DE LA MESOPOTAMIE A L’IRAK –

Le blog Vagabondage autour de moi a attiré mon attention sur Mesopotamia CLIC
Olivier Guedj a construit ce roman sur deux axes : la biographie de Gertrude Bell et sur la création du royaume de l’Irak. J’avais déjà lu le récit des voyages de Gertrude Bell (1907) : The Desert and the Sown en anglais (non traduit) et sa biographie de Christel Mouchard : Gertrude Bell archéologue et aventurière agent secret
J’aime beaucoup les récits des exploratrices, Alexandra David-Neel, Isabelle Eberhardt ou Ella Maillart. Gertrude Bell n’est pas une inconnue!
« Sur les terres de l’empire ottoman moribond, que tous s’emploient à achever, se joue le vingtième siècle :
l’avenir du monde. »
C’est donc plutôt le versant historique qui m’a intéressée dans ce livre. Née sous Victoria, Gertrude Bell, est une supportrice fervente de l’Empire Britannique. Elle épouse la politique impériale : et la Mésopotamie se trouve sur la Route des Indes qu’il importe de baliser, de Gibraltar, Malte, Chypre, l’Egypte, au Grand Jeu en Afghanistan.
Un autre intérêt stratégique surgit : le pétrole
« Lorsque gicla le premier jet d’or noir, un matin de 1908, l’officier en charge de la sécurité du gisement cita
dans le télégramme qu’il envoya à ses supérieurs un psaume biblique où il était question de Dieu et d’une
huile sortie de terre faisant resplendir le visage de l’homme. »
L’effondrement de l’Empire Ottoman pendant la Première Guerre mondiale va donner l’occasion à l’armée anglaise de s’établir en Mésopotamie. Cette conquête n’a pas été facile. Le désastre de Kut en 1916 a inspiré à Kipling le poème Mesopotamia éponyme du titre du livre de Guedj
1917They shall not return to us, the resolute, the young,The eager and whole-hearted whom we gave:But the men who left them thriftily to die in their own dung,Shall they come with years and honour to the grave
Que la Mésopotamie, composée de mille ethnies et d’autant de religions et de sectes, comme l’Inde,
ne constitue pas une nation ; que le mouvement nationaliste y est très faible, sinon inexistant ; que les
juifs et les chrétiens, citoyens de seconde zone sous les Ottomans, se réjouissent de leur présence ; que très
peu d’indigènes sont qualifiés pour prétendre à des postes de responsabilité. Les Arabes de Mésopotamie
appartiennent aux races assujetties… »
Les meilleures armes sont la parole, le tact ; une patience infinie. C’est pourquoi Miss Bell va rester en
Mésopotamie. Il a été question de la renvoyer au Caire mais ses connaissances ethnographiques,
linguistiques et le réseau de relations qu’elle a tissé au cours de ses campagnes archéologiques sont
inestimables.
Ce serait un bon moyen d’en savoir plus sur l’histoire de cette région que je méconnais…
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@Sandrine ;
Un livre historique très agréable à lire mais seulement le début du XXeme siècle
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Ce serait une excellente façon pour moi de découvrir le « façonnage » du Moyen-Orient, avec un souffle romanesque en plus. C’est noté!
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Je l’ai noté pour ma PAL virtuelle
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Oui Gertrude Bell. le côté historique pourrait me séduire.
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@keisha : le côté historique est très bien documenté et tu rencontres.tre Lawrence d’Arabie en prime
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Passionnant, c’est vraiment le mot pour cet essai qui nous permet de découvrir une figure oubliée de la construction géopolitique de cette partie du monde.
J’ai aimé le positionnement de l’écrivain qui ne céde pas à une admiration béate pour son personnage principal mais reste assez critique en nous présentant une femme enfermée dans les carcans de son temps.
Bref, un essai à découvrir pour les passionnés d’histoire et de géopolitique contemporaine.
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