GUADELOUPE

Au lever du jour : par la fenêtre à l’Est, les palmes se courbent, se secouent, s’affolent. Je suis fascinée. Une pluie très fine s’insinue par les mailles de la moustiquaire autour du lit. Il pleut ! Bonne nouvelle, la terre est sèche, la végétation souffre. Même en Carême, la sécheresse prolongée est rare mais il n’a pas plu depuis notre arrivée. Mais voilà qu’il pleut beaucoup. Il faut fermer en urgence portes et fenêtre. Par un trou dans la tôle la pluie goutte dans la cuisine. Je sors la raclette, improvise avec les serviettes éponges.
Nous avions prévu de visiter la Sucrerie Gardel ce matin, et lune promenade sur le front de mer l’après midi. Je téléphone la sucrerie : depuis le Covid, il n’y a plus de visite . En remplacement, on improvise : Marché de Saint François (achats de souvenirs) et Musée des Beaux Arts.

Le Musée des Beaux Arts est à la marina (grands catamarans). Les collections, par ordre chronologiques présentent la Renaissance Italienne et flamande. Des peintres Guadeloupéens sont mis en lumière :
Guillaume Guillon-Lethière(1760-1832) son père était Procureur du Roi, sa mère, fille d’esclave. Son père Guillon l’emmène en métropole où il étudie le dessin à Rouen auprès de Descamps. Prix de Rome 1786, il se lie d’amitié avec Lucien Bonaparte. Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Beau portrait de Lady Hamilton.
Evremond de Berard (1824- 1881) « peintre reporter » a sillonné la planète pour rapporter dessins et aquarelles vendus à des magazines.
Armand Budan (1827-1874) fut également photographe

Dans les dernières salles des peintres contemporains j’ ai bien aimé le naïf Eddy Myrthil de l’école haïtienne et Véronique Strauss : habitation
Le Marché de Saint François est une rotonde en béton. Nous nous réjouissons d’y acheter le déjeuner puisque nous rentreront manger à la Ti-Case. Nous n’avons rien trouvé : il n’y a pas de produits alimentaires, c’est un marché touristique avec des épices, du rhum et punch sous toutes formes, des fruits exotiques : ananas, mangue, christophines et bien sûr tous les articles au motif de madras. Touristique vous dis-je !
Beaucoup plus intéressant : le poisson sur le port ! halle à poissons, petits étals des pêcheurs, restaurants de poisson. J’ai l’embarras du choix. Pendant que je baguenaude Dominique est allée trouver un jeune pêcheur qui nettoie ses poissons destinés à un restaurant. Il veut bien nous en vendre deux. Difficile de reconnaître ces poissons sans tête – coupée en mer- et débarrassés de leur peau . Ce sont des Bourses appelées ainsi justement parce que leur peau est aussi dure que le cuir dont on fait les bourses. J’avais vu ces poissons dans la halle mais je m’étais méfiée, sans peau ni tête cache-t-on quelque chose. Sur le bateau qui vient de rentrer au port, ils ne peuvent qu’être très frais. La réponse je la trouve sur Internet : il faut du doigté pour les dépiauter et mieux vaut laisser faire les professionnels.

Avec trois tomates et de l’ail achetés en route, on improvise : un filet d’huile je fais revenir les tomates à la poêle puis ajoute les poissons et des rondelles de citrons verts. Excellent !
Notre Ti-case est si jolie que c’est un plaisir de prendre notre temps. La pluie a cessé. Sous un ciel gris, je suis l
Côte : de la plage des Alizés jusqu’à l’école de surf à l’autre extrémité du Moule ; Au début je marche sur le bord de la plage et quand la laisse de mer et les sargasses sont trop importantes sur le sable sec.

Interruption au port, il faut marcher dans la rue. Je retrouve Dominique à l’espace Wizosky, une ruine élégante avec des arches de pierre. Ce n’est ni un fort ni un château, c’est un bâtiment commercial, une usine de jus de fruits, vendu à la mairie après le cyclone de 1928.

Sur le chemin côtier, je remarque une jolie maison décorée avec des galets et des coquillages, des tesselles de mosaïque et des sculptures naïves. J’arrive à une longue corniche le long de la route. Les vagues font un fracas infernal. Le vent est très fort. C’est une balade tonique qui se termine au spot de surf. Les surfeurs sont là malgré la tempête, il y a même une compétition. Leurs démonstrations sont impressionnantes.
Au choix, au camion : une noix de coco à boire à même la coque sans paille, ou une grande bouteille d’eau de coco. Je choisis la bouteille.
💙
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Je suis allée voir plus de toiles d’Eddy Myrthil, j’aime ce genre naïf, coloré et représentatif des scènes quotidiennes. Il avait belle allure ton poisson dans la casserole.
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