Dans les veines ce fleuve d’argent – Dario Franceschini

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A la veille d’un voyage qui doit me conduire de Bologne au Delta du Pô

merci à Dominique qui m’a recommandé ce roman!

 » … Je dois le retrouver. Un matin, à l’école, avant de partir, il m’a posé une question à laquelle  je n’ai jamais répondu… »

se souvient Bottardi quarante-deux ans plus tard, qui commence le voyage à la recherche de son camarade perdu de vue.

Voyage en charrette le long du fleuve, omniprésent. Voyage dans les souvenirs, à travers les villages d’une contrée toute habitée par le fleuve. Peuple du Fleuve, pêcheurs, lavandières  sont les figurants des épisodes qui se succèdent, mais aussi aubergistes et forains ainsi que le charretier Artoli qui emmènera Bottardi le long du chemin de halage au pas tranquille de son cheval.

Baignades et amours sur les plages du fleuves, noyades aussi

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Le fleuve, jamais nommé, mystérieux, puissant est-il réel ou mythique? j’ai dû me faire confirmer par Internet la présence de l’esturgeon dans le Pô. Page 125, j’en ai la confirmation, c’est d’ailleurs la seule occasion de lire ces deux lettres : Pô.

« Tu vois, Primo, tous les jours depuis toujours, je ne fais que ça : aller et venir jusque-là. Pourtant je viens seulement de comprendre que le fleuve est comme la vie. C’est pourquoi – dit-il en le montrant d’un signe de tête – lorsque je vais vers l’amont je regarde l’eau qui coule vers moi et , comme maintenant, je me sens bien. il me semble être plus fort, pouvoir regardeer le fleuve dans les yeux comme si je lui disais « Tu peux bien aller où bon te semble, tu ne m’entraîneras pas avec toivers la fin. Moi, je vais vers le haut, lmà où la vie commence »…. »mais lorsque je vais vers l’aval, je suis envahi par la mélancolie, c’est comme si le fleuve m’aspirait et m’emportait avec luui sans même s’apercevoir de moi et de ma charrette….. »

L’Infant de Parme – Elisabeth Badinter

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L’infant de Parme, Ferdinand, fut éduqué pour devenir le « Prince des Lumières » dans les principes des Encyclopédistes, confié à Keralio en 1757 à l’âge de 6 ans, son gouverneur, son mentor puis à Condillac, l’année suivante, comme précepteur.

« D’autant que Condillac est l’inventeur d’une pédagogie originale déduite de sa philosophie et dont il attend des merveilles.. »

L’expérience pédagogique sera suivie par tous les princes et les grands esprits des Lumières. Il publira en 1775 le Cours d’étude pour l’instruction du prince de Parme

« Condillac instaure une nouvelle relation de maître à élève : la coopération se substitue à l’autorité »

L’élève se révèle d’abord doué, avant dix ans il aura lu Racine, Molière Corneille et Voltaire,  aura été initié à Newton aura des notions d’astronomie…à la pointe du progrès scientifique il se fera inoculer. En outre maitrise le Français, la langue espagnole, l’ittalienne, apprend l’anglais et l’allemand.

Et malgré cette éducation brillante, malgré les idées des philosophes, son règne sera celui du « Prince des bigots » . Il rétablira le tribunal de l’Inquisition, les privilèges ecclésiastiques, se brouillera avec les puissants alliés du dûché de Parme : la France et l’Espagne. entre veillées de prières et fêtes paysannes son gouvernement sera l’exact contraire de ce qu’on attendait de lui.

Elisabeth Badinter raconte brillamment l’expérience pédagogique, la situe dans les débats de l’époque : l’opposition entre les Lumières et les bigots, l’espoir de changer par l’éducation la nature humaine, mais aussi ce grand esprit européen des Lumières loin des particularismes. de Madrid à Stockholm et même à Saint Petersbourg échangent les philosophes.

Comment expliquer l’échec de cette éducation? Je préfère citer l’auteur:

A QUI LA FAUTE?

La crise qui vient de s’achever n’a-t-elle été qu’une ruade d’adolescent ou le signe d’une authentique volonté d’émancipation? marque-t-elle la fin de l’enfance ou révèle-t-elle sa véritable personnalité d’adulte? Auquel cas faut-il incriminer la mauvaise nature de Ferdinand ou une éducation  conduite en dépit du bon sens?

Elisabeth Badinter citera Diderot, Helvetieus et Voltaire.

Cet essai, passionnant pour qui s’intéresse au Siècle des Lumières ou à la pédagogie, est très loin du roman historique. Nous ne saurons jamais comment Condillac est parvenu à Parme, ni son équipage, ni comment se déroula le mariage de Ferdinand et de Marie Amélie fille de l’impératrice d’Autriche. Rien non plus de cette étiquette de la cour de Parme que le jeune couple supprima. Tout juste apprendrons nous que dans le parc de son palais de Colorno, Ferdinand fit construire 14 chapelles rappellant ainsi les stations du chemin de croix. Ce livre est un livre d’idées, pas une reconstitution historique. Moi qui cherchait à imaginer la cour de Parme et sa ville, j’en serai pour mes frais… sans aucune déception!

Marchand de Venise – film de Michael Radford , Al Pacino (DVD)

CHALLENGE SHAKESPEARE

Ce n’est pas du théâtre : c’est du cinéma!

Film très vénitien, jouant merveilleusement bien du décor naturel de Venise, recréant  aussi des peintures vénitiennes dans les intérieurs, plaisir des yeux.p2094990024119.1296114316.jpg

Al Pacino est Shylock, très convainquant, poignant même. Sa présence sauve l’oeuvre d’accusation d’antisémitisme. Mention spéciale à Portia, Lynn Collins, blonde vénitienne, belle et astucieuse à souhait.

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Toutefois,  si l’adaptation est fidèle dans l’ensemble, je n’ai pas retrouvé la verve de Shakespeare dans certaines scènes mineures comme le dialogue entre Bassanio et Antonio qui m’avait étonné. Le caractère de Lancelot est effacé. La richesse de Shakespeare est aussi sa capacité à changer de registre de langage, à faire côtoyer gens du peuple, serviteurs et nobles seigneurs.

lire pour Naples : Erri de Luca – Montedidio

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Très joli livre composé de courts textes très poétiques. Certains chapitres ne font qu’une dizaine de lignes.

Un « conte de Noël » :  l’essentiel se déroule  dans un court laps de temps et se termine à la Saint Sylvestre.

Unité de lieu, un quartier de Naples, Montedidio.

Un récit initiatique : le héros un jeune apprenti devient un homme en trouvant l’amour et perdant sa mère, sa parole est encore celle d’un enfant. Un curieux personnage traverse le récit : un cordonnier juif bossu à qui il pousse des ailes pour rejoindre Jérusalem. Comme Camilleri, Eri de Luca utilise le dialecte pour enrichir l’Italien, le traducteur n’a pas adopté la même technique que le traducteur de Camilleri et préfère laisser les phrases en dialecte telles quelles. C’est sûrement le livre le plus poétique que j’ai lu depuis longtemps.

Ce livre m’a incitée à partir à Naples. Je n’ai pas visité Montedidio mais la parole de l’auteur a résonné longtemps.

Lire pour Naples : Valeria PARELLA : Le ventre de Naples

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Valeria PARELLA : Le ventre de Naples SEUIL 167p.

Six nouvelles,  cinq femmes et un homme. Tous pris dans la vie quotidienne napolitaine. Rien de touristique, rien de pittoresque. Je reconnais quelques lieux. Pas les plus spectaculaires ! Les banlieues traversées par les lignes de Métro Circum-Vesuviana ou la Cumana. Les quartiers les plus défavorisés du vieux Naples. Petite Canaille rêve de devenir une dame. Elle choisira ses amants pour s’élever dans l’échelle sociale, le premier, un voyou, lui paye un appartement pour s’établir, qu’elle louera à des étudiantes quand un caïd la prendra sous sa protection et lui achètera une boutique, elle s’élèvera si bien qu’elle ira jusqu’à faire les élections municipales.

L’héroïne d’une autre nouvelle, luttera contre la spéculation immobilière et essaiera de faire respecter le plan d’occupation des sols..

Une autre, femme de convoyeur de fond mafieux sera contrainte à dealer.

Dans chaque nouvelle, l’ombre de la Camorra est sensible. Energiques ces femmes cherchent à s’en sortir dans une cavalcade éperdue, avec ou sans compromission. Comme elle le peuvent…

Une écriture prenante, vigoureuse, des caractères.

Valeria PARELLA : Le ventre de Naples –  SEUIL 167p.

Lire pour Naples :GAUDE : La Porte des Enfers –

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Sur le thème d’Orphée, Gaudé  propose une descente aux enfers.
Non pas pour remonter Eurydice, mais Pippo, 6 ans, tué sur le chemin de l’école dans une rue du vieux Naples, par une balle perdue.

Quelle riche idée, une évidence, de choisir la ville de Naples comme porte de l’Enfer ! Naples si proche du Vésuve, de la Solfatare, de la grotte de la Sybille, manifestations infernales… Naples et ses souterrains datant de l’Antiquité ! Naples et sa violence. Violence de la terre qui se manifeste par un séisme au cours du roman. Violence des hommes, camorra.

Matteo, le père de Pippo est chauffeur de taxi. Conduire dans Naples n’est ce pas une introduction infernale ?

Et pourtant, Gaudé ne choisit pas les volcans pour pénétrer aux enfers mais un édifice minable au milieu d’une voie rapide près du port…Il ne convoque ni Charon ni Vulcain mais un curé aux paroissiens peu orthodoxes, travestis et prostituées. Il n’évoque pas Orphée mais plutôt Frédéric II, celui qui a construit châteaux et forteresses dans les Pouilles. D’ailleurs le roman se termine dans le Gargano où il a situé un autre de ses romans le Soleil des Scorta .

GAUDE : La Porte des Enfers - Actes sud

Lire pour Naples : Le jour d’avant le bonheur – Erri de Luca

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Deux « jours avant le bonheur » : le premier, celui de Don Gaetano, le concierge de l’immeuble napolitain, en 1943 quand la ville s’est soulevée contre les Allemands avant l’arrivée imminente des Américains. Le second, celui du jeune homme, le narrateur, le jeune orphelin, qui va retrouver Anna,  la petite fille derrière la vitre de son enfance, qui lui a promis leur grand rendez vous d’amour, les noces que la petite fille et le petit garçon n’osaient rêver.

Entre ces deux grands jours, l’histoire d’un orphelin qui grandit sous la protection de Don Gaetano dans une cour où se tient une statue du roi Roger. Orphelin gracile qui récupérait les ballons que perdaient les grands pour s’approcher de la petite fille de la fenêtre. Orphelin studieux qui trouvait son évasion dans la lecture des livres d’occasions prêtés par don Raimondo, le libraire. Bon élève, étudiant le latin et le grec mais trouvait que le dialecte napolitain convenait parfaitement aux maximes et proverbes. Plombier et électricien aidant le concierge à toutes les réparations de l’immeuble, même les dépannages les plus improbables chez une certaine veuve.

Don Gaetano, également orphelin, lui transmet tout son savoir, lui enseigne la scopa, mais surtout l’histoire de sa ville, Naples, la révolte du peuple, le sens de l’honneur.

Roman d’apprentissage. Evocation merveilleuse de Naples, de ses vieux quartiers, du bord de mer à Mergellina…de sa cuisine, de son dialecte. Naples et son volcan. Naples et ses souterrains Naples et ses quartiers espagnols. Et la camorra…

« Naples s’était consumée de larmes de guerre, elle se défoulait avec les Américains, c’était carnaval tous els jours. C’est à ce moment là que j’ai compris la ville : monarchie et anarchie. Elle voulait un roi et pas de gouvernement. C’était une ville espagnole. L’Espagne a toujours connu la monarchie, mais aussi le plus fort mouvement anarchiste. Naples est espagnole, elle se trouve en Italie par erreur. »

Le jour d’avant le bonheur est le livre jumeau de Montedidio, autre roman napolitain où un jeune garçon apprenait la vie auprès d’un homme qui vivait encore au temps de la guerre. Ce livre m’avait tant ému que quelques semaines plus tard nous nous envolions pour Naples.

Lire également le billet :

http://memoiredeurope.blog.lemonde.fr/2010/09/19/derriere-la-vitre-%C2%AB-le-jour-avant-le-bonheur-%C2%BB-ou-nuncepenzammocchiu/#comments

Erri de Luca ; Le Jour avant le bonheur – Gallimard138 p

Lire pour Venise : La Bulle de Tiepolo – Philippe Delerm

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Lire pour Venise 

 

J’avais gardé un excellent souvenir de la Première Gorgée de Bière et autres Plaisirs Minuscules. Quand Claudialucia a publié un article je me suis précipitée à la bibliothèque pour emprunter ce livre ! mais peut être faut-il savourer cet excellent billet après avoir lu le livre?

Le court roman s’ouvre sur la description d’un tableau trouvé dans une brocante : allusions à Matisse et à Marie Laurencin. Quel rapport avec Venise ? Le narrateur est critique pictural, le tableau le tente mais il laisse passer l’occasion. C’est une italienne de passage à Paris qui l’achètera.

Un si joli petit livre l’expression pourrait qualifier La Bulle de Tiepolo ou plutôt la Première Gorgée ; c’est le livre (à succès)  Granité Café, allusion transparente à cet ouvrage de Delerm? Dédoublement de l’écrivain ? L’auteur est la jeune femme qui a emporté le tableau. Antoine Stalin travaille à une biographie de Vuillard.

Un autre tableau  est prétexte à l’enquête à Venise : Le Nouveau Monde de Tiepolo. Le critique part-il dans l’espoir d’y retrouver l’écrivaine ? Il prend pension à l’hôtel Felice que tient la mère de cette dernière. Est-ce un roman d’amourou une double enquête picturale?Il y a décidément beaucoup de doubles dans ce court ouvrage qui se révèle très dense.(Double Tiepolo pour l’ignorante qui croyait connaître l’artiste ! Non le peintre du Nouveau Monde c’est Giandomenico ! Le Tiepolo que je connaissais était son père Gianbattista).

Vraie rencontre, amour avorté, complicité dans leur quête qui s’écarte de Venise pour aller à Vicence visiter une villa décorée d’une autre fresque du Nouveau Monde qui donnera la clé du mystère qui a piégé le narrateur. Les deux complices s’embarqueront sur le vaporetto pour les îles de la lagune à Burano où se résoudra la deuxième enquête. Pénible découverte : le drame du grand père d’Ornella  coupable (ou non) de la déportation de six cent cinquante juifs à Auschwitz. Pourquoi Venise est-elle , pour moi inséparable du Ghetto ?

Le roman avait commencé légèrement. Roman ou nouvelle m’étais-je demandé ? Futiles recherches érudites. Au fur et à mesure de la lecture, il gagne en densité et en gravité.

Une livre de chair – Shakespeare / En observant Venise M. MacCarthy

 SHAKESPEARE

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  Shylock, I, 3 138

This kindness will I show.

Go to my notary, seal me there

Your single bond, and, in a merry sport,

If you pay me not in such a day,

In such a place, such sum or sums as are

Expressed in the condition, let the forfeit

Be nominated for an equal pound

Of your fair flesh, to be cut and taken

In what part of your body plesseth me.

Shylock

Et que je veux montrer.

Venez chez le notaire avec moi, signez moi

Si vous ne me remboursez pas tel jour,

En tel endroit, là ou les sommes qui seront

Mentionnées au contrat que le dédit

Se fixe à une livre de votre belle chair à découper et prendre

En la partie de votre corps qu’il me plaira

MARY MC CARTHY / EN OBSERVANT VENISE

Ce sont  ces mots « une livre de chair » que Mary Mc Carthy  choisit pour raconter non seulement l’histoire du Ghetto de Venise mais aussi l’essor du Capitalisme à Venise et fait un parallèle étonnant entre l’antisémitisme qui assimile juif et usurier,personnifié par Shylock et la vague de répulsion culminant avec la Ligue de Cambrai au début du 16ème siècle unissant toute l’Europe contre Venise. Elle écrit : « on leur(les Vénitiens)attribuait une ambition sansa limite; ils étaient accusés de charcher à dominer le monde, ce qui semble avoir été bien loin de leurs intention….les termes du Pacte de Cambrai , signé par la plupart des puissances de la chrétienté…est un exemple d’hystérie collective , organisée par un politicien aventurier – l’empereur Maximilien en l’occurrence. » Une véritable guerre sainte fut livrée contre Venise. Le pape Jules II prononça l’interdit contre Venise.

« Les Vénitiens étaient haïs à peu près comme étaient haïs les Juifs… ils étaient haïs, jalouséset le savaient. C’étaient des gens à part… »

Il existait, selon elle, un lien subtil entre les Juifs et ls Vénitiens. Les Juifs avait le droit de constituer des banques de prêt. Les autorités interdisaient qu’ont persécutât les Juifs . Si la République tolérait les Juifs, elle ne le faisait pas gratuitement; Le Ghetto était une invention vénitienne, destiné à contrôler les Juifs et à profiter d’eux. La loi interdisant aux Juifs de posséder de la terre la République louait le Ghetto en augmentant régulièrement le loyer. Les immeubles grandisssaient en étages.

Lecture pour Venise :Loredan-les mystères de Venise – Leonora agent du doge – policier livre de poche

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Un policier historique agréable et facile à lire, et même très instructif

Prologue : Pucci, orpheline confiée au couvent des ursulines de Vicence résout l’énigme des reliques volées.

Premier Acte : Leonora Agnela Immacolata (surnommée Pucci) est retirée du couvent pour faire un beau mariage à Venise. L’incarcération du père de la fiancée  aux Plombs va contrarier  ce projet

Deuxième acte : Leonora ne se laisse pas abattre et cherche à savoir de quoi son récent « père » est accusé….

Je ne résumerai pas plus loin l’intrigue et ses nombreuses péripéties pour ne pas altérer le suspense d’une part, ensuite parce que ce serait beaucoup trop compliqué…Leonora ne manque ni d’astuce ni de courage et sa bourse est bien remplie pour acheter valets, barcarols, huissiers mais aussi tous ceux qui tenteraient de l’arrêter. Le courtisan qu’elle a recruté est également très bien renseigné.

Mais Leonora « ne connaît pas Venise ».

Nous non plus !

Cela tombe bien. Nous allons nous instruire  aux coutumes singulières de la Dominante et nous promener pour assister au curetage des canaux de Cannoregio, au commerce de contrebande de dentelle, aux rénovations interminables (déjà à cette époque) d’une église à l’élection d’un doge et aux intrigues qui la précède, à un jugement de la Quarantie et du conseil des Dix ; à la Sensa et au Carnaval…..

Lecture passionnante pour celle qui revient tout juste de Venise et qui a encore bien présents à l’esprit les décors.

Si les Mystères de Venise, et surtout la naissance de Leonora s’éclaircissent au 5ème acte, un dernier mystère reste irrésolu : qui est donc cet auteur qui signe Loredan, les mystères de Venise et dont trois volumes sont déjà parus ? Pas d’indication de traduction, ce Loredan écrit donc en Français ! Je googlise sans résultat : Loredan fut un doge de Venise, cela ne m’étonne pas : déjà dans le roman le doge était un Loredan. Loredan renvoie aussi à des ouvrages de science fiction ou de BD, lien avec Corto Maltèse…

Qui est donc Loredan ?