CARNET IRLANDAIS

Réveil sous la tempête, pluie battante, les arbres se secouent à grand bruit. Les gouttes tambourinent sur le vasistas du puits de lumière de la cuisine. Que faire sous la pluie ? Le musée de Skibbereen n’ouvre qu’à 10h.
Lough Hyne
On essaie de faire en voiture le tour de Lough Hyne. Une petite route dans la forêt et les fougères descend sur les rapides qui font communiquer Lough Hyme avec l’océan. De l’autre côté la route s’arrête devant une propriété privée. Lough Hyne, tant vanté par nos guide n’est que partiellement accessible. Encore une fois je me félicite de la Loi Littoral en France qui garantie l’accès aux sentiers côtiers.
Skibbereen
Un marché s’est installé sur le parking de Skibbereen. Des maraîchers bio proposent carottes, choux et betteraves ainsi que des pommes de terre rondes. D’autres vendent dees produits laitiers. Sympa la « station-service » des produits d’entretien : dans un panier des bouteilles d’eau minérales vides serviront de contenant pour les produits d’entretien écologiques, le vinaigre de malt…on remplit soi-même. Derrière le parking l’église a deux cours carrées. Il y a une autre église dans la grande rue et une troisième occupée maintenant par un restaurant.
Au musée de Skibbereen, trois départements : l’un d’eux est consacré à Lough Hyne, le second à la Famine, le troisième à la généalogie. L’hôtesse de la caisse nous branche l’audiovisuel en français. Il raconte la recherche scientifique autour de Lough Hyne, présentant ceux qui se sont consacré à l’étude de ce lac salé très particulier relié à la mer par un étroit chenal « les rapides ». on ne sait pas ce qui a permis cette relation, un mouvement tectonique ou les glaciations. Le courant des rapides induit un curieux phénomène : les marées asymétriques. La marée montante dure 4 heures descendante 8h. Dans ces eau claires plus chaudes que celles de l’océan vivent des organismes tropicaux : cnidaires, éponges…malheureusement la vidéo n’est pas très bavarde sur ce sujet. En revanche elle raconte des légendes locales comme l’histoire Finen O’Driscoll (1630) qui finit ses jours dans le château sur une île du Lough. Et la légende du roi Labhra O’Loinseagh qui avait des oreilles d’âne et qui fait exécuter les coiffeurs au courant de son secret. L’un d’eux le confia à un roseau qui devint pipeau et qui le divulgua à toute la forêt. Je connaissais cette histoire, mais c’était un roi grec Midas.
La Famine 1845-1856

Elle fut causée par une maladie de la pomme de terre Phytophtora infestans (le Mildiou) qui fut détectée en Irlande en 1845 causant dans le seul district de Skibbereen la mort ou l’émigration de 105 000 habitants. A la famine se conjuguèrent les maladies : typhus ou dysenterie. La population irlandaise était devenue totalement dépendante de la culture des pommes de terre. Une famille de 6 enfants en mangeait 25kg par jour. On en nourrissait aussi les animaux . Un homme pouvaiat en manger 6.4kg p ar jour. Non seulement les gens mourraient de faim mais ils étaient incapables de rembourser leurs dettes après les mauvaises récoltes. Ils étaient expulsés de leurs chaumières dont on brûlait les tits pour qu’il ne puisse pas revenir. La chanson Dear Old Skibbereen
qu’on peut écouter est très émouvante.
O, Father dear, I oft times here, you speak of Erin’s Isle,
Her lofty scenes, her valleys green, her mountains rude and wild
They say it tis a lovely place, wherein in a saint might dwell,
so why did you abandon it, the reason to me tell?
Oh son I loved my native land, with energy and pride
‘Til a blight came over on my prats, my sheep and cattle died,
The rent and taxes were so high, I could not them redeem,
And that’s the cruel reason why, I left old Skibbereen.
Oh, It’s well I do remember, that bleak December day,
The landlord and the sheriff came, to drive us all away
They set my roof on fire, with their cursed English spleen
And that’s another reason why, I left old Skibbereen.
Your mother too, God rest her soul, fell on the snowy ground,
She fainted in her anguish, seeing the desolation all round.
She never rose, but passed away, from life to immortal dream,
She found a quiet grave, my boy, in dear old Skibbereen.
And you were only two years old, and feeble was your frame,
I could not leave you with your friends, you bore your father’s name,
I wrapped you in my cota mior, in the dead of night unseen
I heaved a sigh, and said goodbye, to dear old Skibbereen
O’ father dear, the day will come, when answer to the call
all Irish men of Freedom Stern, will rally one and all
I’ll be the man to lead the band, beneath the flag of green
loud and clear, we’ll raise a cheer , remember Skibbereen
Des panneaux très fournis illustrent par des gravures ou des fac-similés de journaux d’époque, des documents audiovisuels. Comment remédier à cette situation dramatique ? La Poor lawddont j’avais entendu parler dans la biographie de Florence Nightingale par Sinoué, n‘est pas comparable à la Sécurité sociale ; elle évitait seulement que les gens ne meurent pas de faim sur les bords des routes. Des workshops devaient occuper les chômeurs. La soupe populaire nourrissait plusieurs millier d’affamés (8600 à Skibberen). Des campagnes de dons furent organisées. En tête de liste des donateurs les plus généreux, la Reine Victoria mais – je le découvre avec amusement le diocèse de Strasbourg et le Sultan turc Abdelmecid.
La société irlandaise fut bouleversée après la Famine et l’émigration vers l’Amérique. Les petites fermes et les cultures disparurent avec pour conséquence l’augmentation de l’élevage.
C’est dommage d’appâter le touriste avec des sites qui ne sont qu’à moitié visibles !
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@Aifelle : Lough Hyne est enchâssé dans des propriétés privées, que cela nous plaise ou non! Ne pas etre un touriste trop naïf!
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C’est déplorable! Le littoral ne devrait pas être une propriété privée! Mais tu sais en France aussi.Pas plus loin que Cannes, une grande partie de la plage est payante!
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@claudialucia : c’est en voyageant qu’on apprécie l’accès au littoral. Plages payantes en France? quelques unes mais le passage est toujours possible. En Italie il y a des murs de béton qui arrivent jusqu’à l’eau
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