Le sentier d’Esquibien et les goémoniers

CAP SIZUN ET CORNOUAILLE

Esquibien base nautique

Dominique m’attendra sur le parking de la base nautique dans le cliquetis des mas. De l’autre côté de la route la chapelle Sainte Evette a été édifiée près d’une stèle gauloise christianisée par gravure d’une croix.

Esquibien, chapelle Ste Evette et stèle gauloise

Je trouve le GR34 au Centre nautique qui longe une petite plage et arrive à l’embarcadère pour l’Ile de Sein; le bateau vient de partir et s’éloigne sous mes yeux. La station SNSM de la Baie d’Audierne est un bâtiment blanc et bleu passé sur pilotis. Sa rampe descend au loin. Je note – amusée – qu’il est âgé de 4 jours de plus que moi. L’entrée du port d’Audierne est très dangereuse ainsi que la Chaussée de Sein. Les canots d’Audierne ont effectué de nombreux sauvetages  depuis 1866.

Le sentier suit tranquillement le rivage, parfois protégé par des arbustes. Les prunelliers sont envahis par le lierre et les ronces. Les prunelles commencent à se friper. J’en croque une et recrache aussitôt. pas encore mangeables. Les fougères sont toutes sèches, les extrémités des branches de genêts sont grillées. Le paysage est presque hivernal.

A l’approche du petit phare de Lervily on a installé des bancs peints en bleu et un décor. Des ardoises avec des inscriptions en breton sont dispersées dans les touffes de graminées. l’une d’elle « Korreg Beuzec, naufrage de l’Estrid 1933″ est la seule compréhensible. L' »Île aux vaches » est une chaussée rocheuse brune sans une seule touffe d’herbe capable de tenter un ruminant. Drôle de nom. Le sentier de terre est très confortable et plat. C’est un plaisir de marcher sans peine. Le vent se lève et quelques crêtes blanches se soulèvent sur la mer. Les vagues se brisent avec beaucoup d’écume.

La campagne est morcelée par des murets de pierre sèche comme en Irlande. Les parcelles étaient ainsi protégées du vent. maintenant il n’y a plus de cultures seulement des fougères, des ronces et des prunelliers.

treuils pour remonter le goémon

L’intérêt de la promenade : la récolte du goémon la cuisson dans les fours à goémon. Plusieurs poteaux de levage et un four à goémon se trouvent au site de Lennac’h. Plusieurs treuils permettent de remonter les laminaires qui s’accumulent après les tempêtes dans la crique sur les rochers à la base de la falaise.

Goémoniers André Jolly Musée de Pont Aven

Un film au Musée breton de Quimper montre hommes et femmes armés de gros râteaux, dans l’eau jusqu’aux mollets qui tirent sur les algues.  Ils les transportent sur l’estran sur des civières. les fours rectangulaires creusés dans le sol permettent le brûlage pour obtenir des « pains de soude ». les algues sont séchées au préalable sur les murets. le feu allumé le matin doit être modéré, alimenté au cours du brûlage et malaxé à l’aide du pifoun. L’iode est séparé de la soude.

Esquibien batterie Pen anemez

Sur une pointe, je découvre la Batterie de Pen An Enez deux canons protègent l’anse de Cabestan. A côté des fortifications des grands ports, Vauban a imaginé une chaîne de postes de garde surveillant le littoral. Seize hommes servaient la batterie. Ce n’étaient pas des soldats de métier mais des cultivateurs, artisans et pêcheurs. Selon le panneaux ils s’appelaient Saouzannet, Pichon, Cudennec… à qui on a imposé le service de garde-côte. L’un d’eux écrit : « Il est cruel pour l’espèce humaine d’être obligé de passer des nuits dans une maison aussi dure sans feu, couché dans le corps de garde sans lumière. Un seul un mauvais sujet pourrait le détruire sans qu’ils puissent opposer la moindre résistance » (1794)

Goémonières au musée de la Faïence de Quimper

 

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

6 réflexions sur « Le sentier d’Esquibien et les goémoniers »

Répondre à chatvoyageur Annuler la réponse.