Juillet en Roumanie, autotour et hébergement chez l’habitant
Je veux voir le Palais du Parlement, monstruosité de Ceausescu.
Boulevard Unirii, une avenue Foche négligée
Au bout d’une large perspective, le Palais ne passe pas inaperçu. Il a beau être affreux, il est incontournable (au propre comme au figuré). Le boulevard Unirii qui y conduit est au moins aussi large que l’avenue Foch : deux trottoirs séparés par une platebande arborée de chaque côté de la chaussée. A l’ombre de ces grands arbres, le monument devient invisible. Les immeubles le bordant sont plaqués d’une sorte de comblanchien. Sobres, un peu monotones, ils auraient belle allure si les rez de chaussée étaient occupés comme prévu de magasins de luxe. Banques et ophtalmologistes( ?) se partagent les emplacements. Souvent ils sont vides, parfois même délabrés et taggués. Une avenue Foch bien négligée !!!
Démesure ou abandon,
Comme beaucoup d’endroits à Bucarest, la démesure va avec l’abandon. Les périodes de construction paraissent alterner avec des désastres ou simplement le manque d’entretien? Actuellement, les chantiers pullulent – aux couleurs de l’Union européenne- la crise va-t elle y mettre fin ?
Nous rentrons à pied par le large Bld Bratianu avec l’Intercontinental pour cap. Morne promenade escortée par deux jeunes qui veulent absolument nous vendre un cadre auquel il manque le quatrième côté, avec un portrait de Janis Joplin. Nous prenons enfin l’autobus 300 pour rentrer à l’hôtel.
promenade du soir au parc Herastrau
Le soir, promenade dans le parc Herastrau. Autobus (avec le passe) de l’Arc de Triomphe à la fontaine Morita(1936), un rectangle sculpté au milieu de nulle part. Dommage, la fontaine est plutôt réussie. Retour à pied dans le parc bien entretenu. Sur un joli lac, on canote, on se promène en « vapor ». Pause-téléphone à proximité d’un monument aux Pères fondateurs de l’Europe : des grosses têtes sculptées : Schumann, Monet, Spaak, Adenauer et d’autres inconnus de moi, font cercle autour du drapeau étoilé. Le sculpteur n’a pas été très inspiré tous ces hommes politiques se ressemblent et semble clonés.
Il est encore tôt et la soirée est douce, je poursuis la promenade le long de la Sos. Kiseleff bordée de villas magnifiques occupées par des ambassades et gardées par gendarmes et vigiles (ce qui gâte un peu la promenade). J’oblique sur Ion Mincu pour faire les courses au supermarché Image (très chic, très cher, très moderne avec un look écolo-diététique). Retour par la jolie rue Clucerului bordée de maisons basses d’un étage dans des jardins. Certaines, intéressantes,ont des frises Art nouveau, d’autres sont simplement charmantes dans un fouillis de verdure. Ici aussi, l’entretien fait défaut. Un joli restaurant tombe en ruine, la tête d’un malheureux chat traîne sur le trottoir. Des terrains vagues sont une véritable jungle. Je ne sais pas pourquoi je trouve de la poésie à cette déchéance et l’envahissement progressif de la nature sur les pierres. J’ai été émue pareillement à Palerme dans les Palais éventrés par les bombardements envahis par les herbes folles et à Nha Trang dans les villas de Bao Dai devant la chaise d’arbitre abandonnée sur le court de tennis disparu.