Installation à Naxos

CARNET DES CYCLADES 

Naxos : la Portara

Sur le pont du Blue Paros, nous trouvons une table et des chaises à l’arrière du bar et regardons Amorgos s’éloigner : longue bande aux cimes pointues et ses falaises impressionnantes au Nord Est, tandis que la ligne s’abaisse tout doucement vers le sud.

Escale à Donoussa : port minuscule, une douzaine de barques de pêche, 4 tavernes.

Naxos s’approche avec un relief complexe. Des sortes de pyramides sont à l’avant d’un niveau plus tendre cultivé de terrasses. Une fine ligne rose souligne le creux d’un vallon : lauriers rose ? Le bateau contourne l’île ronde avec toujours ces triangles de roche aride penchées vers la mer et des habitations perchées. Enfin quelques habitations regroupées, des éoliennes et dans le creux suivant les cubes blancs de la ville de Naxos.

J’ai réservé la voiture pour 11h30, il faut donc patienter un peu. Je fais un tour au portique sur l’Ile Palatia, La Portara,  le monument emblématique de l’île que l’on voit du bateau et que j’avais remarqué sur le ferry de Paros à Santorin. C’est le portique du Temple d’Apollon, construit sur un îlot relié aujourd’hui à Naxos par une digue qui passe entre deux plages où se baignent des femmes grecques d’un certain âge.

Construit en 530 av. JC par Lygdamis, le Tyran de Naxos, le temple ne fut jamais achevé. Il ressemble à son jumeau de Milet. La Portara regarde en direction de Délos et semble être consacré à Apollon délien. On dit aussi que Dionysos était vénéré et que Naxos était le lieu de naissance de ce dieu. 3 colonnes accompagnent la Portara, cadre de marbre massif géant par lequel la ville de Naxos apparaît. Belle introduction !

Araine Endormie

J’avais très envie de découvrir Naxos, entrevue de Paros pour Ariane à Naxos (Haydn et Strauss) et pour le Duc de Naxos le narrateur de La Senora  de Catherine Clément, livre que j’ai lu deux fois et beaucoup aimé. Sans parler des sculptures d’Ariane endormie.

Le Duc de Naxos, Joseph Nassi (Lisbonne 1524-1554) s’installe dans l’empire ottoman en 1554. Il soutient Selim II et amène la Sublime Porte à déclarer la guerre à Venise (1570-1571). La défaite vénitienne donne Chypre aux Ottomans . Joseph Nassi est fait Duc de Naxos et seigneur d’Andros.

Sur le voucher de Rental Car, aucune adresse de l’agence de location. Au débarcadère, il y a plusieurs officines, mais aucune au nom de Caldeira. J’entre dans la première qui m’annonce que Caldeira n’est pas à Naxos mais à Santorin. Comment est-ce possible ?Avec les locations sur Internet, une erreur est vite commise, je me suis déjà trompée sur les dates mais là, carrément d’île ? ja jeune fille me conseille d’aller voir son collègue de l’agence d’en face qui corrigera peut être cette bêtise. Il est occupé, une longue file de client attend. Troisième agence, une dame d’âge mûr me rassure. Caldeira travaille avec l’agence Fun, elle trace au Stabilo l’itinéraire pour rallier Fun en centre-ville, à pied ou en taxi. Comme nous sommes en avance ce sera à pied (Naxos n’est pas très étendue). Chez Fun, la dame est perplexe : sur le voucher figure un numéro de téléphone, mais ce n’est pas le sien mais celui des voisins.

Enfin ! la voiture est une PANDA blanche, mais il faudra la rendre à 10h le 15 juin. Le loueur nous prévient que Mikri Vigla où nous logeons se trouve dans une région où nombreuses routes ne sont pas asphaltées, il faudra prendre soin de la Panda.

Comment sortir de la ville ? Les panneaux ne sont d’aucune aide. Nous suivons la direction de l’aéroport et finalement, assez vite nous trouvons Mikri Vigla. Il y a eux supermarchés, le second s’appelle Kolona comme les sudios. La caissière nous fait un plan pour arriver chez sa tante qui tient le restaurant Panaghia Parthena. Les studios sont dans une grosse maison à un étage, en revanche la taverne est très grande. Curieusement, elle n’a pas de terrasse sur la mer mais une estrade enfermée sous plastique transparent garnie de grande plantes vertes, un peu comme un jardin d’hiver. On nous a préparé un grand et beau studio à l’étage avec une belle terrasse ; Nous lui préférons le rez-de-chaussée qui a deux terrasses, l’une sur le parking devant et l’autre sur la mer, il suffit d’enjamber le muret et j’arrive sur la plage. C’est un vrai appartement de deux pièces, la cuisine s’ouvre devant et la chambre sur la mer. Murs blancs, meubles en bois foncé, un meuble pour ranger les valises, un petit secrétaire avec une glace, deux tables de nuit avec lampe de chevet, une penderie, et luxe du luxe : un ventilateur à grandes pales fixé au plafond, trois vitesses et une télécommande. Autant je déteste les climatiseurs, qui nous obligent à fermer les fenêtres, sont bruyants et malsains, autant j’aime le léger ronflement des pales qui brassent l’air tiède.

Micri Vigla – Studio Kolona

De la terrasse, on voit une sorte de cyprès bleu à forme biscornue et des rochers de granite, entre les rochers une eau turquoise. Sur le côté, la baie arrondie enserre comme un lagon serti de sable blanc. Sur le sable un seul groupe de parasols jaunes, un seul, tout le reste de la baie est au naturel.

Deux mauvaises surprises au supermarché : d’abord les prix ne sont pas étiquetés, ensuite les marchandises sont celles destinées aux touristes : huile d’olive dans de jolies fioles, miels fantaisie, ouzo au prix du champagne(17.5€ au lieu de 7.5€ à Athènes), pas d’olives en seau ni de feta à la coupe. Galère pour le déjeuner : nous avions imaginer manger sur la plage comme à Aegiali. Ici, il n’y a pas de taverne sur le sable, la saison touristique n’a pas commencé. C’est tendance « jeune » Kite-surf et glisse, bars jeunes et branchés plutôt que tavernes « typiques ».

Dépitées, nous rentrons au studio pour tremper dans une salade d’aubergine en boîte plastique, des bouchées de koulouri, avec des cerises délicieuses pour se consoler.

la plage de Mikri Vigla

Ce déjeuner rapide expédié, j’essaie la baignade : eau somptueuse transparente très fraîche. Je tente une expédition au long cours le long de la plage : je dépasse les parasols jaunes et arrive au supermarché. Cette baignade est un délice/ Dans cette eau tranquille et claire, je me sens serine. Il me semble que je pourrais parcourir des kilomètres sans me fatiguer. Au loin, les ferries croisent entre Naxos et Paros, je perçois les vibrations. Une curieuse colline en forme de cône domine la baie comme les volcans que dessinent les enfants. Près de nous, un chaos granitique. Le gros sable blanc provient de l’arène granitique.  Les blocs arrondis sont parfois évidés. Un port minuscule est aménagé entre les rochers ? Un îlot porte une église blanche : c’est l’île Panagia Parthéna qui donne son nom à la taverne, je m’étais demandée ce que signifiait ce redoublement de virginité.  L’eau doit sa transparence à la granulométrie des grains très blancs, ils sont si gros et il y a si peu d’agitation qu’il n’y a aucun sable en suspension. Les minuscules touffes de posidonies (quelques mètres seulement) ne suffisent pas à attirer une faune abondante. Dans mes traversées je n’ai jamais vu un seul poisson. Si ce sable grossier est garant de la limpidité de l’eau, il est aussi assez spécial quand je veux marcher dessus, sec je m’enfonce, normal, mouillé c’est pareil. Il n’y aura pas de longues marches quotidiennes malgré la proximité de la plage, plus de nage donc !

au coucher du soleil

L’après midi s’écoule tranquillement entre baignade, installation, lecture des guides – à l’intérieur du studio à cause de la chaleur.

Nous dînons dehors d’une chakchouka improvisée avec tomates courgettes et croûtons à l’ail.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Installation à Naxos »

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