CAP SIZUN ET CORNOUAILLE

Cette très belle journée commence dans la brume lors de la traversée du Cap Sizun. Les bancs de brouillard noient les vallées et les creux tandis que le soleil de face nous éblouit. Heureusement, les arbres magnifique, châtaigniers ou chênes offrent un certain répit à nos yeux éblouis.
L’entrée dans Douarnenez avec ses maisons mitoyennes ouvrières alignées le long de la rue en pente me rappelle l’entrée de Fécamp. Des immeubles très moches percent de temps en temps les quartiers ouvriers. Douarnenez n’est pas une ville chic, c’est une cité ouvrière de pêcheurs et d’ouvriers des conserveries qui s’est construite autour de la richesse locale : la sardine.

le Topoguide propose une promenade N°5 « Le Chemin de la Sardine » . Il est balisé dans le goudron par des clous ovales en forme de sardines qui guideront mes pas. Impossible de rejoindre en voiture le départ du circuit sur le Quai du Petit Port du Rosmeur : le trafic est réservé aux riverains et le quartier piétonnier. En plus des sardines métalliques, la visite est commentée par des panneaux très bien faits illustrés de photographies anciennes, racontant l’histoire de la ville.
Dès l’époque gallo-romaine, la sardine était travaillée dans les cuves à garum de Plomarc’h (que je n’ai pas trouvées). Ensuite on a pressé les sardines, pressées et essorées, entassées dans des tonneaux pour être expédiées au loin. Nourriture bon marché qui accompagnait pain ou pommes de terre. Au XIXème siècle avec l’appertisation (découverte en 1795 par Nicolas Appert), les conserveries remplacent le pressage. La ville grandit. Les hommes vont à la pêche, les femmes travaillent aux conserveries. Au début du XXème siècle, avec la grande grève des Penn Sardin(1924), les sardinières entrent dans l’Histoire. Un siècle plus tard, on se souvient encore de leurs luttes et de leurs chants. Grève très politique avec le soutient du Parti Communiste et de Charles Tillon. Grève féministe puisque dès 1925 le PC inscrit une femme sur les listes au conseil municipal alors qu’elle n’avaient pas le droit de voter. Un podcast de RadioFrance raconte la grève CLIC
Et un roman policier Du sang sur Douarnenez enquêtes d’Anatole Lebras CLIC

Douarnenez, ville communiste, a perdu nombreuses de ses conserveries mais garde le souvenir dans la toponymie : je grimpe la Rue Barbusse, la rue Charles Tillon, la rue Louise Michel. L’esprit de la gauche flotte encore avec des affiches soutenant Gaza, des graffitis subversifs, « BLOQUONS TOUT3 (10 septembre 2025), « LE RN EST COMME TON EX IL DIT QU’IL A CHANGE MAIS IL MENT » (sûrement des féministes), plus mystérieux sur le mur en face de l’église « QUE LE PAPE BENISSE LES SUBVENTIONS » (quel pape? quelles subventions?).
En suivant les sardines, je déambule sur les quais du Petit Port pittoresques mais vides en début de matinée ; les restaurants n’ont pas encore sorti les tables en terrasse. Jolies façades, bacs de fleurs. A l’arrière, des galeries d’art. Des vieilles photos sur une fenêtre. propositions de stages d’aquarelle. Artistes et bobos prennent la place des ouvriers ou pécheurs dans les venelles et rues piétonnes abondamment garnies de potées de plantes fleuries ou vertes.
La Chapelle Sainte Hélène est ouverte au public. Façade sculptée aux statues et gravures pas très lisibles. Je cherche els filets de pêche sans les trouver. le visiteur est accueilli en musique. Une souscription est ouverte pour restaurer le plafond étoilé.
Suivant les sardines je continue la promenade très agréable dans les venelles puis je grimpe la Rue Barbusse et la Rue des Baigneurs pour arriver à la grand église du Sacré Coeur, église XIXème siècle (ces églises XIXème ne m’émeuvent guère). Descente sur l’autre versant pour arriver au Port Rhu, étroit chenal où est installé le Port Musée.

Non loin, face à l’Ile Tristan, les petites plages se sont peuplées. Malgré la fraîcheur se baignent une quinzaine de nageurs en maillot.
Lire également le récit de nathalie ICI
Illustration musicale dans le blog d’Aifelle ICI














/image%2F1203477%2F20250401%2Fob_024ec9_jules-verne-v2.png)













