Marseille : Le Château d’If

CARNET PROVENCAL 

le château d’If

11h45 sur le  Vieux Port . L’Ombrière ne me séduit pas , Peut-être l’été par temps chaud ?

Coup de chance : le bateau pour le Château d’If part dans 5 minutes, j’ai juste le temps d’acheter le ticket (11€), un homme d’équipage m’assure qu’il ne partira pas sans moi.

Voir le fort Saint Jean et le Mucem du bateau est un régal. L’architecture gagne en cohérence.

A peine dix minutes de traversée. Le bateau s’approche du quai, pas de grosses cordes ni de chaînes. Pas de passerelle non plus ; il faut sauter sur le quai. Un marin attrape le coude des moins rassurés. Une feuille de papier sur un petit panneau indique les prochains passages. Le prochain 12h55, après 14h15.

le Fort Saint Jean vu du Bateau

Une visite guidée vient de commencer dans la cour du château. François 1er décida de sa construction en 1529 pour surveiller le Port de Marseille et les galères royales. En 1591, la ville de Marseille refusa de reconnaître l’autorité d’Henri IV parce qu’il avait été protestant. Le gouverneur du château d’If, fidèle au roi fit bâtir des fortifications qui seront surélevées en 1604 puis en 1701 par Vauban.

graffiti prisonnier 1848

Plus qu’une place forte, If fut une prison d’Etat où furent incarcérés des prisonniers politiques comme le chevalier d’Anselme 1580 accusé de complot. Le Masque de fer y aurait séjourné. Avec la Révocation de l’Edit de Nantes des protestants y auraient été entassés avant d’être enchaînés aux galères. Mirabeau, sur lettre de cachet, à la demande de son père y rédigea l’Essai sur le Despotisme. JB Chataud, commandant du Saint-Antoine qui aurait amené la peste à Marseille en 1720.

Le corps de Kléber, assassiné en Egypte, embaumé dans son cercueil aurait été « oublié » pendant 17 ans de 1801 à 1818.

En 1848, les ouvriers, tailleurs de pierre de Marseille, contraints de travailler une heure supplémentaire non payée se révoltèrent. Incarcérés, ils laissèrent des « graffiti », souvenir de leur emprisonnement. Gravure de belle facture très émouvantes. Graffitis aussi des Communards de 1971 en attente de déportation. Combien y moururent ? Selon le guide, les conditions étaient si dures que l’espérance de vie était de huit mois. Certains prisonniers « à la pistole », comme Mirabeau, qui payaient une pistole par jours étaient mieux traités et avaient même une cheminée.

La légende du Château d’If, c’est bien sûr le Comte de Monte-Christo sur lequel s’étend le guide qui montre la cellule-présumée de l’Abbé Farias, celle d’Edmond Dantès….mais je suis plus touchée par les traces des véritables prisonniers.

J’aurais pu passer plus longtemps dans le château lire tous les panneaux, regarder les reproductions mais je voudrais prendre le bateau de 12h55 pour être de retour pour déjeuner.

Et voici à 14h45 que je vois un bac s’éloigner. On me rassure, celui de 12h55 sera au rendez-vous, en revanche il ne rentre pas directement au Vieux Port. Il fait d’abord escale dans les îles du Frioul et ce sera beaucoup plus long, près de 40 minutes ! Manque de chance, il se met à pleuvoir et la « croisière » enfermée est moins agréable. Je remarque un bloc d’immeuble, rectangle blanc qui barre le paysage vers l’est.

Nous retournons déjeuner face à la mer sous le soleil revenu.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

7 réflexions sur « Marseille : Le Château d’If »

  1. J’ai un très bon souvenir de ma visite du château d’If et la vue qu’offre le bateau sur la ville mérite le détour à elle seule (et encore, le Mucem n’était pas construit quand j’y suis allée!).

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  2. J’avais oublié quels ont été les prisonniers du château d’if ! Personnellement, à l’âge où je l’ai visité, c’était le comte de Monte Christo qui m’intéressait le plus. La lecture plus vraie que la réalité !

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