Vous avez été, de longue date, notre « passeur » pour la Sicile, l’Art baroque, Saint Petersbourg….et chaque fois, je voulais vous remercier de nous avoir guidées dans de nouvelles aventures à la découverte d’une culture nouvelle.
Encore une fois, c’est votre livre qui a été notre livre de chevet.
Certes, la Roumanie a changé depuis la parution de l’ouvrage. L’ère communiste s’éloigne, les marchands du temple se sont installés à Voronet, les pensions et hôtels se sont modernisés. la gastronomie est offerte au moindre touriste. La Roumanie intègre l’Union européenne et les routes se construisent.
Mais votre description et votre analyse des registres des fresques des monastères de Bucovine restent les meilleurs guides pour les béotiennes que nous sommes (et même pour les touristes plus éclairés). Et tellement mieux écrits que dans un guide touristique.
Nous avons suivi vos conseils, nous avons visité la Roumanie comme la Grèce, l’Italie ou l’Espagne sans quête exagérée d’exotisme bon marché, prenant notre temps pour admirer les peintures, pour discuter avec les gens…
Veuillez accepter, Monsieur, ma profonde admiration
Miriam
Après un voyage radieux dans une Roumanie accueillante, chaleureuse, presque maternelle, solaire, je découvre par la littérature ses aspects sombres et inquiétants. Ce n’est peut être pas un hasard si les histoires de Dracula ont fait souche en Roumanie ainsi que cette fascination pour les histoires sanglantes, à la limite du surnaturel qui trouve des racines dans la tradition de Transylvanie et de Moldavie.
Liliana Lazar est née en Moldavie. Elle vit en France et écrit en français. Terre des Affranchis est son premier roman, publié par les éditions Gaïa
Les affranchis? Le titre vient de la traduction du nom du village de Slobozia où elle situe l’histoire. Histoire plutôt glauque d’un tueur en série, colosse naïf et brutal. Homme de la forêt, homme du lac, La Fosse aux Lions, protégé par une nature touffue et complice.
Ce conte plutôt effrayant se déroule dans un contexte de religiosité et de superstition. Religiosité du pope et de tout le village mais surtout espoir de la rédemption malgré l’énormité des crimes, arrivée d’un ermite de la forêt…superstition des villageois qui préfèrent attribuer aux mort-vivants, les moroïs, les disparitions des jeunes femmes qu’à un criminel. Présence démoniaque du sorcier, le tsigane Ismaïl…
On peut aussi faire une lecture historique et politique : le roman se déroule pendant le règne de Ceausescu. Victor dans sa cachette recopie les livres interdits que lui apporte le pope. la révolution de 1989 donne un tournant inattendu à l’histoire.
Mon carnet roumain n’a valu une enrichissante correspondance avec un internaute roumain qui a répondu aux nombreuses questions implicites de mon blog. Si nous ne nous accordons pas toujours sur tout, il est un domaine où je lui demande régulièrement conseil : c’est le jardinage. Un aspect très sympathique de la vie roumaine est le lien très fort à la vie rurale et la subsistance de potagers même pour les citadins.
cette année notre récolte de coings a été abondante et j’en ai fait profiter mes amis et collègues. C’est un fruit parfumé, merveilleux mais d’un usage culinaire limité. j’ai donc écrit à Bucarest pour avoir des idées. Gelées, confitures, comme sur les bords de la Seine.
mais aussi…
Adrian Paunescu – Jaune coing
(poeme et chanson- il existe en plusieurs versions, c’est un chanson de Noel)
Chorus:
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Quand j’étais un enfant à la maison
Et j’attendais le Noel
Il y avait une grande joie
Nous les enfants nous etions réunis
Chorus:
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Maman a mis à la fenetre
Dans la chambre sur la route
Une coing jaune pale
Que je dois garder pour le Noel
Chorus:
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
La plus grande luxe de ma mere
Quand nous les enfants etions réunis
C’etait du pain mis sur la table
Et des coings a la fenetre
Chorus:
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
de toute notre vie
Jaune coing, sucré, amere
Lampe dans la fenêtre
J’écris sur le balcon. Il est 22 heures à la Pension Danea, la nuit est tombée, tout le monde prend le frais dans le jardin, sur la terrasse ou dans le petit kiosque.
Deux ou trois familles de Bucarest, en vacances, ont mis une musique traditionnelle tonitruante. Ils ont d’abord dansé par couples, puis ont fait une ronde. Est-ce la même Hora qu’en Israël? Ils ont préparé grillades sur le barbecue, ils découpent des pastèques. Cette ambiance de fête au village est une surprise. Personne ne songe à se coucher.
La région d’Horezou est touristique
les villages coquets sont équipés en restaurants et pensions. A l’entrée d’Horezou : un bazar de poteries, nains de jardin, cigognes grandeur nature occupe le bas côté.
Juste après le pont, des barres d’HLM en béton, sinistres et dégradées, nous font craindre le pire. En Hongrie, à Szombathely le bureau de tourisme n’avait pas hésité à nous y loger. Une route sinueuse grimpe entre les jardins des maisons individuelles. Nous demandons notre chemin à un monsieur qui promène sa vache, les bestiaux cantonniers sont ici nombreux !
A ce propos, mon correspondant roumain me précise:
Les HLM désertes et détruites que vous avez vu à Horezu et dans plusieurs villages de Roumanie, sont le résultat de la politique du régime communiste quand Ceasusescu a voulu détruire et/ou transformer complètement les villages. C’eétait le temps de “L’Opération Villages Roumains” qui a été crée dans les états de L’Europe de l’Ouest.
Une partie de ces HLM a ete utilisée pour loger les ingénieurs, docteurs et professeurs qui on été distribués forcement pour travailler toute leur vie dans ces villages. “Immediat” apres 1989 les HLM on été abandonnées et tous ont revenu chez eux.
pension Danea : gloriette et jardin
Arrivée à la pension
Inattention – ou fatigue – la voiture saute une haute marche, sans dommage. Arrivées à 20 heures passées, nous traversons le jardin fleuri avec une seule idée : dormir.
– « Extenuat » dit Maria
– « Aeroport problem ? » demande Constantin en portant les valises
C’est ainsi que j’apprends mes premiers mots de Roumain, plus un autre inapproprié « immediat »
Menu gastronomique
Le dîner est excellent.
La soupe est la meilleure que j’aie jamais goûtée : légère, parfumée, très liquide. Les légumes sont passés très fin, le persil haché de frais.
-« la vache » dit la dame, qui me verse du pot au feu dans mon bol.
Les entrées : une salade tomate-concombre et une assiette de caviar d’aubergine. Dans une grosse bouteille de plastique, du vin rouge et dans une petite, leur alcool qu’on sert dans des petites tasses de poterie. La truite est accompagnée de pommes de terre. Pour finir, une glace.
Le monastère d’Horezou est perché sur une colline.
On gravit l’allée dallée bien raide avant de passer sous un porche dans la première cour où se trouve une hostellerie puis dans le cloître carré bordé d’arcades arrondies très simples soutenues par des colonnes.
La pelouse est piquetée de fleurettes de trèfle et de pissenlit. Les pourtours, fleuris de roses. Deux magnifiques poiriers devant l’église, à l’arrière, un tilleul embaume.
L’église est entièrement peinte à fresques. Un petit pavillon carré (exonarthex) porte de très belles peintures sur un fond bleu. Le narthex très aéré représente le Jugement Dernier. Le porche de l’église sépare le Paradis de l’Enfer. Comme d’habitude le Paradis où se pressent les saints auréolés d’or dans des cadres en forme de goutte ou en longue procession, est plus ennuyeux. L’enfer est lus spectaculaire traversé en diagonale par une longue langue de feu rouge sortant de la gueule du Léviathan (ou un fleuve de flammes s’y précipitant). A l’intérieur de la langue rouge les défunts sont découpés et apparaissent à mi-corps piqués par des démons. De part et d’autres ils sont conduits par des diables. Dans un coin un diable à tête de sanglier crève les yeux d’un homme malgré l’intercession d’un ange. L’autre côté est plus énigmatique, peuplé d’animaux étranges ; de personnages voilés de blanc attendant au balcon tandis qu’une foule enturbannées et barbue est habillée de riches vêtements.
Les fresques de la nef sont plus difficiles à décrire. Je reconnais Constantin et Hélène, grandeur nature, ainsi que le donateur du monastère qui a une allure plus russe que grecque.
Des écoliers arrivent en piaillant. Une nonne toute voilée de noir tape sur une planche. Elle fait taire les enfants et la visite guidée en Roumain commence. Les enfants sont très attentifs. Je regrette de ne rien y comprendre.
Non loin d’Horezou le monastère de Bistrita plus grand, plus récent n’a pas le charme du premier- église immense, bâtiments blancs austères.
Un troisième monastère est perché dans la montagne. La route dessert aussi une carrière de granulats et de ballast qui éventre la montagne. La route, autrefois asphaltée, est transformée en une mauvaise piste. A un tournant, un cheval mort tout gonflé les quatre fers en l’air est couché. Cela jette un froid.
Après quatre kilomètres nous découvrons le petit monastère sous une pluie battante. L’église est en rénovation, entourée d’échafaudages et de bâches ! A l’intérieur, les fresques sont très colorées : fond bleu étoilé, manteaux rouges, personnages grandeur nature.
Dernière étape au programme : les potiers d’Horezou. Les stands de poteriesur le bord de la route sont plutôt des repoussoirs : les poteries traditionnelles sont mélangées avec des horreurs.
En ville, nous découvrons une rue piétonnière commerçante avec des pâtisseries, des banques, une jolie église peinte à l‘extérieur, des petits squares. Horezou est une petite station de montagne animée mais pas vraiment prospère.
Les potiers sont installés dans le hameau d’Olari. La Pension Danea est justement rue Olari. Nous montons en voiture et je descends à pied pour photographier les maisons décorées avec les assiettes. Les assiettes sont identiques dans tous les ateliers : motifs géométriques, coq noir ou arbre stylisée avec la ramure noire. Trop stéréotypé pour me plaire.
Même les HLM délabrés sont couverts d’assiettes. En observant mieux j’ai découvert que ces immeubles rébarbatifs avaient été personnalisés d’éléments traditionnels : assiettes et piliers de bois sculptés.
Contradiction roumaine : un souci de décoration et en même temps une négligence qui laisse en ruine le patrimoine et tolère le bétonnage le plus horrible.
Entrée : polenta et fromage blanc puis un délicieux bouillon parsemé de persil frais coupé avec des gnocchis jaunes. Côtes de porc très relevées accompagnent les pommes de terre. Enfin deux desserts : tranche de pastèque et gâteau maison.
nous traversons la ville.de Ramnicu Vâlcea. Petite ville proprette. Peu de circulation le dimanche matin,une agréable animation, qui va aux courses, qui à la messe.
La route de Sibiu longe la rivière Olt. Nous passons la jolie station thermale de Calimanesti : beaux hôtels, piscines…. Juste après,se trouve le monastère de Cozia du 14ème siècle. Grande affluence au parking : les gens vont à l’office qui sonorise les alentours. Une allée de magnifiques tilleuls mène à l’église. Tous les bancs sont occupés. On peut entendre la messe sous le vent, fumer, boire de l’eau ou garder le chien.
Le narthex est peint selon le même programme qu’à Horezou. Le côté droit avec le Paradis ressort très bien sur un fond noir. Les saints auréolés sont dans des barques ovales. L’Enfer est moins détaillé. Les fresques de la nef sont magnifiques.
Malheureusement, l’affluence est à son comble, debout, multiples signes de croix. Je n’ai pas le loisir de détailler les scènes. Avantage des liturgies orthodoxes : le va et vient, le mouvement incessant autorisent une visite touristique impensable pendant une messe catholique. Pour l’histoire de l’art, choisir quand même un autre moment !
L’église est en brique et en pierre comme en Grèce. Les fines briques par rangées de trois soulignent la finesse des coupoles élancées. Des motifs géométriques aux délicats entrelacs ornent les ouvertures.
Le cloitre est chaulé. Il manque le quatrième côté qui fermerait le carré. Sur chaque arche on a posé des poteries vernissées contenant des géraniums. D’autres potées sont suspendues. Nous nous amusons à mettre au premier plan des photos de magnifiques roses.
En visitant le musée présentant des icônes, je découvre la terrasse sur le bord de l’Olt. Le monastère est admirablement bien situé à la sortie d’un étroit défilé où les falaises rocheuse tombent à pic. Un barrage modifie le paysage initial.
Le cours de l’Olt été domestiqué par une série de barrages hydroélectriques et des digues cimentées. La route passe sur un viaduc au dessus d’un lac. Le voyage est très agréable le dimanche sans les camions. Ces gorges boisées sont très sauvages. Difficile de s’arrêter. Des parkings existent à l’intention des camions mais ils sont dans les endroits où la vue est bouchée.
Quand la vallée s’élargit, le paysage s’adoucit. Un pont mène à Careni Mici village aux maisons peintes de jaune. Tout le village est dans la rue, l’animation est très sympathique. Nous croisons des pêcheurs qui rentrent à pied brandissant leur matériel.
Les grillades de porc haché sont une déception gustative : je m’attendais à quelque chose ressemblant à des kebabs turc. A la place des herbes ou de l’assaisonnement : un goût de brûlé. Le prix est exorbitant 22LEI.
A Sibiu, la route s’élargit . Des zones industrielles sortent de terre ainsi que des centres commerciaux aux enseignes européennes : Carrefour, Métro. Les parkings des magasins sont pleins aujourd’hui dimanche. La traversée de Sibiu évite le centre et n’offre aucun intérêt.
Route 81 en direction de Sebes, après l’aéroport, nous bifurquons vers Orlat à Cristian.
Une belle surprise nous y attend : sur les toits, sur les poteaux, des nids de cigogne ! Des familles entières les occupent en ce moment. Les cigogneaux sont déjà grands. Le village de Christian est très joli avec ses façades colorées très différentes des maisons d’Horezou. Un haut portail est encadré par deux bâtiments perpendiculaires dont on ne voit que les frontons triangulaires aux toits de tuile. Quand la porte s’ouvre on aperçoit une belle cour pavée, une treille de vigne une multitude de fleurs en pot. L’herbe n’a plus droit de cité. Les rues en terre battue ou pavées sont bien organisées. Plus de vache qui broute ni de troupeaux d’oies en liberté. On se croirait plutôt en Hongrie ou en Autriche.
A l’entrée de Gura Râului, un calicot est suspendu : Festival…La maréchaussée mobilisée détourne la circulation vers une rue latérale. D’après la feuille de route, il faut trouver l’église et passer un pont.. La Logan avance au pas dans la poussière. A pied, en quelques pas, je suis au pont. La voiture est bloquée justement dans la rue de notre gite! Sauf qu’on a dépassé!
Nous logeons derrière une belle porte de bois ajouré. Deux maisons allongées crépies de jaune un peu orangé aux volets et aux portes vert vif se font face. Pas moins de vingt cinq seaux marron garnis de géraniums rouges vif bordent l’une d’elle. Et je n’ai pas compté les bégonias ni les impatiens ni les pétunias. Une belle vigne aux grappes bien formées fait une arche verte. Plus au fond, les bâtiments de la ferme avec la grange à foin, l’écurie ferment la cour pavée. Ils sont en bois peint en vert. Une petite porte s’ouvre dans la grande porte de la grange et on découvre la carriole carotza.
Nous caressons le beau cheval brun.
Dans un coin, le puits est couvert d’un cylindre de bois avec un chapeau pointu de tôle. Ana, la propriétaire est grande, bien en chair, très souriante, avec des beaux yeux bleus qui pétillent.
On accède à notre chambre dans le bâtiment principal par un perron dans un salon sur lequel s’ouvrent les chambres et les deux salles d’eau à partager.
– « Quand dînerez vous ? » demande la dame en roumain.
Je devine le mot ressemble à Cena
– « Où ? »
Nous avons le choix entre la table du salon, la table ronde de la cour sous le parasol ou la gloriette du jardin.
Puisqu’il est impossible d’accéder au Festival en voiture, j’irai à pied. Je pars, bien décidée de ne rien rater de cette occasion inédite.4 km ne me font pas peur.
Dans la rue, l’embouteillage poussiéreux n’empêche pas les vieux d’être assis sur le banc devant leur portail. Pas de vêtements traditionnels comme je l’espérais, seulement des couvre-chefs originaux : les hommes portent des feutres sans rebord noirs qui ressemblent à un fez turc. Les femmes, un fichu, petit serré. Certaines ont aussi un curieux chapeau de paille à grand bord et à ruban mais à très petite calotte qui tient par miracle sur le foulard.
Dans la poussière, je n’ai pas le loisir d’admirer toutes les maisons de la très longue rue aux façades multicolores et aux belles portes. Après trois bons kilomètres, j’arrive aux remontées mécaniques (Deux antiques téléskis) et à un cirque herbu. Plus loin, des attractions de fête foraine : autos-tamponneuses, manèges…Des stands de fromages pains d’épice fantaisie, chapeaux, chaudrons, ceintures… Et surtout de petits restaurants de plein air.
bassines à vendre!
Rien d’extraordinaire. je n’aurais sans doute pas perdu de temps pour une fête villageoise de ce genre en France. Ici, je suis contente de voir les Roumains en famille s’amuser à la fête.
Le dîner est servi sur une belle nappe à fleurettes dans la cour.
Ana sort du four une belle miche de pain qui ressemble à un kugelhof. Elle dispose de jolies assiettes au décor ancien puis apporte une soupière d’un bouillon très léger avec des vermicelles.
Ensuite, deux bols d’une salade de tomates concombres et poivrons jaunes presque blancs.
En plat de résistance : de la volaille grillée avec des pommes de terre.
Au dessert, un gâteau aux myrtilles meringué. Nous n’avons plus faim du tout mais le gâteau est tellement délicieux que je dois me gendarmer pour ne pas tout terminer.
un mois autour de la Roumanie en Logan chez l’habitant
Siebel: musée des Icones de verre
Au Musée des Icônes sur Verre, l’accueil et la visite guidée se déroulent en Français.
La peinture des icônes sur verre est une peinture populaire : les paysans peignent chez eux l’icône qui va les protéger. Les personnages de l’Histoire Sainte sont vêtus de costumes régionaux : les icônes de Moldavie ont beaucoup plus de jaune. Le châle de la Vierge est celui des paysannes, même les anges musiciens sont coiffés de chapeaux des paysans. Certaines icônes sont l’œuvre d’artistes renommés : on remarque alors plus d’attention dans les dégradés. On réalise l’icône d’après un modèle sur un papier qu’on pose à l’envers de la vitre. On peint ensuite les contours en noir puis les visages, enfin le fond.
Un correspondant roumain me fait remarquer « que la peinture d’icône n’est pas une simple action de peinture: il faut être abstinent, prier, respecter le carême, avoir des connaissances en ce qui concerne les couleurs, et le dernier fait est d’avoir du talent… »
Saint Georges, protecteur des hommes et du printemps( ?), est très souvent représenté. Il très vénéré en Roumanie. Le dessin du saint est souvent naïf mais les chevaux très bien faits. Beaucoup d’icônes représentent la Cène : on montre Jean reposant sur l’épaule du Christ avec un geste de tendresse. Jean est souvent imberbe et très féminin. Dans de nombreuses icônes où la Vierge est en gros plan, à l’arrière plan on a peint une église de village et des fleurs.
Le musée possède aussi des coffres peints, des livres saints écrits en cyrillique employé jusqu’au milieu du 19ème siècle pour écrire le roumain, des œufs peints, de beaux tissus.
commentaire de mon lecteur roumain:
Au sujet du Musée des Icônes, ce qu’il faut savoir c’est que la peinture des icônes ce n’était pas faite par tous les paysans, à la maison. Seulement quelques personnes ont fait ca. Peintre une icône c’est pas simple, comme ailleurs: c’est pas une simple action de peinture: avant tout ca, il faut être abstinent, d’être un fidele orthodoxe, de prier, de respecter le carême, d’avoir des connaissances en ce qui concerne les couleurs, et le dernier fait est d’avoir du talent…Les icones anciens en verre ont été peintes par quelques hommes..
Le long de la rivière vive, nous faisons une jolie promenade sous de grands noyers. Un joli puits attire notre attention, sur la margelle il y a un seau métallique et un gobelet La roue et la manivelle sont protégés par un petit auvent à double pente. La margelle cimentée est partagée en deux compartiments. L’eau n’est pas loin : je vois nos visages qui s’y reflètent.