Arcachon : La Ville d’Hiver

MARS ATLANTIQUE – ARCACHON

L’ascenseur du parc mauresque

J’ai réservé notre dernière matinée à Arcachon pour l’exploration autonome de la Ville d ‘Hiver selon l’itinéraire proposé par l’Office de Tourisme : 19 points d’intérêt. En scannant un QR code on obtient l’audioguide des principales curiosités.

De l’Office de Tourisme, suivre l’avenue Regnault . Régnault (1827 – 1879) neveu d’Emile Pereire, ingénieur à la Compagnie des Chemins de fer du Midi, appartenant aux Frères Pereire, Emile (1800 – 1875) et Isaac (1806-1880).

La Ville d’Hiver fut construite en 1860 pour rentabiliser la voie ferrée ; un médecin, le Docteur Pereira avait remarqué que marins et résiniers ne contractaient pas la tuberculose. Pereire eut l’idée de génie de mettre les tuberculeux dans les meilleures conditions possibles. Emile pereire acheta les hauteurs d’Arcachon et construisit la Ville d’Hiver pour en faire une sorte de sanatorium. Les rues et allées furent dessinées en courbe pour supprimer les courants d’air. Les Vents marins en traversant la forêt de pin avaient perdu leur agressivité

Casino mauresque

J’arrive au pied de l’ascenseur qui monte au Parc Mauresque, parc arboré autour du Casino de style mauresque s’inspirant de l’Alhambra et de la Mosquée de Cordoue. Malheureusement ce casino a brûlé. Une maquette avec les structures métalliques permet de se l’imaginer ; Regnault a également construit une passerelle et un observatoire en collaboration avec Gustave Eiffel.

Me voici plongée dans le Second Empire . Souvenirs de Zola pour les constructions, spéculations immobilières, Proust pour les mondanités, j’imagine Swann fréquentant les Pereire.

Villa Teresa

A la sortie du parc, la grande villa Teresa a vu passer le sultan du Maroc. De l’extérieur on ne peut pas deviner les boiseries et les plafonds à caissons que décrit l’audioguide. Une grande bâtisse L’Hôtel Régina a été la résidence de souverains, musiciens (Camille Saint Saëns) et d’hommes politiques ;

J’arrive à l’allée du Docteur Lalesque, puis du Dr Hameau Dr Pereira, Dr Festal et l’allée pasteur. La toponymie rappelle la vocation de sanatorium de la Villa D’Hiver.

jardins luxuriants

Sur le papier, le parcours semble simple. En réalité, je me perds dans ce labyrinthe tout en sinuosités (voulues pour couper les courants d’air). Comme si les courbes ne suffisaient pas il faut aussi tenir compte des dénivellations ; la ville est construite sur des dunes. Au passage je cherche els belles villas. Certaines sont vraiment imposantes. D’autres, petites sont cachées dans la verdure. Les trottoirs sont moussus. Les jardins luxuriants. Les mimosas sont passés comme les camélias. La floraison des lauriers est à son apogée avec des boules jaune vif.

La promenade s’achève villa Alexandre Dumas. L’écrivain ne l’a pas connue. Elle a été construite 25 ans après sa mort. Le propriétaire, Daniel Iffla dit Osiris a fait graver le nom des écrivains qu’il admirait. Parmi les noms des villas beaucoup de prénoms féminins, c’était la coutume, mais aussi des musiciens : Chopin, Walkyries, Faust…

l’Observatoire : la Tour Eiffel d’Arcachon

Enfin, je trouve la passerelle Saint Paul qui enjambe une rue et mène à l’ »Observatoire » qui 0est la Tour Eiffel d’Arcachon. 70 marches métalliques pour atteindre la Plateforme qui domine le Bassin. J’y découvre l’Île aux Oiseaux que je n’ai pas eu le temps de visiter en mini-croisière ; je n’ai donc pas vu les cabanes tchanquées que toute la ville vante.

Arcachon de la Plage Pereire au Pyla-sur-Mer et après midi à la plage de la Lagune

MARS ATLANTIQUE – ARCACHON

 

Promenade plage pereire

De la Plage Pereire à la Plage des Arbousiers, une très jolie promenade est aménagée sur la corniche , piétons et cyclistes séparés. A flanc de colline, une pinède. La route est tout en haut, invisible. Tout est propre, gazon parfait, pins magnifiques, bancs. Toute st propre, trop propre à mon goût avec la balayeuse municipale qui enlève le moindre grain de sable. Agrès de musculation pour les grands, squelette de dinosaure pour les petits, bois brut, bon goût, pas les couleurs criardes qui caractérisent les installations enfantines.

Après les Arbousiers, plus de corniche, il faut marcher sur le sable. Les propriétés privées garnties par un mur en ciment arrivent au ras de la plage. Les employés municipaux s’affairent, pinceaux et taloche en main à faire disparaître graffs et tags. Pas de cela à Arcachon ! Des engins labourent, tamisent le sable qui passe à la cribleuse. Tout sera nickel au retour des estivants à la fin du mois de mars. La saison commence bientôt !

C’est donc une très belle promenade sous le soleil, pieds dans l’eau.

Comme nous voulons profiter de cette journée ensoleillée, nous retournons à la plage de la Lagune. Les pêcheurs sont venus nombreux, une douzaine de cannes sur leurs supports sont alignées en attendant la marée haute.

Après nos découvertes touristiques j’aime bien retourner dans un site à plusieurs reprises, prendre mon temps, dessiner et écrire.

Arcachon : front de mer, marché et petits ports ostréicoles des environs

MARS ATLANTIQUE – ARCACHON

la plage d’Arcachon

Nous rejoignons la corniche sur la mer piétonne et cycliste avec ses trois jetées. Les croisières-excursions pour l’Ile aux Oiseaux et la navette pour Le Cap Ferret partent de la jetée Thiers. Les passants sont chargés de cabas et paniers : le marché n’est pas loin : halle couverte, étals plutôt luxe. Sur la grande place les marchands ont installé des portants pour des fringues, attention, c’est de la qualité ! Une dame voilée propose du couscous, un pâtissiers des cannelés et des pasteis de nata, le foodtruck est une rôtisserie. Les cafés ont installé leurs terrasses. A 10 heures, il y a beaucoup de monde pour le café ! En face, discret : Carrefour Market. Les enseignes savent faire preuve de bon goût quand la clientèle et l’environnement l’exigent. La place et le quartier autour des Halles sont piétonniers, de grands parkings souterrains engloutissent les voitures.

Arcachon : jetée

La promenade a été refaite récemment, végétalisée. Deux pistes séparées : piétons et vélos. Des planches ont été installées le long de la plage. De nombreux joggers courent, des promeneurs déambulent. J’arrive au Port de Plaisance : des panneaux racontent qu’autrefois c’était un port sardinier. Plus loin des hangars pour les bateaux de plaisance.

Retour par le même chemin, 13 000 pas au podomètre, une dizaine de km A/R. Sur le front de mer parmi les petits immeubles se trouvent de très jolies villas aux boiseries peintes en bleu avec mosaïque ou céramique témoins d’un autre temps. Même les immeubles modernes ont respecté le bon goût qui caractérise Arcachon. Sous els beaux pins fleurissent déjà primevères et renoncules ;

Pique-nique à l’arrière du Port de Plaisance sur la Pointe de l’Aiguillon, fine presqu’île qui ferme le port ; la Capitainerie, à l’extrémité est un bâtiment original en béton brut ondulé. Ces derniers temps je m’intéresse beaucoup au béton !

port de meyran

Les petits ports ostréicoles de la rive sud du Bassin d’Arcachon, sont pittoresques. Nous essayons de coller au rivage en suivant le trajet du train. La route principale D650 est très urbanisée avec des boutiques de franchises moches tandis que le littoral est charmant : marais, cabanes multicolores, petits ports. Négligeant le Port de la Hume, nous aboutissons au petit Port de Meyran pas touristique du tout avec une guinguette bien sympathique. Des tuiles blanches sont empilées pour former des murets à clairevoie. Certaines portent des huitres incrustées comme des lichens. Je tente une promenade entre poches à huitres en plastique noir empilées, ferrailles rouillées, tables pour poser les poches. Ce désordre authentique m’inspirait, il n’en est rien sorti.

port de meyran : tuiles

Le Port de Larros est beaucoup plus pittoresque et touristique. Les cabanes ne sont pas soignées comme celles d’Oléron. Le bois accuse la patine, décoloré par le soleil et le sel des embruns. De nombreux ostréiculteurs organisent des dégustations dans des établissement du plus rudimentaires au gastronomique. A la carte, des huitres dont les prix varient selon la catégorie. Certains ajoutent pain et beurre et même pâté de fabrication locale. Si on est allergique aux huitres, le choix se réduit : crevettes et bulots mais pas partout. Pour les moules ce n’est pas la saison. Une longue digue pavée se termine par un Christ en croix. Les promeneurs sont nombreux, locaux ou bordelais, venus en famille avec poussettes et tricycles. Foule bien sympathique et gaie. Sortie du dimanche avec dégustation. Comme il fait soleil, nous restons longtemps à regarder la mer monter dans le chenal en se promettant de revenir y déjeuner.

Gujan – port de Larros

 

 

voyage Royan – Lacanau – Arcachon

MARS ATLANTIQUE 

Eglise de Royan

Le bac quitte Royan à 12h15, il faut arriver une demi-heure à l’avance, nous empruntons la route la plus courte. Après Marennes, elle traverse une campagne semée de blé, bien plate. Pas une haie, pas un arbre pour distraire le regard. Et quand il y a des arbres, ce sont des peupliers bien alignés. Campagne ennuyeuse.

Nous retrouvons le Marais et la Seudre à Nielle-sur-Seudre. L’Eguille est bien nommée avec son clocher pointu qui se voit de loin.

Arrivée à Royan, à peine 10 heures . A notre précédent passage en 2021, j’avais parcouru la plage jusqu’à Saint Georges de Didonne, négligeant la ville. Après le film The Brutalist, vu récemment et l’église du Havre, je choisis la visite de l’église de béton des années 50 (1955-1956) de Guillaume Gillet et les vitraux de Henri-Martin Granel et de jean Idoux.

Eglise de Royan choeur

L’église se dresse haut sur une colline, elle se voit de loin avec ses 56 m de béton noirci, un peu comme un voilier ; Cependant, elle ne soutient pas la comparaison avec l’église du Havre, sa contemporaine qui m’avait impressionnée. La comparaison entre les deux villes me vient à l’esprit. Toutes deux ont été détruites en 1945 par les bombardements alliés et reconstruites très rapidement. En commun : les courants d’air. Royan, station balnéaire ne concourt pas dans la même catégorie que le grand port normand.

Traversée Royan-Le Verdon, très agréable sous un ciel voilé. La Gironde est grise et on devine à peine le Phare de Cordouan dans la brume. A la Pointe de Grave nous faisons une pause sous le phare à section carrée. Le petit musée consacré à cordouan n’ouvre qu’à 14 h. Pour déjeuner on se détourne en face de l’estuaire du côté de Neyran. A marée basse, on ne voit que de la vase grise.

La Route des Lacs (D101) traverse la forêt droite et vide. Nous retrouvons avec plaisir cet itinéraire.

Lacanau

A l’Office de Tourisme, très bon accueil, je ressors avec des dépliants et plans pour les balades en forêt. Notre location est située en front de mer : balcon au 2ème étage, ascenseur, parking assuré (hors saison) juste en face. Panique : une grue, des cônes et des barrières interdisent l’entrée du front de mer. Le parking en bas de la maison est aussi condamné. Il y en a un autre accessible mais avec 5 marches, rédhibitoire ! Le propriétaire, venu de Bordeaux, comprends nos difficultés d’accès. Pour ma part, loger dans un chantier avec bruit et poussière, ne me tente guère. Le balcon sur mer aurait été infernal. Le propriétaire, très conciliant téléphone lui-même à AirBnb pour une annulation sans frais et propose de nous aider à trouver un logement de remplacement. Il nous conseille Arcachon. En quelques clics, nous avons réservé une petite maison en Centre-ville, de plain-pied et parking facile.

J’adore les surprises et l’inconnu. La tournure que prennent les vacances m’excite.

88 km entre Lacanau et Arcachon par la Route des Lacs. Nous arrivons sur le Bassin d’Arcachon à la tombée de la nuit. J’ai beaucoup aimé l’arrivée sur la Teste-de-Buch : de chaque côté de la route, de majestueux pins forment une allée couverte ; comme la route est en courbe le tunnel est encore plus impressionnant.

Arcachon : place de Verdun

Nous arrivons directement à la grande Place Verdun. En son centre, un monument aux morts surdimensionné. Les maisons autour de la place sont typiques du style balnéaire d’Arcachon certaines abritent des administrations, commissariat, pompier.

Notre petite maison d’Arcachon

Notre maison au n°7 est particulièrement jolie avec son crépi blanc surhaussé de briques décoratives avec son panneau de céramique Salve maria qui ajoute du cachet. Mais où est donc le 7bis ? je tourne pour trouver une ruelle étroite. Sur la ruelle s’ouvre une baie vitrée qui donne sur un patio couvert meublé comme un salon de jardin : plantes en plastique, barbecue, fauteuils modernes. Le plafond est habillé d’un filet vert façon camouflage. Un petit vasistas sert de puits de lumière. Les fenêtres de la maison sont équipées de jolis volets verts, mais elles s’ouvrent sur le patio fermé. Claustrophobes, s’abstenir. La lumière du jour ne pénètre pas dans la maison. La petite maison est bien agencée pour sur si petit espace : coin salon avec un beau canapé devant un grand écran plat. Sur la table carrée noire, un bouquet de fausses fleurs. La chambre est très confortable. En résumé : une bonbonnière dans un trou à rats. Un faitout comme unique casserole, le micro-onde perché est inaccessible.

Nous partirons tôt et rentrerons tard !

Domino – Chaucre – La Cotinière

MARS ATLANTIQUE – OLERON

domino

Domino est un hameau de la commune de Saint Georges d’Oléron non loin de Chéray où se trouve notre gîte. Nous traversons le vignoble avant d’arriver au petit village blanc. Pas de vue sur mer. La dune se dresse entre l’estran et le parking. Il faut ruser pour trouver un chemin carrossable en hauteur.

Marée basse. L’estran rocheux est dégagé pour les pêcheurs à pied. Dans les bosquets derrière nous, les chiens des chasseurs aboient ; depuis plusieurs jours, des battues au sanglier sont organisées ; les rares bois sont quadrillés de chasseurs habillés d’orange fluo, fusil à l’épaule avec cors et trompettes.

Domino estran rocheux

Je marche sur le sable mouillé avec le Phare de Chassiron pour cap. Trop loin, je fereai demi-tour avant de l’atteindre. J’ai un peu peur d’être prise par la marée. La mer monte jusqu’à la dune protégée par des blocs que j’aurais bien du mal à escalader. L’érosion mange les plages. Pendant le pique-nique, j’observe l’eau qui recouvre les rochers.

Chaucre

 

Chaucre : Sur la recommandation du Guide du Routard, nous faisons un détour. De la route, le village tranquille n’a rien de passionnant. Il en est tout à fait autrement à pied. Les maisons traditionnelles en calcaire sont bâties de moellons plats ressemblant à des briquettes. Je me promène dans les ruelles, courettes, placettes et découvre des puits, des jardins ou des escaliers. La toponymie m’amuse : Pue du Puits (lequel ?) Rue du Four, Venelle des Neux Crottes . petite promenade (20 minutes) bien sympathique.

La Cotinière

Le port de pêche de La Cotinière est le plus important des Charentes maritimes.

5000 t à la Criée  (Le Guilvinec 13.000)

Le port n’est pas une attraction touristique amis un pôle économique avec circulation de gros engins, camions, transpalettes. Un grillage interdit l’entrée aux voitures et aux piétons. De plus, en ce moment, la ville est en chantier. Nous faisons trois fois le tour dans la campagne pour trouver le port, pourtant immense avec ses trois chenaux, sa grande jetée et ses nombreux hangars.

Pour les visiteurs, on a prévu un cheminement piéton qui mène à un escalier puis à une terrasse avec de nombreux panneaux explicatifs. Sur la terrasse, une grande baie vitrée permet d’observer la Vente à la Criée. Un amphithéâtre est équipé de matériel informatique : on ne crie plus les prix. Ils s’affichent sur un tableau électronique. On ne fait plus de mystérieux signes comme dans les ventes aux enchères. On clique avec une souris tandis que la marchandise défile sur un tapis roulant et que les prix s’affichent sur l’écran. Dans des caisses plastique bicolore de magnifiques poissons sont offerts aux enchères : Saint-Pierre de grande taille, bars, lottes…

Nous rentrons assez tôt pour ranger le gite. Demain le départ est fixé à 9 heur

Baie de l’Aiguillon – Pertuis breton

MARS ATLANTIQUE

Baie de l’Aiguillon à marée basse

Une étape d’une nuit, arrivée juste avant le coucher du soleil. Deux projets qui ne se réaliseront pas : aller à pied sur la digue vers la pointe et manger des moules en face des bouchots. Sur la digue, interdit de se promener! Pour les moules, ce n’est pas la saison. Nous nous contenterons d’un magnifique coucher de soleil.

Coucher de soleil vu de la digue de l’Aiguillon.

la Réserve Naturelle de la Belle Henriette se trouve le long de la route qui va de La Faute à La Tranche un cheminement de planches surplombe le marais et conduit à la dune et à la plage. La plage est déserte, il souffle un vent fort. 

Tourne-pierres

Seuls, les limicoles me tiennent compagnie. L’un d’eux est fort occupé à emporter, lâcher, reprendre un galet. Normal, c’est un Tournepierre à collier (Arenaria interpres)

La Pointe Saint Clément et le Pertuis breton

Pour la guinguette et les moules, nous traversons le marais par Saint-Michel-en -l’Herm et Charron et la belle église d’Esnandes à la recherche du restaurant Les Moules Brothers à Marsilly où nous avions déjeuné il y a quelques années. Le sentier littoral le long du Pertuis breton avec ses carrelets m’avait beaucoup plu. Hélas, l’érosion a mangé la falaise et la promenade est interdite à la Pointe Saint Clément. Nous allons constater le recul du trait de côte à plusieurs reprises.