LIRE POUR ISRAËL
Balagan ? C’est le mot le plus utilisé dans ce pays. Il signifie « bordel », et il englobe tout, de l’embouteillage à
l’Intifada… Dans le langage des jeunes Israéliens, et même des Palestiniens, il revient quasiment à chaque phrase
Balagan? un mot trop anodin, passe-partout, pour qualifier ces carnages. Au cours de quelques jours il n’y a pas un attentat, il y en a 3 séries de deux; au moins. Carnage, massacre, auraient mieux convenu. Assassinats, meurtres, explosions, attentats-suicides sont les éléments obligés de thrillers et de polars surtout à Jérusalem en période d’Intifada. Hémoglobine, démembrements, enfants morts aussi. Même si je me dis « dans un polar c’est normal » c’est trop gore.
Evidemment, malgré mes réserves ci-dessus, je me suis laissé embarquer et je n’ai rien fait avant d’être arrivée à la fin de l’histoire. Thriller addictif!
A l’équipe de policiers chargés d’enquêter sur les deux premières explosions à Jérusalem, s’ajoutent un diplomate français, un journaliste américain, un ultra-orthodoxe volontaire pour ramasser les restes des victimes éparpillés, une femme mystérieuse, des Palestiniens, un Russe déjanté… toute une galerie intéressante de personnages. un soin particulier est donné aux personnages secondaires. Landau, l’officier chargé de l’enquête est persuadé que les coupables sont à chercher du côté du Hamas, borné, macho, il n’aura pas le beau rôle, il songe surtout à évincer Bishara, le policier Arabe-israélien, l’anti-Landau. Sharon, la seule femme de l’équipe ne se laisse pas démonter et enquête à sa manière…Personnage complexe cet Eli Bishara, comment un Arabe peut-il se prénommer Eli et servir dans la police israélienne. L’auteure semble affectionner ce policier borderline, qui apparaît dans le roman Les lumières de Tel Aviv. mais je ne vous en dirai pas plus, de peur de spoiler.
D’un coup, le monde n’était plus binaire, il n’y avait plus les méchants d’un côté et les gentils de l’autre, juste un
puits de souffrance dans lequel ils chutaient tous sans raison, sans explication.
Goût des nèfles, du houmous, des pitas encore chaudes. Parfums, ruelles de la vieille ville. Ambiances contrastées entre Méa Shéarim,une discothèque branchée un peu bizarre à Tel Aviv, une boutique un peu désolée à Beer Sheva…une maison à Hebron. On est dépaysé!.
Un bon thriller si on supporte la violence!