CARNET CORSE 2024

A Casa di Roccapina
Ciel un peu nuageux sur la montagne, voilé sur la mer. Il fait bien frais.
La maison cantonnière n’ouvrant qu’à 10 heures, je prends le sentier qui descend du parking et qui serpente dans le maquis. Très bien entretenu pour observer les rochers bizarres ; un éléphant très reconnaissable, sous l’éléphant une cavité abriait une bergerie. Arrivée an belvédère, gros amas rocheux qui émerge du maquis d’où la vue est très étendue : sur le Lion à l’ouest assis sur son éperon, en face sur le récif des Moines et à l’est sur le rocher de la Trinité. J’ai appris au musée que sous le belvédère, une grotte a été aménagée par des militaires français puis occupée par les Italiens. Je n’ai pas vu les casernements italiens ; 1000 hommes y furent stationnés.

La Maison du site : A Casa di Roccapina ouvre à 10 h , le prix du billet est symbolique (2€) On équipe le visiteur d’un audioguide sous deux versions, la courte donne seulement les explications, la version longue présente aussi des musiques. Le musée est installé dans l’ancienne maison cantonnières où vivait le cantonnier et sa famille. A l’aide de photographies anciennes nous faisons la connaissance de Martin Cianfarani, de son épouse Rosine et de leurs trois enfants. Une femme qui vint passer ses vacances enfant raconte l’animation, les muletiers qui passaient, les habitants. Cette maison était aussi la Maison des Douanes : avec la proximité de la Sardaigne, les douaniers devaient surveiller pour empêcher trafics et contrebande. C’était aussi un relais de chevaux. Il faut imaginer le dur travail du cantonnier qui devait reboucher les trous de la route empierrée. Rosine qualifiait son mari de « galérien ». Imaginer aussi les trois garçons que l’on voit en photos juchés sur un âne, monter chaque jour à l’école à Serraggia. On raconte qu’ils cueillaient des cyclamens pour les vendre aux touristes. On voit aussi des photographies des bergers et de la transhumance. Il y avait 4 bergeries, 2 en haut, 2 en bas, 4 familles, 120 chèvres, 50 brebis….Tout cela est très vivant, très concret.
A l’étage, une salle est consacrée à la géologie, des maquettes expliquent la formation des taffoni. Aux agents habituels de l’altération du granite : l’humidité, s’ajoutent le soleil, le sel et le vent. L’eau salée et le sel en cristallisant font éclater le granite.
Une autre salle raconte diverses histoires, celle du Lion de Roccapina, du temps des Sarrazins. Un Maure surnommé « le Lion » tomba amoureux d’une bergère corse. Dédaigné par la belle il fut pétrifié. Ce lion domine le paysage. Couché, il semble surveiller le large. C’est de la mer que survenaient les razzias barbaresques. Il est bien identifiable dans le paysage, mieux que le lion de Tafraout que je n’ai pas reconnu et qu’une policière aimable avait photographié sur son téléphone pour nous le montrer. Il faut croire que le granite en s’altérant donne naissance à des animaux lion, ou oie du Sidobre….En le dessinant, j’avais cru voir des oreilles dressées>. Sur les photos on voit que ce sont des ruines d’une tour qui couronnait sa tête, édifiée entre 1370 et 1380 par le Comte Arrigo della Rocca.
Le Naufrage du Tasmania le 17 avril 1887 eut lieu sur les récifs des Moines. Parti de Bombay, il apportait à l’Impératrice Victoria les présents du Maharadjah de Jodhpur pour son Jubilée. Les habitants de Roccapina sauvèrent les marins et reçurent une récompense en or. Pour éviter les naufrage on construisit le phare des moines en 1909.
Histoire de la cala de Roccapina qui abritait les navires marchands embarquant les pins laricio pour les traverses de chemin de fer. Le charbon transitait là et on exploitait aussi le corail.
La visite se termine devant un écran avec la projection du film Amour et Vendetta, la fille du lion, (1923) réalisé par René Norbert, tourné à Roccapina et restauré en 1992.

On ouvre une porte…et la visite continue dehors sur un autre sentier Le Sentier de l’Oriu qui passe par le poulailler de Rosine Cianfarani construit contre un bloc de granite, avec un mur de pierres sèches de construction très soignée. Plus loin, un taffonu et quelques pierres formaient la niche de leur chien.

Encore plus loin, un Oriu a été reconstitué et meublé, cabane de berger avec tout le nécessaire : l’âtre, la table une chaise de paille, et dans un coin triangulaire, son lit bien peu confortable.
C’est une très belle visite.

Nous retournons à La Tonnara malgré le temps nuageux et venteux.
Déjeuner au restaurant Le Goéland . La décoration originale utilise le bois flotté pour diverses compositions. Le menu est varié, choix de poissons ou tajine et grillades. Mais les prix sont assez élevés. Dominique prend des moules de l’étang de Diane, excellentes très charnues cuisinées avec beaucoup d’ail et de persil accompagnées de frites-maison très bonnes. Mes linguines aux palourdes sont aussi à l‘ail et persil.
Après ce très bon repas, malgré le ciel voilé je vais nager avec autant de bonheur que dimanche. Le vent est suffisant pour les kite-surfs qui exécutent un ballet gracieux mais les îles brisent les vagues et je nage à l’abri. Mauvaise surprise : quelques méduses excitent deux Italiens mais elles sont petites et pas vraiment gênantes. A deux reprises, je sens une brûlure, comme une piqûre de guêpe. Mais je trouve aucune trace quand je ressors de l’eau (quelques jours plus tard une petite plaque va me démanger le soir).

Le soleil est revenu, le vent a chassé les nuages. Je pars en exploration sur le sentier littoral en direction de Bonifacio. Bien tracé entre les blocs de granite et la végétation rase. Les immortelles de Corse sont fleuries. Au bord de l’eau, les griffes de sorcière sont en bouton. Peu de buissons, quelques lentisques ras. Lavande et euphorbes complètent cette flore. J’arrive sur la plage presque vide de Stagnolo. Ler sable très blanc est maculé par l’épaisse laisse de posidonies séchées. Des ganivelles l’entourent et un panneau prévient « Ne marchez pas sur les œufs ! » C’est un sanctuaire pour els oiseaux, un site de nidification des Gravelots. Pas d’oiseaux aujourd’hui. Quelques couples sont à poile. La plage est-elle naturiste ?
Belle promenade !
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Merci de nous faire voyager avec vous à travers la Corse… Piqûres de méduse, c’est très douloureux… Mais les paysages de granite sont si beaux ! Bonne journée à vous !
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On dit généralement que ça dépend de la chaleur de la mer mais il y a sûrement d’autres paramètres…
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@laboucheaoreille : pour les méduses la piqûre est variable , je ne sais pas si cela dépend de la méduse ou de la nageuse, à moi, elles ne font presque rien mais peut être parce que c’était une petite méduse
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Attention : les petites méduses sont les plus urticantes.
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