CARNET SARDE

Nous avons eu du mal à trouver le site à la sortie de Carbonia, Googlemaps nous a égarées. Finalement sous le trouvons sur la route de Portoscuso. L’écriteau est très discret. La route qui monte à l’Acropole de Monte Sirai est raide. L’emplacement choisi par les Phéniciens domine la mer et la petite vallée où se trouve maintenant Carbonia. De là, on pouvait voir Sulky, l’autre ville phénicienne puis punique. Les Romains se sont installés à Sulky sur la ville punique en réemployant le matériel ou la nécropole. Rien de semblable à Monte Sirai où l’on découvre la ville punique et ses trois rues, les quatre groupes de maisons, le temple d’Astart(Démeter). Les tombes de la nécropole sont accessibles mais vides .

Je suis entrée dans la ville par la porte nord entre des murs de gros blocs de trachyte rouge. On remarque encore la trace des gonds. Le temple d’Astart a été construit sur un site nuragique préexistent, sa première phase de construction est datée VIII-VI ème siècle av.JC, une deuxième phas au Vème siècle puis reconstruction sur une terrasse au IIIème siècle. Le trésor contenait de nombreuses offrandes : images féminines en terre cuite masques masculin et bronzetti. La déesse serait la déesse de la fertilité , le dieu serait peut-être Bès ou Baal.
De là-haut, on a une très belle vue sur Carbonia et je reconnais les cités-jardins invisibles d’en bas.

La maison du talc est la maison d’habitation la plus ancienne mis au jour (fin VIIème)Elle avait 5 chambres et un étage, le rez de chaussée était occupé par un atelier, la cuisine avec un four pour le pain et la boutique artisanale d’un coutelier avec des pierres pour affûter les lames, des cornes de cerf et une faucille en fer. Un puits de lumière éclairait le centre de l’entrée. On a émis l’hypothèse de l’utilisation d’une couverture translucide.
La maison Fantar date du IIIème siècle. On y a reconnu une boutique, un espace pour le culte domestique, un moulin à grains et des statuettes féminines ainsi qu’une urne contenant des cendres.
La nécropole phénicienne compte 270 tombes.
L’idéal serait de visiter les sites archéologiques au lever du jour ou au coucher du soleil. Il y a peu d’ombre, les pierres gardent la chaleur qui est accablante aujourd’hui. En sortant je croise la visite guidée que je me proposais de suivre. Vraiment trop chaud. Je renonce. La colline du Monte Sirai est aménagée avec un théâtre à l’antique, un bar, des banquettes face à la vue et un kiosque.
Nous évitons la grande route SS 126 et suivons le bord de mer par Portovesme et sa centrale électrique qu’on devine depuis Sant’Antioco. Citernes de carburant, pas moins de 12 hautes cheminées rouges et blanches. La centrale thermique est doublée d’un parc éolien assez important. Au cours de la visite de la mine de Serbariu, la guide avait parlé de cette centrale. A-t-elle utilisé le charbon de la mine ?
Portoscuso : nous passons par des zones urbanisées sans grâce puis devant une belle pinède à l’ombre touffue. On a installé des tables pour l’apéro. Peut-être pourrions nous y faire une pause ? Nous continuons la route vers les plages. Quittant la ville par le nord, nous arrivons au bout de la route dans une sorte de lande où sont installés un parking et une piste cyclable et piétonnière. Un autre jour, je l’aurais bien suivie, mais à midi sous la chaleur ce n’est pas raisonnable. Je me contente de suivre un sentier vers la mer. Et là, surprise : des rochers gris argentés ont les courbes caractéristiques des coulées volcaniques s’écoulant vers la mer. D’où proviennent-elles ? Quand se sont-elles formées ?

Un peu plus bas, il y a un bel hôtel. Malgré la proximité de la centrale, cette dernière est invisible. Au pied de l’hôtel, une merveilleuse plage dominée par une tour. C’est bien joli. Nous trouvons aussi un petit port avec de nombreux restaurants. Evidemment c’est toujours quand le pique-nique est prêt que nous trouvons les restaurants (et inversement) Non loin, l’embarquement des ferries pour Caloforte, le port de l’île San Pietro . Il y a bien sur la carte une petite route blanche qui relie Portovesme au pont de Sant’Antioco : impossible de l’emprunter.
Nous déjeunons sur la terrasse du gîte. Confortablement et bien à l’ombre. Sieste. Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas accordé une demi-journée de repos. Le vent s’est levé et souffle fort. Sera-t-il possible de se baigner ?
Vers 16h30, je descends à Cala Lunga. Cette petite baie très encaissée est miraculeuse. Sur la plage, les posidonies sèchent volent en une tornade de confettis argentés et de serpentins. L’eau est calme. Je nage sereine. Pas une vague, juste une risée qui n’empêche pas de voir le fond de l’eau. Une planche à voile navigue. Je n’ose pas m’approcher de la mer ouverte ayant peur de ne pas pouvoir revenir. Je fais trois allers retours au lieu de deux les autres jours.
En nageant, j’avise une piste qui monte dans la colline. Le sentier côtier est balisé avec des traits jaunes. Bien sûr cela grimpe dur. J’arrive rapidement sur la crête. Comment rejoindre notre maison rouge nettement plus bas. Non seulement le maquis est touffu mais on a entouré le terrain de barbelés. Je fais donc le détour pour trouver une grande piste deux maisons plus loin.
Nous prolongeons la soirée sur la terrasse bien après la tombée de la nuit. Le vent a chassé les moustiques et nous profitons de la fraîcheur.