CARNET PORTUGAIS
Googlemaps a fourni l’itinéraire : autobus 759 sur la place du Rossio.
Le Musée est dans le couvent de Madre de Deus dans un quartier industriel. Comme c’est trop tôt, je prends un café au comptoir d’un bistro très prolo 0.60€. Pusi on attends l’ouverture dans la cour fleurie. Des Althéas fleurissent rose et leur pistil est grand comme celui d’un hibiscus.
Nous avions déjà visité ce musée et acheté le catalogue. Cette nouvelle visite est un plaisir renouvelé.
Les salles d’exposition sont réparties autour d’un patio d’une simplicité monacale. Le parcours est chronologique et très didactique il y a aussi un parcours tactile pour non-voyants. Les premiers azulejos sont maures. Les plus anciens son 13ème . J’ai du mal à distinguer les motifs maures des motifs gothiques. Les carreaux Renaissance sont plus élaborés, les lignes sont plus courbes, il y a plus de fruits ou de fleur. On cite une commande du Duc de Bragance en 1558 d’azulejos italo-flamand-maniéristes.
La production d’Azulejos ne commence à Lisbonne qu’au 16ème siècle. Deux versions coexistent : grandes scènes historiées et carreaux répétitifs formant une « tapisserie ». Un magnifique retable polychrome 1580 occupe tout un mur ; Les motifs des « tapisseries » sont variés : ceux à la « pointe de diamant » peuvent avoir un carré au centre, ou une pyramide ou un ovale. (vu à Tomar à la chapelle)
Au 17ème siècle l’Eglise était le principal commanditaire d’azulejos pour couvrir l’intérieur des églises. D’autres motifs sont floraux : camélias ou acanthes, d’autres religieux comme les coquilles saint Jacques ou les croix de Malte. Les azulejos évoluent sous des inspirations sont asiatiques, chinoises ou indiennes, paons et animaux exotiques sont représentés ainsi que dees éléphants ou des pagodes.
L’église de Madre de Deus est très riche en dorures et tableaux. Comme notre visite est centrée sur les azulejos je les néglige. Le bas des murs est habillés de carreaux bleu et blancs de deux artistes flamands Willem van der Kloet (1666-1747) et Jan Van Qort . Flandre, bleu et blanc, chercher une piste du côté de Delft ? Les scènes sont bucoliques, la présence de crocodiles est étrange
Un petit cloître sur deux étages, bordé de fines colonnettes est « tapissé » de carrelage. A l’étage on retrouve motifs manuélins de cordages et feuillages.

La visite continue à l’étage : trois tableaux colorés ont des sujets mythologiques « Neptune et Amphitrite » ou profanes. Une « chasse au Léopard » m’a amusée ; se déroule-t-elle en Afrique en Amérique ou en Asie ? Des indiens sont nus avec des pagnes en feuilles, armés de lances, les léopards occupent une grande partie de l’espace. L’un deux se mire dans une glace trouvée dans un coffre ouvert, abandonné. Le tableau le plus burlesque est « le mariage de la Poule ». la Poule arrive dans un carrosse tandis que les singes viennent d’un autre angle dans une charrette, portant des instruments de musique ou chevauchant des chevaux. Le décor est oriental avec de nombreuses tours , minarets ou clochetons .

D’autres sujets sont plus classiques comme « La Bataille d’Alexandre au Granique contre les Perses ». autre burlesque : un médecin administre un clystère.
Au 18ème siècle, les scènes sont le plus souvent bleues et blanc parfois incluses dans une frise colorée dans les tons de jaune brun ou rose : scènes de la vie quotidienne racontant celle d’un chapelier.

A l’étage on voit le « panoramique de Lisbonne » qui montre la ville avant le séisme de 1755. La tour de Belem est bien reconnaissable ainsi que le monastère dos Jeronimos. Entourées par des murs, des quintas, des palais sont dispersés dans la campagne. Un grand palais occupe la Place du commerce. Les collines du château et de l’Alfama, en revanche sont construites. En face du panoramique « Lisbonne aux mille couleurs » a été réalisée pour l’Exposition de Paris e 1937 par Paolo Ferreira (1911-1999).
Si le 19ème siècle m’intéresse moins, je me rappelle les azulejos des Gares de chemin de fer.
En revanche les œuvres du 20ème siècle sont bien représentées. Sous le titre « Réinterpréter les traditions » plusieurs séries de carreaux dessinés par Alvaro Siza Veira sont très intéressantes. Nous avons aussi aimé un panneau de Querubim Lapa (pavillon du Portugal exposition de Lausanne 1957 et une composition 1991 sur un fond rosé rythmé par des carreaux en parallélogramme, un renard et un chat ( ?) se lancent une balle. Sorti du cadre il y a aussi une maison et un bateau.
Pour finir, une exposition temporaire est consacrée au design d’Alvero Siza Veira.
Le restaurant est installé dans le patio sous des bâches vertes. Au fond u n bassin carré et une vasque sont peuplés de poissons rouges. Nous choisissons d’y déjeuner. 9.5€ Bacalau au four et miettes de pains de maïs . Les miettes- de la chapelure – recouvrent le poisson qui s’effeuille. Sur le poisson on a disposé des oignons en rondelles, et en dessous des épinards en branches. Quatre pommes de terres dans leur peau craquante ont cuit avec le poisson. C’est délicieux et abondant. 2€ une soupe à la coriandre et à la crème, très fine. Et 6.5€ une quiche de légumes accompagnée de salades.
C’est un peu cher dans les standards portugais mais c’est excellent et surtout le cadre est parfait.