Bucarest : Musée du village

un mois en Roumanie, autotour, hébergement chez l’habitant

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Le Musée de Plein Air Muzuel Satului est aussi situé sur Kiseleff de l’autre côté de l’Arc de Triomphe dans le Parc Herastrau.

Une cinquantaine de maisons, pour la plupart en bois, ont été démontées et remontées dans le parc. Certaines sont meublées. Des artisans animent le parc : le potier, le peintre d’icones de bois, la brodeuse. Cette promenade est une parfaite conclusion à notre séjour.

Nous retrouvons une église de bois de Maramures, les maisons de rondins de Bucovine. Nous tombons amoureuses de la Maison Lipovène du Delta, blanche avec ses volets bleu vif relevé de rouge. Les fleurs de topinambour jaune vif contrastent. A la fin du parcours, nous revenons la photographier et la dessiner ; Toutefois le Musée de Sibiu Astra est beaucoup plus réussi. Au lieu de tasser les maisons de styles différents, à Sibiu des prés, des bosquets d’arbres séparent de véritables villages. Cette disposition aérée est beaucoup plus agréable.

 

promenade à Bucarest : La Calea Victorii,

Bucarest dernière promenade : La Calea Victorii,

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Dernière matinée, occasion de faire la promenade n°1 du Guide Evasion : La Calea Victorii, de la Piata Victoria au Cercle Militaire. La description ne m’avait pas séduite de prime abord.

Par cette matinée lumineuse, tôt le matin, je suis ravie de découvrir cette rue de Bucarest.
Chaussée historique construite par Constantin Brancoveanu en 1690 pour relier son palais de Mogosaia, artère mythique sur laquelle ont défilé les troupes victorieuse en 1878 après la guerre russo-turque.

Le début de la promenade aux abords de la Place Victoriei, est assez décevant. Trottoir étroit, voitures lancées à grande vitesse dans cette rue à sens unique, immeubles minables en ciment alternant avec des chantiers.

Le palais Cantacuzène a de l’allure avec sa grande marquise de verre et de fer forgé, ses lions, ses anges. Je m’aventure dans le jardin à la recherche de la maison de George Enescu et me fais chasser par un employé sans aménité :
– « Revenez à 10heures ! »
Le Casino Palace aux néons agressifs est repoussant. L’hôtel 4 étoiles, modernisé aussi.

Je tente une visite clandestine de la Casa Monteoru siège de l’Union des Ecrivains et du Gattopardo Blu – très viscontien – splendeurs palermitaine en Mitteleuropa.

Devant le Musée des Collections d’Art et le Musée National d’Art Roumain, je regrette que mon temps (et les LEI qui restent) soient comptés.

Charmante rotonde de l’Athénée, élégante à côté des massifs palais de la Piata Revolutiei sans parler de plus immodeste Cercle Militaire!

Sur le chemin du retour, je remarque les hôtels de luxe Hilton, Ramada et autres 4étoiles, les boutiques de luxe aux enseignes mondialement connues. Curieux retour des choses : les bâtiments de prestige du boulevard Unirii sont déserts tandis que Gucci est installé dans un immeuble quelconque en ciment !

Je remarque aussi les statues commémorant la Révolution de 1989 sur la Piata Revolutiei.

dernier jour, devant la télé. Qui sont les Roumains? Diversités et minorités

Un mois de Juillet, tour de Roumanie, chez l’habitant

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En attendant le taxi qui doit nous conduire à l’aéroport, nous regardons la télévision sur une chaîne Régionale ? Régionaliste ?

Trois musiciens habillés de  noir, guitare, clarinette et vielle à roue chantent en hongrois. C’est agréable. cela change des sempiternels spectacles folkloriques (une chaîne ne diffuse que cela). Reportage en hongrois sur une concentration de coccinelles VW. Pourquoi pas ?

La télé passe du coq à l’âne : un vieux monsieur est à l’honneur dans une salle de conférence. Tiens je comprends le Roumain maintenant ? Non c’est du Grec que je ne pratique pas couramment mais dont les sonorités me sont familières. Pendant un bon quart d’heure, on disserte sur les parentés entre la Grèce orthodoxe et la Roumanie. Une vieille dame Russe leur succède, très digne, très distinguée, très russe. Elle a invité un violoniste à la coiffure très russe – au bol – Aussi loin que je puisse comprendre, on parle de Dostoïevski puis de Prokofiev, récital. Cinq dames en costume brodé bleu et beaux voiles blancs chantent des mélodies orientales. Un homme derrière un pupitre décoré avec une mosquée stylisée fait un discours. Ce sont des Tatars (l’homme revendique sa culture très ancienne(les sous-titres roumains sont explicites).
Hongrois, Tatars, russes, toutes ces minorités font la Roumanie. Tous ? Au cours de notre voyage, nous avons vu des Allemands en Transylvanie, une Hongroise en pays Sicule, Viorica est Houtsoule, rencontré de nombreux Tsiganes. Sous forme de boutade j’avais demandé à Pétré « Qui sont les Roumains ? » Assumant son origine russe et, vivant à Crisan, village Ukrainien, il m’avait donné une version optimiste de l’acceptation par les Roumains de leurs nombreuses minorités surtout dans la Dobrogea où vivent aussi Lipovènes, Tatars, Turcs et Grecs…

Kyra Kyrilina de l’écrivain roumain Panaït Istrati est un conte oriental. Le héros est Roumain mais l’action se déroule dans l’empire ottoman.

Toute cette diversité me fascine mais je ne suis pas aussi optimiste. La disparition tragique de la communauté juive, la mauvaise intégration des Tziganes, me pose problème. L’accueil à la synagogue et au Musée juif m’ont semblé étranges. Où sont passés les Juifs ? Les Israéliens ne passent pas inaperçus, l’Hébreu s’entend dans tous les sites touristiques, les sociétés israéliennes comme la Bank Léumi ont pignon sur rue mais il me faudra lire les mémoires d’Elie Wiesel pour trouver les traces de la Sighet juive. Aussi pour connaître une autre version de l’histoire contemporaine : dès 1939, Sighet est redevenue Hongroise et c’est comme Hongrois que les Juifs de Sighet ont connu un certain répit jusqu’en mars 1944 avec l’entrée des Allemands comme occupants. La déportation  a suivi.

Je n’arrive pas à faire du tourisme en Europe de l’Est sans que l’histoire récente de la Seconde Guerre mondiale ne me rattrape. J’aurais également aimé discuter avec les Roumains rencontré de la période d’avant 1989 mais je n’ai pas su poser les bonnes questions, je n’ai pas été assez claire, peur de parler de sujets qui fâchent avec ces gens si hospitaliers.