Nous avons déjà visité le Musée de la Toile de Jouy il y a quelques années et j’avais tant apprécié cette visite que nous avons emmené une amie pour son anniversaire. Je me me souvenais de l’aspect historique et de l’illustration de l’Histoire de France sur les motifs dessinés. Ces dernier ne se bornent pas à être de fades pastorales pour chambres d’enfant roses ou bleus mais sont beaucoup plus élaborés, colorés et variés que cette version populaire.
Oberkampf par Boilly
Depuis cette dernière visite les collections ont été réorganisées en privilégiant l’Histoire de la Manufacture CLIC(1760 -1843) par Christophe Philippe Oberkampf. héritier de teinturiers germanique, il a appris à travailler en Suisse et trouve à Jouy le lieu idéal avec les eaux de la Bièvre, du foncier disponible et la proximité de Versailles. En 1686 un édit interdit l’importation des indiennes, toiles colorées venant d’Orient par les caravanes d’abord, puis par voie maritime. la prohibition n’empêche pas la mode et les indiennes arrivent en contrebande d’Allemagne et d’Angleterre.
En 1759 la liberté d’imprimer les tissus est rétablie.
Manufacture de Jouy peinte par la fille d’Oberkampf
Les tissus furent imprimés d’abord à l’aide de plaques de cuivres gravées puis dès 1793 avec des cylindres.
En 1793 , on enlève l’adjectif « royale » à la manufacture
Fête de la Fédération
En 1803 la Manufacture de Jouy était la 3ème entreprise française après les Charbons d’Anzin et Saint Gobain.
En 1805, 1318 employés y travaillaient, 3 dessinateurs, 5 graveurs sur cuivre, 2740 graveurs sur bois. 47% du personnel étaient des femmes. 72 gamins épingleurs étaient embauchés à 8 ans.
Empire : décor des monuments d’Egypte
En 1806, Oberkampf reçu la Légion d’Honneur des mains de Napoléon 1er.
Pastorale : offrande à l’amour
Les dessins de Jean-Baptiste Huet étaient très sophistiquées. On parlait de meubles à personnages
Oberkampfmeut en 1815, lègue l’entreprise à son fils mais la manufacture ferme en 1843 et elle démantelée. En 1870, l’Ecole des Beaux Arts organise une véritable Renaissance, Oberkampf est panthéonisé par la III République symbolisant les valeurs du Travail.
Lesétapes de la Fabrication sont détaillées dans le couloir :
1 Blanchissage: La toile brute est d’abord blanchie au chlore
2. Battage: les toiles sont trempées dans la Bièvre puis frappées avec des fléaux.
3. Le séchage : les bandes de tissus séchaient étalées dans les prés, ou sont accrochées au rebord des toitures
4. Grillage : afin de brûler le duvet et d’obtenir un tissu lisse
5. Lavage
6. Engallage : bain de noix de galles
7. Sèchageà l’étuve et rinçage
8. Calandrage les bandes de tissu passaient entre des rouleaux pour être bien lisses
8; Mordançage: impression des traits de contour
9. Garançage ou Gaudage : la toile est passée dans un bain de garance ou de gaude qui agissent comme révélateur sur les mordants pour faire apparaître les couleurs
10 bousage : la toile est passé dans un bain de bouses de vache pour éliminer l’excès d’épaississants. puis dans un second bain de bouse pour aviver les couleurs
11 pinceautage: les retouches sont ajoutées à la main par les pinceauteuses qui fabriquent leur pinceau avec des mèches de leurs cheveux..
Ces termes techniques précis me ravissent.
L’appartement Oberkampf
On peut visiter l’appartement des Oberkampf utilisant bien sûr les tissus imprimés!
La Toile de Jouy fut utilisée au XXème siècle. Christian Dior en fit la promotion dans la décoration de son magasin de New York . La toile de Jouy symbolisant la France pour les Américains, donnant une touche exotique remarquable.
timorous Beasties : Toile des Alpes
Enfin, l’Exposition Toiles Tales de Timourous Beasties(Exposition temporaire du 9 février jusqu’au 19 mai 2024) donne un regard très contemporain dans l’impression de papiers peints ou de tissus, rideaux, tentures, objets dérivés. Timourous Beasties est un studio de design écossais fondé à Glasgow en 1990 par Paul Simmons et Alistair Mc Auley.
Timourous Beasties Toile de New York
la toile de New Yorkest subversive avec le mur vertical qui sépare (avec le symbole du Dollar le deux populations avec la poubelle des repus.
j’ai aussi aimé la Toiles de Londres, curieuse celle de Nike, motifs de golf, motifs fantastiques. De la Toile de Jouy bien loin des pastorales roses!
En plus de visite du Musée de la Toile de Jouy on peut visiter la Maison de Léon Blum. Un sentier de randonnée d’environ 2 km relie les deux musées dans la forêt (mais c’est très escarpé) . On peut aussi longer la Bièvres.
Et pour déjeuner, je vous recommande Le Robin des Bois juste en face de la Gare, service très sympathique, cuisine simple mais bien servie.
26 rue Pasteur – Médan – de Paris environ 30 km par l’autoroute A13
Les visites sont guidées, il convient de réserver les billets sur Internet sur le site de la Maison d’Emile-Zola – Musée Dreyfus
Zola acheta sa maison en 1878 grâce aux gains de l’Assommoir, puis agrandit la maison avec deux tours Nana et Germinal
Salon de Zola, côté billard avec le vitrail au paon
A la mort de Zola en 1902, Alexandrine Zola a vendu les meubles, les vitraux et a offert la maison à l’Assistance Publique. En 1999, Pierre Bergé avec l’Association de la Maison-Zola a restauré la maison à l’identique sur le souhait de François Mitterrand. De la petite maison initiale, l’écrivain a meublé un château à son goût, collectionnant de nombreux objets parfois hétéroclites. Le conférencier nous fait remarquer que ce républicain avait multiplié les fleurs de lys, cet agnostique, les madones…
Salon côté musique et jardin
L’évocation de la vie sociale, des Soirées de Médan (Maupassant, Huysmans, Céard, Hennique, Paul Alexis) se fera autour de la table de la salle à manger. Chez les Zola, on mange beaucoup, on invite à déjeuner.
Salle à manger
On remarque les assiettes dans le buffet : ce sont des « produits dérivés » à l’image des personnages de l’Assommoir, vendues dans les librairies. Alexandrine en parfaite hôtesse surveille la préparation du repas mais y participe. La cuisine communique avec la salle à manger, ce qui ne se faisait pas dans les maisons bourgeoises.
cuisine
la salle de bains était aussi très commode et fonctionnelle, très grande aussi. L’écrivain recevait ses invités quand il était dans son bain. En revanche, pour ne pas être dérangé, il a refusé qu’on lui pose le téléphone.
le bureau de Zola
Zola était un gros travailleur. Sa devise « pas un jour sans une ligne » est inscrite en latin sur la cheminée. Il passait 4 heures chaque matin à son bureau. Derrière la balustrade, sa bibliothèque. Le guide nous montre un fauteuil avec les symboles du Rêve qu’il a écrit dans la lumière colorée de vitraux anciens (provenant d’une chapelle bretonne) Il se trouvait donc dans l’ambiance. Je n’ai pas beaucoup apprécié cet opus. Les vitraux ont été vendus « à un Américain » sans autres précision, et perdus. Le plus amusant est qu’ils ont été retrouvés très récemment. Le magnat de presse Hearst les avait achetés, emporté aux Etats Unis, et n’avait même pas déballé les caisses. Ils ont été retrouvés sur un compte Instagram très récemment et seront peut-être copié pour retrouver le décor initial.
La lingerie
La lingerie permet d’animer le souvenir d’Alexandrine, Madame Zola, qui était lingère avant d’épouser Zola. Une personnalité intéressante. Un mariage égalitaire (pour l’époque) et d’évoquer la maîtresse de Zola, lingère aussi, qui lui donna deux enfants.
Dans la dernière salle une exposition est dédiée au #J’accuse…!de Dytar
Dytar BD #j’accuse!…
que je viens de réserver à la Médiathèque : BD traitant de l’Affaire Dreyfus avec les techniques actuelles .
La visite était passionnante, mais elle s’est terminé à 12h30, heure de fermeture de la Maison Zola. Je n’ai pas pu visiter le Musée Dreyfus. Il nous faudra revenir.
Médan château
Le village de Médan mérite une visite. Le château(1494) a vu la visite de Ronsard , celle de Cézanne et de Maeterlinckqui en a été propriétaire. Pour le visiter en groupe, il convient de prendre rendez-vous, les individuels sont accueillis certains jours précisés sur le site du château ICI
Il y a même un accueil spécial ‘randonneurs » avec possibilité de suivre le GR1 et de s’arrêter dans le parc.
Une exposition de photos en face de la Mairie présente des clichés pris par Emile Zola et par Alexandrine. Un panneau montre les photos du chemin de fer. 232 trains par jour passaient à travers la propriété de Zola. Avec ses amis ils s’amusaient à compter les trains, les wagons et la documentation pour la Bête Humaine a pour origine ces passages. Une autre série de photos est consacrées aux habitants célèbres de Médan en plus de Ronsard, Maeterlinck et Zola, Geneviève Tabouis, Bruno Crémer Suzy Solidor et d’autres que je ne connais pas du tout ont habité Médan.
Nous avons pique-niqué sur les bords de Seine, les deux restaurants Aux Ecrivains et la Crêperie sont fermés. Le sentier de halage m’a conduit enfin à la Guinguette de l’île du Roi qui aurait pu faire l’affaire. Une jolie promenade.
EN SUIVANT LE PERIPHERIQUE AVEC LE VOYAGE METROPOLITAIN
Porte d’Ivry
J’arrive à la Porte d’Ivry par le tramway T3 sur son gazon vert qui court sur les boulevards des Maréchaux, apaisés. Le Périphérique, objet de notre exploration est invisible.
Des Fortifs au Périf
Denis est notre conférencier pour le début de la matinée, spécialiste Ivry-Vitry. L’histoire commence avec les fortifications de Thiers qui ont coupé à travers le tissu urbain d’Ivry et isolé Ivry de Paris. Une référence : Des Fortifs au Périf de A. Lortie et J-L Cohen. Cette ceinture démantelée a donné un espace non constructible La Zone où se sont installées des cabanes, roulotes ….
Les usines Panhard-Levassor bordaient les » maréchaux » avec leurs bâtiments de briques. Le Rendez-vous est devant l’Ecole Emile Levassor construite en angle en face du boulevard Massena, à la pointe des usines Panhard.
En face, un bâtiment de brique occupé par les bureaux de la SNCF est une réhabilitation moderne des bâtiments Panhard.
Un stade, le siège de la fédération française de Tennis de table, des installations sportives isolent la ville du périphérique que nous ne voyons toujours pas.
« habiter une porte »
De l’autre côté du boulevard Massena, une ceinture de briques des logements sociaux (HBM)impriment une identité originale à ses habitants qui ne sont ni vraiment parisiens, ni banlieusards. Espace aménagé récemment ménageant des perspectives singulières place Yersin, avec la Tour Eiffel dans l’axe.
Souvenir des anciens chemins comme celui du Château des Rentiers que l’on retrouve de l’autre côté du périf dans le Petit Ivry. La place Jean Ferrat est bordée d’un côté d’une barre de logement impressionnante, on a dû déplacer l’ancien moulin qui a gardé ses ailes.
Petit Ivry pavillon
Des pavillons avec des jardins coexistent avec les constructions contemporaines.
Un hôtel, un parking, dominent la tranchée du périphérique. Le plaisir du Voyage Métropolitain est de prendre son temps à regarder ce que personne ne voit : le mur antibruit coloré bariolé, les petites maisons.
Nous descendons par des ruelles rappelant les traboules lyonnaises entre des jardins et des maisons tranquilles. Pour conforter les construction sur cette pente raide des vis en métal sont électrifiées pour empêcher la corrosion. Bizarre!
Juste en face de cette ruelle bucolique les deux cheminées de l’usine d’incinération d’Ivry et la grande tour du retraitement des ordures. Perspective assez dantesque.
Street Art
Domaine des graffeurs et du Street Art, la galerie Lavo//Matik et plus bas sous les escaliers nous découvrons un lieu qui leur est un peu réservé sous les bretelles d’une voie rapide reliant Paris à Ivry, autoroute fantôme où ne passe aucun véhicule qui coupe le passage vers la Seine.
Street At sous l’échangeur
il y a bien des chaises, transats et cabanes de bars éphémères, mais il est trop tôt, cela n’ouvre pas avant 11 heures. Nous nous trouvons à la base des Tours Duo de Jean Nouvel. Elles éclipsent un autre bâtiment « remarquable » primé celui de Perreault qu’il faut chercher pour le voir. De l’autre côté on peut voir le joli spectacle de la circulation automobile reflétée sur le mur oblique en une sorte de kaléidoscope. Effet optique étonnant qu’on ne remarque pas quand on roule sur le périf : soit on roule trop vite pour regarder en l’air, soit il y a un bouchon et alors le spectacle s’arrête!
les tours Nouvel
Le vent glacial rend la traversée de la Seine sur le Pont Nationalassez désagréable. Un gros point rouge sur le béton du périphérique signale le kilomètre zéro de ce dernier. Nous descendons et marchons le long du centre commercial Bercy 2, croisant au passage des Flex bus espagnols ou hongrois. Drôle d’endroit pour embarquer!
Une odeur alcoolisée nous signale qu’on marche le long des bâtiments de La Martiniquaise puis un passage discret nous conduit à une passerelle très haute et très longue qui enjambe les rails des trains de la gare de Bercy. Du haut de la passerelle nous découvrons les bouteilles….
De la passerelle de Bercy
Là où se trouvent les voies ferrées, il y avait autrefois un très beau château et un magnifique parc. Il n’en reste que deux jolis pavillons à Charenton
Nous nous dirigeons vers le Bois de Vincennes (qui appartient à la Ville de Paris) . Pour encore quelques jours, la Foire du Trôneoccupe la Pelouse de Reuilly. Pour entrer il faut se soumettre à la fouille, une file pour les femmes, une autre pour les hommes, on écarte les bras. Palpation et visite des sacs. C’est une plaisanterie parce que nous avons tous des couverts et opinels pour le pique-nique et qu’on nous laisse passer.
Foire du trône
A 11 heures, il n’y a encore personne, nous traversons sans voir les attractions en action. En revanche les odeurs de barbapapa et de frites nous titillent déjà. Pourquoi ai-je un pique-nique d’œufs durs dans mon sac?
Pique-nique tout à côté sur les bords du Lac Daumesnil. Nous repartons ensuite par la Porte Dorée . Arrêt devant la grande stèle de l’Exposition Coloniale : Monument à la Mission Marchand avec les noms des militaires coloniaux gravés sur une sorte de bouclier et un bas relief représentant des coloniaux aux attitudes avantageuses en compagnie de tirailleurs …L’existence de cette stèle pose problème. Elle est bien propre mais elle fait souvent l’objet de tags ou de jets de peinture. La discussion s’engage dans le groupe. Nous n’avons pas le temps de nous attarder à détailler la très belle façade du Musée de l’Immigration (autrefois musée des colonies) .
la Coulée verte et la Petite Ceinture
Nous entrons dans Paris par des rues tranquilles et des jardins. Nous accédons à la Petite Ceinturepar le square Charles Péguy. Les rails sont toujours en place. A la base du talus des jardins partagés élargissent le périmètre de verdure. Dans Paris, mais avec une impression de campagne. Malheureusement, la coulée verte est barrée au niveau d’un tunnel, c’est le RER A qui prend la suite des voies ferrées de l’autre côté du périphérique.
Nous continuons la promenade dans Saint Mandéavec un petit détour au Lac de Saint Mandé moins connu que le Lac Daumesnil.
Saint Louis de Vincennes
La promenade dans les rues cossues nous réserve une surprise : l‘Eglise Saint Louis de Vincennes des architectes Droz et Marrast qui remportèrent le concours en 1912, construction terminée en 1924
Le plan d’inspiration byzantine est centré en croix par des arcs de béton.
Eglise Saint Louis de Vincennes
Les murs extérieurs sont en meulière et en brique, le curieux campanile en brique. Le porche est abrité par un auvent semi-circulaire décoré
Porche . H Marret
A l’intérieur, les fresques sont l’œuvre de Maurice Denis et de Marret, les céramiques colorées de Maurice Dhomme.
De Vincennes nous arrivons à Montreuil, accueillis par la grosse barre rouge de la BNP, tout le quartier est BNP, sauf en rez de chaussée les concessionnaires automobile, Renault, Dacia mais aussi des modèles de luxe. Dimanche, ce quartier bancaire est particulièrement désert. Nous montons sur le toit d’une construction sportive et découvrons un curieux espace très graffité. Désert lui aussi. Des enfants jouent sur un terrain. De l’autre côté de la rue, un bloc symétrique : Bloc CGT face aux capitalistes !
Une statue syrienne en exil à Montreuil
Nous buttons alors sur une énorme tête d’homme sur un socle: celle du poète syrien aveugle Abu AlaAl Maari (973 – 1057) qui a dénoncé il y a plus de 1000 ans l’intégrisme religieux . Quand sas ville, Ma’arrat Al Numa’Man, s’est révoltée au printemps 2011, le régime syrien l’a bombardée. occupée par les djihadistes en 2013, la statue fut décapitée.
le sculpteur syrien Assem Al Basha l’a sculptée à nouveau en 2018 à Grenade.
« Elle est réfugiée à Montreuil jusqu’à ce qu’elle puisse retourner dans une Syrie libre de tout despotisme, extrémisme et occupation«
peut-on lire sur son socle.
Nous traversons les Puces de Montreuil,encore un souvenir de la Zone! A la Ville de Paris, le Bois de Vincennes, à sa banlieue, les rebuts des chiffonniers, les biffins, la récupération. Plus trop de « puces » et de vieilleries ou d’occasion, plutôt des fringues très bas de gamme.
Retraversée du périf : Paris nous accueille en fanfare, fête organisée dans un stade, foodtrucks, jeux de ballon, stage de Street Art (effluves des bombes de peinture, on ne verra pas les chefs d’œuvres) une toile cirée piste de danse?
56 rue Saint Blaise : un jardin partagé, étroite bande comprise entre les deux murs d’un immeuble. Deux allées, des bandes de terrain bien vertes où poussent une grande variété de végétaux. Peu ensoleillé, le jardin ne donnera peut-être pas beaucoup de récoltes mais des tomates s’en débrouillent. C’est probablement l’aspect convivial qu’il faut souligner, le plaisir qu’ont les membres de l’association de cultiver leur tout petit carré et de rencontrer les autres. Face à la rue, un bâtiment assez léger recouvert de panneaux solaires qui fournissent l’électricité nécessaire et même EDF leur reverse quelques subsides. Sans oublier une Amap qui distribue des paniers…..
Contempler pendant deux heures un tableau (avec quelques autres) et ne pas en être lassée, le quitter à regret. Avoir tant de plaisir à le découvrir que les échanges se sont fait entre inconnus, envie de partager les découvertes, de s’étonner ensemble. Chercher avec les visiteurs le détail qu’on ne trouverait qu’avec de très bons yeux, le découvrir (ou pas) nous n’avons pas trouvé le lapin dans le jardin)…Telle est la grande réussite de cette exposition autour du chef d’œuvre de Van Eyck récemment restauré.
Il faut mériter cette visite après un haut escalier jusqu’ à la Salle de la Chapelle.
Face à l’entrée, en majesté, on remarque d’abord les deux personnages, la Vierge enveloppée d’un riche manteau rouge, Nicolas Rolin, agenouillé revêtu d’un riche manteau brun bordé de fourrure. Contrastant avec le rouge : le bleu du tissu drapant le prie-Dieu, et celui de la robe de l’ange qui tient la couronne. A travers trois arcades, un paysage limité par les Alpes enneigées.
Nicolas Rolin en prière – Rogier Van der Weyden
Un circuit s’impose avant de revenir au tableau. Portraits de Nicolas Rolin, (1396 – 1467),personnage considérable: Chancelier du Duc de Bourgogne, Philippe le bon, que je découvre sur le parchemin. Le Duc est en noir et tout proche Nicolas Rolin. Nicolas Rolin est le fondateur des Hospices de Beaune
Philippe le bon reçoit le livre – Rogier Van der Weyden
Une série de portraits de Van Eyck, Campin, Rogier van der Weyden, montre comment les peintres flamands s’attachaient à représenter les personnages ressemblants.
Jacques Daret : Présentation au Temple
Une autre section montre des éléments d’architecture ; les chapiteaux de pierre de Corbie (Picardie) ou Moissac avec des entrelacs sont des éléments du décor présents dans nombreux tableaux comme la Présentation au temple de Jacques Daret (Daret est l’élève de Campin)
Annonciation Van Eyck (détail inscriptions)
L’Annonciation de Jan Van Eyck m’a beaucoup intriguée. pourquoi l’inscription correspondant aux paroles de l’ange sont-elles lisibles et la réponse de la Vierge a les lettres inversées, retournées. Une dame américaine a trouvé avec son smartphone la réponse sur un site en anglais: les mots de Gabriel, à l’endroit, tandis que la réponse à l’envers sont destinées à Dieu. J’ai apprécié cet échange avec une visiteuse, vrai partage. Ensemble nous observons les 7 lumières de Dieu et le Saint Esprit (colombe) descendant d’un vitrail sur la Vierge.
Annonciation – jan Van Eyck
j’ai mieux vu la colombe et admiré le soin des dessins du pavement.
Une section s’intitule : Deux fonctions pour un objet . De son vivant Nicolas Rolin transportait partout La Vierge, l’envers était peint d’un faux marbre coloré, véritable tableau abstrait. Après sa mort il devait être placé à côté de son tombeau.
Une 4ème section : Rencontre présente la confrontation d’un homme (ou une femme, ou le spectateur du tableau) face au divin. Divers procédés doivent montrer la différence : changement d’échelle ou vue au pieds de la Vierge, le spectateur est imaginé agenouillé. dans la Vierge de Lucques
Jan Van Eyck – Vierge de Lucques
j’ai bien aimé cette Vierge allaitante.
5ème salle Paysage : la paysage de la Vierge du Chancelier Rolin montre une grande ville avec de nombreux clochers, un château sur une île, au milieu d’une campagne prospère . Cette image de la prospérité m’a fait penser au Bon Gouvernement de Sienne. Le fleuve central fait ressentir la profondeur de champ.
6ème salle Jardin et Petits guides dans le tableau de la Vierge de Rolin on voit un jardin suspendu. Le thème du « jardin clos » est une image de la pureté de la Vierge. Dans ce jardin figurent des fleurs et des animaux (lapin, pie, paons) qui ornent aussi les marges des manuscrits de l’époque comme le Codex Cocharelli ou ce petit tableau de la Vierge au Paradis où l’enfant Jésus joue avec un psaltérion présenté par des anges. Les petits guides penchés au dessus des créneaux se retrouvent dans de nombreux tableaux
Campin – Nativité
Il est temps de revenir au tableau de Van Eyck et, de le scruter pour chercher les détails : le jardin suspendu avec les fleurs et les oiseaux (pies), je n’ai pas vu le lapin pourtant cherché avec d’autres visiteurs. Les petits personnages des créneaux (petits guides) nous montrent le paysage. Celui qui porte un turban rouge serait-il Jan Van Eyck lui-même?
Pour une exploration du paysage une animation en macrophotographie nous permet de nous promener dans la ville à la sortie de la messe, sur le pont avec les nombreux personnages, souvent noirs mais égayés de rouge et de bleu (comme les dominantes du tableau). Des taches jaunes marquent la lumière, sur les clochetons, ou même dans les arbres. L’exploration du paysage s’apparente à une méditation. Promenade en suivant les petits personnages qui cheminent ou en admirant l’architecture des nombreuses églises….
Une conférencière cite le site Closer to Van Eyck qui donne des études de détail en macrophotographie d’autres œuvres du peintre.
Théodore Rousseau (1812 – 1867), peintre paysager, peintre de Barbizon, fut un des premiers à alerter sur la fragilité des écosystèmes forestiers et à militer pour la protection de la Forêt de Fontainebleau. Cette rétrospective Rousseau nous fait connaître le peintre que personnellement je confondais avec son ami Jean-François Millet et présente les peintres de Barbizon ainsi que leur action en faveur de la protection de la forêt.
Dès 1829, Théodore Rousseau renonce à concourir pour le Prix de Rome et partir en voyage, en Auvergne (1831), en Normandie (1831-1832) …
Le Mont Blanc vu du col de la Faucille
Un grand tableau fait face à la porte d’entrée : Le Mont Blanc vu du col de la Faucille grand tableau panoramique où se déchaînent les éléments. Il peint des paysages sur de petits formats selon diverses techniques
paysage avec ciel orageux (huile)
Ciels romantiques et éléments déchaînés avec d’épais traits de pinceaux sur lequel se détachent des arbres exécutés avec soin.
j’ai aussi bien aimé cette aquarelle rehaussée de gouache du Village en Normandie et le paysage d’Auvergne aux effets de brume romantiques rappelant un peu Turner. Quelques maisons, quelques personnages mais ce ne sont pas les sujets principaux dans un décor agreste.
Paysage d’Auvergne
Rousseau expérimente de nombreuses techniques, de nombreuses matières il associe dessin à la plume, pochoir, gouache, aquarelle parfois sur un même tableau comme cette étude d’arbre sous le vent
Paysage boisé sous le vent (crayon pochoir)
Rousseau prend les arbres comme sujet de sa peinture, il peint des troncs au sol. Il dessine au crayon Conté, au fusain, à la plume attentif aux détails. Plus tard à Barbizon, en compagnie des photographes il expérimente une technique hybride entre la photographie et la gravure : le « cliché-verre »
cliché-verre
Rousseau se promenant dans la forêt a une illumination, il entend la voix des arbres. Il considère les végétaux comme des personnages. Autant les humains dans ses paysages sont minuscules, dérisoires, autant les arbres, surtout les chênes sont majestueux.
Intérieur de la forêt Le Grand Dormoir
Avec ses amis artistes de Barbizon, et des écrivains, George Sand, Victor Hugo, Chopin…il se mobilise pour la défense de la forêt de Fontainebleau mise en danger par les autorités mettant en coupe rase la forêt, abattant les vieux chênes pour semer des pins pour le bois de chauffage et la construction. Pour les romantiques, les grands pins sont des monuments, des témoins du temps passé tandis que les pins sont des intrus. Ils estiment aussi que les aménagements touristiques sont aussi une menace. Dans l’exposition, don présente le guide Denecourt (1851 et c’est déjà la 5ème édition) et la carte de 5 circuits aménagés. En 1852 Théodore Rousseau se fait le porte-voix de la Forêt de Fontainebleau et écrit au Duc de Morny. En 1853 : création de la Réserve artistique de la forêt, première réserve naturelle au monde avant le Parc naturel de Yellowstone (1872).
le massacre des innocents ; Abattage de chênes dans l’île de Croissy
Et si ce sujet de la défense de la Forêt de Fontainebleau vous intéresse en ce moment il y a des podcasts passionnants :
Constantin Brancusi (1876 – 1957) est arrivé à pied de Roumanie en 1904 mais il a travaillé à Paris et a légué son atelier à la France. On pouvait le visiter jusqu’à très récemment au pied du Musée Pompidou, sur l’esplanade de Beaubourg. Brancusi est chez lui!
Portrait de Brancusi par Kokoschka
Je connaissais ses colonnes sans fin je me souvenais de ces tabourets de bois brut, les outils pour travailler le bois de son atelier
Atelier de Brancusi
Il considérait son atelier comme une œuvre d’art : quand il vendait une œuvre, il la remplaçait par un plâtre identique ou une copie pour ne pas modifier l’ensemble. J’imaginais donc une œuvre plutôt brute, avec le travail du bois rappelant les magnifiques portails des fermes roumaines ou les églises de bois que j’ai beaucoup aimés.
Petite fille française, les premiers pas
les sculptures présentées ici me réservent des surprises et l’ensemble des travaux de Brancusi sont beaucoup plus variés que je ne l’imaginais. Contraste entre les 3 coqs blancs qui symbolisent la blancheur de l’atelier soulignée par les visiteurs
3 coqs blancs
A peine avons-nous quitté cette clarté, cette blancheur que nous découvrons la Muse endormie, qui contraste avec la blancheur mate, par son éblouissant poli. Difficile de faire une photo de la muse qui reflète les passants et la lumière des spots. La photo sera ratée! Ovale très doux à côté des pointes aigües. D’une douceur infinie!
idole cycladique et corps féminin
Duelles, des sculptures se confrontent deux à deux. Les marbres du Sommeil de Rodin et celui de Brancusi qui préfigure la muse endormie. Brancusi a travaillé dans l’atelier de Rodin. Se font face une tête d’Aphrodite hellénistique et le torse d’une jeune fille. La tête ibérique associée à la Danaïde fur volée et donnée à Picasso
Tête ibérique et danaïde
Autre duo, autres influences : Gauguin
Gauguin/Brancusi
Et bien entendu, la statuaire africaine, comme Picasso, Brancusi visitait le Musée du Trocadéro.
L’enfant endormi et les stylisations
la salle suivante présente des documents originaux : diplômes roumains, photographies de familles et correspondance de Brancusi avec Cendrars, Picabia; Arp, Tsara, Fernand Léger, Duchamp… Démêlés avec la justice américaine à propos des oiseauxque la douane américaine voulait taxer sans reconnaître leur statut d’œuvre d’art
les oiseaux prêts à s’envoler sur les toits de Paris
Scandale de la Princesse X,vierge ou verge? Elle a choqué et fut retirée du Salon des Indépendants. Une statue masculine ressemble plutôt à un nu féminin. Confusion des genres?
Portraits de femmes
j’ai beaucoup aimé ces portraits de femmes et les oiseaux.
oiseau doré
Diversité des sujets, portraits de ses amis, aussi des animaux. Des phoques, une tortue, des coqs, photographie de ses chiens. Brancusi était aussi photographe….
Et que dire de Léda – cygne?- sur un piédestal tournant dans une salle obscure circulaire où les visiteurs peuvent s’asseoir sur les bancs et méditer, se reposer, rêver devant la statue tournante.
On ne fera pas l’impasse devant les colonnes sans fin et la porte des baisers qu’il a installé dans sa ville
J’ai découvert Nathanaelle Herbelin en l’écoutant sur un podcast de Grand Canal . Etrange manière de faire connaissance avec une plasticienne que de l’écouter à la radio. Comme j’avais déjà prévu d’aller voir la grande exposition sur l’Impressionnisme j’étais impatiente de voir les tableaux qu’elle avait si bien décrits.
Cette artiste franco-israélienne, née en Israël mais basée souvent à Paris, a beaucoup fréquenté le Musée d’Orsay . Elle se sent un peu l’héritière des Nabis avec qui elle est exposée. Elle partage de nombreux sujets comme des peintures d’intérieur, de la vie quotidienne simple, avec des chats.
Layla
j’ai aimé ses tableaux tendres et intimes (parfois très intimes comme l’épilation) très tendres avec des gestes d’amour.
la chambre des Erythréens à Levanda
j’ai aimé qu’elle s’attache aux Erythréens, migrants africains arrivés en Israël et malheureusement souvent discriminés.
l’attention non divisée
Je ne suis pas sûre que de partager les cimaises avec Bonnard ou Vuillard mette en valeur les œuvres de la plasticienne contemporaine. Quand ses tableaux sont mêlés on a tendance à aller d’abord aux tableaux connus, comparer. Et la comparaison peut être cruelle.
Claude Monet : vue du balcon du 35 Boulevard des Capucines
Anniversaire des 150 ans de l’Impressionnisme avec la première exposition impressionniste
Chez Nadar,
35 bld des Capucines . Dès les années 1860, Monet, Bazille, Degas, Renoir, Pissarro et Sisley, souvent exclus des Salons officiels s’organisent pour une exposition indépendante. Leur projet verra le jour en 1874.
Peindre le Présent/Exposer par soi-même
Renoir : La Parisienne
200 œuvres sont accrochées sans jury ni marchands sur des murs tapissés de rouge. Deux grands Renoirnous accueillent : une grand danseuse et La Parisienne. 31 artistes exposent ici des œuvres très variées, grande peinture comme celles de Renoir, eaux fortes de Braquemondavec des portraits comme celui de Théophile Gautier, une amusante pie « Margot-la-critique » et une Locomotive d’après Turner qui m’a bien plu.
Braquemond locomotive
Je découvre des noms inconnus de moi : Ludovic Napoléon Lepic qui présente deux portraits de chiens, Antoine-Ferdinand Attendu
Le Salon de 1874
Camille Cabaillot-Lassalle :Le Salon de 1874 A l’arrière-plan les miniatures des tableaux sont peints par leurs auteurs
Dans le Salon officiel ouvert le 1er mai au Palais de L’Industrie et des Beaux Arts 2000 tableaux accrochés bord à bord ont été sélectionnés par un jury. Immenses tableaux historiques, religieux ou mythologiques…
Le Salon officiel
L’exposition d’Orsay imite cette présentation . L’Orientalismeest à la mode. J’ai bien aimé ce Poète copte d’Henriette Browne, moins la scène biblique E Lawrence Alma-Tadma égyptisante, et pas du toutLa Scène de danse dans les rues de Tanger grimaçant et outrancier de Dehodencq.
Henriette Browne ; poète copte
J’ai zappé les « grosses machines » et les peintures de guerre, énormes tableaux de bataille. Noté une critique de Zola (cela m’a bien rappelé L’Oeuvre )
Marguerite – Marie Braquemond
Dans le Salon officiel, j’ai été étonnée par le nombre de femmes-artistes, Henriette Browne, la sculptrice Hélène Berthaux, et même Marie Braquemondavec sa Marguerite alors que son mari est au Salon Impressionniste. Bien sûr Berthe Morizot et Eva Gonzales
Eva Gonzales : Une soirée aux Italiens
Convergences
Certains artistes exposent dans les deux salons ; Lepic, De Nittis, Lépine,
De Nittis : Dans les blés
le tableau de De Nittisest tout à fait charmant mais le tableau de Manet, Le Chemin de Fer exposé à côté lui a « fait ombrage », on a moqué le Manet. le Bal à l’Opérade Manet, lui, a été carrément refusé sans doute à cause du sujet : dans le foyer de l’Opéra les transactions entre les prostituées et leurs clients ont choqué le public bien-pensant. Mallarmé s’en est indigné dans un article.
Edouard Manet : Le Bal à l’Opéra
La Vie moderne comme motif
Baudelaireen 1863 a fait de la modernité un composant du Beau. les impressionnistes ont peint la modernité. Le port du Havre Impression au soleil levant, bien sûr, mais aussi les scènes de champ de course de Degas. De très petites aquarelles de Boudin représentant la plage à Trouville m’ont beaucoup plu comme ses études de ciels et de nuages. Berthe Morizot a aussi peint ces petites scènes.
Berthe Morizot cache-cache
L’Ecole de Plein air
Cette section rassemble des tableaux que nous connaissons bien comme les Coquelicotsde Monet, des Sisley, des Pissarro ravissants
Pissarro Gelée Blanche
j’ai choisi cette Gelée Blanche que je ne connaissais pas. Pour l’impressionnisme entre Orsay et Marmottant, nous les parisiens sommes gâtés. j’ai donc préféré illustrer mon billet avec des oeuvres moins connues quitte à oublier un peu les chefs-d’oeuvres.
Guillaumin – soleil couchant sur Ivry
Une bien belle exposition qui montre la naissance de l’Impressionnisme dans son contexte!
Et pour ceux qui en veulent encore plus il y a aussi l’Exposition Immersive mais elle est vraiment très chère et je ne sais pas si j’ai très envie de me promener avec un casque de réalité virtuelle pendant 45 minutes. Ma dernière expérience a été désastreuse.
Attention! grande rétrospective, prévoir un bon moment et ne pas trop traîner dans les premières salles!
Cette exposition présente un artiste, Jean Hélion (1904-1987) et présente diverses tendances ayant guidé la peinture au cours du XXème siècle.
1929-1939 : De la forme à la figure, art Abstrait
Composition orthogonale
Hélion rencontre Théo van Doesburg fondateur de De Stijl et Mondrian il fait partie du groupe Art Concret selon lequel « rien n’est plus concret qu’une ligne, une couleur, une surface » utilisant les couleurs primaires et les les lignes verticales et horizontales
Tension rouge
1932 -33 , il devient proche de Calderet de Arp.Cette proximité est sensible dans le tableau Equilibre avec le balancement en écho aux mobiles de Calder. On constate un infléchissement des lignes qui deviennent courbes les volumes suggérés dans les Compositions qui se complexifient et les teintes qui se diversifient.
Composition
Progressivement on perçoit dans les Figures un retour du figuratif.
Figure tombée 1939
La Figure tombée est la dernière œuvre abstraite d’Hélion correspondant, selon le cartel, aux désillusions de l’artiste : la Chute de l’Abstraction
1939 -1951 ; Entre réel et imaginaire.
Cycliste
Hélion imagine une série de personnages souvent portant chapeau et parapluie qui semblent sortis d’une bande dessinée.
Homme au parapluie femme à la fenêtre
les couleurs vives font leur retour, surtout les rouges. Articles obsessionnels de l’artiste, les chapeaux, parapluies, mannequins pour des personnages encore très cubistes et rigides.
Les Salueurs 1945
Avec les Salueursle mouvement devient plus fluide. En 1946 les roses et les bleus font irruption avec de nouveaux thèmes : des nus féminins avec des ombres et des reflets sur les chairs suggérant les volumes
A rebours
1950-1967 Le parti-pris des choses
la voiture de fleurs et le boucher
les sujets et les styles se diversifient faisant prendre une tournure radicale . Natures mortes, citrouilles, chrysanthèmes, anémones, choux sont de nouveaux thèmes avec des vanités, des paysages. J’ai du mal à reconnaître la parenté avec les peintures antérieures dans son souci du détail, du réalisme dans les couleurs.
le Studio : atelier du peintre
L’immense Triptyque du Dragon résume l’ensemble de son œuvre : au centre dans l’atelier du peintre, se trouve en bonne place L’équilibre(1933), un homme au chapeau à la joue rouge(1943) , dans la vitrine, un mannequin masculin rappelle toute les mannequinades récurrentes dans l’après-guerre, on reconnait aussi son cycliste. A gauche, c’est une scène de café.
Triptyque du dragon
1968 – 1980 – Quartier libre
mai 68 marque un nouveau tournant dans la peinture d’Hélion qui apprécie le tohu-bohu euphorique, ravive ses convictions politiques et apporte couleur et fantaisie à sa peinture
Choses vues en mai
De nouvelles teintes font irruption, des scènes pleines d’humour se déclinent en couleurs vives. Des chevalets sont déménagés à dos de personnages dansants….
Au beau milieu de l’exposition, un espace de projection permet de visionner des séquences où le peintre s’exprime, parfois seul parfois en compagnie d’autres artistes. Prévoyez du temps pour l’écouter!
Avec ma Carte Blanche– coupe-file à Orsay et à l’Orangerie, je m’apprêtait avec optimisme à découvrir la rétrospective Robert Ryman. Depuis quelques temps je découvre les monochromes avec plaisir. A Rodez, le musée Soulages a été une véritable révélation et j’ai aussi vibré devant les tableaux de Rothko. Mes a-priori étaient donc tout à fait positifs. Dommage, je me suis ennuyée. Malgré l’accompagnement écrit fourni. Le minimalisme a des limites : se fixer sur une forme unique : le carré, renoncer au cadre, puis même au cadre, fixer avec des attaches, des rubans de masquage un tableau blanc sur un mur blanc lasse rapidement la spectatrice. J’ai essayé d’employer les méthodes d’observation expérimentées à Rodez : changer de position essayer de capter la lumière, les reflets. Rien! je m’ennuie.
André Derain : Madame Paul Guillaume au grand chapeau
Heureusement, l’Orangerie est riche en belle peinture! J’ai flâné dans la collection Paul Guillaumeprésentée dans l’Exposition Les Arts à Paris . la première salle en sortant de Ryman est consacrée au Douanier Rousseau, la suivante à Utrillo
Utrillo : la Maison Bernot
De très nombreux Derain , des nus, des portraits, Guillaume a beaucoup collectionné Derain et cet accrochage témoigne de la variété de sa production. Je connaissais surtout les paysages fauvistes et méditerranéens.
Marie Laurencin : Les Biches
Une salle entière est consacrée à Marie Laurencin j’ai bien aimé son portrait de Mademoiselle Chanel.
Deux salles pour Soutine et bien sûr, des Matisse, Picasso, Modigliani.De la belle peinture pour ne pas avoir fait deux heures de métro pour les carrés blancs de Ryman!