ENTRE HISTOIRE ET MYTHE
incipit
« Le février Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse Mélinée. L’histoire mérite d’être connue et reconnue. Missak, le militant, le résistant est une figure digne d’être honorée. Mais je suis saisie par un double sentiment, celui d’une injustice à l’égard des autres résistants étrangers fusillés en même temps que lui par les nazis et d’Olga Bancic guillotinée ; celui d’un malaise devant un récit historique qui distord les faits pour construire une légende »
Ce court essai (46 pages) est une leçon d’histoire, rigoureuse.
La légende de l’Affiche Rouge a été construite à plusieurs reprises.
Par les nazis d’abord, qui ne firent pas figurer tous les résistants mais surtout les juifs, ce qui correspondait à la propagande de l’époque. Choisir parmi les résistants du FTP-MOI ceux qui étaient juifs quitte à qualifier Celestino Alfonso de « juif espagnol »de « ne pas mettre sur l’affiche » le français Rouxel. Attribuer un nombre fantaisiste d’attentat à chacun. Les mettre en scène….Sur les 23 condamnés seuls dix figurent sur l’affiche, 7 juifs sur les dix présents alors qu’ils étaient douze sur les vingt trois fusillés…
Tous étaient FTP-MOI . Missak Manouchian ne remplaça Boris Holban qu’en aout 1943. Officiellement, le « groupe Manouchian » n’a jamais existé sous ce nom, affirme l’auteur….
Annette Wieviorka étudie dans le détail les personnalités de ces combattants du FTP-MOI, loin de la légende ou de la propagande sans éluder la trahison .
Légende de l’Affiche Rouge entretenue par le poème d’Aragon publié dans l’Humanité en 1955 dont elle livre une première version. . En 1959 Léo Ferré le met en musique, reprise par de nombreux artistes jusqu’aux rappeurs et Feu Chatterton.
Légende portée au cinéma ici encore des libertés sont prises par rapport à l’histoire.
La panthéonisation a privilégié la légende à la vérité historique, privilégié deux héros à la reconnaissance du collectif
« Le « groupe » est donc devenu un couple, plutôt glamour, les « étrangers » les seuls Arméniens ; les Italiens, Espagnols, Juifs de toutes nationalités et les Français, compagnons de ce combat solidaire, passent au mieux au second plan, deviennent invisibles ou noyés dans la vaste catégorie des « étrangers » privés de noms. »
Saine lecture en temps de « réécritures de l’histoire » et de « vérités alternatives »
carnets de voyage et notes de lectures de miriam 
J’ai aimé la Grande Librairie où elle en a parlé. Je l’emprunterai à la bibli.
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Il m’a semblé indispensable, comme ici, de revenir à l’histoire plutôt que de laisser le mythe construit pour la panthéonisation envahir mon esprit. Un petit livre, comme tous ceux de cette collection, essentiel et indispensable !
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Bel article, il est vrai que l’on connait le nom, mais quant à la véritable histoire qui se cache derrière…
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Dans le manuel de 1-ère année (école primaire-1961), nous avions une leçon sur la vie et la biographie complète d’Olga Bancic.
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@geoge: l’éducation politique commence tôt !
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une lecture complémentaire à la BD que je viens de lire !
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Oui, on comprend bien pourquoi les nazis ont falsifié l’histoire. Néanmoins, cela ne réduit pas le courage des autres et j’aime la légende et la beauté du poème d’Aragon chanté par Chatterton lors de la panthéonisation !
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