CARNET SARDE

De l’autre côté du Flumendosa, Villaputzu est une petite ville sarde sans grand intérêt. La circulation automobile est déviée dans les faubourgs modernes. Les berges du Flumendosa sont aménagées la route vers Porto Corallo passe entre des vergers d’agrume en contre-bas puis le long du Sagno da Prasa, grande étendue d’eau. A l’arrivée à Porto Corallo, une belle tour aragonaise (1500) surveille l’embouchure du Flumendosa et le port, unique havre sûr en cas de tempête qui fut utilisé pour transporter le minerai argentifère du Monte Narba des incursions subites des pirates barbaresques. Cette tour fut construite sur une petite éminence où agaves et lauriers m’incitent à prendre du recul pour la photographie. Seule, cette tour ronde de 14 m de haut, est assez austère, revêtue de ciment, taguée, elle n’est pas tellement photogénique. Le panorama est très étendu : je reconnais la Tour carrée de Torre Salinas et l’hôtel, au loin le Capo Ferrato.
Le port de Porto Corallo est une marina occupée par des bateau de plaisance. Toutefois, nous avons le plaisir d’observer le départ d’un bateau de pêche.
Dépassant le port, continuant sur la SP99, on longe le rivage rocheux à l’arrière d’une pinède. Plus loin, une anse sableuse et couverte en partie de posidonies. Quelques parasols et lits de plage sont alignés mais il reste beaucoup d’espace disponible. Au-dessus de la plage, en amphithéâtre sur la colline, des maisons de vacances sont alignées.
Le Castello de Quirra

Suivant un itinéraire du Guide Vert, nous cherchons Quirra ignoré de la signalisation routière et nous retrouvons sur la grande route SS125 Var. Après 4 tunnels et un pont, nous retrouvons l’ancienne route Cagliari Olbia SS125. Avant d’arriver au village une alternative : Castello ou Murtas. Vers Castello une piste monte dans la colline, on passe un groupe de maisons. Au petit col, il faut continuer à pied sur un très bon chemin, très escarpé. Mon bâton télescopique trouve ici son utilité. Je monte jusqu’à un épaulement, le château est toujours invisible dans la végétation dense. Il ne reste plus grand-chose du château que le Seigneur de Cagliari fit construire au XIIème siècle, un mur de la même couleur que le rocher sur lequel il est bâti et une fenêtre. De loin c’est la fenêtre qui permet de le repérer.
Murtas

Plus bas, nous trouvons la route de Murtas. La Cala Murtas eset une plage vierge appartenant au Polygone militaire mais ouverte en été. Il faut parcourir environ 5 km à travers des terrains militaires. La route et libre d’accès mais il ne faut pas en sortir. Des montagnes rouges barrent la route vers le nord rappellent par la couleur des roches, et la végétation, les montagnes de l’Estérel. La végétation luxuriante et fleurie, lauriers roses, cistes jaunes, lavande des maures, blanches ombellifères forment un tableau multicolore.
A l’arrière des lentisques, des cistes et des tamaris on devine une zone humide. L’avantage des terrains militaires est de limiter la fringale bétonnière des promoteurs. L’inconvénient est que les militaires installent des casemates disgracieuses, des grillages des hangars. Les sommets sont coiffés de cubes portant un dôme ressemblant à des observatoires astronomiques. Je pense aussi à l’Albanie avec ses abris-champignons. Fin de la route, on ne passe plus. Un parking est autorisé (en 4 langues dont le français) mais la plage semble très loin. J’y renonce à regret. Un autre parking se trouve au bout d’une autre route en bordure des marais. L’eau affleure ; Plusieurs voitures sont garées, mais où est donc la mer ?
Retour à Porto Corallo, sans avoir vu, ni le château, ni l’église St Nicola en briques d’argile, ni la plage de Murtas.
Nous nous attablons à un snack (frites/hamburgers/piadine) pour boire un verre le temps d’une baignade. L’eau est tranquille dans l’anse mais il faut d’abord franchir les posidonies(sèches en bords de plage et en suspension dans l’eau. Toujours se rappeler que les herbiers à posidonies sont indispensables à la vie marine : même si je rentre avec des languettes noirâtres collées sur mes pieds et mes mollets.
Retour au gîte pour manger une salade de pommes de terre anchois, crevettes et œufs durs. Nous sacrifions encore au rite de la sieste avant d’aller à la plage. Juste avant l’Hôtel Torre Salinas, une petite route sur la droite et une piste nous conduit à la plage à l’arrière de l’étang de Collostrai. Cest une plage vierge avec seulement deux petits bars sous des auvents blancs, quelques tables de plastique blanc sans parasols ni lits. Il y a peu de monde. Un groupe d’anciens jouent aux cartes, les cannes à pêche plantées dans le sable verticalement comme des haubans. J’ai renoncé à nager à cause des vagues et marche en longe-côte avec du mal pour contrer flux et reflux. Malgré les vagues, l’eau est d’une transparence extraordinaire. Les vagues sont bleu glacier.

Dîner d’aubergine : parmiggiana. Dommage que les moustiques nous chassent à la tombée de la niut. Ils sont vraiment très nombreux avec tous ces étangs autour !