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Pourquoi ce titre : Les soleils? les jours, peut être… le soleil radieux des espoirs?
« les Indépendances » et non pas l’Indépendance au singulier, l’expression s’est répandue si bien qu’on fête cette année le cinquantenaire de ces Indépendances
Critique acerbe des années du parti unique. L’Indépendance n’est pas glorieuse. Si la Décolonisation est une évidence, l’Indépendance n’apporte pas au peuple tout ce qu’il aurait pu souhaité. Nostalgie plutôt, d’un monde ancien, d’avant la colonisation. D’un monde naïf, intègre…
Ce roman retrace l’histoire de Fama, le dernier descendant des Doumbouya, chefs traditionnels, mais déchu. Fama vit dans la capitale de la Côte d’Ebènes, avec Salimata sa femme. L’ouvrage commence avec des funérailles où Fama est contesté.
C’est aussi l’histoire de Salimata, excisée, violée, mariée de force, femme stérile.
Fama retourne dans son village à l’occasion des funérailles de son cousin le dernier chef Doumbouya, il épouse Mariam. A son retour, la vie devient impossible entre les deux épouses. Fama fuit la maison et se mêle de politique. Il aboutit en prison.
C’est un beau livre. Kourouma véritable écrivain et conteur, joue avec la langue française. Ce récit est plus dépouillé que l’ouvrage précédent que j’avais découvert « En attendant le vote des Bêtes sauvages ».
Ahmadou KOUROUMA : les Soleils des Indépendances – POINTS 196p