José SARAMAGO : Histoire du Siège de Lisbonne

CARNET PORTUGAIS

saramagp

« Le correcteur, fatigué, monte vers la rue dos Cegos, entre dans le patio Dom Fradique , le temps bifurque pour ne pas toucher ce village rupestre qui n’a pour ainsi dire pas changé depuis les Goths, ou les Romains ou les Phéniciens, les Maures qui sont venus plus tard, puis les Portugais de souche, leurs enfants et leurs petits-enfants, ceux-là mêmes que nous sommes aujourd’hui, la puissance et la gloire, les décadences, la première, la seconde et la troisième, chacune divisée en genre et en sous-genres. La nuit dans cet espace entre les maisons basses, les trois fantômes se réunissent, le fantôme de ce qui fut ; celui de ce qui fut sur le point d’être et celui qui aurait pu être, ils ne se parlent pas, ils se regardent comme font les aveugles et ils se taisent »

C’est le livre que j’aurais dû lire avant de visiter Lisbonne. Je n’aurais pas renoncé à la visite du Castelo Sao Jorge, j’aurais cherché les portes dans les murailles, j’aurais aussi cherché la fenêtre de Raimondo Silva dans son appartement de la colline du château. Je l’aurais imaginé descendant les marches vers l’Alfama…et sans doute notre promenade au Largo das Portas do Sol aurait eu une saveur particulière.

J’aurais aussi été plus attentive aux exploits d’Afonso Henriques que nous avons croisé un peu partout de Guimarães à Alcobaça. Nous serions peut être entrées à Santarem au lieu de l’éviter…. Pourtant je l’avais emporté dans les bagages. Je ne suis pas entrée tout de suite dans le style de Saramago, il m’a fallu plusieurs chapitres avant que je ne m’habitue aux continuelles digressions et avant que je n’y prenne goût. Parce que les digressions sont le charme de ce roman. Digressions et sauts dans le temps. Dans un – très long – paragraphe, nous passons de la vie quotidienne du correcteur qui va déjeuner à la crèmerie à la vie des Maures assiégés au 12ème siècle.

la Sé cathédrale de Lisbonne
la Sé cathédrale de Lisbonne

Raimondo Silva est correcteur dans une maison d’édition. Je n’imaginais pas le métier de correcteur, je n’imaginais surtout pas les recherches encyclopédiques que s’impose le coJ’aurais aussi été plus attentive aux exploits d’Afonso Henriques que nous avons croisé un peu partout de Guimarães à Alcobaça. Nous serions peut être entrées à Santarem au lieu de l’éviter….

Pourtant je l’avais emporté dans les bagages.

Je ne suis pas entrée tout de suite dans le style de Saramago, il m’a fallu plusieurs chapitres avant que je ne m’habitue aux continuelles digressions et avant que je n’y prenne goût. Parce que les digressions sont le charme de ce roman. Digressions et sauts dans le temps. Dans un – très long – paragraphe, nous passons de la vie quotidienne du correcteur qui va déjeuner à la crèmerie à la vie des Maures assiégés au 12ème siècle.

Raimondo Silva est correcteur dans une maison d’édition. Je n’imaginais pas le métier de correcteur, je n’imaginais surtout pas les recherches encyclopédiques que s’impose le correcteur. Recherches de l’erreur orthographique, de la correction de la syntaxe, mais aussi de la vérité historique…

le siège de santarem
le siège de santarem

Et justement, le correcteur se rebelle, au lieu de laisser Oui, les Croisés vont aider Dom Afonso Henriques, il corrige Non, les Croisés refusent. Scandale ! Et il se trouve contraint de réécrire l’Histoire du siège de Lisbonne. Le correcteur devient écrivain. Comment va-t-il s’en tirer? Les Maures vont-ils rester à Lisbonne ? Les Portugais – Lusitaniens, ou Galiciens, vont-ils devenir des super-héros ?

Plaisir de l’écriture, curiosité de l’Histoire.

J’ai moins aimé l’histoire d’amour, nécessaire pour la cohérence du roman. Histoire trop naïve de ce vieux garçon qui découvre l’amour, avec une rose blanche …

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

11 réflexions sur « José SARAMAGO : Histoire du Siège de Lisbonne »

  1. Et bien du coup moi aussi je regrette de n’avoir pas lu ce livre avant ! Lisbonne est une des villes qui le plus séduit, je n’y ai fait qu’une escapade,

    (http://philfff.blogspot.gr/2013/11/escapade-lisbonne.html)
    (http://philfff.blogspot.gr/2013/12/en-passant-dans-la-mouraria-lisbonne.html)

    mais déjà, dés mon arrivée, je sentais que j’allais manquer beaucoup de chose: nous n’avons qu’une solution : préparer un autre voyage pour cette ville -envoutante ?

    Merci pour ce billet, Miriam.

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    1. @Philfff : Certes, Lisbonne mérite plusieurs séjour, c’est notre 3ème et toujours avec l’impression d’être passé à côté de tant de choses! j’ai bien aimé votre collection d’azulejos, quant au street art, c’était à notre programme mais pas vu grand chose faute de temps.

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  2. Un écrivain original mais dont le style n’est pas facile à lire. Il semble que cela ne t’ait pas gênée. Je comprends tous tes regrets de ne pas avoir lu le livre avant! C’est vrai qu’on passe par fois à côté de bien des choses intéressantes.

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