Arrivée à Psarades, sur les bords du Lac Prespa

CARNET MACEDONIEN

Monoculture originale autour des lacs Prespa : les haricots à rame très hauts qui fleurissent en ce moment. Il faut encore enjamber une colline pour arriver à Psaradès, le petit port du Lac Prespa. Un peu au bout du monde – au bout de la Grèce.

La via Egnatia a longé de très près la frontière albanaise, on a vu le poste frontière. C’est avec la FYROM (Macédoine) que la Grèce partage le lac. Bout du monde très tranquille, un peu désuet. Les pêcheurs ont voulu se convertir au tourisme. Les chambres à louer sont nombreuses. Les tavernes au bord  de lac aussi. Aujourd’hui tout paraît bien vide. Hôteliers et taverniers sont plus nombreux que les clients. Un capitaine nous aborde pour proposer une promenade sur le lac.

Psarades

Un peu sonnées par le long voyage (600km) nous trainons sur le bord du lac. Une dame très entreprenante  qui parle très bien anglais,  vient nous parler. Nous logeons chez sa nièce. Son mari organisera une belle promenade sur le lac…Nous promettons d’aller dîner chez elle.

Germanos, le mari,  est venu nous voir.

Le vent du nord a apporté la fraîcheur. Le lac est agité, il y a des vagues. Aux terrasses du port,  il fait trop frais pour rester assis. Heureusement personne ne s’est précipité pour nous servir. J’ai dessiné la maison bleue, toute de guingois, ancienne taverne où les  pêcheurs remisent  rames, nasses et filets. Puis on est remontées à l’Hôtel Philippos pour se mettre à l’abri.

Les maisons du village de Psaradès sont en pierre, cubiques avec un étage, un balcon de bois ou de fer forgé, un toit de tuiles rondes  à 4 pans.

Notre hôtel Philippos

Je descends à 8 heures pour dîner. Comme il fait très frais je commande une Fasolada – soupe de haricots – spécialité locale – servie avec une tranche de pain et des olives. Je me suis régalée. Impossible de payer. Germanos a disparu, il est allé sur le lac poser des filets. Alexandra, sa femme ne connaît pas les prix.

A l’entrée de la taverne, à une table 4 hommes, deux en short, nikes impeccables viennent d’Australie, les deux autres sont Germanos et un monsieur aux cheveux blancs. De l’autre côté de la porte, la table où j’ai pris place, s’installent alexandra et une cousine à elle. La séparation des sexes a cours ici. Tous parlent une langue incompréhensible, slave. Du Macédonien ? Parfois ils parlent en grec, parfois en anglais. Ce n’est pas ici que je vais faire des progrès en grec !

D’Est en ouest – de la frontière turque à celle de l’Albanie, 590km sur la via Egnatia

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les tournesols dans le matin

Via Egnatia, par très beau temps. Les tournesols sont ragaillardis, à midi ils sont accablés et pendouillent. L’autoroute traverse les collines boisées où je repère les tronçons de la via romaine encore intacts. La  culture irriguée de coton occupe la plaine. Komotiní est précédée par une zone industrielle avec d’énormes cheminées d’usine. Les villages sont pimpants, beaucoup ont un joli minaret blanc effilé comme un crayon.

Entre Komotiní  et Xanthi, le tabac est en pleine floraison. De grands champs de maïs sont irrigués par des canons à eau. Xanthi, très blanche,  est adossée à la montagne. Sur les hauteurs de vilains nuages noirs s’accrochent. Comme par magie, les nuages se dispersent à l’approche de la mer. Les oliviers recouvrent les collines. J’ai toujours associé l’olivier à la Grèce. Dans la Grèce montagneuse en Macédoine et en Thrace, il est remarquablement absent des zones montagneuses. Aux alentours de Kavala, la Via Egnatia est fleurie de lauriers roses, accompagnés de noirs cyprès. Elle traverse des collines boisées de chênes kermès, de pistachiers et d’épineux. C’est seulement en bordure de mer que croît cette végétation méditerranéenne si odorante. Autour d’Amphipolis, le cortège olivier, amandiers et vigne se trouve sur les collines tandis qu’en plaine le maïs occupe toute la surface.

A l’approche du Mont Athos, le ciel très gris crève en une averse de gouttes énormes. Les meules de paille sont protégées par du plastique. Il doit pleuvoir souvent.

Pour éviter de se perdre sur le périphérique de Thessalonique, je branche le GPS.

Dans le Delta de l’Axos les rizières sont vert fluo.

A l’ouest de Thessalonique, les villages ont des toits de tuiles à 4 pentes, il y a de nombreux vergers. Le paysage devient montagneux vers Veria. La Via Egnatia passe dans une succession  de tunnels presque ininterrompue et sur des ouvrages d’art très impressionnants. Cette autoroute a dû coûter des fortunes et les péages sont modiques 4×2.4€ pour plus de 500km. Elle débouche dans une campagne aride et jaunie – chaumes des blés moissonnés, montagnes pelées. Deux très grosses usines arborent nombreuses cheminées, 5 énormes comme celles de centrales nucléaires, 4 fines rouge et blanches, des cimenteries, peut être ?

La via Egnatia est un chef d’œuvre des Ponts et chaussées, mais on a oublié deux installations essentielles : les stations-service et les aires de repos. Il est donc indispensable de faire le plein avant de les emprunter. S’arrêter est impossible. C’est problématique après 4 ou 5 heures de route sous la chaleur de l’été (heureusement aujourd’hui le temps est couvert et il fait relativement frais). Enfin nous trouvons avant Siatitsa une aire rudimentaire. Les voitures à l’arrêt sont immatriculées en Serbie, les camions bulgares. Nous piqueniquons debout. Un chien abandonné et boiteux se présente. On lui donne les restes. Il nous aurait bien adoptées !

Attention ours!

Après Kastoria, les montagnes sont plus hautes et couvertes de forêts touffues. De curieux panneaux préviennent :

          « Attention ! Lieu d’habitat des ours. Soyez prudents ! »

On installe un double grillage pour empêcher les plantigrades de traverser l’autoroute. Un peu plus loin, on a ajouté la silhouette d’un loup à celle de l’ours.

La Via Egnatia devient une route à deux voies. Elle s’engage dans une vallée humide et verdoyante où les saules bordent un ruisseau. Les flancs de la montagne sont couverts de chênes et de merisiers. A nouveau, changement de paysage. Par une trouée on devine les lacs. Celui de Kastoria, tout d’abord puis les lacs Prespa au creux de la montagne.

le petit lac Prespa

Tychero Delta de l’Ebros – Trajanopolis

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Promenade matinale aux alentour de l’Hôtel Thrassa. Les chicorées colorent de bleu les prairies. Sous un bosquet, le troupeau de moutons et ses bergers ont passé la nuit. Trois chiens grondants se lèvent à mon approche. Comme le berger ne fait pas un geste pour les retenir je prends une autre direction. Collines boisées, prairies en traine de jaunir, tournesol et vignes.

Trajanopolis : caravansérail

Trajanopolis est située juste en face du Centre d’Interprétation du Delta de l’Ebros. Un petit pont sur un bras d’eau à sec conduit aux ruines. Je connais Trajan depuis le lycée avec la colonne qui figurait sur mon livre d’histoire de 5ème , cet empereur a pris un regain d’importance depuis notre voyage en Bulgarie. Ayant vaincu les Daces, il a construit au moins deux villes que nous avons visitées l’an passé. J’ai envie de voir cette troisième ville de Trajan. Sur la carte, aucune ne trace de Trajanopolis, à son emplacement le village de Loutros ou Loutra qui signifie « bains » en grec. Le site archéologique se trouve au milieu de la station thermale de Loutra composée de 2 hôtels Isadora et Plotini et d’installations vieillottes à l’ombre d’une église. Un grand bâtiment hémicylindrique se révèle être un khan – caravansérail bien postérieur à Trajan. A côté des bains ressemblant plus à un hammam qu’à des bains romains. Le site archéologique ne semble pas entièrement fouillé. Peut être la ville est encore là sous mes pieds ?

aigrettes dans le marais

Les deltas et zones humides offrent une richesse de vie fascinante. Nous ne ratons aucune occasion, aucune promenade en barque, aucune sortie qui se présentent. L’Ebros forme la frontière entre la Turquie et la Grèce(le Delta est intégralement situé en Grèce). C’st un fleuve que nous avons vu en Bulgarie où il s’appelle Maritsa chanté par Sylvie Vartan. Je conserve dans ma mémoire cette photo ancienne des réfugiés turcs de ?quittant leur village sur le pont à Plovdiv. Plovdiv, ici s’appelle Philippopolis. Il serait inconvenant de comparer le delta de l’Ebros à celui du Nil, du Danube ou du fleuve Sénégal  mais la promenade me plait bien.

floraison des salicornes

Promenade accompagnée en minibus et en barque à fond plat. Vangelis  montre les oiseaux les nommant en anglais. Parfois le nom grec  parle plus que l’anglais. Nous sommes accueillies par un petit aigle en maraude, chasseur et pêcheur sédentaire dans le delta. Les autres oiseaux sont plus communs : vol de corbeaux et goélands. Les hérons cendrés sont toujours magnifiques, les aigrettes, élégantes, sont nombreuses. J’ai un peu plus de mal à identifier l’huitrier-pie (oystercatcher prononcé avec l’accent grec). La barque à fond plat s’engage dans le chenal et arrive à la mer. Samothrace est nimbée de brume. La barque longe la plage. Plus loin, la Turquie. Au retour, nous nous intéressons plus aux végétaux. Sur les photos du parc des genres de salicornes arborent des teintes rouges spectaculaires. Cette floraison  a lieu au mois de septembre. On se contentera de quelques taches roses. Vangelis explique que nous ne sommes pas venues au bon moment. Le delta est rouge l’automne mais c’est l’hiver après Noël qui est le plus intéressant avec tous les migrateurs, souvent avec de la neige et du gel.

coton irrigué

Sofia nous a recommandé la route de la montagne qui part de Loutra, serpente sur les crêtes jusqu’à Dadia . Route sauvage. Pas un village. Pas une maison sur tout le parcours à l’exception de quelques installations militaires. Les points de vue sont spectaculaires. On n’est pas censé photographier en zone militaire. Interdiction absurde depuis que les satellites photographient du ciel avec une précision centimétrique !

Sur ma carte, il existe un chemin passant par Lefkimmi où se trouve une forêt pétrifiée et aboutissant à Tychero.. Le GPS reconnait ce trajet. Au moment  de tourner nous découvrons une piste étroite et pas du tout entretenue et n’osons pas nous y engager.

La promenade qui avait si bien commencé avec le spectacle des crêtes continue dans une lande sauvage (malheureusement incendiée). On traverse des forêts de chênes et de feuillus et arrive après d’innombrables tournants dans la foret de Dadia. Nous sommes impatientes d’arriver. Il est et nous avons faim. Les boutiques seront elles encore ouvertes ? Ensuquée de chaleur et de soleil il me tarde de me coucher pour une sieste réparatrice.

Sofia n’a pas de personnel le dimanche et fait la permanence devant la réception. Nous apportons notre salade maïs thon, elle a commandé une salade verte et partage le pain à la feta croustillant et chaud. Nous bavardons en allemand, partageant cette Grèce que nous aimons : Angelopoulos(description hilarante d’un plan fixe ou seule une poule joue et disparaît)  , Cavafy Barbares en rap ou rock la fait beaucoup rire. Elle raconte le parler spécial des grecs de Cappadoce qui est celui de ses parents, celui du Pont Euxin….

Forêt de Dadia – Didymoteicho

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le minaret de Didymoteicho

Le petit déjeuner dans la salle octogonale est à la mesure de tout le service de l’hôtel : excellent. Vrai jus d’oranges centrifugées, mousseux, confitures d’abricot-maison, tehini, tranches de melon, fromages….

Dadia

En sortant de Tychero,  au lieu de prendre la grande route Alexandroúpolis-Orestiades, bien roulante, nousnous retrouvons sur une petite route qui va de village en village par ce joli dimanche de juillet. Les tournesols, encore plein de courage, tournent leurs fleurs vers le soleil levant. Les couleurs sont vives, chicorées bleues, mauves roses fleurissent les bordures de la route. On entend la messe diffusée hors des églises de village.

Le Centre d’Interprétation de la Forêt de Dadia est bien indiqué. Pour 4€, un minibus nous conduit au premier affût où une volontaire du WWF met à notre disposition de très bonnes jumelles et même un télescope. Les vautours sont sur l’aire de nourrissage où deux carcasses sont complètement nettoyées. Vautour noirs, vautours fauves sont bien là mais les aigles percnoptères manquent à l’appel. Les vautours se dandinent s’envolent lourdement. Ils sont vraiment très loin et je ne peux m’empêcher de comparer avec ceux qui étaient sur les bords de la route de Saint Louis en Sénégal dévorant les ânes renversés par els voitures sans se soucier de nous.

Petite randonnée de 45 minutes en descente dans la pinède. La forêt de Dadia est principalement composée de conifères, mais il y a parfois des fougères et des ronces. Les feuillus sont nains « rabougris » comme diraient les Canadiens. On laisse les arbres morts pour qu’ils servent d’abri à toute une faune. Dans le même esprit, le sentier n’est pas tracé, de proche en proche des marques jaunes sur les troncs balisent la route. On ne peut pas se perdre mais il faut avancer avec précaution parmi les pierres qui roulent, emportées par le ruissellement et les troncs tombés. Promenade très tranquille, très calme. Je n’ai rencontré qu’une tortue.

Didymoteicho

Didymoteicho écrasée sous la chaleur de midi, désertée le dimanche

40km vers le nord pour atteindre Didymoticho. Le Via Egnatia  (autoroute) est en construction, la circulation se fait sur 2 voies, au ralenti. Point de vue sur le fleuve Ebros, large et majestueux : c’est la Maritsa qui coule à Plovdiv.

A Didymoteicho coule une rivière « Rouge » Erythropotamos, presque à sec qu’on franchit avant d’entrer dans la ville. A midi, le dimanche, la ville paraît morte. Sofia nous expliquera que tout le monde est parti à la mer.

La mosquée est le plus grand monument  de la ville : son toit en pyramide est posé sur un cube de pierre accompagné d’un élégant minaret. Malheureusement désaffectée et fermée. Aucune explication, on ne saura pas qui l’a bâtie, ni quand. Selon le Guide Bleu, nous aurions dû trouver également un  Hammam et les restes d’un caravansérail dans la ville basse. Nous les cherchons dans les rues désertes. Maisons basses, un étage ou deux, dépareillées, sans caractère particulier. Magasins fermés le dimanche.

forteresse byzantine de Didymoteicho

Pour rejoindre la ville Haute et la Forteresse byzantine perchée au sommet de la colline on reprend la voiture. Les ruines ont belle allure vue de loin. De près, c’est indéchiffrable. Le petit pavillon de tourisme en bois peint en bleu, un peu désuet, est fermé malgré les horaires punaisés qui le déclarent ouvert. Une ruelle se faufile entre l’évêché (Mitropoli) et les maisons, menant au sommet du kastro.

 

Aghia Paraskevi – Tychero

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Feres : Panaghia Kosmosotira

Au lever du jour je sacrifie au rite de ma promenade les pieds dans l’eau le long de la plage d’Aghia Paraskevi. La surface de la mer est un miroir d’opaline bleue. Le soleil surgit des nuages derrière les collines. La granulométrie hésite entre graviers, sable grossier et petits galets ce qui ne rend pas la marche facile surtout quand la pente est raide.

Deux pêcheurs, trois mémés dans l’eau. Le matin est l’heure des grands-mères qui se baignent à plusieurs coiffées de chapeaux tricotés ou de bobs et bavardent.

Le petit déjeuner tarde un peu à l’hôtel Klio. Un monsieur bulgare s’impatiente et va à la cuisine brandissant des billets comme si cela allait accélérer les choses. Les femmes se récrient, je me demande s’il ne va pas leur fourrer les billets dans le soutien-gorge comme des danseuses du ventre. Tout ce qu’il a gagné est d’être le dernier servi !

Puisque Tichero n’est distant que de quelques kilomètres nous pouvons profiter de la matinée à la plage. En Grèce le check-out des hôtels est à 12h. Nous retournons sur nos lits de plage orange. Mais un nouveau public est arrivé pour le week-end. Nous nageons en pleine Bulgarie. L’air est frais, l’eau aussi. Nous avons presque froid.

Traversée d’Alexandroúpolis de part en part. Belles boutiques aux marques internationales, cafés…Direction de l’aéroport. Nous arrivons dans le Delta de l’Ebros dont le Centre d’Interprétation se trouve en face du site Trajanoupolis, aux bains de Loutra. Nous nous inscrivons pour une promenade lundi matin et ne visitons rien puisque nous comptons revenir.

Le relief s’accentue, les tournesols baissent la tête sous le soleil de midi qu’ils évitent de regarder en face.

Feres

Feres est une bourgade vivante avec son supermarché, ses nombreux commerces, sa belle pâtisserie où nous achetons des feuilletés et un assortiment de pâtisseries orientales, minibaklavas, kedaïfs.. tout frais.

Nous visitons l’église de la Panaghia Kosmosotira. Le monastère fut fondé en 1152 par Isaac Comnène pendant une période de grande prospérité de l’empire byzantin. Isaac Comnène âgé de 59ans se retira des ambitions politiques et se voua à dieu, s’établissant dans le monastère nouvellement fondé. Il  comprenait alors 75 moines, une citerne, un hôpital et une bibliothèque et était protégé par une enceinte fortifiée ; l’église est une miniature de Sainte Sophie de Constantinople elle possède de très belles fresques mais fut transformée en mosquée en 1357 et ne revint au christianisme qu’en 1920.

Un peu plus loin kafenéios et tavernes ont installé leurs tables dehors donnant à la petite ville un air animé.

Soufli – ville de la soie

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soie brodée de Soufli

C’est la ville de la soie, capitale de la région avant qu’Alexandroúpolis ne lui porte ombrage. Les gens riches avaient construit de hautes maisons de brique, parfois avec encorbellement comme dans les Rhodopes, crépies de blanc ou de jaune vif, accrochées à la pente.

le Musée de la Soie de la ville Haute

Le Musée de la soie est installé dans une belle maison jaune.

Au rez de chaussée une très belle exposition retrace l’histoire des Balkans depuis la conquête ottomane, bien avant la prise de Constantinople. Au 14ème siècle, déjà, les Balkans étaient turcs. Les Turcs apportèrent l’eau nécessaire aux ablutions, eau courante, amis aussi le hammam important pour la vie sociale. Les fontaines publiques étaient offertes  par charité à la population.

Avec les Turcs, le Bedesten, bazar.

bedesten de Salonique

Les Ottomans ont transformé de nombreuses églises en mosquées, cependant la coexistence des trois religions du Livre dura des siècles avec des variations locales et selon les périodes. Les très belles photos montrent les mosquées aussi bien en Albanie, Bosnie ou en Crète, des synagogues et des églises.

Le 19ème siècle apporta tout son cortège de modernisations, d’industrialisation mais aussi la notion d’état-. Les guerres d’indépendance firent éclater cette unité balkanique. Actuellement chacun est conscient  – selon l’exposition – de l’importance de la conservation de cet héritage.

A l’étage : sériciculture. Des audiovisuels racontent la vie du ver à soie et le travail artisanal avec un montage de photos anciennes. Les panneaux sont extrêmement détaillés et il faudrait consacrer beaucoup de temps à cette visite, tout lire. Un incident met fin à mon étude. Dominique, qui s’ennuie, photographie un peu tout pour se distraire. La conservatrice qui nous surveillait de loin monte, furieuse, exige la destruction des photos « Delete ! ». Cela casse l’ambiance.

La ville basse s’aligne sur une rue parallèle à la route. Les maisons à étage n’offrent guère d’attraits sauf les boutiques (fermées le dimanche) qui présentent les objets de soie de Soufli Dans cette rue, il y a un deuxième Musée de la Soie. La dame, dans un anglais parfait (elle est anglaise) me montre son petit élevage de démonstration, me prête une loupe pour voir les œufs vraiment minuscules. Le couple de reproducteurs git dans une boîte, ces papillons ne volent pas, ne se nourrissent pas, ils s’accouplent, la femelle pond et ils meurent. Dans le premier musée on raconte qu’autrefois, cette « semence » venait d’Athènes ou de Bursa et que les femmes portaient les œufs sur leur poitrine pour leur fournir els conditions idéales de température et d’hygrométrie. La durée d’incubation est de 12 à 14 jours. Les cadavres des reproducteurs étaient séchés et broyés pour détecter d’éventuelles maladies. La croissance des vers dure 35jours et passe par 4 stades larvaires, interrompus par la dormance. En 35 jours le ver va multiplier sa taille par 10.000 en se nourrissant exclusivement de feuilles de murier. Les muriers femelles portent les mures tandis que les arbres mâles ne servent que pour la nourriture des vers à soie ?

Récolte des feuilles de mûrier en Bulgarie

Dans le second musée, je vois les petits vers à tous les stades et même ceux qui filent leurs cocons. Les glandes se trouvent près de la bouche et on voit le ver agiter la tête de droite et de gauche. Autrefois on donnait aux vers des branches pour installer les cocons, maintenant, des spirales en matière plastique moins poétiques.

Le dévidage de la soie est très impressionnant. Un cocon représente 1 à 2 km de fil très résistant mais trop fin pour être filé seul. L’installation traditionnelle présente d’un côté un seau de cuivre contenant de l’eau à 70° pour ébouillanter les chrysalides, en face le dévidoir. Actuellement les cocons sont mis sur des plateaux où ils sont « cuits » dans une étuve. Une sorte d’évier métallique contient de l’eau à 50°. L’ouvrière va fixer 5, 7 ou même 25 fils à un « œil » relié à une machine qui dévide et torsade les fils pour en confectionner un seul plus épais. Des courroies de cuir sont reliées aux moteurs – aujourd’hui électriques – autrefois n’importe quelle force vapeur ou hydraulique  pouvait être employée. Dans ce deuxième musée, de petits guides électroniques complètent les explications : on peut scanner l’étiquette et obtenir des compléments d’information pour chaque machine, sa provenance (certaines viennent de France). Les métiers de plus en plus performants tissent plusieurs mètres en une journée.

On peut également s’intéresser à la teinture et au traitement chimique du fil. Ce dernier est enrobé de séricine qui le protège. On peut choisir de le débarrasser de la séricine pour obtenir un  toucher soyeux ou, au contraire, le considérer comme une protection et ne le dissoudre qu’en fin de processus. Des vidéos montrent le tissage traditionnel : on voit un métier rudimentaire sur la place d’un village….

Cette visite est gratuite, il n’y a pas de tickets. Elle se termine au comptoir de vente. Je me sens forcée d’acheter quelque chose. Certaines pièces sont merveilleuses. Des dentelles et des macramés terminent le chemin de table ou les rideaux. Le prix est à la hauteur du travail des dentellières. Un dessus de lit coûte une fortune. Mais il y a aussi de jolis châles à des prix raisonnables (30 ou 40€) et même des carrés de 6 à 8 €. C’est un de ceux- qui sera le souvenir de la visite.

Tychero : hôtel Thrassa

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Hôtel Thrassa : la salle à manger sur le petit lac

Nous arrivons à Tychero à l’heure de la sieste. Après une heure de profond sommeil, je peux apprécier l’endroit merveilleux qu’est l’hôtel Thrassa. Oasis de verdure, il est posé sur le bord d’un petit lac artificiel peuplé de cigognes, canards et oies. La vigne vierge recouvre les bâtiments. Les pelouses et les massifs fleuris confèrent un aspect paradisiaque.

Notre studio est vaste, la décoration de bon goût. Une kitchenette occupe le mur du fond. Sur le balcon il y a une table ronde. Misère et géraniums rouges dans des grosses potiches sont posées sur le rebord du balcon.

Bella qui nous a accueillies ne parle que Grec,   Sofia, la patronne s’exprime très bien en Allemand.  Nous l’avons fait bien rire avec notre déjeuner de feuilleté. En Grèce le Tyropita est  consommé au petit déjeuner (comme en Bulgarie la banitsa qui lui ressemble)

hôtel Thrassa : côté cour

Sofia a le projet de faire une mosaïque de galets à la manière des pavages de l’ile de Chios. Elle a emmené Platon, son retriever, sur la plage de Messimvria et rapporté une brouette de galets colorés. J’assiste à l’émergence d’un papillon blanc sur fond gris. Tout en travaillant, Sofia parle de Chios qu’elle aime beaucoup. Il me revient plein de souvenirs de cette île.

Pot de bienvenue : un café à la glace à la vanille. Délicieux !

Le jardin est plus frais que le balcon.

La Municipalité, avec l’aide de l’Europe, a creusé le petit lac, construit l’hôtel et le restaurant sur l’autre rive, ainsi que la piscine. Les fonctionnaires ont été incapables de gérer convenablement ces réalisations, la piscine gelait l’hiver, le restaurant était fermé le week- end. Ils ont donc privatisé la gérance de l’hôtel. Selon elle, beaucoup de fonctionnaires, en Grèce se contentent des positions acquises…on pense aux histoires du bloc soviétique. Peut être est-ce un élément de la crise grecque ?

Sa famille est venue de Cappadoce lors des échanges de population en 1922. Elle n’a aucun ressentiment envers la Turquie actuelle. Ici, la métropole, ce n’est pas Athènes lointaine, ni Thessalonique provinciale, mais Istanbul distante de moins de 300km, fascinante. Les autres clients sont des Grecs d’Istanbul ; pour se rendre à Chios, plus pratique de passer par la Turquie. Elle nous raconte la Cappadoce, les villes souterraines occupée jusqu’au 19ème siècle. Nous passons ainsi une délicieuse après-midi à bavarder.

Nous allons au village de Tychero, village tout simple, petites maisons basses dans des jardins croulant sous les fleurs, roses odorantes dans le soir qui tombe. Dans le voisinage on a beaucoup investi dans le tourisme vert : il y a un autre Centre d’Interprétation du Delta de l’Ebros à Feres, une Réserve Naturelle dans la forêt de Dadya, des auberges d’éco-tourisme. L’Europe a investi dans la région : ces milieux naturels étaient-ils particulièrement menacés ou est-ce un intérêt stratégique dans les confins de l’Europe en bordure de Turquie ?

Sofia nous offre trois tomates du jardin, bien rouges et charnues, j’ai trouvé un tout petit concombre bien frais au village il me reste de la feta et des olives. Elle me propose du pain à la feta qu’elle commande par téléphone au village et qui arrive tout chaud et tout croustillant, croquant avec la salade. J’en ai oublié les pâtisseries de Feres.

Nous terminons la soirée sur le balcon jusqu’à ce que les moustiques aient raison de notre patience.

Via Egnatia , Messimvria, Alexandroupolis

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site archéologique de Messimvria

 

Hier soir j’ai fait le siège du comptoir de la réception de Chris &Eve Mansion. Nous n’avons plus rien à faire à Komotiní. Je sais que notre réservation n’est pas remboursable. J’attends un geste commercial. D’autant plus que la télévision ne marche pas; Le technicien est venu. La climatisation non plus. La réceptionniste, désolée, se souvient qu’on a oublié de nous donner la télécommande. A 22h je rencontre un responsable qui comprend que Komotiní n’est pas très touristique, que nous avons été très déçues par la piscine…il fait donc le geste commercial que j’attends.

7h du matin : nos valises sont prêtes. Nous piaffons d’aller découvrir de nouveaux horizons.

8h30 sur la route d’Alexandroúpolis devant l’hôtel. On passe d’abord par des zones industrielles (maxi cheminée) puis des champs de coton. On traverse un village, à gauche l’église, à droite, la mosquée ; deux femmes passent, l’une est voilée, l’autre pas. Amusantes les transcriptions en lettres grecques de Mehmet (station service) et d’Ahmet (commerçant). Beaucoup de coton, des tournesols aussi. La route grimpe dans des collines boisées vers Marroneia dont je reconnais les crêtes où nous étions  hier. A plusieurs reprises nous croisons la Via Egnatia – pas l’autoroute – la route romaine qui allait de Dyrrachium (Durrës) en Illyrie (Albanie actuelle) traversant la Macédoine puis la Thrace pour aller à Byzance. Elle fut construite entre 146 et 120 av JC par le Proconsul Gaïus Egnatius en suivant le trajet des armées perses de Darius et de Xerxès ainsi que celles d’Alexandre le Grand. Pendant plus de 2000ans elle fut la seule route décente de la région. Tous les 10 ou 20 miles, il y avait des stations de ravitaillement et tous les 45/60 des auberges. Nous avons déjà marché sur la Via Egnatia à Philippi.

Suivant les conseils du Guide Bleu, nous quittons la route à Dikela pour trouver en bord de mer le site de Mesimvria. L’aire archéologique est très étendue. Les grillages des installations montent à l’Acropole en haut de la colline. Le site de Zone est aménagé pour la visite. Pour la modeste somme de 2€ on visite les vestiges sur des cheminements de planche canalisant les visiteurs qui ne piétineront donc pas le site. L’endroit est très tranquille, nous sommes seules. Zone faisait partie des fort samothrakiens cités par Hérodote, fondés par les Grecs de Samothrace le long du rivage au 7ème siècle av JC, contrôlant les routes maritimes et le commerce entre Grecs et Thraces. La ville était cernée de murailles gardée par des tours.

De nombreuses habitations ont été retrouvées ainsi que deux petits sanctuaires de Déméter et d’Apollon. Utilisant l’iconographie peinte sur les vases grecs, les panneaux mettent en évidence les objets de la vie courante : ici, une petite meule à bras, rectangulaire qui servait à moudre le blé dans un coin de la cuisine. Là, un pressoir de marbre qui était surélevé, là encore, l’amphore enterrée pour le grain, l’huile ou le vin.  Un four de potier en forme de tholos. Une villa entière avec la salle des hommes où ils banquetaient couchés lors des symposiums  tandis que les femmes filaient à l’étage. Salamlik et Haremlik avant l’heure. Les mœurs ont perduré !

vide sanitaire modèle antique!

La trouvaille la plus originale est celle de dizaines d’amphores plantées à l’envers sous les fondations d’une maison – vide sanitaire en quelque sorte – pour isoler la maison de l’humidité. Cette humidité, en plein juillet, me fait sourire, l’Egée nord peut être froide et humide à la mauvaise saison.

A la billetterie, les gens sont sympathiques;  Je demande s’ils connaissent des chambres à louer. Le Monsieur assure qu’il y en a. Le mieux serait d’aller à la taverne de poisson Philarakia à Makri. Le patron sera de bon conseil et la table excellente. Cette grande taverne occupe toute la place. Les menus sont rédigés en grec mais aussi en truc et en cyrillique (Bulgare). Le patron ne perd pas son temps avec nous :

          « allez à l’hôtel Klio à Aghia Paraskevi ! »

On est un peu déçues par cet accueil abrupt. Nous comptions nous attabler, boire l’apéro…L’hôtel Klio regroupe plusieurs bâtiments blancs aux balcons arrondis à la rambarde verte. Il est situé sur une place où s’arrête l’autobus. De l’autre côté, la taverne et la plage. On ne peut pas être plus près de la mer.

          « Avez-vous des chambres ?

          « un lit, deux lits ? rez de chaussée, à l’étage ? choisissez ! »

Le prix est raisonnable 50€. La chambre est un peu biscornue. Elle a tout le nécessaire : clim, télé, wifi, grands placards et surtout un joli balcon avec une petite table ronde et deux chaises bleues.

Nous passons la suite de la journée à la mer sous un parasol de paille et sur des lits orange. La jeune plagiste ne viendra qu’une seule fois. Pour 3€, un café frappé et une bouteille d’eau nous pouvons rester tant que nous le désirons.

Juste au dessus une petite taverne sert des poissons frits ou grillés. Nos provisions attendent au frigo. Nous mangerons à tour de rôle pour garder notre lit de plage. L’eau est très claire (galets et algues) les poissons et les oursins nombreux. Je sors mon masque mais ne peux rester longtemps tant l’eau est froide. Après 10 minutes, je suis gelée.

Nos voisines sont grecques mais bavardent en anglais. L’une d’elles nous aborde en Français. Elle habite Paris 17ème et elle est  contente de bavarder avec nous. On échange numéros de téléphone et email. Pour Samothrace il est quasiment impossible de trouver un appartement à louer sauf si on connaît quelqu’un ??? Pourquoi pas Samothrace ou Lemnos, îles que je ne connais pas.

La visite d’Alexandroúpolis est très décevante. La  route principale se continue dans la ville par une artère commerçante bordée de beaux magasins et cafés, qui la traverse de part en part et on se retrouve à l’autre extrémité. Au retour on essaie de bifurquer. Fiasco total ! On passe 4 fois devant le même étalage de pastèques et de melons. On arrive chez les gitans qui ont mis en vente leurs carrioles peintes. Pour décorer un jardin ce serait joli. On implore le GPS de nous sortir de là. Pire ! il nous conduit dans les confins industriels. Nous rentrons sans avoir rien vu de la ville en dehors d’un Carrefour-market où j’ai acheté des yaourts, de la pastèque, du salami et des olives.

Soirée agréable sur notre balcon. Il fait très bon 26°. Dernière promenade les pieds dans l’eau. Les plagistes préparent le week-end rajoutent des rangées de lits et des parasols neufs. Dîner de souvlakis bien grillés de la taverne d’en face.

Marroneia : cité antique et plage de Kageles

CARNET MACÉDONIEN ET THRACE

 

La salle de restaurant est à la hauteur du reste de l’établissement. Les télévisions à écran plat sont présentées comme des tableaux de maître dans des cadres dorés surchargés. De lourds rideaux rouge pompeux et pompiers cachent le jour. De grandes tables rondes, parfaites pour des réceptions ou des mariages ne sont même pas recouvertes de nappes mis de sets en papier grenat (4* !). le buffet est à l’unisson, ordinaire. J’y trouve des tomates des olives et de la feta mais pas de concombres, pas de fruits non plus.

Marroneia

Le site de Marroneia se trouve à 30km S.E.. Dans la campagne domine la culture du coton. Dès que le relief ondule la vigne pousse en hauts ceps. A l’approche de la mer, le parfum de la garrigue me saisit. Les oliveraies recouvrent les collines. La côte est escarpée. A l’horizon, la silhouette de Samothrace, triangulaire, massive apparaît.

à l’horizon la silhouette de Samothrace

Le site de Marroneia est très étendu. Les fouilles archéologiques sont dispersées dans les oliviers. Un charmant théâtre antique aux gradins de marbre a été restauré. Une plateforme donne le meilleur point de vue pour les photos. Des archéologues dégagent un talus. Qu’y a-t-il dans leur brouette ? De menus fragments, sans doute.

Un peu plus loin  c’est un ancien sanctuaire qui est l’objet de fouilles. Les archéologues ont disposé des piquets avec des marques et des numéros. Ils ont protégé sous plastique les fondations du temple et ont planté leur parasol un peu plus loin. On n’a pas osé les déranger.

Visiter Marroneia tient plus de l’exploration que du tourisme. Aucune explication n’est dispensée, ni date, ni interprétation. Site archaïque, hellénistique ou romain ? Il faut deviner par soi-même.

Un peu plus bas, une belle mosaïque ornait une villa romaine, motifs de la vigne, pampres, grappes de raisin. Autour du motif central des ondulations figuraient peut être des vagues. Les ruines d’un château byzantin au sommet d’une colline se voient de loin.

Plus bas encore, près de la mer, on a mis au jour une cité byzantine et une basilique chrétienne 5ème -6ème siècle. Un panneau montre la photo de très belles mosaïques colorées qui ne sont pas visibles sur place. On ne voit pas grand-chose mais le site est fleuri de roses parfumées et on a mis des bancs. Je préfèrerais des explications.

le petit port de Marroneia

Juste avant une taverne de poisson on découvre les thermes romains – de taille modeste. Quelques mètres plus bas, un port avec de beaux bateaux de pêche et de petits bateaux de plaisance. Des pêcheurs raccommodent les filets rouge sombre avec des flotteurs rouges du plus bel effet.

Kagelès

 De la digue, on devine à l’abri des falaises brunes une plage étroite formant une bande claire.

C’est là que nous irons passer le reste de la journée.

Un petit lotissement  aux villas contemporaines grises (très laides), un parking, un bâtiment à étage rouge, noir et verre fumé ressemblant à un terminal de téléphérique. Des escaliers conduisent à une jolie plage aménagée : parasols de paille et lits de plage.

11h30. La plage est encore bien vide. On choisit les lits les plus éloignés du bar (et de la sono). On ne paie pas la location des lits et des parasols mais les consommations (chères) sont obligatoires. On s’y retrouve : 2 cafés frappés, 1 bouteille d’eau et 2 club-sandwiches très bien servis : on s’en sortira pour 20€. La journée se déroule au rythme des baignades. L’eau est très claire mais très fraîche. Il y a quelques oursins mais j’ai mes sandalettes en plastique.

Kageles

La plage se remplit vers 14h. Les jeunes arrivent en bande (regain de sono). Cette manie de sonoriser les plages est déplaisante. Puisque chacun a un engin personnel et un casque pourquoi incommoder tout le mode avec cette cacophonie ? L’intensité sonore n’est pas aussi désagréable que celle de la piscine de l’hôtel.

16h30, nous remontons au village avec l’intention d’acheter des yaourts au village. Nous avions oublié qu’en Grèce les épiceries n’ouvrent pas avant 18h. Plutôt que d’affronter les rues de Komotiní nous préférons attendre sur le bord d’une plage déserte sable et galets sur des bancs abrités par un auvent. C’est tranquille et bien aéré avec la brise qui vient de la mer

Komotini

CARNET MACÉDONIEN ET THRACE

Mosquée de Komotini et tonnelles

 

Komotini – Chris & Eve Mansion

J’aurais dû me méfier d’un établissement qui choisit l’appellation prétentieuse de mansion. C’est un grand bastringue en bord de la route – soi-disant 4 étoiles – laid, sans aucun charme. Seul avantage : son prix de 40€. Notre balcon donne sur la grande route : le trafic est assourdissant. Le mobilier est fonctionnel, sans aucune séduction. Le frigo est chaud. La climatisation ne rafraîchit rien et s’arrêt dès qu’on ouvre la fenêtre. La télévision se déclenche inopinément. Les chaînes satellites promises ne sont pas au rendez-vous. J’attendais beaucoup de la grand piscine vue sur Internet. J’ai bien déchanté ! Elle n’est pas du tout dans l’hôtel comme je le croyais mais séparée de lui par un vaste parking (quelle classe !). Pas un brin d’herbe, pas un arbre, encore moins de fleurs. Du ciment, des bâches 4étoiles. Toute la jeunesse de Komotini s’y est donné rendez-vous. Impossible de nager tranquillement. Les gamins vous plongent dessus, vous éclaboussent quand vous ne recevez pas une main égarée. Pour couronner le tout, la sono fait un bruit infernal. Après 5 ou 6 allers-retours, j’ai fui.

Komotini est une agglomération sans guère d’attrait touristique. Immeubles modernes, larges artères. Seule originalité : un grand parc avec des fontaines en boules. Peu de possibilités pour garer la voiture. On passe et repasse dans les mêmes avenues ennuyeuses. Un minaret entrevu, des toits de tuile invitent à une promenade dans des quartiers anciens mais on ne trouve pas de parking. Il y a aussi un musée archéologique intéressant, mais comment s’y rendre ? En revanche, la ville est bien pourvue en supermarchés, il y a même Carrefour. Une rue part vers le nord. Un panneau promet une forêt. Nous dépassons des bases militaires et faisons un pique-nique champêtre (tyropita). Un troupeau de chèvres passe avec le berger et son chien. Vision intemporelle. En ville je trouve enfin les vieux quartiers autour de la mosquée. C’est un quartier d’échoppes de tailleurs et de couturiers. Des pergolas de vigne abritent les terrasses de tavernes installées au milieu des ruelles