La Recherche de l’Absolu – Balzac

LECTURE COMMUNE BALZAC

Un roman, 383 pages.

« L’archéologie est à la nature sociale ce que l’anatomie comparée est à la nature organisée. Une mosaïque révèle toute une société, comme un squelette d’ichthyosaure sous-entend toute une création. De part et d’autre, tout se déduit, tout s’enchaîne. La cause fait deviner un effet, comme chaque effet permet de remonter à une cause. »

Balzac nous entraîne à Douai dans la demeure cossue où 5 générations de marchands flamands ont accumulé des trésors : tableaux de maîtres, panneaux de bois sculpté, meubles anciens, argenterie jusqu’à une collection de tulipes précieuses. La Maison-Claës est un élément central du roman et Balzac se fait un plaisir de la décrire minutieusement.

Il nous rappelle que les Flandres, Pays Bas et Belgique, furent autrefois espagnoles et la famille Claës a aussi des titres de noblesse espagnole. 

Balthazar Claës a tout pour être comblé : riche, beau, instruit (il a étudié la chimie chez Lavoisier , rencontré Helvétius). Il épouse Josephine de Temninck, en 1795, riche héritière de noblesse espagnole très pieuse,  mais un peu contrefaite, 

« Peut-être faudrait-il graver dans l’Évangile des femmes cette sentence : Bienheureuses les imparfaites, à elles appartient le royaume de l’amour. »

C’est un  mariage heureux, mariage d’amour qui a donné de beaux enfants..

Rien ne présage de la suite de l’histoire qui déraille en 1809 quand un soldat polonais est logé chez Claës pour un très court séjour. Quel secret a-t-il transmis à Balthazar? Il s’éloigne de sa femme et de ses enfants, néglige la vie sociale et s’enferme à la « Recherche de l’Absolu ». Cette expression qui donne son titre à ce volume n’est évoqué que p.62, au tiers du livre et j’ai hésité à le dévoiler dans ce billet pour ne pas divulgâcher le plaisir de la découverte. Un seul indice seulement :  il s’agit de chimie (Balthazar a été l’élève de Lavoisier).

Jan Davidsz de Heem : la desserte Intérieru bourgeois flamant

Balzac a déjà emmené le lecteur dans les ateliers d’artistes, les théâtres, l’étude de notaire. Dans la Recherche de l’absolu,  il l’entraine dans le champ de la Science. Chimie ou alchimie? Quelle est la chimère qui va dévorer toute la fortune des Claës? En rédigeant ce billet j’ai eu la surprise d’apprendre qu’un procès avait été intenté  en 1831 par le banquier Arson au mathématicien polonais Wronski, l’accusant de l’avoir escroqué en lui vendant le secret de l’Absolu.  

Les admirables portraits des personnages féminins : Josepha, la mère et Marguerite, la fille contrastent avec les caricatures de vieilles filles ou les femmes de salon intrigantes que j’ai rencontré dans nombreuses œuvres de l’auteur. Au moins un roman où les femmes sont à l’honneur!

Encore une fois, Balzac a réussi à me surprendre là où je ne l’attendais pas!

Avis très mitigé de claudialucia ICI 

la Mulâtresse Solitude – André Schwarz-Bart

LIRE POUR LA GUADELOUPE

Pour accompagner le voyage à  la Guadeloupe, j’ai choisi La Mulâtresse Solitude – figure emblématique de la lutte contre l’esclavage – évoquée dans ce roman historique. 

Née vers 1772 – pendue le 19 novembre 1802.

Son histoire commence de l’autre côté de l’Atlantique avec celle de sa mère Bayangumay, en Casamance..

« La grande ville des bords du fleuve, lieu d’ombre et de luxe, de tranquillité, portait encore le nom de Sigi qui
signifie : Assieds-toi. Mais depuis qu’on y embarquait les esclaves, elle n’était plus connue que sous le nom de
Sigi-Thyor : Assieds-toi et pleure. Et désormais, de proche en proche, des terres connues aux plus lointaines, qui vont au-delà du pays des Balantes, les peuples qui craignaient de devenir gibier se faisaient chasseurs, oubliant qu’une seule et même plaie s’ouvrait à leur flanc. »[…]
Et les Anciens comparaient le corps nouveau de l’Afrique à un poulpe cloué sur la grève, et qui perd goutte à goutte de sa substance, cependant que les tentacules s’étreignent et se pressent les uns les autres, et se déchirent sans pitié, comme pour se demander mutuellement raison du pieu qui les traverse de part en part. »

Fille d’une esclave africaine Bayangumay, violée sur le bateau négrier par un marin blanc,

« cette étrange coutume, la Pariade, qui avait lieu un mois avant l’arrivée au port, jetant soudain les matelots ivres sur les ventres noirs lavés à grandes giclées d’eau de mer. Les enfants de Pariade avaient souvent les traits qui se contrariaient, filaient dans tous les sens, les sourcils hésitants, les yeux entre deux mondes. »

Rosalie, qui se nommera plus tard Solitude est une métisse aux yeux vairons qui lui valent aussi le surnom « deux âmes« . Petite fille, elle est offerte à la fille du maître de l‘Habitation du Parc, à  Capesterre . Son sort est plutôt enviable tandis que sa mère s’enfuit malgré le sort amer qu’on inflige aux esclaves marrons 

« M. Mortier assurait avoir vu des nègres marrons traités aux fourmis, traités par le sac, le tonneau, la poudre au
cul, la cire, le boucanage, le lard fondu, les chiens, le garrot, l’échelle, le hamac, la brimbale, la boise, la chaux vive, les lattes, l’enterrement, le crucifiement ; et toujours parfaitement en vain ou du moins sans résultat
appréciable : le même sourire sur leurs lèvres maudites, la même façon lointaine de vous insulter, comme si vous n’existiez pas vraiment, à leurs yeux… »

Le livre raconte la vie dans les plantations à sucre. Vie des esclaves agricoles et de ceux qui servent dans la maison. Au delà de la biographie, c’est très intéressant. Rosalie qui  va prendre le nom de Solitude perd peu à peu la raison

 

« Selon une tradition orale, encore vivace à la Côte-sous-le-Vent, du côté des pitons de Deshaies, c’est vers l’âge
de onze ans que la petite fille de Bayangumay tourna en zombi-cornes. En ce temps-là, disent les vieux conteurs
créoles, 

[…]
Il y avait alors une grande variété d’Ombres dans les îles à sucre : nègres morts animés par magie, nègres vivants qui avaient chu dans un corps de bête, et d’autres, d’autres encore, dont l’âme était partie on ne savait où. Ces derniers portaient habituellement le nom de zombi-cornes.

[…]
les zombi-cornes étaient tout simplement des personnes que leur âme avait abandonnées ; ils demeuraient vivants, mais l’âme n’y était plus.

Et puis, survient la Révolution, tout d’abord la Révolution libératrice et c’est un des aspects les plus intéressants du livre. 

« Le 7 mai 1795, les troupes de la Convention débarquaient en Grande-Terre de Guadeloupe où elles répandaient le décret d’abolition de l’esclavage ; et le 12 mai suivant, grossies par les esclaves rencontrés en chemin, elles faisaient leur entrée dans les faubourgs de la Pointe-à-Pitre. 

[…]
Au  dernier instant il s’arrêta devant Solitude et murmura, d’une voix infiniment navrée : Et toi, pauvre zombi qui te délivrera de tes chaînes ? La jeune femme répondit en souriant : Quelles chaînes, Seigneur ? »

Libération des esclaves, mais aussi guillotine,

La guillotine avait quitté la Pointe-à-Pitre, elle hantait maintenant les deux ailes de l’île, escaladait les mornes
les plus raides, les plus abandonnés, à la recherche de citoyens qui ne comprenaient pas leurs nouveaux devoirs. Nombre d’entre eux, fuyant la liberté, l’égalité et la fraternité, gagnaient l’obscurité profonde des bois,

En 1802, l’esclavage est rétabli, les derniers combats opposent les marrons retranchés dans les forêts et les collines. Solitude s’est jointe à eux. Elle est une des héroïnes de leur lutte désespérée.

La Mulâtresse Solitude dans son square parisien, enceinte qui brandit le rouleau de la proclamation de Degrès (10 mai1802)

Solitude fut exécutée au lendemain de sa délivrance, le 29 novembre 1802.

Pluie et Vent sur Télumée Miracle – Simone Schwarz-Bart – Le Seuil

LIRE POUR LA GUADELOUPE

Dépaysement total!

« Tout contents qu’ils fussent de la nouvelle, les nègres étaient encore dans l’expectative, hésitaient à se réjouir
vraiment, attendaient d’avoir le cabri et sa corde en main pour s’éviter la peine d’avoir affûté en vain leur
poignard. Et comme ils épiaient voici ce qu’ils virent : Toussine coupait les herbes folles
[…]
les nègres attendaient encore pour se réjouir, la regardaient faire, de loin… Ils songeaient à la Toussine
d’autrefois, celle en haillons, et puis la comparaient avec celle d’aujourd’hui qui n’était pas une femme, car
qu’est-ce qu’une femme ?… un néant, disaient-ils, tandis que Toussine était tout au contraire un morceau de monde, un pays tout entier, un panache de négresse, la barque, la voile et le vent, car elle ne s’était pas habituée au malheur. Alors le ventre de Toussine ballonna, éclata et l’enfant s’appela Victoire, et c’était ce que les nègres attendaient pour se réjouir. »

Télumée m’a emportée dans sa case de planches juchée sur 4 pierres, au bord de la forêt non loin des champs de cannes. plongée dans l’inconnu d’une végétation tropicale  d’orangers à colibris, canne congo, cochléarias, makanga, malaccas, mombins, mahoganys, courbarils....Il faudrait que j’emporte cette liste dans un jardin botanique pour vraiment voir à quoi ces végétaux ressemblent . Le décor est exotique avec des parfums, des odeurs inconnus, une cuisine dont j’ignore les saveurs.

Le style de Simone Schwarz-Bart est différent de tout ce que je connais, imagé, riche de mots inconnus. Je découvre une langue qui ne m’est pas familière avec des tournures étranges, que je comprends (mais pas tout) d’une grande richesse et qui me transporte ailleurs. Ne pas tout comprendre, deviner, me ravit, un peu comme ces films en VO que j’écoute avec attention mais où des phrases entières m’échappent. Je suis sous le charme.

« Man Cia chère, à quoi peut bien ressembler un esclave, et à quoi peut ressembler un maître ? – Si tu veux voir un esclave, dit-elle froidement, tu n’as qu’à descendre au marché de la Pointe et regarder les volailles ficelées dans les cages, avec leurs yeux d’épouvante. »

Je découvre un monde, une histoire, héritage de l’esclavage qui  poursuit les gens à travers les générations.

Des personnages hors du commun me séduisent!

Une très belle lecture!

Baya – Femmes en leur jardin – à l’IMA

Exposition temporaire à l’Institut du Monde Arabe jusqu’au 26 mars 2023

Grande frise 1949

Baya jeune paysanne kabyle qui travaillait dans une ferme horticole, a rencontré en 1942 un couple arrivé en Algérie, fuyant l’occupation allemande. Marguerite Caminat qui a reconnu ses dons lui donne ses chances en lui permettant de peindre, d’apprendre à lire. 

illustration des contes

Elle illustre des contes qu’elle a entendu auprès des femmes kabyles. Si ses premiers dessins sont enfantins (elle a 14 ans) rapidement elle développe son style personnel qui séduira les personnalités reconnues comme André Breton, Dubuffet ou Picasso.

 

Baya 16ans

En novembre 1947 la Galerie Maeght lui offre une exposition, Baya a 16 ans.

Baya refuse de se laisser classer peintre surréaliste ou de l’Art Brut. Elle reste elle-même. En 1948, séjour à Vallauris, elle sculpte la terre

La fraîcheur des couleurs séduit

Elle peint le plus souvent des femmes, des animaux et des végétaux.

en 1953, elle se marie à un musicien, lui donne 6 enfants et cesse de peindre. mais après l’indépendance de l’Algérie, le Musée d’Alger expose ses tableaux ce qui la motive à recommencer .

Elle peint des paysages, des natures mortes avec des instruments de musique et toujours des oiseaux, des poissons et des femmes …

Le Curé de Tours – Balzac

SCENES DE LA VIE DE PROVINCE / LES CELIBATAIRES

Avec Pierrette et La Rabouilleuse, Le Curé de Tours  forme la trilogie des Célibataires . Court roman qui se lit d’un seul trait.

« Être le pensionnaire de mademoiselle Gamard et devenir chanoine, furent les deux grandes affaires de sa vie ; et peut-être résument-elles exactement l’ambition d’un prêtre, qui, se considérant comme en voyage vers l’éternité, ne peut souhaiter en ce monde qu’un bon gîte, une bonne table, des vêtements propres, des souliers à agrafes d’argent, choses suffisantes pour les besoins de la bête, et un canonicat pour satisfaire l’amour-propre, ce sentiment indicible qui nous suivra, »

Il contient les ingrédients balzaciens. Le décor bien planté et décrit avec minutie : une maison dans le Cloitre , rue de la Psalette, à l’ombre de Saint Gratien. Une collection de caractères : deux ecclésiastiques, l’un débonnaire et naïf : l’Abbé Birotteau, l’autre ambitieux et retors, l’abbé Troubert, la vieille fille logeuse des deux prêtres, mademoiselle Gamard. A ces célibataires s’ajoutent les personnages gravitant dans les salons, avec intrigues, ragots et ambitions politiques. 

La tragédie de l’Abbé Birotteau s’annonce par des contrariétés minimes :

« quatre circonstances capitales de la porte fermée, des pantoufles oubliées, du manque de feu, du bougeoir porté chez lui, pouvaient seules lui révéler cette inimitié terrible « 

Des vétilles, dont l’accumulation trahit l’hostilité subite de sa logeuse. L’abbé Birotteau et loin de savoir qu’elles ne sont les prémisses du drame.

On s’ennuie parfois en province. Les soirées sont occupées par des parties de whist ou de boston en bonne société. Et c’est la première faute de l’abbé Birotteau que de s’être soustrait aux parties de Mademoiselle Gamard pour fréquenter le cercle de Madame Listomère. Et privant mademoiselle Ggamard de sa société il s’attire l’inimitié de la vieille fille – caractère redoutable que caricature Balzac

« restant fille, une créature du sexe féminin n’est plus qu’un non-sens : égoïste et froide, elle fait horreur. »

En effet, Balzac n’est pas tendre avec les femmes et sa misogynie est poussée à l’extrême dans le cas des « vieilles filles »

préjugé dans lequel il y a du vrai peut-être jette constamment partout, et en France encore plus qu’ailleurs, une grande défaveur sur la femme avec laquelle personne n’a voulu ni partager les biens ni supporter les maux de la vie. »

Jalousie et ambition politique sont le moteur de l’intrigue qui pousseront à sa perte le naïf abbé, sûr de son bon droit, qui ira se jeter dans un procès perdu d’avance…

Un roman écrit au vitriol, bien méchant et diablement mené!

 

La traversée de Bondoufle – Jean Rolin

AUTOUR DU GRAND PARIS

la gare de Juvisy

« Du moment où j’ai découvert la campagne à la périphérie d’Aulnay-sous-Bois, même sous l’aspect peu
engageant d’un champ de maïs desséché et d’un chemin sans issue, l’idée m’est venue de suivre tout autour de Paris sa limite, ou du moins la ligne incertaine, émiettée, soumise à de continuelles variations, de part et d’autre de laquelle la ville et la campagne, ou les succédanés de l’une et de l’autre, se confrontent. »

A la suite de la lecture du Pont de Bezons, j‘ai suivi avec beaucoup de plaisir le parcours à pied autour du Grand Paris à la recherche des confins entre la métropole urbanisée et la campagne. Rolin a bouclé ce tour complet  en commençant à Aulnay-Sous-Bois le 2 Août 2020 pour y revenir le 24 avril 2021, parachevant son périple par une seconde Traversée de Bondoufle

Rolin a noté avec une précision confinant à la maniaquerie parfois, toutes ses observations avec le noms des rues et routes. A l’occasion j’ai appris un mot odonymie. Sa démarche ne manque pas d’humour :

 » Que le chemin des Glaises soit justement boueux, c’est le genre de petites satisfactions que ménage de temps à autre une entreprise aussi vaine que la recherche de la limite entre ville et campagne. »

Cette entreprise coïncide avec la tentative d’occuper une ZAD à Gonesse :

« dimanche 7 février 2021, « par un froid glacial », comme la presse ne manquera pas de le souligner, quelques dizaines de militants ont établi à Gonesse une nouvelle ZAD, ou « zone à défendre », en plantant leurs tentes sur un terrain vague enclavé entre la D 317, la carcasse évidée d’un hôtel de bas de gamme en cours de démolition, la ferme de la Patte d’Oie et le chemin dit « de la Justice ». De l’autre côté de celui-ci s’étendent sur quelques centaines d’hectares des terres agricoles, au milieu desquelles doit être implantée une gare du Grand Paris Express dont les occupants de la ZAD ne doutent pas qu’elle entraînera l’urbanisation accélérée »

Le promeneur recherche l’emplacement de la ZAD sans être investi d’une mission militante, d’ailleurs, la ZAD a été évacuée par la police à sa seconde visite. Cependant l’établissement de ces « zones à défendre » marquent une tentative d’arrêter l’urbanisation galopante et la bétonisation de la campagne. Plus loin dans le livre, à Brou- Chelles,  il note un autre emplacement menacé par l’entreprise Placoplâtre .

Sans entrer dans le détail de son grand tour, il note toutes les installations caractéristique de la limite entre ville et campagne

« Parmi les commodités qui fleurissent sur la limite entre ville et campagne, à côté des établissements
d’enseignement et des équipements sportifs, des Ehpad et des centres équestres, des plateformes logistiques et
des terrains de golf, des lieux à l’abandon et des installations militaires à demi enterrées mais trahies par leurs longues oreilles, à côté des fortifications déclassées ou des campements roms, il faut compter aussi, comme je devais le vérifier à maintes reprises au cours de ce périple, avec les petits aérodromes voués principalement aux activités de loisir. »

Je remarque la permanence de ces installations aussi bien dans le Val d’Oise, qu’en Essonne ou en Seine-et-Marne. Récurrence aussi des décharges de gravats ou de déchets qui enlaidissent la campagne quand ce ne sont pas des labourages sciemment organisés pour empêcher des squatteurs de s’y installer.

J’ai parcouru quelques uns de ces itinéraires avec le Voyage Métropolitain je retrouve ici les souvenirs de balades moins aventureuses puisqu’elles étaient en groupe et guidées. J’ai beaucoup souri aux passages de Boissy-Saint-Léger dans la forêt Notre Dame que je sillonne par tous les temps. mais où est donc cette Ferme de Beaurose que je n’ai jamais remarquée?

De Bondoufle, je n’apprendrai pas grand-chose, pourquoi a-t-il choisi cette commune pour la consonnance un peu originale qui rimerait avec pantoufle? Il ne la traverse que p. 140 sans y trouver rien d’extraordinaire si ce n’est une « extraordinaire monotonie » Et pourtant, il y est retourné avant de terminer son livre

 

« C’est alors que commence la traversée de Bondoufle à proprement parler, menée de bout en bout le long de la
rue de Villeroy, que je tiens à tort ou à raison pour l’artère principale de cette ville. Je n’ai pas songé, pas plus lors de ma première visite que lors de la suivante, au mois de juin, à minuter la durée de cette traversée de Bondoufle par la rue de Villeroy, mais je ne pense pas qu’en marchant d’un pas normal elle m’ait pris beaucoup plus d’une demi-heure, y compris plus longue, que j’ai remarqué à quel point l’homogénéité de l’habitat pavillonnaire, récent pour la plupart,
l’abondance et la qualité de la verdure, mais aussi l’extraordinaire monotonie qu’exhalait cet environnement, à quel point tout cela m’évoquait les quartiers résidentiels d’une petite ville australienne, »

j’ai préféré Le Pont de Bezons qui est un coup de cœur mais je relirai volontiers La Traversée de Bondoufle comme un topoguide quand mes pas me mèneront dans ceux de Rolin. 

Kimono au Quai Branly

Exposition temporaire jusqu’au 28 mai

Le kimono est un des symboles de la culture japonaise.

Pendant l’ère Edo (1603-1868) , le kimono est associé au « monde flottant » avec  divertissement et érotisme  ; le kimono est  un moyen d’afficher son statut social.

« monde flottant » divertissement sur l’eau

Les kimonos atteignent un tel degré de sophistication que des des lois somptuaires ont été édictées pour freiner les surenchères. Broderies, fils d’or, paysages illustrant des poèmes connus comme le « Temple d’Ishiyima »

Au temple d’Ishiyama
La lune éclairant
Le petit lac de Grèbe
est aussi merveilleuse
Qu’aux baies de Suma et Akashi

Les broderies ou les teintures sont variées. il existe des kimonos masculins et féminins, des kimonos d’été légers et des sur-kimonos.

Le Japon est fermé-théoriquement – au commerce, les échanges uniquement par l’intermédiaire  des Néerlandais, pourtant certains tissus ont parcouru une longue distance de Coromandel (Indes), par la Thaïlande et même parfois d’Angleterre. Les kimonos sont présentés avec un luxe d’accessoires en laque ou écaille ou métaux travaillés : peignes, boites pour maquillage, peignes, aiguilles à chignon. Des estampes illustrent la toilette

une élégante à sa toilette

1859 : ouverture du Japon au commerce extérieur avec l’ère Meiji les hommes adoptent le costume occidental et le kimono devient un apanage des femmes gardiennes de la tradition. En même temps, le kimono devient à la mode en Europe et aux Amériques. Victoria et Albert firent l’acquisition d’un kimono en 1891, représentation de Madame Butterfly (1904) et déclinaison du kimono en toutes sortes de modèles pour l’exportation : robe de chambre  pour l’Ecosse (bien chaude) robe imitant un kimono

Robe ou kimono?

Ces kimonos sont présentés avec un luxe d’explications techniques : matières, teintures, broderies (teinture à la pâte de riz, par ligature…) .

Surkimono rouge de la mariée brodé de grues

La dernière partie de l’exposition est résolument moderne. On y découvre l’usage actuel du kimono : essentiellement rituel : mariages, ou présentation d’enfants au temple shinto

kimonos d’enfant

A côté des kimonos dédiés à la tradition et aux cérémonies, toute une section de l’exposition montre l’inspiration très moderne dans le monde du spectacle et de la haute couture. Des stars comme David Bowie, Björk, Freddie Mercury ont porté des costumes de scène très japonisants. Sans parler de Starwars

le kimono au cinéma : Starwars et Kurosawa

Enfin nous assistons à un défilé Haute Couture avec Galliano (entre autres) et des créations modernisant le kimono pour en faire un article ultra-moderne comme un kimono « camouflage » ou l’obi est remplacé par une ceinture de cuir, ou une version costume et toutes sortes de variations

Défilé de mode contemporain

j’ai beaucoup apprécié la chimère Waxafrica

Waxafrica

Un de mes préférés

la Madalena do mar/ Cabo Girao

CARNET DE MADERE 2022/2023

La côte sud vue de la route ER 229

Dernier jour des vacances : temps des révisions ! C’est aussi l’anniversaire de Dominique que fêterons avec un déjeuner dans un beau restaurant au bord de la mer.

Nous avons choisi de retourner à La Madalena do Mar et au petit village de pêcheurs qui nous avait émerveillées au début de notre séjour. Il fait un beau soleil. Pour éviter les tunnels de la fastidieuse ER 101, nous avons trouvé la petite ER 229 qui tortille en corniche jusqu’à Ribeira Brava entre bananeraies et maisons fleuries, jardins de légumes (choux surtout) et tonnelles de vigne. En cette saison hivernale les feuilles de vigne ont des teintes pourpres contrastant avec le vert vif des bananiers. Dans ces routes tranquilles, notre vitesse de croisière permet d’inventorier les arbres des jardins : agrumes, surtout citronniers aux petits citrons bien jaunes, anones aux feuilles arrondies, faux poivrier, frangipanier avec des fleurs et d’autres que je ne sais pas identifier.

l’église de Ribeira Brava

Nous nous arrêtons au Miradouro do Forte à l’entrée de Ribeira Brava, je tente une photo du paysage avec strelitzias en premier plan.

au marché

Nous avions traversé Ribeira Brava sous la pluie au 1er janvier. La petite ville est beaucoup plus animée aujourd’hui sous le soleil. J’entre au marché : pas de poisson ni de viande mais, alignés dans des cageots et des cartons tout un échantillonnage des tubercules poussant sur l’île : pommes de terre de tous calibres de moyen à énorme, ici la grenaille ne fait pas recette. Taros appelés aussi madère ou racine-madère, ignames, patates douces. Plus loin : les fruits . Les oranges viennent d’Algarve sont au prix de 0.85€/kg alors qu’elle se vendent 1.25€ dans les petites boutiques et 1.65€ en supermarché, bien sûr les inévitables petites bananes à divers stades de maturation, des pommes, des goyaves , des anones et papayes de Madère, des fruits de la passion beaucoup plus chers (Brésil) , mangues et des ananas (provenance non indiquée) et un étrange cylindre vert sous plastique noté ananas ( ?). Les petites rues pavées sont bordées de magasins de souvenirs : beaux pulls tricotés main, pas chers du tout mais encombrants, maillots de foot, sacs et ceintures en liège et diverses cochonneries voyantes. Les boutiques de mode sont désuètes ; Madériens et Madériennes ont-ils conservé la mode des années 60 avec de grands manteaux de laine, des jupes droites sombres et des pulls bien sages ? je retourne à l’église dans l’espoir qu’on aura éteint les guirlandes qui éteignent les couleurs des peintures. Pas encore, l’énorme crèche est bien là. Les personnages sont en bois sculptés c’est plus beau que le plâtre des crèches géantes qui sont au carrefour (3  sur un même rondpoint).

Bananeriaies à La Madalena

Un tunnel plus loin, nous sommes près de Ponta do Sol, encore un tunnel et nous trouvons La Madalena do Mar. Les pêcheurs sont bien là, les cueilleurs de bananes font une pause devant une belle maison ancienne. J’arpente la digue jusqu’à la falaise sous un chaud soleil la mer est plus tranquille que la première fois. Il y a deux restaurants sur le bord de la route, une taverne plus colorée et un restaurant plus élégant avec de beaux parasols sur les tables dans un jardin. Dominique réserve la meilleure, au coin. Nous commandons comme d’habitude : un steak de thon et un espada (poisson-sabre) à la banane. Les garnitures variées sont très abondantes, haricots, pois chiche, petits pois  et champignons crus. Et surtout le cadre est très agréable.

Repas d’anniversaire

16h30 : soleil au balcon.

Cabo Girao : falaise 585 m, au loin Funchal

Pour le coucher de soleil, je monte à 17h45 au Miradouro de Cabo Girao. 585 m au-dessus de la mer. On a ménagé une plateforme de verre, Skywalk, attraction payante à l’origine, très vantée sur les guides, « incontournable » de Madère »Attention au vertige ! « pour appâter le client.

skywalk

Heureusement c’est gratuit, le plancher de verre n’est pas vraiment transparent on a imprimé de petits points, aucune sensation de vertige mais une foule de touristes qui encombrent, des perches à selfies. Ce serait sûrement le meilleur endroit pour voir le coucher du soleil si une barre nuageuse ne s’était pas invitée au dernier moment. Il y a aussi un téléphérique qui permet d’attendre la petite plaine cultivée.

Cabo girao : la nuit tombe sur Funchal

 

 

journée miradouros de la montagne

CARNET DE MADERE 2022/2023

les sommets dominant Faja dos Cardons

J’écris sur le balcon de l’appart’Hôtel du Cabo Girao : large balcon meublé d’une table carrée avec trois chaises et deux chaises-longues, face à la mer. A la réservation sur Booking.com je n’avais pas commandé la « sea-view ». Hier on nous l’a attribué gracieusement pour éviter des marches. La résidence est composée de 6 bâtiments de 3 étages avec 4 appartements par niveau dans un environnement vert et fleuri. De hauts palmiers, des yuccas dépassent des buissons de lantana, lauriers-roses, poinsettias, aloès rouges qui donne une touche très gaie. Il y a aussi d’épaisses touffes d’agapanthes qu’il faudrait imaginer fleuries au printemps.

L’appartement est très vaste : la pièce à vivre a une cuisine très bien équipée, un vaste canapé face à la télévision. La chambre est presque aussi grande avec des tables de chevet et des rangements. Les murs sont ornés avec goût : belles lithographies, rideaux aux motifs végétaux. C’est parfait dans le style international des hôtels 4*. Il y a même un porte serviettes chauffant bien utile pour notre petite lessive.

Faja dos cardos

Au-dessus de Câmara de Lobos, l’ étroite vallée du petit torrent Ribeira dos Socorridos s’enfonce dans la montagne. La route ER 107 qui s’y enfonce se termine en cul de sac à Fajà dos Cardos tout près des sommets qui culminent à 1727 m. Un long tunnel de plusieurs kilomètres précède Curral das Freiras. Des travaux dans le tunnel et la présence de plusieurs camions ralentissent le trafic. Quand nous arrivons au bout de la route à Fajà dos Cardos nous découvrons un énorme chantier tout un flanc de la montagne est consolidé, la route regoudronnée. Les camions qui nous précédaient ont livré une énorme grue. J’imaginais le coin perdu, sauvage…le chantier a eu raison du calme et de la poésie. Je me promène dans le village sous les sommets. La spécialité locale est la culture de la cerise. En altitude les cerisiers se plaisent. Les maisons sont très soignées ; les pots de fleurs sont alignés sur les murets et sur chaque marche d’escalier. Je découvre une très grande sauge bleue, un bassin fleuri. Les sommets sont très proches : coniques, pointus, rocheux.

Faja dos cardos

 Curral das Freiras – 2000 habitants se trouve encaissé dans une cuvette à 640 m d’altitude. Très touristique, il est envahi par les cars, les minibus, les taxis et les voitures. Les marchands de souvenir tiennent le haut du pavé, les restaurants pour touristes, aussi. Ce village isolé, enclavé dans ses montagnes a donné refuge aux religieuses du couvent Sainte Clara après les razzias des pirates ce qui a donné le nom à la paroisse. J’attendais plus de charme au village. Le tourisme a tout gâché. L’église est encore illuminée de guirlandes qui éclipsent même l’autel. Les peintures au plafond sont récentes (1950). Des visiteurs font la queue pour visiter une crèche géante. Je commence à en avoir assez de ces crèches. La spécialité est la châtaigne et le gâteau à la farine de châtaigne.

Eira doSerrado

A la sortie du long tunnel, une petite route monte au Belvédère d’Eira do Serrado (1095 m)d’où  on découvre le site de Curral das Freiras : cuvette entouré de pics impressionnants. Une route descend, Le chemin des nonnes ; J’aurais beaucoup aimé le faire mais je ne peux pas imposer à Dominique la corvée d’un nouvel aller-retour dans le long tunnel  . De l’autre côté on voit la mer et Funchal. Un très grand parking précède un hôtel-Restaurant. Toutes ces constructions seraient rébarbative si je n’avais pas trouvé un chemin pavé et un escalier qui mènent à un autre belvédère, en retrait, plus intime qui surplombe le village mais aussi une autre vallée très resserrée et quelques maisons accrochées à un éperon rocheux ; la petite promenade s’effectue en procession derrière les autres touristes.

Curral das Freiras vu de Eira do Serrado

Après avoir exploré cette vallée, il nous reste encore d’autres points de vue à découvrir.

Pique-nique au-dessus de Câmara de Lobos au Miradouro Pico da Torre : une colline aménagée avec une croix célébrant la fondation de Madère (1140), non loin une antenne, inévitable cône de lumière XXL pour les illuminations de Noël. Le soleil brille, la petite baie de Churchill est jolie avec ses barres volcaniques qui protègent l’entrée du port.

miradouro dos Namouradps 

Retour dans la montagne au-dessus de Jardim da Serra au miradouro da Boca dos Namourados (580 m)situé sur l’ancienne route piétonne des pèlerins qui se rendaient à Curral das Freiras. Les gens du comté s’y réunissaient avec des tentes, de la boisson et de la nourriture. A l’origine de ce nom : un garçon, Pero, tombé amoureux d’une jeune fille Inez. Nous faisons confiance au GPS qui choisit les plus petites routes qui grimpent tout droit à l’assaut d’une pente insensée. La pauvre Twingo jaune a grimpé en première. Le pire le Caminho velho qui, comme le suggère son nom, n’est pas une route mais un étroit chemin entre deux murs. Le belvédère est tout simple, pas de béton, tout juste trois barbecues en pierre avec un toit de tuile. Deux hommes éventent un feu de bois avec des cartons. Sur le plan de travail ils ont posé un faitout ; leur déjeuner est pantagruélique : viande de bœuf sur les grandes brochettes de bois ensuite des saucisses. D’autres hommes arrivent, ramassent du bois, puis trois motards. Qui a dit que les grillades étaient un mode de cuisson masculin ?

 

1er Janvier 2023 : Vers le sud – Ribeira Brava – Câmara de Lobos – Cabo Girao

CARNET DE MADERE 2022/2023

Camara do Lobos : port

Nous quittons la Quinta sous une faible pluie par la route de Sao Vicente que nous connaissons bien maintenant. Pour éviter les tunnels de la VR4 qui traverse l’île du Nord au sud, nous suivons la flèche Encumeada sur ER 228. Dominique redoutait le brouillard au col. C’est une pluie battante qui s’abat. Au moins on voit le paysage, les montagnes pointues, les forêts épaisses.

Je tente une sortie, sous cape, au Parque Forestal de Chao do Louro d’où partent des balades d’environ une heure. La pluie redouble, je m’abrite sous un arbre. Des torrents ruissellent sur la route. Je remonte en voiture.

Boca da Encumeada

Boca de Encumeada 1007 m. Plusieurs randonnées partent col. On s’arrête pour désembuer les parebrises de la voiture. Pas question de sortie à pied. Derrière des rideaux de pluie, le paysage ressemble à des tableaux chinois à l’encre: des sommets se découpent en silhouettes, les crêtes se succèdent, noyées dans les brumes. 16 km pour atteindre le niveau de la mer : la route descend très raide.

La pluie a cessé quand nous arrivons à Ribeira Brava : gros village autour d’une église ancienne(XVIème siècle) dont le campanile est coiffé d’un damier bleu et noir. Les décorations de Noël ont envahi la nef, le feu brille de mille ampoules éclipsant retables et tableaux. Je cherche les éléments de décor manuélins(Manuel 1er 1469-1521) signalés dans le guide Géo. Seules les arches gothiques ont échappé aux guirlandes électriques. Pourtant les lustres aux pendeloques de verre auraient suffi ! les peintures de l’école flamande sont ternies par un tel éclairage. A l’arrière de la place, la petite ville est bien vivante.  Quelle activité ! Après le feu d’artifice de Funchal je pensais que tout le monde dormirait.

De l’autre côté de la rivière canalisée, on a aménagé une belle promenade plantée de verdure, doublée d’une piste cyclable. Certaines portions sont couvertes par un toit de ciment porté par de solides piliers cylindriques : la montagne est fragilisée, pierres et blocs menaceraient les promeneurs. La circulation automobile est réduite et en sens unique (Punta do sol vers Ribeira Brava) l’inverse dans un tunnel. Je parcours d’un bon pas la digue dans le fracas des vagues.

Dominique a trouvé dans le guide Géo l’adresse d’une pâtisserie qui confectionne des feuilletés au poivrons délectables, à Câmara de Lobos à 15 km vers l’est. Nous cherchons à coller le plus possible au rivage en suivant les petites routes. C’est une promenade à petite vitesse très agréable entre jardins, maisons fleuries et petites bananeraies. La côte sud est très construite avec des maisons anciennes petites, des villas contemporaines et de grosses maisons. Toutes ont vue sur mer et son fleuries mais elles mitent le paysage agricole.

Vers Campanario nous nous en remettons au GPS : il est 12h30 et la pâtisserie ferme selon Google à 13h. Nous arrivons à 12h45 devant la pâtisserie fermée (vacances, travaux ou fermeture définitive ?) Après un grand détour nous trouvons une place dans le grand parking à l’arrière du mignon port de pêche. Des énergumènes jouent les placiers. On leur donne volontiers la pièce puisque le parking est gratuit le dimanche.

Câmarade Lobos vue de la promenade

Câmara de Lobos est pittoresque. Les barques coloriées sont hissées sur le ciment : bleues, blanches, jaunes, elles sont du meilleur effet. A l’arrière, sur les quais, des maisons anciennes blanches ou jaunes aux toits de tuile à quatre pentes sont occupées par des restaurants avec des terrasses qui nous tentent. Ce serait si agréable de profiter de l’animation du petit port sous le soleil qui est revenu ! Deux snacks, deux restaurants classieux. Ces derniers, très chers, sont vides. Les snacks sont pris d’assaut. Nous finissons quand même par trouver une table à notre convenance mais voilà que nous sommes transparentes, le serveur ne distribue pas de menu. Je vais en chercher un sur une table voisine. Les prix sont illisibles et ressemblent à ceux des stations-services en panne de carburant 000 ou 888. Ce qui est proposé ne nous plait guère. Cela pue l’attrape-touriste. Au bout d’un quart d’heure on se lève et personne ne nous rappelle.

Nous mangeons la pizza de Theresa de Boaventura assises sur les banquettes en pierre d’une placette ombragée par un bel olivier. Une foule de touristes y arrive par un escalier qui conduit à des quartiers anciens de petites maisons cubiques et à des ruelles. Sur la corniche repeinte en rouge-sang une belle promenade conduit à Funchal.  Le  Four à chaux est une imposante pyramide dont l’entrée est gardée par un dragonnier. On arrive à une cimenterie. La promenade est alors sur une passerelle directement sur l’eau. Si l’environnement industriel n’est pas très poétique la présence des vagues qui se fracassent sur les rochers fait plaisir ;longer le rivage :  plaisir rare à Madère !

Câmara do Lobos four à chaux

De  retour à Câmara de Lobos, à l’arrière des terrasses du port je parcours un gros bourg en pente dominé par l’Igreja Matriz de Sao Sebastiano érigée en 1426 agrandie au XVI et XVII, très baroque et toujours envahie par les décorations de Noël et une crèche monstrueuse. Je redescend ensuite vers la Baie de Churchill , Churchill en bronze est assis palette à la main en trin de peindre à l’entrée d’un restaurant.

Cabo Girao : hôtel résidence

Notre nouvelle étape : Cabo Girao est une résidence hôtelière située sur la célèbre falaise