Belle baignade à Marsaskala

CARNET MALTAIS

Il fait un temps merveilleux, parfait pour une baignade.

Nous reprenons la route de Marsaxlokk et bifurquons à Iz-Zejtun vers Marsaskala , village construit autour d’une baie étroite où une belle promenade a été aménagée au bord de l’eau : bancs à l’ombre de tamaris. On pourrait déjeuner là mais Dominique pousse plus loin vers St Thomas Bay : baie arrondie, peu profonde près d’un village de pêcheurs (ou cabanes de week end ?) maisons beiges avec parfois des volets colorés, endroit tranquille loin de la circulation et des constructions. Une plage de sable fin borde la baie. Quelques baigneurs s’y trempent.

St Thomas Bay : loin du tourisme de masse

Nous apercevons un peu plus loin dans la direction de Marsaskala deux restaurants visibles  seulement de la mer que nous avions dépassés sans les voir de la route, repérable à leurs grands parasols carrés. Le premier, le plus grand a installé ses table sur une grande terrasse, le second est seulement une cabane orange juste à l’aplomb d’une plage où l’on voit du monde.  Invisible de la route j’ai trouvé en marchant à pied la petite route cimentée qui y descend : moins d’une dizaine de tables  au Fajtata Kiosk. La carte est assez complète  vu la taille de l’établissement. Je ne m’attendais pas à un vrai service de restaurant. Nous avons prix un Fish burger et un fish&chips mais nous aurions pu commander des poissons ou crustacés plus luxueux.

Sous un parasol, face à la mer, nous avons passé un temps merveilleux. La « plage » est formée de rochers plats très doux sous les pieds. Une échelle permet d’accéder à l’eau facilement. Attention ! par endroit les rochers affleurent. Comme j’ai oublié d’avoir oublié mon masque ! Dans l’herbier de posidonies croisent de nombreux poissons. De la surface j’en vois quelques uns mais ce serait tellement mieux en dessous ! Pour éviter de me racler aux rochers je nage le plus loin possible le long de la ligne des bouées. C’est sûrement la plus belle baignade des vacances !

Le sud est de Malte : Siggiewi et Ghar Lapsi – falaise de Dingli

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Déjeuner à Ghar Lapsi

Siggiewi

Nous cherchons à visiter des carrières modernes.  Un centre d’Interprétation Heritage Limestone est signalé sur nos guides. Nous errons entre Zurrieq et Qrendi passant et repassant sur les mêmes routes entre des murs de pierres bordant des carrières encore en exploitation. Des personnes interrogées affirment : « heritage Limestone se trouve à Siggiewi ». Retur en arrière, nous arrivons enfin à destination, mais trop tard, il ferme à 12h. Puisqu’on se trouve à Siggiewi autant visiter le village qui aurait de belles maisons anciennes autour de l’église Saint Nicolas. Evidemment on se perd ? Demi-tours, renseignements auprès des passants…Saint Nicolas est une grande église qui ressemble aux autres églises de Malte. Les maisons anciennes sont bien là mais pour les photos il y a toujours un artefact moderne qui dérange : un panneau de circulation, un climatiseur, une parabole….

Il est temps de retourner à la mer : nous avions prévu de déjeuner et de nous baigner à Ghar Lapsi.

 

Le GPS ne connaît pas Ghar Lapsi, la signalisation routière non plus. Ghar Lapsi est un groupe de maison, même pas un hameau. Nous recommençons le tour Zurrieq, Qrendi, les temples….Aux temples c’est facile, la carte est lisible.

Baignade à Ghar Lapsi

Nous ne sommes pas déçues, au bout d’une rampe très pentue de 120 petites marches nous découvrons une véritable piscine naturelle ronde entre les rochers. L’eau est limpide, les rochers affleurent. Par transparence on voit les poissons. Il y a des grottes réservées aux plongeurs avec bouteilles nombreux tout essoufflés à remonter la rampe avec leur matériel. Une autre rampe en pente douce arrive à un  minuscule port, petit havre étroit entre les rochers. Les barques sont hissées et les   tables du restaurant Carmen’s qui semble très fréquenté, la plupart des tables sont réservées.

Le patron très sympathique est très arrangeant ; je commande le poisson du jour : Lampuki (dorade coryphène)et les raviolis au poisson  recommandés aujourd’hui. Les raviolis sont servis avec une sauce méditerranéenne avec câpres et olives. Dominique se récrie, elle ne mange ni les uns ni les autres. Gilbert propose de changer et de les accompagner d’une sauce crevettes. Nous aurions aussi pu commander, des poulpes à l’ail des calamars, des moules au de la langouste.

lampuki

Le lampuki est frit découpé en tronçons. C’est un énorme poisson, je n’en viendrai pas à bout. Les raviolis sont une pure merveille, farcis avec différents poissons. J’ai regretté ne pas les avoir choisis. L’addition est très raisonnable : 32€ avec vin blanc et café. On nous offre de la halwa avec le café.

Entre poisson et café je suis allée me changer. La baignade est merveilleuse mais courte. Il y a du vent et cel bouge vers le large. Dans la piscine, il faut éviter les roches qui affleurent : 5 ou6 baigneurs remplissent la « piscine ».

Notre programme n’est pas terminé ? Il reste deux ou trois chapelles à découvrir et les falaises de Dingli. Après avoir passé une usine de désalinisation (osmose inverse) nous suivons les flèches Ir-Rabat. La route quitte la côte traverse une campagne entre des murs qui cachent des carrières impressionnantes en exploitation et qui isolent des champs et des jardins. Des panneaux indiquent Girgenti (je pense à la Sicile). On domine une verte vallée. Comme à Gozo, champs et jardins se trouvent dans les creux. On voit aussi des arbres : eucalyptus, mimosas ou caroubiers. Plus en hauteur des rangs de vigne. Laferla Cross, une énorme croix de béton sur une éminence domine une petite chapelle en ruine toute simple. Je me régale dans ces chemins entre murettes et figuiers de barbarie, terrasses et jardins. Dominique moins, elle redoute l’arrivée intempestive d’un véhicule en face. Pour arriver à la chapelle St Lawrence il y a un sentier piétonnier dallé qui descend ensuite revêtu de gros galets. La chapelle est interdite à la visite ; elle s’écroule. En dessous il y a une grotte est-ce une « underground chapel » ? citée par le Petit Futé ?

Falaise de Dingli

Les Falaises de Dingli sont très différentes de celles de ce matin. Elles ne plongent pas directement dans la mer mais se termine sur une sorte de plateau très fertile (argiles bleues) où l’eau est stockée dans des citernes au milieu de cultures maraîchères très soignées. Sur une citerne se trouve une statue de Saint André à taille humaine. Différence avec Gozo : la série stratigraphique est inversée et nous marchons sur le lower Coralline qui est un calcaire assez grossier présentant des cavités à la manière de la dolomie ou de la meulière. On ne voit pas les greensands (je finirai par en trouver un petit affleurement à la fin de la promenade.

Saint André garde la citerne

 

 

Une journée à la plage : Piscinas

CARNET SARDE

 dune-piscinas

Torre dei  Corsari – Piscinas : 25km par la route de Montevecchio que nous connaissons bien maintenant puis nous prenons la bifurcation vers les plages. A force de passer par les mêmes routes, le regard s’aiguise. Autour de Torre dei Corsari il y a beaucoup plus de champs cultivés qu’il n’y parait, moissonnés, la paille ramassée, les chaumes se confondent avec l’herbe. A l’arrière de la station il y a aussi des exploitations agricoles. Surplombant la plage de Porto Palmas je découvre le port minuscule avec une forme sinueuse abritant une douzaine de barques en plastique. Il y a aussi quelques palmiers et des vieux bâtiments au toit de tuile à double pente.

carte torrei piscinas

Plus loin, dans  les échancrures des rochers il y a encore quelques belles plage ; Gutturu e flumine, Portu Maga est adossée à la colline avec un minuscule centre commercial. La route quitte alors la corniche en direction d’Arbus. Dans le maquis, un nouvel arrivant, le genévrier devient très présent, arbre plutôt qu’arbuste, aux aiguilles bleutées. La route devient piste.  A l’approche de la grande dune de Piscinas la forêt s’enrichit de pins. La piste fait des montagnes russes puis franchit un gué d’eau ferrugineuse. Un écriteau sème la panique : « gué non traversable ! », il y a à peine 5cm d’eau ! L’explication est fournie sur l’autre rive : des lâchers d’une retenue d’eau peuvent submerger la chaussée. Malgré l’avertissement, tout le monde passe. Un peu plus loin, un autre gué : l’eau est claire mais plus profonde. Le trajet a un goût d’aventure. La dune et la forêt recèlent une faune sauvage abondante qu’on ne peut pas voir de la route et de jour.

Des parkings partent des cheminements de bois vers les buvettes (il y en a 2) et aux installations de plage 7€ pour un parasol et 2 lettini. Comme il est tôt nous choisissons celui qui se trouve à l’extrémité du premier rang.

Nous passons une délicieuse journée de baignade. L’eau est fraîche, cristalline et tranquille. Parfaite pour nager. A 3m du bord on n’a déjà plus pied. Inutile de s’éloigner. Je nage parallèlement à la plage. Ces baignades resteront dans ma mémoire !

Les buvettes vendent des panini (à ne pas confondre avec les tramezzini au pain de mie) et une sorte de pain arabe fourré au fromage et au jambon comme une pizza pliée en deux. C’est ce dernier que je convoite sans savoir le nommer. Il m’échoit un panino, petit pain croquant très bien garni de prociutto crudo et de fromage. Pour terminer une glace.

 

Les lits de plage bleus sont complétés par une sorte de toit orientable qui double l’ombre du parasol sur le visage. Les parasols sont aérés. Le top ! Seul inconvénient le telefonino. C’est fou ce que les Italiens téléphonent à la plage. J’ai téléchargé Le Monde sur ma liseuse. Entre chaque baignade, je feuillette les articles. Encore un autre avantage de la liseuse : accessible depuis n’importe quel endroit (à condition qu’il y ait la Wifi)  moins cher que l’exemplaire en France. Et en plus il ne s’envole pas !

Sur le chemin du retour, nous faisons le détour par Fontanezza. On accède à la plage par une allée bordée de très grands pins dans les stridulations des cigales ; Un énorme bâtiment en ciment tombe en ruine. C’était la colonie de vacances des enfants des mineurs. Énorme et complètement délabrée. La plage est belle, couverte de parasols.

la plage d’Elafonisi

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le monastère de Hrisokalitissa


 

Le monastère de Hrisokalitissa  est perché sur un haut rocher. De construction vénitienne, austère, il ressemble plus à un fort qu’à une église. Des bâtiments de ciment blanc l’encadrent. Personne ‘est assis à la table où un écriteau annonce le prix d’entrée. Je monte les marches d’un escalier chaulé de blanc. La porte est bleue, soignée, entrouverte. Le Musée n’ouvrira ses portes qu’après le 1er mai. L’église est ouverte : iconostase moins clinquante que dans  les monastères que nous avons visités avant.

plage d'Elafonisi

La plage d’Elafonissi est célèbre. En été les grands parkings doivent être bondés, aujourd’hui c’est acceptable. La plage et l’île sont sous la protection de Natura2000 . On accède donc par des cheminements de planches et des cordes protègent la  végétation, tamaris. L’île d’Elafonissi  et un cordon de rochers brisent les vagues. On peut aller à pied en traversant un lagon d’au turquoise. Il faut se guider à la couleur, si l’eau est trop bleue, c’est plus profond ; on se mouille à mi-cuisse. Sur l’île des cordes, encore, freinent le piétinement (tout le monde n’est pas forcément discipliné). Pas de parasols, pas de restaurants, le sable est préservé. Toutes les nuances de bleu et de vert se fondent au gré des vagues, de la profondeur de l’eau ou de la présence de rochers C’est un rose délicat, presque corail, inlassablement roulé par la vague. Le vent l’a recouvert en amont d’une couche fine blanche J’avais remarqué à Bali et à Stavros un peu de ce rose que j’avais pris pour de la brique pilée. D’où vient ce rose étonnant ? J’ai posé la question sur les forums : quelqu’un m’a répondu que c’est la présence de la nacre des coquillages qui donne cette teinte. Mais cette réponse ne me satisfait pas.

Baignade à Stavros

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Stavros


Stavros est de l’autre côté de la péninsule d’Akrotiri,  au nord. Une  digue rocheuse naturelle et la montagne  bien raide abritent la plage de Stavros en une une sorte de lagon. La petite crique d’eau transparente turquoise  bordée de sable blanc est toute ronde forme une piscine naturelle. Une cantine a installé 5 parasols blancs et quelques lits de plage, juste ce qu’il faut pour ne pas dénaturer le caractère sauvage de l’endroit.

L’eau est très calme, très propre, quelques algues, quelques rochers plats. Une dame se prépare : palmes, tuba et une sorte de tablier à la ceinture. Que pêche-t-elle ? des oursins ? Nous nous installons à une table ronde de la cantine, décidée à profiter du calme.

Une scène de Zorba a été tournée ici (selon Evasion) Il me semble reconnaître la séquence où les deux hommes dansent sur les rochers, face au large. Étranges rochers creusés d’excavations rectangulaires qui semblent faits de la main de l’homme. Dans quel but ? Après avoir parcouru deux fois le tour de la plage, les pieds dans l’eau de plus en plus profond, je me décide. Je vais me baigner ! C’est un peu frais. J’ai failli renoncer quand l’eau est arrivée à ma taille. C’est trop bête ! Alors j’ai nagé comme dans une piscine, énergiquement pour me réchauffer.

Gramvoussa

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Gramvoussa, encore sauvage


Kissamos s’appelle aussi Kastelli, souvenir d’un fort vénitien. Kissamos, le dimanche matin, est si bien endormie qu’on trouve juste une pâtisserie ouverte et elle n’a pas encore garni ses rayons. Point de feuilletés pour midi ! C’est encore un village intouché par le tourisme de masse. Le bateau pour le lagon est à quai et ne partira pas aujourd’hui. Il y a un musée archéologique, des thermes romains et encore un autre site mais l’archéologie n’est pas au programme d’aujourd’hui.

La piste de Gramvoussa commence après Kalivani. Un écriteau signale qu’un péage d’1€ est prélevé au km5, mais nous ne trouverons personne. Nous engageons la Suzuki Alto avec appréhension : c’est vraiment une petite voiture le premier véhicule que nous croisons est une vieille BMW, pas un4 x4, ensuite les pickups des bergers, ce qui ne nous rassure pas. C’est au début du parcours que la piste est la plus raide. Le sommet de la péninsule s’élève à 762m mais la piste ne dépassera pas 250m. Dans la pente, elle est escarpée, ravinée et pleine de gros cailloux. La voiture peine. Je parcours la suite à pied pour voir si cela empire.  Non ! Au contraire, après la pente s’adoucit. Vers la fin je marche dans un paysage sauvage de garrigue ou phrygane : la phrygane est une garrigue basse, ici c’est bien le cas. Des coussins épineux, des cistes presque rampants. Ici les arbres ne poussent pas. Il y en quand même un à un tournant, deux, pas plus. En revanche, c’est le royaume des chèvres. Livrées à elles mêmes, elles sont couchées sur la piste et ne se lèvent, avec mauvaise volonté, qu’au dernier moment s’agenouillant lentement et se dépliant sans hâte à l’approche de la voiture. Une C1 double la Suzuki, si une si petite voiture peut monter, nous aussi !

Une petite cantine de planches est installée sur le parking au bout de la route. Plusieurs panneaux indiquent des balades à pied : View point (10mn)(mauvais plan on ne voit rien)

Le lagon Bali : 20mn.Un écriteau Natura2000 capte mon attention. Il signale une micro-réserve pour Anthemis globerina  ou Agria Grambousa  qui ne pousse qu’ici et sur l’ilôt d’Imeri. Petite plante annuelle aimant un sol calcaire, germant en automne et fleurissant en avril/mai. Cette plante rarissime devrait être en fleure maintenant ! Ma curiosité est aiguisée. Je veux absolument photographier Anthémis Globerina. Je tiens le regard au sol pour la chercher. Dans mes observations herborisantes  je remarque  de minuscules géraniums bleus hauts peut être de 2cm aux fleurs à peine plus grandes que celles des myosotis avec de vraies feuilles de géranium, de minuscules iris en boutons que je prends d’abord pour des crocus pas éclos. Toute la végétation est miniaturisée- rabougrie, diraient les Canadiens – un petit chêne vert ne dépasse pas 30cm mais il est bien reconnaissable, de même les pistachiers. Seules les sauges ont évité le rétrécissement. Elles prospèrent ici avec leurs beaux pompons jaunes. Les ajoncs sont aussi fleuris, minuscules, eux aussi.

les nuages s'accrochent sur le sommet

Le sentier est bien tracé, pas de balise à la peinture : une rangée de cailloux alignés sur chaque bord. Il faut dire que les cailloux, ce n’est pas ce qui manque ! Il vaut mieux choisir l’endroit où on doit poser le pied pour ne pas se tordre la cheville. Au début, cela descend. Logique puisque je vais à la plage ! Mais il se met à remonter. La montée est interminable.  Le vent qui se lève m’indique que je passe un petit col. Cela ne m’inquiète pas. Cela devrait, je marche depuis 40m,. Je me retourne : le sommet de Gramvoussa a accroché un nuage menaçant. On dirait qu’il va faire mauvais alors qu’au dessus de la mer le ciel est tout bleu. Le sentier ne redescend pas du tout. Il reste sur une crête. Au but d’une heure, j’atteins sur  borne : un cadran solaire. J’ai enfin compris que j’ai pris le mauvais chemin !

Au retour, je trouve le sentier du lagon à gauche de la Pancarte Natura2000 qui avait capté mon attention. Si pressée de trouver ma fleur je n’avais pas vu la flèche avec  BALOC écrit en grec !

la chèvre préfère les voitures bleues!

Pique-nique au parking : avocat-saucisson puisque tout était fermé à Kissamos. La chèvre blanche et noire a fait sauter le couvercle de la poubelle. Elle y plonge ses pattes antérieures et sa tête et ressort tout ce qui lui plait : peau de banane, épluchures de pommes et papiers gras. Elle ne dédaigne même pas une boîte de conserves de Haricots géants à l’huile… Nos écorces d’avocats ne lui plaisent pas. Une petite chèvre noire s’approche. La grande qui porte une clochette (la chef ?) la pousse d’un coup de tête. Puis elle s’attaque à la poubelle suivante et d’un bond s’élance sur le capot d’une belle Peugeot Bleue et du capot, sur le toit. Ainsi juchée, au dessus de tous, elle joue la star. Tout le monde se précipite pour la photographier. Elle frappe du sabot la tôle de la 207. Notre Suzuki chocolat est garée juste à côté. D’un saut elle aurait vite fait d’atterrir dessus. Non la chèvre a ses goûts et ses couleurs.  Elle préfère les voitures bleues et en choisit une autre de l’autre côté du parking !

le lagon de Bali

La descente au lagon est facile, le sentier descend tranquillement. Les passages fréquents l’ont adouci. D’une terrasse maçonnée on découvre l’eau turquoise enchâssée dans el sable blanc, comme une pierre précieuse. Une chaussée de rochers plats ferme le lagon vers le sud. Une  île comme une forteresse reliée par un mince tombolo de sable blanc tout juste recouvert d’une faible épaisseur, le sépare de la mer ouverte. Les courants sont matérialisés par des trainées plus turquoises ou bleu profond. La plage est blanche éblouissante, une vraie merveille ! Une surprise dans l’environnement austère et sauvage de la péninsule déserte.

Les plages merveilleuses se méritent : de la terrasse descendent des marches sur au moins 1 km, 10 minutes de descente.

Bali : une plage de rêve

Dès que je foule le sable d’une blancheur incroyable, je quitte mes chaussures. Près d’un rocher le sable est constitué d’une accumulation de coquilles blanches, parfois cassées, parfois entières non loin, les grains sont très doux, très fins. Marcher dans l’eau, me rassasier de cette beauté. En profiter, ne pas repartir trop tôt avant de l’avoir savourée toute. Cette transparence, la finesse du sable, les petits poissons qui filent entre mes pieds…. Au bout d’une cinquantaine de mètre, je découvre la première plaque de mazout qui encroûte la roche du rivage, puis d’autres… Quelle tristesse !quelle fragilité ! Une telle merveille a été souillée par une marée noire, un dégazage. Tout le lagon est pollué. Ce que j’avais pris d’en haut pour des algues, pour des figures de courants, ce sont des boulettes de mazout. J’en suis révoltée.  J’aurais dû voter Éva Joly ! Peut-être en est-il encore temps ? D qui a la procuration n’est peut être pas encore allée au bureau de vote ? De la terrasse, j’avais remarqué, alignées, des taches noires. J’avais pensé à des chèvres. Ce sont des sacs-poubelles remplis, noués, qui attendent d’être évacués par mer. Je n’aurais jamais deviné. Je remonte atterrée. Tant de beauté, tant de fragilité.

les poubelles de mazout

L’isolement, la difficulté d’accès a préservé un petit coin de nature sauvage. La menace est venue de la mer.