CAP VERT 2002

On a failli acheter un awalé
Dernière promenade au marché pour éviter la persécution du vendeur de souvenirs sénégalais qui est venu nous chercher jusqu’à dans la salle à manger pour nous vendre un awalé – bien cher –, puis qui s’est installé devant notre fenêtre. Il nous a même laissé le jeu emballé sur le rebord de la fenêtre. Cette insistance nous a indisposées, -2500$-, c’est beaucoup trop cher !
On a aussi failli rater le taxi et l’avion !
Lou est d’une humeur massacrante. L’avion est avancé d’une heure. Si nous ne sommes pas prêtes dans 10 minutes, il faudra prendre un taxi. Heureusement que les bagages étaient bouclés !
Dans le pick up nous retrouvons Régine, André et leur fils. Notre «ami» le sénégalais laisse le jeu pour 2000$ à André. Après palabres, nous l’aurions bien acheté à ce prix !
Il ne reste plus que deux places dans l’avion de Praia. André et Régine nous laissent leur tour. Ils prendront le prochain avion. Lou, pas étonnée, n’est guère causante… Elle me déçoit d’autant plus qu’elle nous a réclamé le prix des transferts au dernier moment. Ce n’était pas très délicat… Elle attend nos remplaçants sans plus se soucier de nous.
André et son fils passent le temps en jouant à l’awélé. Si nous avions acheté un jeu, on aurait pu en faire autant.
Retour à l’aéroport de Praia
Le vol jusqu’à Praia dure 20 minutes. C’est devenu de la routine. Dommage que nous soyons assises du mauvais côté, nous aurions pu revoir le volcan.
A l’aéroport de Praia, encore trois heures d’attente! Nous pique-niquons sous « notre » acacia puis passons le temps en regardant la télévision. La télévision m’agace, avec ses séries où tous les héros sont blancs et riches…
Vol Praia/ Sao Vicente : 50 minutes au dessus des nuages, rien à voir.
Chaque fois qu’on découvre une nouvelle île, le climat change. Nous arrivons sous la chaleur. Un taxi nous emmène en ville sur une route asphaltée. Sao Vicente est désertique comme Sal, mais montagneuse. Décor de western ! A l’entrée de la ville : une petite zone industrielle. Nouveauté, nous sommes dans une grande ville moderne et plus ordonnée que Praia.
Mindelo : une grande ville

L’hôtel Che Guevara est complet. On nous place dans une petite chambre aveugle, fenêtre minuscule, cube complètement occupé par les deux lits. Heureusement, une très belle salle de bain.C’est provisoire, demain nous aurons une chambre avec vue.
Visite aux supermarchés qui contrastent avec les petites lojas de Sao Felipe. Retour au monde moderne.
Un marché au poisson carrelé et décoré d’azulejos
La ville est vivante et animée. Il y a foule dans les rues dans les magasins et les banques. La ville est un peu désuète et décrépite, plus urbaine que Praia : belles maisons coloniales du siècle dernier, à balcons en fer forgé, marché couvert comme à Funchal avec trois niveaux et des petites boutiques, marché au poisson décoré d’azulejos modernes aux couleurs vives. Ici, il y a aussi un marché africain pour les habits, des petites boutiques alignées dans des guérites couvertes, très propres, avec des décorations d’azulejos bleus portugais.

Retour par le front de mer. Dans l’ancien port, les pontons de ciment tombent en ruine, les ferrailles rouillées, épaves, remplaçent les anciens cargos du temps où Mindélo était un port charbonnier où les transatlantiques en route vers le Brésil faisaient escale pour se ravitailler. Les vestiges se désintègrent. Autres monuments bizarres : une sculpture représente un aigle sur un tas de fausses pierres, sur une digue mal entretenue et la réplique de la Tour de Belem cachée par des échafaudages. Quelques catamarans et voiliers de croisière mouillent, regroupés au milieu de la baie.
Promesse de coucher de soleil, englouti par un banc de nuages comme à Tarrafal, le gros ballon jaune disparaît avant de rougir.
La lumière est très belle. Je tente des photos. C’est à ce moment que je me rends compte de la beauté du site. Baie fermée de toutes parts (où est l’océan ?) par des monts mauves à l’heure du couchant, avec des formes étranges. La ville s’étage sur des collines, cubes colorés aux teintes vives. On n’a pas hésité à utiliser des oranges vifs et du turquoise soutenu ou du violet.
Le « ferry »de Santo Antao le 21 a mauvaise réputation. Patrick nous a raconté en plaisantant que les Capverdiens sont malades avant même de monter sur le bateau. Dominique est hantée par cette traversée et cherche à y échapper. Peut-être existe-t-il un avion ? Pas si idiots que cela, les Capverdiens ! Le rafiot à quai, par une mer d’huile, tangue abominablement. Il faudra prendre du Mercalm.
Nous dépassons d’énormes silos pour découvrir la plage de sable blanc. A cette heure-ci, comme à Tarrafal, elle est remplie de sportifs qui font des exercices divers, jogging, pompes, assouplissements, jeux de balle… les Capverdiens entretiennent leur corps.
Le residencial Che Guevara est tout proche de la plage. Nous rentrons à la tombée de la nuit, commandons du thon grillé et du riz pour moi, un yaourt pour Dominique. Je mange donc seule le thon grillé délicieux assaisonné d’huile avec de l’oignon et de la coriandre hachée devant les informations à la télé capverdienne.








































Aujourd’hui, on a pêché deux espadons avec leurs longs rostres pointus, l’un deux est déjà coupé en deux quand nous arrivons. L’autre est couché sur la plage. On étend sa nageoire dorsale pour y placer de plus petits poissons. Nous attendons avec impatience la femme qui va les transporter. L’espadon est beaucoup trop grand pour tenir dans une bassine.
Deux garçons vont le hisser sur la plage en l’attrapant par la tête. Les thons sont des poissons magnifiques, leur peau bleutée brille, vers la queue une rangée d’étranges triangles jaunes arrive jusqu’à la queue. Les petits poissons sont centralisés au fond d’une grande barque entourée de plusieurs dizaines de femmes qui discutent, crient, trient les poissons et remplissent les cuvettes multicolores. Rien ne permet de deviner comment se négocient les ventes. Parfois on voit des liasses de billets. Il faudrait comprendre le créole !
