NORMANDIE IMPRESSIONNISTE 2024

Arrivée à Giverny
Parties à 7 heures par beau temps et trafic fluide, nous arrivons à 9h à Giverny après les courses au Carrefour de Bonnières. Avant l’ouverture du Musée des Impressionnistes je dispose d’une heure pour me promener dans les rues fleuries. Septembre, dominante jaune des topinambours fleuris, verges d’or et onagres, contrepoint rouge ou pourpre des dahlias, plumetis des sauges aux petites fleurs rouge et blanches.

Dépassant le Musée puis l’Auberge Baudy pavoisée, je trouve plus loin la Mairie et l’église et tout à côté le cimetière avec la tombe de la famille Monet. La route s’élève ensuite sur les contreforts de la falaise.

L’Exposition Hiramatsu Reiji est un véritable choc. Pas de tableaux, des paravents. Pas de style impressionniste. Pas de scènes peintes sur le motif. N i paysage, ni personnages. Pas de perspective. Des couleurs à plat qui claquent. Et pourtant, c’est bien de Giverny et de Nymphéas qu’il s’agit dans cette Symphonie des Nymphéas. Cette exposition est parfaitement à sa place ici.
Hiramatsu Reiji, né en 1941 à Tokyo, peint des Nihonga , peinture traditionnelle japonaise. Ce terme fut inventé en 1880 pour préserver la tradition face à l’engouement pour les peintures occidentales. Parallèlement, en Occident les peintres impressionnistes collectionnent les estampes japonaises et la mode du Japonisme sévit.
De grands paravents sont posés sur des estrades tout autour de la première salle. Immédiatement on reconnait l’étang de Monet.
J’ai été bien inspirée de prendre l’audioguide. Il y a très peu d’explications sur les cartels.

Les nymphéas sont stylisés, regroupés en petits amas à la surface d’un étang bleu intense où des nuages blancs en V se reflètent, inversion d’un Mont Fuji enneigé ? Autre inversion dans le miroir de l’eau : le reflet des arbres très haut près du bord du paravent. Avec une meilleure observation je reconnais les massifs fleuris. Il me faut encore beaucoup d’attention pour découvrir une libellule. Chaque paravent contient au moins un insecte ou un oiseau représentant le peintre lui-même.
En face, un paravent recouvert d’un papier peint blanc aux vaguelettes en éventail porte en son centre un cercle peint « tondo » représentant l’étang de Monet derrière des feuillages. Au premier plan, les branche de saule vert clair, se détachent sur l’eau presque noire tandis que les nymphéas fleuris sont très gais.

Dans une pièce annexe, une curiosité touristique : un paravent au fond gris est décoré de pastilles rondes. Chaque pastille est un petit tableau très coloré : une ferme normande, une glycine, un petit paysage de Normandie, des personnages… Cela me fait penser aux cartes postales ou aux magnets souvenirs de voyage qu’on colle sur le frigo. C’est gai, primesautier, pas sérieux.

Des bambous géants dessinent un tableau presque abstrait. Sommes-nous en Asie ? non, Monet a planté un rideau de bambous. Bambous verts d’eau, bleus, marrons aux nœuds blancs et aux bourgeons qui pointent. Ils se détachent à la surface de l’eau métallique (on reconnait les carrés de feuilles métalliques que le plasticien a collés). Et bien sûr, des nénuphars en fleur !

Trois grand panneaux frôlent encore l’abstraction : nymphéas et cerisiers en leurs mêlent Japon et Giverny. Mélange anachronique puisque la floraison des cerisiers a lieu au début du printemps et celle des nénuphars en été. Les pétales délicats forment sur les nymphéas dorés une spirale enchantée. Monet avait collectionné les estampes, avec Hiramatsu, le Japonisme des impressionnistes retourne au Japon !

L’audioguide m’instille des notions de culture japonaise : les Nihongas sont imprégnés de shintoïsme et de bouddhisme qui considèrent les éléments naturels comme des divinités. Le cyscle des saisons a une connotation religieuse<. Après le printemps les érables rouges symbolisent l’automne. Deux panneaux représentent l’hiver avec de grosses boules de neige sur des arbres dénudés aux branches et rameaux d’une grande finesse.
Sur les panneaux suivants, l’artiste s’est attaché à figurer les reflets sur l’eau : papiers métallisés colorés

Les derniers panneaux montrent les nuages qui se reflètent dans l’eau. Les nymphéas sont noirs, rouge orange avec des fleurs bleues.
Je sors de l’exposition éblouie !
elle est magnifique en effet!
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Oh dommage, je vais rater cette exposition qui se termine le 22 septembre si je ne me trompe ! J’aurais bien aimé la voir, appréciant tout ce qui est japonisant, et ces paravents semblent magnifiques !
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Belle expo ! Le japonisme de fin XIXe à l’envers ! avec Hiramatsu Reiji l’art japonais se prête aux paysages normands 😉
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@philfff paysage normal très japonisant! Choc esthétique
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Ces paravents sont somptueux ! Cette expo serait un excellent prétexte pour retourner à Giverny après bien des années !
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Exposition jusqu’au 3 novembre. Cela te laisse 6 semaines pour t’organiser
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@ Fanja : je viens de vérifier l’exposition se termine le 3 novembre. C’est Normandie Impressionniste qui se termine lec22septembre
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Aaaaah merci pour cette excellente nouvelle ! Je vais pouvoir tranquillement me programmer une virée à Giverny.:)
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J’avais lu ton billet hier matin. J’y reviens ce matin après avoir vu l’expo. J’en avais déjà vu une il y a quelques années , mais celle-ci est vraiment spectaculaire avec ses grands paravents. Et que de details a observer … J’aurais été très frustrée e de ne pas pouvoir la voir.
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bon retour à Giverny! Et sur ton blog peut-être ?
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Que c’est beau ! Je suppose que c’est l’exposition qui a suivi celle que je suis allée voir sur L’impressionisme et la mer.
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@claudialucia : exactement. J’ai raté la précédente. Hiramatsu est une splendeur et une excellente surprise
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