Délos : musée

Délos : musée

 

La visite du Musée est aussi écourtée. Je ne m’arrête même pas pour observer la vaisselle et les petits objets qui font mes délices (une pensée pour le Musée de Vathy à Samos où nous avions passé la matinée) Je traverse la salle des statues romaines au pas de charge. Un éphèbe grec retient mon regard, androgyne avec des traits féminins mais des genitalia qui ne laissent planer aucun doute sur son sexe. Non loin de là, une nymphe lui tourne le dos à moitié dévoilée. Deux silènes barbus m’amusent.

Délos : mosaïque

Délos : les lions des Naxiens

 

Délos : les lions des Naxiens

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les lions des Naxiens

Les lions de marbre offerts par les Naxiens sont à l’abri. Je leur dédie une visite avant de me presser d’aller voir leur copie in situ sur la terrasse. Alignés face au soleil levant ils gardaient le temple de Léto face au lac sacré, lieu de naissance des jumeaux Apollon et Artémis sous un palmier. 12h45, je regagne le bateau par l’avenue des Processions.

Delos : sanctuaire ou capitale de l’Egée?

Délos : Île d’Apollon

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Sirène, il faut déjà repartir. A regrets. Nous avons zappé ce qui fait la magie de l’île, lieu de naissance d’Apollon et d’Artémis. Nous n’avons pas fait de pèlerinage à leur sanctuaire ni cherché la base du palmier de bronze où Léto a accouché des jumeaux.

Délos est une île qui se mérite. C’est une île sacrée. Île ou la « purification » voulait qu’on n’y meure pas ni qu’on n’y naisse d’ailleurs. Île lumineuse d’Apollon. Contrepoint de notre pèlerinage à Osiris à Abydos. Comme pour ce dernier, le voyage fut long et compliqué, la visite trop rapide. Ces lieux mythiques, chargés de symboles venant de la nuit des temps fascinent toujours.

La politique se mêle souvent à la religion. Ramsès l’avait déjà compris. Les Grecs et les Romains aussi. La position centrale de l’île dans la Mer Egée lui donna un rôle à la tête de l’Amphictyonie, Ligue de Délos unifiant les cités hellènes et Athènes. J’ai entendu parler de cette Ligue de Délos la première fois à Delphes devant son Trésor.  Plaque tournante aussi du commerce maritime dans les temps plus récents, hellénistiques et romains.

Mykonos : cartes postales

Mykonos : une carte postale

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Mykonos :  Kastro

Pique-nique devant le Kastro église blanche, massive et compliquée dont la silhouette symbolise Mykonos jusque sur la carrosserie des taxis. Blanche avec ses coupoles,  contreforts irréguliers, frontons triangulaires. A l’heure de midi, le ciel est trop clair, l’église peinte à la chaux ne se détache pas. Il faudra revenir plus tard pour les photos.
On a l’impression de se promener dans un catalogue d’agence de voyage : tout est parfait, les murs blancs, les rues dallées de marbre, les balcons bleus, les vitrines des bijoutiers de si bon goût…La marchande de gilets crochetés n’a suspendu que du blanc et de la belle qualité.

Mykonos : café frappé et ouzo!

café frappé et ouzo

.Aujourd’hui, dimanche, la ville est animée mais pas trop. La terrasse du plus joli café au bord de l’eau est vide. Le garçon prévenant, presque câlin, nous invite et nous apporte un café frappé et un ouzo. Ils coûteront 12€, mais quelle importance ? Il faut bien mettre le prix à cette journée de luxe.
J’ai sorti mon carnet moleskine. J’adore dessiner au café ! Dans chaque île grecque une terrasse bien située est restée gravée dans ma mémoire. A droite les façades blanches avec les balcons suspendus au dessus de l’eau limpide. En face, au fond la rangée des moulins et au premier plan les chaises laquées de gris.
Un pélican fait une apparition remarquée. Des japonaises veulent se faire photographier en sa compagnie. Le garçon intervient :
–    « Attention, l’oiseau peut être agressif ! »
En effet, il pince la minijupe de la Japonaise qui rit aux éclats.

le pélican de mykonos

Le soleil cogne si fort que nous sommes obligées de quitter notre table du bord de l’eau pour déambuler comme les autres touristes dans les rues qui commencent à se remplir.
Au-delà des moulins, une plage minuscule est occupée par une barque. Je me déchausse et me trempe les pieds endoloris.

moulins

Mykonos en fin d’après midi

tinos-2010-mp-051-copie.1289661417.JPG mykonos : carte postale

Lorsque nous atteignons le petit port de pêche où se trouvent les agences de voyage, il est déjà16h40. Nous n’avons plus le temps d’attraper le bateau de 17h au Nouveau Port. Il nous reste celui de 20h30 avec trois heures à tuer à Mykonos.

Nous profitons du cadre exceptionnel. Je n’attendais rien de Mykonos, station chic et chère. Les repères de la jet-set ne sont pas ma tasse de thé. Pourtant, Mykonos, au printemps, sans la foule, sans les stars a su nous charmer à notre insu, un peu à la manière d’une de ces belles femmes des magazines qui se révèlent intelligentes et de caractère alors qu’on les croit  de ravissantes idiotes.

Retour en catamaran

 

Le soir tombe, il fait très frais, même avec le coupe-vent. Le ciel rosit. Le soleil se couche sur le nouveau port. Notre navire arrive en avance : c’est le Highspeed 1 énorme catamaran qui libère de sa cale de nombreuses voitures. A bord, on se croirait sur un paquebot, boiseries vernie, cuivres, moquette épaisse et boutiques de luxe. Le Seajet2 de ce matin faisait plutôt penser à un avion. En revanche, on ne voit pas la mer. Il faudra attendre l’annonce au micro pour se préparer à descendre.

L’arrivée à Tinos illuminée est une vraie fête. La Panaghia brille en haut de sa colline. Mais le Highspeed accoste au Nouveau Port à Tinos aussi, il faudra marcher un bon kilomètre dans le noir.

Tinos : villages cachés et pigeonniers

Tinos : pigeonniers dans la montagne

 

Jour de tempête

Dimanche était apollonien avec le temps radieux et la visite à Délos à son sanctuaire. Aujourd’hui est dédié à Eole ou à Borée : un vent puissant balaye le ciel clair. La dame de Vidalis, nous a suppliées en nous confiant la voiture:
–    « Surtout avec le vent, retenez les portières ! »
C’est une Daewoo Matiz blanche, petite un peu désuète avec ses fenêtres qu’on remonte à la main, en insistant un peu j’ai eu un bon prix : 20€/jour.

courses
Carrefour s’appelle ici Marinopoulos plutôt luxueux avec un beau rayon fromages et des poissons surgelés.

Villages cachés

Tinos : pigeonnier

La route grimpe dans la montagne vers le Mont Exomvourgo en direction de Tripotamos. Les villages sont nichés le plus souvent sous la route ou à côté si bien que, dès qu’un panneau annonce un village, on l’a déjà dépassé. Le chemin suivant mènera-t-il à  celui-là ou au suivant ? Pour ajouter à la confusion, l’entrée de l’agglomération est une jolie allée dallée comme celle qui pourrait conduire au jardin d’une maison particulière ou une ruelle minuscule. Est-ce possible que ce soit vraiment le village ? Si bien qu’on est rapidement perdues. On se voyait encore à Tripotamos et nous voici déjà à Kampos !

Pigeonniers

Dans un paysage de moyenne montagne, plutôt escarpé, nous découvrons les pigeonniers : cubes blancs surmontés de pignons pointus. Des schistes en triangle inversés, figurent des cyprès ou des rosaces. Des dalles horizontales délimitent différents niveaux, peut être des perchoirs ? Décoration minérale à la fois simple et compliquée, déclinaison à base de triangles. Les pigeons utilisent toujours ces abris et s’envolent à mon approche.
Trois pigeonniers au flanc d’une colline, un âne brun harnaché d’un bât de cuir ciré attendant patiemment en contrebas dans les buissons, au loin, une veille tour,  peut être un moulin. Un sentier se faufile entre deux murettes. Je commence à grimper. J’ai envie de dessiner, de profiter pleinement, de capturer cette découverte inattendue.les habitants de Tinos se sont approprié les pigeonniers au départ des Vénitiens au 18ème siècle. Ce ravin sauvage m’enchante.il n’est cependant pas désert. Une femme monte à pied, ses courses dans deux sacs. Un village est bien caché au fond du vallon.

Tinos : Kampos village perché

Tinos : Kampos

Chacune des îles grecques possède ses secrets qu’il faut patiemment découvrir . Nous retournons donc en arrière et garons la voiture en haut du village, invisible de la route à flanc de la colline.

La promenade est délicieuse dans les rues étroites où les jointures des dalles sont repassées à la chaux (on a déjà vu cela à Rhodes) Les maisons sont d’un blanc éclatant rehaussé par le rouge des géraniums.

Autre originalité de Tinos : une plaque de marbre ou de schiste finement gravée et ajourée en demi lune au dessus des porte et des fenêtres avec des colonnettes ou des motifs figuratifs.

Devant le kafénéio, une sorte d’édicule de ciment chaulé abrite une fontaine de marbre, une table et des chaises avec un gros bouquet posé par terre. La promenade offre de jolies surprises, nous prenons photo sur photo.

Où sont les habitants?

Personne dans les rues désertes : où sont les habitants ? Repartis à Athènes après la fin du week-end ? Aux champs ? Peu probable, les terrasses paraissent à l’abandon. A l’intérieur des maisons, fuyant le grand vent ? Ce village est trop soigné  pour être vide. Je rentre à l’église, catholique, toute peinte de bleu et d’or, quatre femmes jeunes m’accueillent avec un bruyant « Ya sas ! ». Elles ne semblent pas en prières, plutôt en train de deviser joyeusement. Quand je m’approche de la vitre d’un kafénéio, trois femmes en noir me font signe de rentrer.

Un moulin à vent avec ses ailes (mais pas de toile) se dresse : rond, blanc au toit de tôle peint en rouge. Tout seul dans la campagne.

Tinos : Xinara et Loutra par les sentiers

De Xinara à Loutra par les sentiers

 

Xinara

Xinara est mieux fléché, surtout sa mairie. Un parking est clairement délimité devant un grand bâtiment peint en jaune d’or. En contrebas, une petite place devant une grande église. De là partent des randonnées pédestres : vers le haut jusqu’aux moulins de Tripotamos le sentier muletier court sur une banquette entre deux murettes ;Le crottin d’âne indique qu’il est encore utilisé. C’est le plus délicieux des sentiers que j’aie emprunté depuis longtemps, fleuri de mauves et de genêts, en balcon dominant un vallon très vert. Deux beaux moulins se dressent sur l’arête. Comme ils tourneraient bien aujourd’hui s’ils avaient encore leurs voiles ! Le sentier qui descend vers la route est le n°3.

Xinara est un village soigné. Petite découverte : les fontaines de marbre sculpté (datant de 1992). Une camionnette remplie de caisses de fraises passe, les fruits embaument. Si els humains sont discrets, les chats le sont moins. Un gros matou noir et blanc m’emboîte le pas. Coin pique-nique idéal : une banquette dominant la vallée, de l’eau à la borne et même des WC. Dès que nous sortons le carton avec els feuilletés au fromage et aux épinards odorants une troupe de chats radine. L’un d’eux a une oreille en chou-fleur sanguinolente, ils sont tous dépenaillés, sales et très insistants. J’ai rarement vu des mendiants aussi désagréables. Ils nous gâchent la gastronomie. On se dépêche d’avaler les feuilletés pourtant excellents et on leur laisse les miettes.

Loutra

Un sentier annonce 25 minutes pour Loutra. Un ruisseau jouxte le sentier envahi de verdure humide. J’avance dans cette jungle avec lenteur et circonspection puisque je ne vois pas où je pose mes sandales, c’est même très imprudent. J’écoute, guettant un sifflement reptilien. Heureusement la journée est fraîche, les serpents doivent se terrer dans leurs trous ! Il faut aussi compter avec les longs rameaux des ronces et les lourdes tiges des fenouils géants, véritables troncs. Ma progression est très lente. Quelqu’un est déjà passé et a écrasé les plantes. Je suis ces pas et trouve une balise rouge et blanche n°2, je suis donc sur le bon chemin et j’aboutis à la route. Là tout se complique ! le sentier descend dans un pré très en pente et glissant. Les traces de pas ont disparu. Je suis complètement perdue. Je ne sais pas que Loutra se trouve à quelques pas derrière la cabane de pierre et les agaves aux hampes desséchées que je viens de dépasser. Je renonce à mon expédition et retourne vers Xinara après avoir envoyé un SMS.

Loutra, comme les autres villages est invisible de la route ; Pourtant le couvent des Ursulines  et le Collège des Jésuite sont des bâtiments imposants. Tout est fermé. A cause de la sieste ?

Tinos : villages dans la montagne Volax et Koumaros

 

Volax

tinos-2010-mp-070-copie.1289660708.JPG Volax

Le nom de Volax m’amuse Vorace ou Volant ?
Le guide parle de boules volcaniques qui m’intriguent Point de volcanisme : c’est un chaos volcanique bien classique. D’où vient cette interprétation fantaisiste ? Des maisons intègrent les boules dans leur bâti. Deux tavernes accueillent les visiteurs, un petit théâtre moderne est construit à l’antique. Je cherche à photographier les boules dans le village. Difficile à cadrer sans recul dans les rues étroites.

 

Koumaros

Nous contournons le sommet de l’Exemvourgo, sorte de chicot rocheux dominant Tinos, forteresse vénitienne ayant résisté aux Turcs, site antique. Koumaros est un village tout à fait charmant qui se détache sous le sommet. Sur un épaulement est juché un monastère. De Koumaros un sentier permet d’accéder au sommet. Mon expédition à Loutra ne m’encourage pas à tenter l’ascension. Des acacias sont en fleur, l’odeur sucrée des lourdes grappes est emportée par le vent, dommage ! Sur un muret, une jardinière porte des muguets fleuris, dans un jardinet un camélia est encore en fleurs. Il semble que la végétation en soit au même point qu’en France, peut être le retard est dû à l’altitude ?

Tinos : camping de Tinos

Tinos : camping, basse-cour, collection de plantes grasses

dscn8362-copie.1289660496.JPG camping de Tinos fleuri

Nous terminons l’après midi à la plage de Tinos à quelques centaines de mètres du camping.

En rentrant, Aristoteles nous fait visiter le camping et surtout ses animaux : ses deux chiens, les 5 chats, les dindons, les paons et les jolies poules de collection qui ont des poussins. Il jette du grain aux poules. Le vieux monsieur a l’air de se désintéresser du camping et voue beaucoup plus de considération à ses poulettes.
Le soir, nous allumons la télévision pour voir la météo. Une émission de débats politiques s’éternise. Pas ou peu d’image, on croirait une émission de radio. Barroso, Sarkozy et Merkel font de brèves apparitions. Le KKE (Parti communiste grec) apparaît longuement ainsi que le Pasok, où est passé la droite ? Evidemment je n’y comprends rien. On pense à une situation révolutionnaire : grèves, manifestations, publicité, grèves, manifestations se succèdent à l’écran. Pas de météo. Combien de temps la tempête va-t-elle durer. Aurons-nous un ferry samedi 1er mai, peu probable !