CARNET SARDE
Torre dei Corsari – Piscinas : 25km par la route de Montevecchio que nous connaissons bien maintenant puis nous prenons la bifurcation vers les plages. A force de passer par les mêmes routes, le regard s’aiguise. Autour de Torre dei Corsari il y a beaucoup plus de champs cultivés qu’il n’y parait, moissonnés, la paille ramassée, les chaumes se confondent avec l’herbe. A l’arrière de la station il y a aussi des exploitations agricoles. Surplombant la plage de Porto Palmas je découvre le port minuscule avec une forme sinueuse abritant une douzaine de barques en plastique. Il y a aussi quelques palmiers et des vieux bâtiments au toit de tuile à double pente.
Plus loin, dans les échancrures des rochers il y a encore quelques belles plage ; Gutturu e flumine, Portu Maga est adossée à la colline avec un minuscule centre commercial. La route quitte alors la corniche en direction d’Arbus. Dans le maquis, un nouvel arrivant, le genévrier devient très présent, arbre plutôt qu’arbuste, aux aiguilles bleutées. La route devient piste. A l’approche de la grande dune de Piscinas la forêt s’enrichit de pins. La piste fait des montagnes russes puis franchit un gué d’eau ferrugineuse. Un écriteau sème la panique : « gué non traversable ! », il y a à peine 5cm d’eau ! L’explication est fournie sur l’autre rive : des lâchers d’une retenue d’eau peuvent submerger la chaussée. Malgré l’avertissement, tout le monde passe. Un peu plus loin, un autre gué : l’eau est claire mais plus profonde. Le trajet a un goût d’aventure. La dune et la forêt recèlent une faune sauvage abondante qu’on ne peut pas voir de la route et de jour.
Des parkings partent des cheminements de bois vers les buvettes (il y en a 2) et aux installations de plage 7€ pour un parasol et 2 lettini. Comme il est tôt nous choisissons celui qui se trouve à l’extrémité du premier rang.
Nous passons une délicieuse journée de baignade. L’eau est fraîche, cristalline et tranquille. Parfaite pour nager. A 3m du bord on n’a déjà plus pied. Inutile de s’éloigner. Je nage parallèlement à la plage. Ces baignades resteront dans ma mémoire !
Les buvettes vendent des panini (à ne pas confondre avec les tramezzini au pain de mie) et une sorte de pain arabe fourré au fromage et au jambon comme une pizza pliée en deux. C’est ce dernier que je convoite sans savoir le nommer. Il m’échoit un panino, petit pain croquant très bien garni de prociutto crudo et de fromage. Pour terminer une glace.
Les lits de plage bleus sont complétés par une sorte de toit orientable qui double l’ombre du parasol sur le visage. Les parasols sont aérés. Le top ! Seul inconvénient le telefonino. C’est fou ce que les Italiens téléphonent à la plage. J’ai téléchargé Le Monde sur ma liseuse. Entre chaque baignade, je feuillette les articles. Encore un autre avantage de la liseuse : accessible depuis n’importe quel endroit (à condition qu’il y ait la Wifi) moins cher que l’exemplaire en France. Et en plus il ne s’envole pas !
Sur le chemin du retour, nous faisons le détour par Fontanezza. On accède à la plage par une allée bordée de très grands pins dans les stridulations des cigales ; Un énorme bâtiment en ciment tombe en ruine. C’était la colonie de vacances des enfants des mineurs. Énorme et complètement délabrée. La plage est belle, couverte de parasols.