Promenade à Povoa de Lanhoso

CARNET PORTUGAIS 

Maria da Fonte héroine de Povoa de Lanhoso
Maria da Fonte héroïne de Povoa de Lanhoso

Réveil gris. La température a chuté. Hier accablante, ce matin 19°. Je revêts un sweat pour déjeuner sur la terrasse.

Dernier jour à Povoa, nous allons visiter les curiosités locales. En plus du Castelo et du Castro préhistorique, on peut voir travailler les artisans bijoutiers spécialisés en filigrane, et 16km de voie romaine.

POVOA boules rond point

Pour ne pas tourner en rond (décidément le GPS fait défaut !), nous allons à l’Office de Tourisme pour nous faire expliquer le chemin de la Voie Romaine. Le jeune homme parle bien anglais mais c’est surtout un adepte de Google maps. Il me fait passer derrière son comptoir et me montre le trajet sur l’écran de l’ordinateur en street view. C’est très fastidieux et je n’y comprends rien. Plusieurs départs sont envisageables, près du château après le rond point des boules (allusion gigantesque au filigrane) à la sortie du village sur la route 103. Il lui vient une idée :

le chêne de Caves
le chêne de Caves

-«  avez-vous vu le chêne ? »

Un centre d’interprétation est à côté à proximité et la via Romaine y passe. En tout cas, c’est un repère fiable, le Centre d’Interprétation est bien fléché. Il faut suivre les indications Carvalho de Cavos , les balises de GR rouge et blanches sont visibles à partir de la petite chapelle Sa. Marta.

Le chêne est vraiment impressionnant. Pas moins de dix poteaux métalliques lui servent d’étais. Ce serait le plus grand chêne de la péninsule ibérique d’après l’animatrice du Centre d’Interprétation (beau bâtiment, exposition de panneaux sur le thème de la forêt et de la biodiversité).

L’animatrice me fait cadeau d’un topoguide cartonné pour le circuit Maria da Fonte qui suit la voie romaine sur un tronçon.

Le GR est bien balisé. Me voilà partie pour une balade non seulement sur les traces des Romains mais aussi sur celles des femmes du Minho qui se révoltèrent en 1846 avec Maria da Fonte pour porte drapeau. Je ne connaissais pas cette héroïne avant d’avoir ouvert Amour de Perdition de Camilo Castelo Branco. Le traducteur y fait clairement allusion dans la préface. Au second rond point, j’avais vu la statue d’une jeune paysanne mais je ne la savais pas si célèbre.

Le GR emprunte une petite route pavée de petits pavés cubiques de granite. Plus portugaise que romaine, cette route ! Elle rejoint un  groupe de maisons devient asphaltée. Au virage je la quitte pour une descente sur de très grosses dalles : les dalles romaines.

Via romaine de Braga à Astorga
Via romaine de Braga à Astorga

Granite à gros cristaux de feldspath comme tous les granites ici. Peut être verrai-je  une borne miliaire comme sur le document ? Je n’en n’ai pas  vu, mais j’ai vu un lavoir qui sert encore, sur le rebord il y a une brosse et du savon. Vu aussi deux vaches à la robe jaune avec des longues cornes recourbées et effilées. Le sentier passe par de nombreux groupes de maisons. C’est fou comme le Minho est construit. On est en campagne mais il y a des maisons partout, des vieilles en granite, des neuves en ciment et même de très belles maisons de vacances. Il y a aussi des chiens. Heureusement ce sont des petits bâtards  ressemblant un peu aux Jack Russel, petites pattes courtes, poil ras blanc avec des taches jaunes. Petits mais gueulards. Je ne suis pas très effrayée quand ils tentent de me barrer la route. Une chienne va même chercher ses chiots à la rescousse pour me chasser. Il suffit que je me saisisse d’un bâton ou d’une pierre pour les faire fuir. Les chiens de la campagne craignent les pierres et connaissent ce geste. Même si je suis bien incapable de les lancer.

Le sentier entre en forêt. Il est encadré par deux murettes de granite très moussu. Genêts et ajoncs égaient la promenade de leur floraison jaune. Fougères-aigles vert tendre, bruyère rose. Le parcours est fleuri et coloré. Dans la forêt,  les eucalyptus sont plus nombreux que les chênes ou les pins. Cela m’attriste un peu. Ils appauvrissent la forêt. Que fait-on de leur bois ? A leur décharge, ils sentent bon. Le sentier grimpe. Aurai-je une belle vue au sommet de la colline ? Le sentier redescend dans les eucalyptus. Pas de panorama.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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