Le Caire : promenade le long de la Corniche

CARNET EGYPTIEN 2019

Promenade sur la Corniche du Nil

Promenade au bord du Nil

Aujourd’hui, vendredi, est un mauvais jour pour visiter le Caire médiéval. Les mosquées seront fermées aux mécréants. J’imagine une promenade que je n’ai jamais faite : longer la Corniche du Nil puis passer dans l’ïle de Zamalek.

C’est à pied que j’aime ressentir une ville. En voiture ou en taxi, on se déplace d’un point A à un point B. A pied je croise les passants, je sens les odeurs.

Le Caire moderne n’est pas clément avec les piétons. La circulation automobile est canalisée dans de larges artères infranchissables ? Pour couper l’envie qui pourrait venir aux passants imprudents de traverser,  on a dressé des barrières métalliques et réduit à rien les trottoirs. Il existe bien des passages souterrains pour faciliter la traversée mais inexplicablement, des grilles les ferment.

La Place Tahrir a été modernisée avec un parking souterrain.  Des palmiers ont été récemment plantés,  un revêtement coloré tout neuf font oublier qu’une Révolution s’est déroulée là. La force militaire qui protège musée et administration est impressionnante. Rien à voir avec les patrouilles de Vigipirate chez nous : il y a de véritables protections métalliques, des armes lourdes parfois même des tanks. Je pensais arriver au fleuve en passant le long du Musée et du grand hôtel Hilton, mais voici que l’armée m’interdit le passage me contraignant à contourner la place pour aboutir à une rue très passante qui mène au pont. Impossible d’atteindre le pont, plus bas arrive une route infranchissable (le passage souterrain est fermé. Il faut m’armer de témérité et de patience, attendre que d’autre piétons tentent la traversée et me joindre à eux.

La Corniche est une promenade fréquentée par les Cairotes en famille avec enfants et poussettes, ou par des couples qui flirtent chastement ou des bandes de jeunes gens, filles en petits groupes, garçons à part. Des femmes offrent aux couples des roses emballées dans de la cellophane. Ces vendeuses ont des allures gitanes. Nombreux sont ceux qui en achètent. Plus bas, sur le quai, il y a des chaises en plastique. Sur le parapet on vend des lupins coiffés d’une moitié de citron vert ou une boisson trouble qui est peut-être du thé (je n’essaie surtout pas) dans des marmites argentées il y a du foul.

Je me promène tête nue et en t-shirt bras nus, consciente que ce n’est pas une tenue correcte ! Mes cheveux blancs témoignant de mon âge sont une sorte de protection mais je préfère tracer d’un bon pas pour décourager les importuns qui proposent calèches et taxis. Dépassant le Musée Egyptien, je passe sous un véritable nœud routier, échangeur urbain vers la Gare Ramsès et l’Ezbekiyeh. Impossible d’imaginer y aller en promenade ! Je continue vers Boulaq :  la Corniche qui devient de plus en plus déserte avec des chiens faméliques. Des bateaux- restaurants sont à quai mais paraissent fermés. C’est sur la rive d’en face sur Zamalek que sont amarrés les beaux restaurants. La rive du Nil, sur l’île est construite d’immeubles Art Déco ou Bauhaus sur un quai tranquille avec une vue sur le fleuve. Je remarque l’Ambassade de Tunisie fraîchement repeinte de blanc et de bleu. Etablissements luxueux avec casino, boutiques et restaurants variés et chics. Sur la carte la promenade devait passer par un vert jardin andalou ou Jardin Maspéro. Hélas, la grille est fermée, il semble en travaux. Je fais un détour dans un quartier verdoyant autour de la Tour du Caire. Je loupe le Musée d’Art Moderne qui était un des buts de la promenade et décide de rentrer par le pont gardé par des lions. Un homme tente de me dissuader « Il ne faut pas aller par là, c’est vendredi et il y  des officiels » ceci explique peut-être le déploiement militaire ?

Faire le Tour de la Place Tahrir est aussi laborieux qu’à l’aller. J’aurais bien fait un tour dans Garden City. Impossible de traverser la rue ! Par le Metro il y a sans doute un passage mais tout est écrit en arabe…

Je suis affamée, j’achète au kiosque de l’autre côte d’El Bustan un Schweppes et des  gaufrettes qui feront un goûter léger.

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Le Caire : promenade le long de la Corniche »

  1. je me souviens avoir été horrifiée par la circulation monstrueuse du Caire et l’absence apparent de code de la route. S’il y en a un, personne ne semble le respecter… sans compter la pollution intense. Tu as eu beaucoup de mérite de faire cette promenade semée d’embûches.

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