promenade dans le Caire médiéval autour d’El Azhar

CARNET ÉGYPTIEN 2019

Al Azhar au petit matin

8h20, je marchande un taxi pour khan Khalili. « Ce n’est pas l’heure pour khan Khalili ! » me fait remarquer le chauffeur qui me laisse devant El-Azhar. J’ai adopté une tenue neutre, jeans, manches longues, bandana.

8h30, le Caire médiéval est désert. C’est l’heure des balayeurs, l’heure des chiens errants faméliques, des chats qui farfouillent dans les poubelles. Quand on m’invite à entrer dans une mosquée je montre l’appareil-photo et la lumière du matin. Je mitraille minarets et stalactites. Les photos ne sont qu’un prétexte. Je fais donc une promenade tranquille, solitaire et très agréable.

pain frais

Les boulangers cuisent leur pain qui sort tout gonflé et odorant et qui est livré à vélo dans des cagettes ou des plateaux de bois de palmier en équilibre sur une sorte d’échelle ? Peu de charge mais la course requiert beaucoup d’équilibre. Heureusement les rues sont désertes.

Après l’heure du pain, vient celle des écoliers et des écolières, ces dernières en cheveux sont sans doute beaucoup plus jeunes qu’il n’y parait.

ruines et splendeurs passées

Je passe devant un Sabil Koutab, on m’invite à entrer dans la grande mosquée El Mouayed située contre la porte Bab-Zoueila porte encadrée de deux tours en plus des minarets de la mosquée attenante. Bab Zoueila figure sur mon plan et me servira de repère dans les rues que je parcours en étoile.

Le Darb-al Ahmar est tranquille, des panneaux indiquent le Parc Al-Azhar. En suivant cette piste j’arrive sur une petite place devant une petite mosquée où chats et chiens sont confortablement installés sur un trampoline et des balançoires pour enfants. Lez rues sont jonchées d’herbe ou plutôt de luzerne destinée aux chevaux et ânes du quartier. La circulation automobile est quasi inexistante dans ces rues étroites à l’exception des touktouks. Le Parc El-Azhar est à flanc de colline, il est vaste, comme il n’y a personne, je n’ose pas m’y aventurer.

Bab Zoueila

Retour à  Bab Zoueila,  je m’engage dans la rue Al Muggarabiin qui commence par une allée couverte bordée de marchands de textiles avec patchwork, tissus de tentes bigarrés, tapis…Les boutiques commencent à ouvrir. Plus loin se trouve un très beau marché de fruits et légumes. En décembre tous les légumes sont de saison en Egypte ! Aussi bien les haricots verts,  les petits pois, aubergines, les choux, choux-fleurs, tomates. Même variété pour les fruits : on trouve des fraises, des goyaves qui ressemblent à des poires, de grosses oranges, de minuscules citrons verts ; des paniers d’olives, des grenades rebondies, de régimes de bananes. Des pattes de vaches sont suspendues. Les poissons sont étalés sur des lits de luzerne (peut être la même luzerne offerte aux animaux ? Couleurs, parfums, effluves diverses. Je me rassasie de couleurs, d’odeurs. Certains étals sont particulièrement soignés. Le panier de haricot vert est couronné d’un cercle de tubercules roses, igname ou manioc ou topinambours géants ?

Retour à Bab Zoueila, la rue est bordée de menuisiers qui fabriquent des piquets de tentes, des chaises et de beaux plateaux marquetés. Succèdent alors les ferblantiers et ferronniers qui forgent des barbecues, des cages à oiseaux, tuyaux pour cheminées et toutes sortes d’articles qui se vendent en plastique chez Leroy-Merlin. L’e bout de la rue est occupé par l’armée : deux tanks en peinture de camouflage, des blocs en ciment et des stands métalliques protègent des soldats positionnés au carrefour. De l’autre côté d’une rue infranchissable se trouve une sorte de palais. J’interroge les soldats : le Palais est le Musée Islamique que je visiterais volontiers si quelqu’un était capable de m’expliquer comment on traverse la rue ! Tant pis pour cette visite !

Khan Khalili

Retour à El-Azhar à 11heures, les boutiques du Khan Khalili ont sorti leur marchandise : pacotille pour touriste, pyramides en plastique, bustes de Ramsès ou de Toutankhamon, sphinx en laiton, T-shirts et écharpes, robes islamiques….Un cafetier me hèle. Ici je pourrais m’asseoir, les touristes sont les bienvenus et il y a des femmes seules. Je préfère faire du lèche-vitrine du côté des bijouteries dont la marchandise la plus belle côtoie la pacotille. Je passe devant le café de Naghib Mahfouz qui est devenu une attraction touristique en même temps qu’un lieu de pèlerinage.

Je n’ai pas de temps à perdre, nous devons rendre la chambre à midi. Le « chef » nous a cuisiné du poulet bien relevé avec du riz mélangé avec des vermicelles fins et bruns. Nous déjeunons au soleil sur la terrasse avec vue sur le Musée et le Nil. Le vent très frais nous en chasse. Si le thermomètre affiche 20°C le « ressenti » est hivernal.

Il y en a pour tous les goûts!13

De l’autre côté de la rue, à l’angle avec la place, une belle pâtisserie « La Poire » nous offre l’occasion de nous réchauffer. La clientèle est en majorité féminine, jeune et friquée. Le pourcentage des « dévoilées » est supérieur à la moyenne de la rue, les voiles sont sophistiqués, clairs, fleuris et chics. Sur les murs vert pâle oiseaux et fleurs s’épanouissent en gracieuses arabesques. Les serveurs sont stylés. Nous commandons un jus de mangue, un délicieux mille-feuilles à la confiture d’abricots. Le « caramel-chou » est très très sucré. La musique d’ambiance internationale qui fait oublier klaxons et pétarades de la place.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « promenade dans le Caire médiéval autour d’El Azhar »

  1. J’ai vu que samedi soir l’émission « Echappées belles » est consacré à l’Egypte, le long du Nil. J’ai pensé à toi et à ta croisière.

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