussi un olivier pour les olives de table qui sont simplmeent salées et non pas gardées dans la saumure. Elles sont délicieuses.
Les arbres sont plantés très écartés les uns des autres. Il existe une variété espagnole qu’on plante plus serré mais ils ne donnent des fruits que pendant ans tandis que certains oliviers tunisiens ont été plantés par les Romains. Pendant que je fais descendre les olives on m’apporte un petit verre d’un thé très fort et très sucré. C’est le « thé de la cueillette » qui donne du cœur à l’ouvrage.
Nous rentrons en marchant à côté de la charrette. Yousr m’expose ses projets. Elle voudrait impliquer la population dans un projet environnemental. La campagne est jonchée de sacs en plastique, la plage, de canettes de bière. Un nettoyage s’imposerait. Elle aimerait aussi mener des projets culturels avec ses voisins et, pourquoi pas avec les touristes ? Nous devisons entre oliviers, amandiers figuiers défeuillés et rangées d’agaves.


Merci, on saura tout sur la cueillette des olives! C’est intéressant de rencontrer des gens et de pouvoir participer à la vie quotidienne. C’est bien aussi de vous voir un peu sur les photos!
Pourquoi avec une maîtrise de géographie ne peut-elle pas enseigner?
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@claudialucia et à Aifelle: il y a beaucoup de chômeurs diplômés en Tunisie, le diplôme ne garantie pas l’emploi
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Une belle cueillette en bonne compagnie ! Même question que ClaudiaLucia, mais je pense qu’il n’y a pas de postes parce que pas d’argent ?
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Une très belle rencontre ! Comme on en fait tout autour de la Méditerranée. J’espère que tu as gardé des contacts, Yours a t-elle mené son projet à terme ? Qu’est-elle devenue prés 10 ans passés ?
Merci pour le lien. Bises.
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@philfff : c’est tout le plaisir des amis Facebook, je ne sais pas si je retournerai en Tunisie mais nous nous donnons des nouvelles
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