A la cour du Prince Genji – 1000 ans d’imaginaire japonais au Musée Guimet

Exposition temporaire jusqu’au 25 mars 2024

poétesse

Le dit de Genji est un poème écrit au 11ème siècle par la poétesse Murasaki Shikibu roman se déployant en 54 livres racontant les intrigues amoureuses du prince Genji et de son fils illégitime. Plusieurs centaines de personnages interviennent dans le poème. Chacun des livres a un titre très poétique évoquant souvent une plante: Clos de Pawlonias, Belle-du-Soir, L’Œillet,  le Prunier ou un épisode Le Banquet sous les fleurs, la Barrière, Feu de brasier...La mue de la Cigale, Les Papillons, Les Lucioles

paravent

Ce poème a été l’inspiration de toute une iconographie, illustrations du texte, estampes, motifs décorant des objets précieux comme ces boites à secrets

Boite à secrets laquée

écritoires, même palanquins …

L’exposition présente des rouleaux calligraphiés du poèmes avec les illustrations à différentes époques

Illustration du manuscrit à la feuille d’or

D’autres illustrations plus tardives sont des gravures d’une finesse incroyable.

Genji illustration : gravures

Des estampes plus colorées sont, pour le néophyte, incompréhensibles parce que le titre du tableau correspond au titre du poème, parfois un clin d’oeil, un détail

Le spécialiste verrait les techniques évoluer, pourrait analyser les différentes scènes de cour. Je me suis contentée d’être émerveillée par la finesse du tracé, la variété des thèmes, les nuances de couleurs, le raffinement.

On entre dans un manga, les vignettes sont peintes sur le sol et les murs, un dessin animé raconte un épisode du Dit du Genji version-manga.

Rouleau tissé par Itaro Yamagushi épisode de la barrière

Puis, brusquement nous changeons d’univers, entrons dans les filatures de soie sans transition. Un film présente le Maître Tisseur Itaro Yamagushi (1901-2007) qui a consacré 25 ans de sa vie à tisser 4 rouleaux de soie sur plus de 30 m de long illustrant le Dit de Genji d’après des rouleaux peints de l’époque de Heian époque où a été écrit le poème par des moyens modernes (machine Jacquard, analyse numérique) . Ces rouleaux ont été offerts au Musée Guimet et présentés dans la suite de l’exposition. 

Rouleau tissé par Itaro yamagushi

la fin de l’exposition est étonnante, on initie le visiteur à une visite olfactive : des perles de parfums sous une cloche distillent les senteurs des différentes saisons.

Murakashi Shikibu, la poètesse
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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

7 réflexions sur « A la cour du Prince Genji – 1000 ans d’imaginaire japonais au Musée Guimet »

  1. Ah merci Miriam pour cette visite à Guimet ! C’est ce genre de gravures dont je ne me lasse pas de détailler. Quelle modernité dans les lignes du paravent ! et ces dessins avec les nuages ci et là comme si nous étions dans un rêve… C’est ici que l’on voit que nous n’avons rien inventé dans nos actuelles bd ! Je me demande si l’autrice du Dit de Genji avait dès le départ illustré le récit ou s’il n’y avait que des écritures.
    De toute façon, nous allons le savoir bientôt, car dans ton blog littéraire nous allons découvrir un article pour chacun des 54 livres 😉 , alors à bientôt !

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      1. Erudition ? Oh! Non ! L’âge aidant, j’ai une mémoire de poisson rouge ( et ça me fâche !) ! Mais je suis attirée par ce genre de bouquins même s’ils ne sont pas faciles à lire. Je rame ! L’année dernière, c’était les Lusiades de Camoes. Quand on voyage, lire ces livres fondateurs éclairent sur le pays. Celui qui m’a le plus plu, c’est tout de même le finlandais.
        Tu fais un beau voyage qui me rappelle des souvenirs !

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