CARNET CATALAN

Au réveil, pas un nuage ; allons voir la mer !
Collioure, 36 km en passant par le Boulou, sur des voies rapides parallèlement à la chaîne des Albères. Les sommets sont saupoudrés de neige, tandis que derrière nous, le Canigou est bien blanc. De chaque côté de la route, des vergers de pêchers fleurissent rose, c’est une merveille ! j’espère seulement qu’ils ne pâtissent pas des températures frisquettes de ce matin. Les mimosas sont encore jaunes. On a taillé les vignes, les ceps sont bien propres, alignés sur les restanques.
9h30, sur le bord de l’eau, déjà, le parking face à la mer est complet. Nous garons la voiture sur le glacis sous le fort au parking payant même le dimanche.
Première promenade est au bord de l’eau.


La mer est agitée, de jolies crêtes blanches décorent le bleu profond, des vagues viennent se briser sur les rochers de schiste. L’air est comme lavé, les couleurs des maisons sont ravivées sous le soleil du matin. Un ruban dallé et cimenté court sous les murs du château royal. Un musicien joue d’une curieuse guitare électrique. Les passants prennent le soleil en dépit de la température. Une dame mûre est bras nus. Un jeune homme frime en maillot, il va à l’eau pour la photo que sa copine prend en vitesse. Les restaurants proposent des « formules-petit-déjeuner ».


Sur la bande de ciment sous le fort, une sculpture Soleil Porté – monument rappelant qu’en 1493, partirent de Collioure les 39 derniers Juifs non convertis, familles G.N. Mossé, Fuentes, Asday, Stelina, Bendit, ….

L’église Notre Dame des Anges
Du dehors Notre Dame des Anges est très sobre, accompagnée de son clocher rond coiffé de rouge qui ressemble à un phare.


A l’intérieur, l ’église est très sombre. J’ai envie de voir les riches retables de style catalan (beaucoup de dorures, des colonnes torsadées, grappes de raisin). On peut éclairer le grand retable du chœur. Comme je ne trouve pas de pièce d’1€, je demande à deux dames espagnoles de faire de la monnaie de 2€, l’une d’elle fouille dans son sac et me tend deux pièces. Quand elle voit que je glisse la pièce dans la minuterie pour illuminer le chœur, elle se précipite pour me donner une pièce ! Mon téléphone claironne sa musique arabe. Confuse je cours vers la sortie pour prendre l’appel. J’ai loupé le retable illuminé!

La promenade se poursuit sur une passerelle jusqu’à la petite chapelle et jusqu’au petit phare sur la jetée. Le vent souffle très fort.
histoire récente !

A l’entrée du Château, une plaque commémorative rappelle le souvenir des Républicains espagnols de la Retirada qui furent incarcérés dans le château devenu prison en 1939. Un peu avant une autre plaque rappelle les « chemins de la Liberté », plus tard en 1943 quand les juifs tentèrent de passer en Espagne par les chemins des Albères.
Le Château Royal , histoire ancienne,
Le Château fut d’abord construit au 7ème siècle, cité en 672. En 1207, le Roi Pierre II d’Aragon céda la place aux Templiers, qui passa aux Hospitaliers après 1312 à la suppression de l’ordre des Templiers. Le château royal fut construit en 1242, devenant résidence princière du Roi de Majorque et de sa femme Marie de Montpellier. Au XVème siècle, il devint une forteresse abritant une garnison.


Sans attendre la visite guidée, je m’engage un peu au hasard, monte une rampe sous une haute voûte pour arriver dans la place d’armes petite et un peu biscornue. Dans les salles et dans la chapelle on a installé une Exposition Art sacré 66 par la Confraria de la Sanch de Cotliure. Cette année, le thème est l’Eucharistie. J’ai bien aimé la sculpture de Loussyane : Vision du cœur. Des peintures un peu naïves de la Cène, les hosties, un tableau inspiré par Leonard de Vinci ou de Dali, je n’ai rien retenu.


La chapelle est occupée par un seul peintre Jean Luc Bonduau Qui a peint deux tableaux sur le thème imposé avec une Cène mais qui a surtout peint des personnages joyeux, même si on peut imaginer des migrants. « Ils portent leurs enfants et leur mémoire » explique l’artiste devant un tableau d’un bateau surchargés de personnes, dans un autre une foule court, on dirait qu’ils débordent du cadre du tableau. J’ai bien aimé cette peinture bienveillante, souriante même dans le tragique.


J’ai repris au hasard ma promenade, suivant les remparts dans des angles très aigus, dans un parcours bizarre. J’ai emprunté des souterrains et me suis retrouvée à nouveau dans la place d’arme. J’ai bien aimé l’hétérogénéité des matériaux de construction : murs de schistes avec des moellons plats, gros blocs de basalte noirs dans les coins ou dans les encadrements, briques oranges, galets ronds pavant le sol…
J’ai passé une journée à Collioure et j’ai beaucoup aimé. J’avais aussi un temps radieux (en septembre).
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Une région que j’aime beaucoup, où j’ai passé plusieurs séjours de fin d’année, avec un temps toujours radieux ! Et j’aime bien pousser jusqu’à Cadaquès, à chaque fois..
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@Inganmic : cette fois-ci cela a été Figueras et Rosas, Cadaques les autres fois
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une petite ville que j’ai fréquenté enfant et dont je garde un souvenir tout ému
et puis comme disait Aragon : Machado dort à Collioure
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@Dominique : Machado, je’aimerais le connaître
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