L’horizon a pour elle dénoué sa ceinture – Chana Orloff (1888- 1968) – Rebecca Benhamou – fayard

BIOGRAPHIE DE CHANA ORLOFF

Chana Orloff – Autoportrait

Depuis sa rétrospective au Musée Zadkine, j’ai cherché une biographie de Chana Orloff . L’horizon pour elle a dénoué sa ceinture de Rebecca Benhamou est une biographie pleine de sensibilité et d’empathie qui replace la sculptrice dans son contexte.

1910, Chana Orloff quitte la Palestine  pour Paris, prend son indépendance et étudie le dessin et la sculpture après un passage dans un atelier de couture. 

« Paris c’est la liberté, c’est les droits de l’homme et tant d’autres choses[…]A Paris elle sera une femme libre, »

A Montparnasse, elle trouve d’autres artistes juifs, certains parlent hébreu ou yiddisch. Dans la sculpture, elle trouve sa voie comme portraitiste désobéissant à la tradition juive qui interdit de reproduire des images sculptées.

« Observe les visages, Chana. Ne les copie pas, applique-toi plutôt à les lire. Rappelle-toi, panim n’existe
qu’au pluriel. N’est-ce pas lourd de sens ? Sculpte les visages, sculpte les corps, sculpte les vrais gens. Le
reste n’a pas d’importance. » (Soutine)

 Panim, (une petite critique pour l’édition numérique qui reproduit les mots en lettres hébraïques mais qui a oublié que l’hébreu s’écrit de droite à gauche, la lecture en est toute bizarre! )

Portraits : (en haut à droite Otto Rank)

Elle fréquente les « Montparnos »: Foujita, Picasso, Kisling, Soutine, Lipschitz, Zadkine, Modigliani et Jeanne Hébuterne. Dès 1912, elle expose deux portraits au Salon d’Automne.

A Necherith

Oui tu es belle

Ni rose ni lys, ni princesse

Artiste

Le grand amour de Chana Orloff, le poète polonais Ary Justman, proche d’Apollinaire, de Cendrars devient son mari et le père de Didi. Il meurt en 1919 de la grippe espagnole, peu de temps après la disparition d’Apollinaire. Décès de  Modigliani, suivi par Jeanne Hébuterne.

« Après le temps du deuil celle qu’on surnommait l'(aigle a déployé ses ailes »

Elle devient la portraitiste des élites parisiennes. les plus grands posent pour elle

Durant les années folles, Paris est une fête. Chana fréquente les américaines Natalie Clifford Barney, et les Amazones que l’Exposition Pionnières au Luxembourg a mis en lumière CLIC

Romaine Brooks

Et Chana n’a plus que ce mot en tête : Amazone. Elle fait partie de ce groupe. Amazone, c’est ce qu’elle est
devenue.

C’est le nom d’un groupe de femmes, comme elle, habituées à faire cavalier seul. Des femmes qui vivent
avec des femmes, d’autres qui couchent avec des femmes et des hommes, d’autres encore qui s’habillent
comme des hommes, qui redéfinissent radicalement le sens de la féminité.

Le féminisme de Chana, si tant est qu’il existe, est un féminisme muet, que l’on découvre au fil des
portraits qu’elle réalise : 1920, Natalie Clifford Barney. 1921, Claude Cahun, photographe, écrivain, poète.
1923, Romaine Brooks, artiste peintre. 1931, Eyre de Lanux, artiste, écrivain, designer. 1934, Anaïs Nin,
écrivain. 1939, Germaine Malaterre-Sellier, militante, féministe…

Féministe, mais aussi mère. La maternité inspire de nombreuses œuvres.

C’est pourtant un amour si singulier, rétorque Chana. Plus viscéral, plus animal, plus ancré. Pour une
artiste, c’est le plus transcendant de tous les arts. La maternité, c’est insuffler un peu de magie et de grâce
dans la banalité du monde, c’est la plus noble de toutes les créations, c’est l’art par le corps. Comment être
pleinement artiste sans avoir donné la vie, sans l’avoir sentie dans son ventre, dans ses tripes, au plus
profond de soi ? »

En 1926, Chana et son fils obtiennent la nationalité française et la légion d’honneur. Elle fait construire sa maison-atelier Villa Seurat

« projet, réalisé par les frères Lurçat, avait pour but de créer une colonie d’artistes. Cette vie en collectivité a
trouvé indéniablement un écho chez elle, dont la famille habitait encore dans un kibboutz en Palestine.
Elle s’est retrouvée dans la vision moderne de l’architecte Auguste Perret, précurseur dans l’utilisation de béton armé, et lui a confié la construction de sa maison. »

Au fil des années 30, l’atmosphère s’alourdit, l’antisémitisme gagne. malgré les lettres de sa famille qui l’implore de rentrer à Tel Aviv Chana reste à Montparnasse qu’elle ne quitte en catastrophe pour échapper à la rafle en juillet 42. Exil en Suisse. Dès la Libération, elle revient pour trouver la villa Seurat saccagée, ses sculptures blessées. Puis elle se remet au travail et sculpte un homme dans la glaise. Elle l’appellera le Retour.

Il me reste maintenant à découvrir la Villa Seurat mais il faut s’inscrire longtemps à l’avance.

Ce livre va résonner encore longtemps, la première page s’est ouverte au Kibboutz Be’eri, en 2016. Cela me fait frémir.

Herbin au Musée de Montmartre

EXPOSITION TEMPORAIRE jusqu’au  15 septembre 2024

Herbin : Route muletière à Céret (mon tableau préféré)

J’ai, à l’occasion, rencontré les tableaux de Herbin dans des visites diverses et chaque fois, je les ai remarqués sans savoir qui était le peintre. 

Herbin – Autoportrait fauviste

Le charmant Musée de Montmartre le présente ainsi : 

« Auguste Herbin est le secret le mieux gardé de l’aventure de l’art moderne »

Né en 1882 à Quiévy (Cateau-Cambrésy), fit ses études aux Beaux Arts de Lille et se passionne pour la peinture impressionniste.

Paysage nocturne à Lille

S’installe à Paris en 1901, de .

le Fauve (1902-1908)

1909-1927 au Bateau-Lavoir

paysage cubiste près du Cateau Cambrésis

Le fauvisme le mène au cubisme, j’aime beaucoup ces arbres cubistes!

la Famille, femme et enfants

Alors que les Cubistes, Picasso, Braque Gleizes ont tendance à affadir les couleurs, privilégiant les constructions, Herbin affirme la couleur

autoportrait cubiste

la nature morte au chapeau très coloré est une sorte d’autoportrait intime

nature morte au chapeau(1928)

Il séjourne en 1913 à Céret en même temps que Max Jacob, Kisling, Juan Gris et Picasso, il y retournera à plusieurs reprises.

Chemin du Bon ange à Vaison-la-Romaine

Avec un autre paysage méditerranéen je ne sais s’il faut le caractériser de cubiste ou pas.

 

Composition colorée

les Compositions colorées sont de plus en plus abstraites. Elles débouchent sur des grands tableaux abstraits appelés monumentaux.

Homme et Femme (1944)

Les tableaux suivants sont regroupés sous le titre L’alphabet plastique où couleurs et formes géométriques correspondent à la manière des Correspondances de Baudelaire ou de Voyelles de Rimbaud

Génération 1959

Toute une série colorée très séduisante conclue la rétrospective.

 

Le Musée de Montmartre

TOURISTE DANS MA VILLE

En montant à la Butte Montmartre

12 rue Cortot, tout près du Château d’eau de Montmartre. Le Musée occupe deux bâtiments dans un merveilleux jardin.

le jardin du Musée

Au fond de l’allée se trouvent les collections permanentes. A gauche, un vieux cognassier s’est couché puis a donné des rejets? A droite des merveilleux hortensias. Suzanne Valadon a peint cette façade

Suzanne Valadon : le 12 rue Cortot

Pour visiter, il faut faire le tour. Quelques pas dans le jardin sauvage et l’on découvre la Vigne de Montmartre

Vignoble de Montmartre

De 1894 à 1966, le 12 rue Cortot a vu travailler de nombreux artistes : Maximilien Luce(1894-1901) Raoul Dufy (1900-1901) Othon Friesz (1900-1902)  en même temps que Maurice Utrillo et Suzanne Valadon (1898 -1905) Emile Bernard (1906-1912)  Charles Camoin (1908)Francisque Poulbot(1911) Demétrius Galanis(1910-1966) puis le trio Valadon – Utrillo et André Utter.

Alfred Renaudin : Maison de Félix Ziem et moulin (1910)

Au rez de chaussée du Musée, des photos anciennes restituent le paysage au début du XXème siècle avec les moulins, les carrières. Jusqu’à 30 moulins s’élevaient sur la butte.

René Zimmermann La Maison d’Utrillo (1933)

Au premier étage s’affiche la vie de Cabaret : Le Chat Noir et le second Chat Noir, le Lapin Agile avec affiches, tableaux, sculptures…programmes

Le chat noir :Steinlein

Au Chat Noir on projetait des ombres chinoises, le théâtre d’ombre était l’oeuvre de Rivière mais aussi de dessins de Caran d’Ache. Un écran vidéo restitue certaines de ces pièces comme la Marche à l’Etoile, impressionnant défilé de soldats, lépreux avec leurs béquilles, caravane dans le désert…

Willette : parce domine parce populo tuo…(1882)

La farandole qui dégringole les rues de Montmartre qui évoquerait le French Cancan du Moulin rouge est une danse macabre « en fin de cortège, Pierrot se suicide » . Cette toile était un des décors du Chat Noir.

La peinture  était à l’honneur, la musique aussi : Debussy et Erik Satie y jouèrent.

Au deuxième étage, les portraits d’Emile Bernard et de Francisque Poulbot attendent le visiteur. Une salle est dédiée à Renoir avec une tête de Renoir sculptée par Maillol.

Une autre salle expose les oeuvres de Suzanne Valadon, Utrillo, André Utter,  Camoin…

café Renoir

Et si le temps le permet, si vous avez encore du temps , le Café Renoir dans le jardin est très accueillant!

Place Dalida

Pour rejoindre le métro, on peut flâner dans Montmartre, découvrir la basilique ou s’arrêter devant la statue de Dalida.

MEXICA – Des dons et des dieux au Templo Mayor – au Musée du Quai Branly

 

Exposition temporaire jusqu’au 8 septembre 2024

Dépaysement total! 

Découverte d’une civilisation, d’une histoire, d’une mythologie dont je ne soupçonnais pas l’existence. Je suis perdue, éblouie, bluffée, ahurie. j’en perds même les réflexes habituels : noter sur mon carnet, recopier les cartels. Que noter? Que recopier? Les noms sont si difficiles à lire, je serais en peine de les énoncer de mémoire tant ils sont étranges.

Ce n’est pourtant pas la première exposition d’Art Précolombien que je visite après les musées de San José au Costa Rica, Les Olmèques au Qui Branly,   Machu Picchu, Trésor du Pérou au Trocadéro, je subis toujours la même sidération.  

Un film introductif nous présente l’empire  Mexica qu’on appelait Aztèques. Cette population ayant migré du Nord et fondé en 1325 Tenochtitlan – sa capitale – sur une île sur le lac Texcoco à l’emplacement actuel de Mexico. Ville de 200 000 habitants construite sur l’eau. 

L’arrivée de Hernàn Cortès en 1519 mit fin à l’Empire Mexica, conquête et variole ont décimé les populations et Tenochtitlan fut rasée.

Depuis 1978, le Templo Mayor fait  l’objet de fouilles archéologiques dont cette exposition rend compte. Avant de découvrir les fouilles, il convient de se familiariser avec la cosmogonie mexica : les deux calendriers qui coïncident tous les 52 ans, représentés sur des disques sculptés, les quatre ères, le récit mystique de l’histoire mexica et ses dieux . Le dieu patron Huitzilopochtli  les a guidés par un présage divin : un aigle dévorant un serpent sur un cactus. 

Avant d’arriver au temple, le visiteur prend connaissance des divinités principales

 

Quetzalcoatl, le serpent à plumes
Chalchiuhtlicue, déesse de la fertilité de l’eau, des sources…

Tlaloc, le dieu énucléé de la pluie et des typhons

tous ces dieux sont représentés sous différentes formes, sculptés dans le grès ou en céramique, sous forme humaine ou animale. Je m’y suis perdue!

Toutes ces divinités doivent être conciliées par des dons et des offrandes. C’est au Templo Mayor que se déroulaient les sacrifices. Sacrifices humains qui ont tant choqué les Conquistadores, ce qui justifiait les atrocités dont ils auraient été redevables. Christianiser ces barbares sanguinaires apparaissait un devoir chrétien. Des poignards en silex décorés permettaient d’extraire les cœurs des victimes. Autosacrifices : des aiguilles d’agaves ou d’obsidienne faisaient couler le sang en offrande. 

chien

 

Sacrifices d’animaux : de véritables animaleries ont été retrouvées dans les fondations du Templo Mayor. Des squelettes d’aigles parés de bijoux ont été enterrés entiers.

La fin de l’exposition montre que la culture mexica reste vivante en syncrétisme avec la foi chrétienne.

Une exposition éblouissante que je vous recommande en ces temps de Jeux Olympiques, j’étais presque seule dans les salles. Visite VIP§

La Fontaine des Innocents – Histoires d’un chef d’oeuvre parisien – Carnavalet

Exposition temporaire jusqu’au 25 Aout 2024

Le marché et la Fontaine des Innocents, 1822 John James Chalon

Avant 1273, une fontaine existait près du cimetière des Innocents

Le cimetière des Innocents, l’église et la fontaine

A la Renaissance, Jean  Goujon a réalisé une fontaine décorée de bas reliefs sur des thèmes aquatiques. 

Nymphe de Jean Goujon

Si on ne sait rien sur la biographie de Jean Goujon on sait qu’il a réalisé les bas reliefs du jubé de Saint Germain l’Auxerrois (1544) avec les quatre évangélistes et une déploration de toute beauté

 

Il a également sculpté les ornementation de la façade Lescot du Louvre (1447-1459)

Cette nouvelle fontaine se situait sur le parcours de l’Entrée du roi Henri II dans Paris (1549). Elle se trouvait accolée à un immeuble d’habitation et ressemblait à une loggia avec deux arcades sur une face et une troisième sur le côté, reposant sur une citerne rectangulaire.

Dès le 17ème siècle, et, à la suite de la visite du Bernin, cette fontaine est reconnue comme un chef d’œuvre cité dans les guides touristiques. 

Vers 1760 on ferma le cimetière et à sa place s’installa le marché aux herbes.

La fontaine fut remaniée de forme cubique, le sculpteur Augustin Pajour rajouta une nymphe sur le quatrième côté.

 

Aquarelle : la fontaine des innocents et le marché aux herbes

Un reportage photographique en 1856-1859 montre sur la dernière la construction des Halles Baltard. Cette fontaine garde des souvenirs historiques : la proclamation de la Constitution en 1791 puis les victimes de 1830.

En 1859 la Fontaine fut déplacée dans un square arboré. Elle fut protégée pendant la construction du forum des Halles.  (1971-1976)

En 2024 s’achève la restauration de la Fontaine . On peut d’ailleurs assister au travail des restaurateurs qui nettoient les moulages en plâtres du siècle dernier.

David D’Angers : la Néréide Thétis portant le casque d’Achille

Les nymphes de Jean Goujon ont inspiré de nombreux artistes, Ingres, David d’Angers, Carpeaux, Bourdelle…

J’aime beaucoup ces expositions autour d’une seule œuvre qu’on étudie avec soin.

Lire le bel article de Sonia ICI

Créteil, Bientôt un téléphérique! Promenade estivale au Lac

TOURISTE DANS MA VILLE

Pointe du Lac : Le métro et la gare du Câble

Une liaison par téléphérique est prévue entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges s’arrêtant à Valenton pour 2025. Le câble va enjamber les voies de chemin de fer, la 4 voies N406, nous verrons la station d’épuration avec les gros yeux de JR…Depuis quelques mois nous avons guetté l’installation des pylônes. Cette semaine les câbles ont été tirés. 

Pointe du Lac : câble

J’attends impatience la mise en route !

Passerelle Tégéval

Depuis ma visite à Saint Denis mon intérêt pour les passerelles :s’est renouvelé.  Celle qui relie la Base de Loisir du Lac de Créteil en portant la Végétale (piste cyclable et piétonne de 20 km) appelée auparavant Tégéval au dessus le la N406 est particulièrement élégante. 

Au lieu de faire mon Tour de Lac près de l’eau, je pars sur les buttes de remblai explorer les nouveaux quartiers vers la Pointe du Lac avec la Faculté des Sports, la Maison du Handball

les cyclistes de ferraille

Les cyclistes de ferraille, souvenir d’un passage ancien du Tour de France suivent la piste cyclable près d’un rond-point planté d’oliviers. Changement climatique oblige, des oliviers à Créteil! Au fond se profile un bâtiment que je ne connais pas.

Centre Martin Luther King

Centre Martin Luther King

Une hôtesse m’interpelle quand je rentre : elle m’explique que cet espace est dédié à l’évènementiel. On peut y louer des salles pour une fête, un mariage, mais tous les dimanche une communauté protestante y célèbre le culte. pourtant l’hôtesse insiste : ce n’est pas un temple. Au dernier étage, il y a un restaurant et un beau roof-top. 

A la Pointe du Lac, près du Stade Duvauchelle, on prépare le passage de la Flamme Olympique dimanche prochain, et une fan-zone pour ceux qui n’auront pas la chance d’avoir des billets pour les jeux…

Le Canal

Il fait maintenant très chaud, 30°C, je rentre au bord de l’eau par la Promenade François Mitterrand et le canal.

lac de Créteil

Pour terminer le long du Lac de Créteil . La Croisette est à l’ombre, la Préfecture (bâtiment doré), les Choux, se reflètent dans le miroir de l’eau. On devine le Palais de Justice trapézoïdal plus loin à gauche. 

Saint Denis (J.O. – 12j) – ce qui se construit, ce qui restera – Franchissement urbain Pleyel

EXPLORE -PARIS – PROMENADE GUIDEE AU- DELA DU PERIF

Pour prendre la mesure du chantier titanesque il faudrait prendre de la hauteur, j’ai donc emprunté la photo aérienne sur Internet

La promenade guidée s’intitulait :

 » Le franchissement urbain Pleyel, métamorphose des quartiers Pleyel et Stade de France « 

Une visite d’actualité !

En ce 14 juillet 2024, 12 jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques, cette visite tombe fort à propos au cœur de l’évènement. 

la Passerelle Pleyel fut inaugurée le 16 mai 2024

la Station du Métro14 Saint Denis Pleyel, le 24 juin 2024.

Les Jeux se préparent, les navettes qui véhiculeront les athlètes, sont déjà parquées sur l’immense parking près du Village Olympique, les ouvriers peaufinent les derniers agencements, les gendarmes et CRS sont déjà en place aux alentours du Village Olympique que nous ne verrons que de très loin. 

Le Stade de France

 Rejoindre Saint Denis est déjà toute une aventure pour moi : que choisir? Le RER B, comme indiqué sur le billet plus le bus 353, ou le RER D beaucoup plus direct de Créteil, ou le métro? En attendant les super-métros du Grand Paris, aller de banlieue Sud-Est en banlieue Nord est un casse-tête. 

Le rendez-vous est donné au 13 Rue Jesse Owens, parallèle au Stade de France. Tristan, le guide conférencier nous rappelle qui était Jesse Owen, le champion afro-américain des Jeux de 1936 à Berlin et raconte l’émouvante amitié entre Owens et Luz Long, l’athlète allemand que tout séparait a-priori. 

Cette randonnée sera Sous le signe de la Passerelle. Deux passerelles enjambent le Canal Saint Denis. La plus ancienne (à droite) la Passerelle Des Francs-Moisins a été construite en 1998 – Coupe du Monde de Foot – légère élégante qui saute sans appui sur le canal tandis que la nouvelle, Passerelle  Lucie Bréard, beaucoup plus large, aux couleurs des Jeux Olympique se déroule et s’enroule pour faciliter la montée aux cyclistes, poussettes et PMR. Entre-temps un pont tournant fut mis en place dans les années 2000, mais sujet à nombreuses pannes il a été démantelé. Il en reste une partie du tablier incorporé dans la nouvelle passerelle. 

Passerelle 2024

Ces constructions, à l’occasion d’évènements sportifs, sont prétextes pour le conférencier de battre en brèche le « JO-bashing » qui a cours actuellement. Pour ma part, j’y adhère activement, après les soucis causés aux bouquinistes, les restrictions de circulation dans Paris, l’invisibilité de tous les évènements hors-JO, le matraquage sportif à la télévision, sans parler des musées où l’accès est limité (même les Amis du Louvre). Il va falloir beaucoup de persuasion pour me faire changer d’avis.

Tristan balaye les arguments économiques les plus souvent avancés en mettant en avant les réalisations pérennes qui vont métamorphoser le département le plus pauvre de métropole : le 93,  en un pôle dynamique. Les ponts relient des quartiers isolés les uns les autres. Saint Denis  est une ville fracturée par deux autoroutes A1, A86, des voies ferrées les plus denses au monde (après Tokyo et Chicago), le canal et la Seine . Des photographies anciennes témoignent l’emprise gigantesque de l’ancienne usine à gaz  occupant la Plaine, qui a pollué les sols. Ces pollutions aux hydrocarbures sont encore préoccupantes ; elles doivent être prises en charge sous les installations sportives. Par la même occasion, un réseau intéressant de pistes cyclable a étsé tracé. Des quartiers nouveaux ont poussé dans la lancée des constructions du village olympique et on espère, à Saint Denis qu’une nouvelle prospérité remplacera pauvreté et chômage que le départ des industries ont laissé. 

Ce ntre Aquatique Olympique

Le Stade de France n’est plus à présenter. Le Centre Aquatique Olympique a une silhouette étonnante avec son toit concave. Le creux a pour but de diminuer le volume intérieur et ainsi d’économiser du chauffage puisque la consommation en gaz des piscines est un véritable problème. Tristan nous rappelle le déficit en équipement sportifs et surtout en piscines dans le département de Seine-Saint-Denis où la proportion d’enfants qui ne savent pas nager en entrant au collège est préoccupante. La silhouette est  aérienne  avec sa  structure de bois retenue par des piliers. Sur le toit, des panneaux solaires. Le Centre ne sera pas uniquement une piscine, d’autres activités sont prévues : mur d’escalade, padel….

Nous passons dans un étroit souterrain piétonnier sous l’autoroute A1, accessible par des marches. Occasion de se souvenir des attentats qui auraient pu être encore plus meurtriers si l’évacuation du Stade l’avait emprunté. Nous traversons le Landy, quartier neuf de bureaux,  technicentre SNCF, assurances, Studios de Cinéma. Ce Saint Denis du XXIème siècle paraît  tertiaire et prospère. Comme c’est dimanche, la circulation automobile est absente. Le guide précise qu’en semaine il en est de même, les employés se déplaçant volontiers avec les transports en commun. la Gare du RER D m’impressionne par ses dimensions.

Franchissement Pleyel Exosquelette

Nous arrivons à la Passerelle Pleyel  au-dessus de 48 voies ferrées. Sa construction a été une prouesse d’organisation.  Impossible d’arrêter le trafic ferroviaire (Eurostar, Thalys, RER, transiliens, et trains vers le Nord). une interruption se prévoit 3 ans à l’avance. Seulement 3 piliers soutiennent l’ouvrage d’art . L’architecte Marc Mimram, pour stabiliser l’édifice, a eu recours à trois exosquelettes qui confèrent une silhouette étonnante à cette passerelle en Y. Seul le côté piétonnier est terminé. On lui adjoindra plus tard une chaussée pour les automobiles, autobus….Pour l’instant on ne devine rien derrière la palissade couverte de panneaux explicatifs et d’exposition-photos. La passerelle relie le Landy au Quartier Pleyel isolé par ces chemins de fer. Les Dyonisiens se sont déjà emparés de l’espace convivial pour y faire de la gymnastique en musique. 

Gym en musique devant les Tours Pleyel

La Tour Pleyel

A l’origine, 4 tours étaient prévues. A la suite de la Crise pétrolières de 1973, une seule a été construite. Le choc pétrolier de 73 a été une catastrophe pour la Seine Saint Denis. Cette tour de bureaux est restée à l’abandon jusqu’à ce qu’un homme d’affaire décide de la réhabiliter pour en faire un hôtel de luxe. Ce n’est pas une idée si saugrenue qu’il y parait. Avec la Gare de RER D, et celle du RER B reliant Roissy-CDG, et de l’autre côté de la passerelle le Métro14 qui va à Orly cet hôtel est situé dans un noyau de communications. D’autant plus que les lignes du Grand Paris Express auront un arrêt à côté de Saint-Denis- Pleyel. La vue du rooftop est époustouflante sur Paris et plus loin, la Défense.

La Gare du Métro Saint Denis Pleyel

La Gare du Métro 14 St Denis Pleyel

Terminus de la ligne automatique 14 qui conduit à l’aéroport d’Orly, la conception a été confiée à l’architecte japonais Kengo Kuma . 56 escalators descendent dans le creux à 28 m de profondeur. Par sa profondeur, le pôle multimodal est analogue à la Station des Halles. L’idée de génie de l’architecte est de recouvrir le puits d’une verrière apportant à l’atrium la lumière naturelle. La charpente de bois clair contribue aussi à l’ambiance chaleureuse alors que les Halles sont angoissantes. On compare aussi le plan à une sorte de pliage comme un origami. Malheureusement nous ne verrons pas l’installation des 108 Vénus suspendues au mur vertical. Il faudra revenir d’ici quelques mois. 

La balade se poursuit dans le Quartier Pleyel, maintenant désenclavé. Des souvenirs de sa vocation industrielle, squelettes des anciennes usines Hotchkiss, construction automobile et militaire, sont encore debout. Plus loin, le village olympique est déjà gardé par la maréchaussée. Pas question de s’approcher de trop près. Il suffit de croire sur parole le guide qui vante l' »écoquartier », les constructions utilisant largement de bois (cela ne se voit pas sous une peau de béton). Rien que de très cubique, peu d’originalité. Construction très dense contrebalancée par le projet d’un parc dont on ne devine rien. Les parkings des navettes Toyota aux couleurs des JO sont impressionnants. 

Fin de la promenade à la Seine, à Saint Ouen en face de l‘Île-Saint-Denis occupée en partie par le Village Olympique. Ce qui a permis de construire un nouveau pont sur le fleuve. A l’Ouest se profile la Skyline de la Défense. Au dessus des arbres on devine le toit du bâtiment de la Grande Nef de l’île des Vannes, nef Belloni construite en 1968 où se sont déroulés les concerts mémorables des Pink Floyd, Led Zeppelin et des rassemblements politique. Les Jeux Olympiques ont apporté les financements nécessaires pour la rénovation de la nef. A nos pieds des rangs de vigne rappellent un passé de guinguettes aujourd’hui disparu. 

Arrivée au Métro Mairie de Saint Ouen (ligne 14 et 13) après avoir traversé un joli parc mi-paysagé, mi-jardins partagés et être passés devant le « château de Louis XVIII ».

 

Le Tour du Périph’ Porte de Bagnolet au Pré Saint Gervais

VOYAGE METROPOLITAIN

Le Périphérique Porte des Lilas

On envisage le Périphérique comme la limite de Paris intra-muros, comme un anneau enserrant la ville et la séparant de la banlieue. Dans l’optique du Grand Paris, on peut imaginer une autre image : celle d’un rond-point irriguant aussi bien les deux bords de la route. Marion et une autre voyageuse ont fait au préalable l’expérience de Tour du Périphérique en voiture. Banale expérience qui se répète chaque matin quand les banlieusards partent travailler? Pas tout à fait, puisqu’elles ont roulé 3 heures à petite vitesse, Marion dessinant autour de l’anneau les bâtiments remarquables. Le Périph’ vu comme un monument!

parc jean Moulin – les Guilands

Le Voyage Métropolitain est une randonnée qui s’effectue à pied et en groupe, au rythme de nos découvertes et de nos bavardages. Cette édition est la deuxième étape, après celui de Mai de la Porte de Gentilly à celle de Bagnolet. Nous prenons la suite logique, nous retrouvons à la sortie du métro Galliéni, non loin d’un centre commercial sous les piles de béton de l’autoroute A3, à l’ombre des Tours Mercuriales. Comme l’endroit est bruyant et peu sympathique le groupe se dirige le long de l’autoroute et s’élevant sur la butte sur une promenade très verte entre les tours verticales du quartier de La Noue (à cheval sur Montreuil et Bagnolet). Après une jolie grimpette nous arrivons sur le plateau dans le Parc Jean Moulin – Les Guilands et nous regroupons sous la statue « A la santé de la Révolution »  d‘Ipoustéguy installées en 1989 pour célébrer le Bicentaire de la Révolution de 1789 . Après quelques recherches sur Internet, je découvre que la statue fait partie d’un ensemble plus complexe de bronzes. Cela me motive pour revenir. Une averse nous chasse pour venir s’abriter dans les sous-bois. 

Promenade dans Bagnolet

Bagnolet à l’ombre des Mercuriales

Le groupe descend du plateau dans le « village » de Bagnolet par des rues tranquilles bordées de pavillons ou plus animées commerçantes. Nous arrivons sur une place où l’architecture est vraiment hétéroclite. Et toujours les Mercuriales occupent le paysage. Nous nous rapprochons du périphérique caché dans l’exubérance de la végétation. les pluies incessantes de ce printemps (et de l’été) ont profité aux graminées, chardons, autres laiterons. Un drapeau malien attire mon attention : c’est le Consulat du Mali accolé à la jolie Mosquée de Bagnolet

Mosquée de Bagnolet et toujours les Mercuriales!

La rue est parallèle au Périph’, en regardant les plaques des rues nous constatons que nous sommes bien à Paris XXème. Le Périphérique ne sépare rien du tout, Paris s’étend bien des deux côtés.

jardins partagés, pour le plaisir des enfants qui ont fabriqué les épouvantails.

le XXème arrondissement, à défaut d’une grande production maraîchère peut s’enorgueillir de plusieurs dizaines de jardins partagés, certains ouverts au public. Nous avons enjambé le périph’ sans nous en rendre compte et suivons la rue Haxo

Trompe-l’œil, Caserne des pompiers rue Haxo

Cette promenade nous mène à l’Eglise des Otages à la façade de pierre devant une nef en béton. Ces otages sont des prêtres et des catholiques versaillais retenus par les Communards à la fin de la Semaine Sanglante, fusillés. Une plaque rappelle sur la Villa des Otages, un peu plus loin ce souvenir. Un facétieux a coincé derrière la plaque une petite boîte à musique qui joue le Temps des Cerises. Dans le quartier le souvenir de la Commune est encore vif, deux cortèges s’y sont croisés, l’un allait à l’Eglise des Otages, l’autre, beaucoup plus important au Mur des Fédérés. Des heurts se produisirent. Les Jeux Olympiques ont été l’occasion de la rénovation de la piscine  George Vallerey où se sont déroulées les épreuves de natation aux Jeux de Paris 1924. Par la même occasion on a piétonisé les rues y conduisant. 

Porte des Lilas : le Cirque électrique

le Cirque électrique a posé son chapiteau sur la dalle qui couvre le périph’. Cette randonnée autour du périph me fait penser à des points de piqûres à la machine à coudre, on traverse, on revient, on fait une boucle, on traverse, on revient….. Et chaque fois par des jardins bien verts, avec des belvédères pour surplomber la chaussée qui est sortie de son tunnel sous la dalle des Lilas. 

le regard du Trou Morin

De l’autre côté du Périph’ : le Pré Saint Gervais et le Belvédère Lente descente dans des rues tranquilles , puis par une ruelle : la Sente des CornettesEn bas une surprise : une fontaine : Le Regard du Trou Morin qui abrite une source Et par la plus grande chance le Fontainier, est présent avec sa clé (la même pour tous ces bâtiments). Un secret, la serrure est protégée par un cache qui doit pivoter. Nous avons la chance inouïe de pouvoir, un à un en longue file voir la source

source du trou Morin

 Le Voyage métropolitain se préoccupe souvent de l’approvisionnement en eau. Un terrain militaire dûment protégé cache les citernes, véritable château d’eau de Paris, eau apporté autrefois par l’aqueduc de la Dhuys. 

les sources captées au Pré Saint Gervais proviennent de l’aquifère, résurgence de la marne, elles ont été captées dès le XIIème siècle mais ne sont plus employées pour l’usage courant.

Le Pré-Saint-Gervais a tout un quartier occupé par une Cité jardin que nous traversons avec plaisir dans un luxe de verdure pour arriver à un quartier de pavillons aux jardins enchantés. Nous débouchons sur Pantin….

Présences arabes – Art moderne et décolonisation ( 1908 – 1980) Au MAM de la Ville de Paris

 Exposition temporaire jusqu’au 25 Aout 2024

Hamed Abdalla – Egypte 1956 – Conscience du sol

1908-1980

1908 : arrivée de Gibran Khalil Gibran – 1980 reconnaissance de l’immigration arabe dans les musées parisiens. Huit décennies, une très longue période!

Présence arabe : du Maghreb à l’Irak, si on inclue aussi la Turquie, c’est un vaste domaine . Et si on inclue les artistes juifs mais de culture orientale, cela fait encore plus de monde! Si on ajoute les français militant pour l’indépendance de l’Algérie, cela en fait encore d’autres….

les mosquées de Mogador 1965 Ahmed Louardiri

Donc, une exposition au long cours, dans le temps comme dans l’espace, beaucoup d’œuvres et en regard, des photos et des affiches rappelant le contexte, des publications de revues…Très riche, trop riche, je me suis un peu perdue.

Il sera question de décolonisationloin de l’Orientalisme du XIX ème siècle. pas besoin de faire appel à Edward Saïd que j’attendais un peu pour sa critique de l’Orientalisme. Tout simplement parce que les plasticiens sont orientaux, tandis que les Orientalistes ont un regard occidental sur l’Orient idéalisé ou fantasmé. 

1.l’Orientalisme arabe ou l’Orient rêvé par lui-même

En revanche je n’attendais pas Khalil Gibran peintre. Je connaissais l’écrivain. Il a suivi l’enseignement de l’Académie Julian. 

La fiancée du Nil – Mahmoud Mokhtar 1929

Avec Nahda en Egypte on assiste à l’essor d’une pensée libérale. Le sculpteur égyptien Mahmoud Mokhtar conçoit le monument à la Nahda.

maternités arabes 1920 Georges Hanna Sabbagh

L’alexandrin Georges Sabbagh a étudié à l’académie Ranson en 1910. On voit donc la porosité entre les plasticiens orientaux et les nabis et peintres français.

Prière au soleil -1928 – Abdelazziz Gorgi Tunisie

De Tunisie, proviennent des images variées comme cette prière au soleil et la Synagogue de Tunis de Maurice Bismouth (1930)

Les années 30 sont celles des Expositions Coloniale (1931) et Internationale des Arts et techniques (1937). Un mur est dédié à l’exposition coloniale avec les affiches « Ne visitez pas l’Exposition Coloniale », protestation des communistes. On y voit les pavillon de l’Egypte et de la Tunisie

2. Adieu à l’Orientalisme : les avant-gardes attaquent

Femme kabyle combattante Rabah Mellal

 

Les premières indépendances Liban (1943), Syrie (1946), Egypte (1953) et Irak (1958) 

Le groupe surréaliste égyptien expose à Paris ainsi que l’algérienne Baya. Des artistes rejoignent les ateliers de Fernand Léger et de Lhote. je retrouve avec plaisir la Kahena peinte par Atlan figure de la reine rebelle témoignant de l’engagement anticolonial du peintre qui fut un résistant.

Atlan La Kahena (1958)

j’ai aussi retrouvé les dessins de Mireille Miailhe et de Senac. Tour un mur est couvert d’affiches sur la Guerre d’Algérie, le référendum de De Gaulle, une accusation de Massu et de la torture. 

les larmes de Francis Hamburger

3. L’art en lutte : de la cause palestinienne à l’Apocalypse arabe

la Famine dans le Tiers monde année 50 El Meki

Un autre mur de photos et d’affiche montre Nasser et la nationalisation du Canal de Suez,et la construction du Barrage d’Assouan ; un autre est consacré à la Palestine. La guerre au Liban n’est pas oubliée avec l’illustration d’Etel Adnan, poétesse et plasticienne : des bandes en accordéon aquarellées sont accompagnées d’une bande-son. 

L’arbre amoureux Mahmoud Darwich d’après Mona Saudi (1979)

Les Arts en France sous Charles VII – (1422-1461) au Musée de Cluny

Exposition temporaire jusqu’au 16 juin 2024

Les emblèmes de Charles VII  : 2 cerfs ailés, bannière de Saint Michel et soleil levant, fleurs : iris, roses

Le règne de Charles VII commence pendant la Guerre de Cent Ans. Jeanne d’Arc conduisit le roi à Reims pour le Sacre en 1429.

1435, le Traité d’Arras signe la réconciliation du Rois de France avec Philippe le Boon duc de Bourgogne

En 1453, fin de la Guerre de Cent ans  après la Victoire de Castillon 

Dans ce contexte politique et économique chaotique, les Arts se développent plutôt dans les Pays Bas bourguignons où les Flamands innovent avec la peinture à l’huile, et en Italie avec la Renaissance (perspective, retour à l’Antique).

Cette exposition suit celle du Louvre autour de la Vierge du Chancelier Rolin (1435) que j’ai vraiment beaucoup aimée.

Couple sous un dais (laine et soie) Tournai 1455-1460

Les tapisseries sont spectaculaires. ma préférée est celle des emblèmes de Guillaume de Jouvenel des Ursins, avec l’ours, sans surprise, et les acanthes qu’on appelle aussi des ursines.

De nombreux manuscrits enluminés sont présentés : Livres d’Heures, missels, mais aussi de Grandes Chroniques de France (1429) et les merveilleuses enluminures du Maître de Rohan

Le mort devant son juge Le Maître de Rohan

On peut « feuilleter » le manuscrit qui a été scanné : » tourner », les pages sur un écran. 3 gros parchemins reliés proviennent d’Italie, Plutarque, Vie des Hommes Illustre, Cosmographie de Ptolémée et une géographie de Strabon.

Jean Fouquet obtient le titre de « peintre du Roi » sous Louis XI mais il est déjà actif sous Charles VII dont il a peint le portrait. Il a aussi illustré le très gros ouvrage des Chroniques de France avec 31 miniatures. 

Retable de l’Annonciation de Barthélémy d’Eyck

Le merveilleux Retable de l’Annonciation peint par Barthélémy d’Eyck originaire de Liège mais Peintre du Roi René, a longuement retenu mon attention. la présentation de l’exposition avec des explications des détails permet une lecture symbolique passionnante. Chaque détail même infime a son importance, la chauve souris sous les chapiteaux comme le singe juste touché par les rayons de la lumière céleste. 

Pleurants du monument funéraire du duc de Berry

N’oublions pas la sculpture. Coup de cœur pour les pleurants!