Promenade derrière la masseria Giordano – plage privée à Rodi del Gargano

CARNET DES POUILLES


Pour notre dernier jour, nous allons  nous promener dans les environs de notre beau domaine. Un écriteau de bois « La Valetta », sur notre petite route, nous avait intriguées. Le fléchage conduit à un pressoir moderne, sorte d’usine agro-alimentaire et ensuite, perdue dans la colline, à la plus jolie piscine qu’on puisse imaginer. Nous visitons, les chambres n’offre rien de spécial et le restaurant est moderne et sans charme. Le propriétaire entendant que nous logeons à la Masseria Giordano dit d’un air entendu « Ici c’est une autre chose ! ».

la Masseria Giodano d'Ischitella

A l’exception de la piscine, nous sommes bien mieux à la Masseria Giordano avec nos grands chênes et nos oliviers, les deux chiens Loulou et Rudy et la bonne dizaine de chats et chatons. Si  notre bâtiment est moderne et sans originalité avec l’enfilade des six portes et le carrelage moderne, la maison de maître, en revanche, est vraiment belle : crépie de jaune avec ses portes arrondies, sa bordure en triple rangée de tuiles.

 

Sur la pelouse,t on a planté une rangée de figuiers de barbarie, 3 noyers (ils feront de l’ombre, bientôt !)Deux vieux figuiers donnent des figues jaunes délicieuses. En observant bien, je trouve aussi un grenadier, un romarin, une rangée de pourpier et une autre de cucurbitacées.

Les herbes aromatiques, basilic et persil, poussent dans des pots. Tous les matins le monsieur vient jardiner avec sa bêche dégageant les trois petits orangers ou citronniers. Ce jardin hors norme m’enchante : pas de plates-bandes bien bêchées, pas de carrés, un mélange fantaisiste ou géraniums en pleine terre alternent avec la sauge et le romarin Dans un coin les agapanthes s’épanouissent en quatre grosses boules bleues.

Nous déjeunons le midi sur notre petite table de granite poli. J’ai mélangé haricots verts, tomates, olives roquette  et assaisonné la salade avec le mélange séché de MonteSantAngelo (piment, ail et herbes), j’ai ajouté du citron, du parmesan et de l’huile d’olive.

Nous passons l’après midi à la plage de Rodi del Gargano : un long ruban de sable de presque dix kilomètres de long au pied du village perché. Des plages privées alternent avec de grands espaces libres. Nous choisissons une petite plage privée à mi-chemin entre Rodi et San Menaio avec de jolis parasols bleus. Une jeune fille, la seule occupante des lieux nous explique que c’est la plage de l’hôtel situé de l’autre côté de la route. A la réception, un parasol coûte 10€ « mais je vous le fais 7€ » (encore ce système de rabais inattendus!). Le prix est tout à fait raisonnable pour une belle après midi au soleil.

Moins de vagues que ces derniers jours, très agréables, le genre de vagues qui donne envie de sauter et de jouer sans crainte.vert fluo. A contre-courant je n’avance pas. Même en marchant, il faut que je m’aide des bras pour fendre l’eau. Au retour, les vagues nous portent en cinq minutes à notre point de départ

Cette après midi tranquille de baignade termine bien  notre séjour dans le Gargano.

 

Je feuillette les guides pour préparer notre prochaine étape. Vers cinq heures, tous les parasols sont occupés par des gens bien tranquilles, des couples, très peu d’enfants. Pas de telefonino comme je le craignais – d’ailleurs il n’y a pas de réseau.

A ce propos, sur la plage : un spectacle réjouissant : un monsieur en maillot de bain, mobile à l’oreille, fait force gestes avec sa main libre. Téléphoner « avec les mains » à un interlocuteur invisible est très italien.

Monte San Savino, à la recherche d’un gîte

CARNET TOSCAN – ENVIRONS D’AREZZO

les environs d'Arezzo

Nous laissons la voiture au pied des murs de Monte San Savino près d’une belle porte. l’Office de Tourisme est installé dans une belle Loggia Renaissance aux pilastres en pietra serena, grise, cannelée  avec des chapiteaux corinthiens, dessinée par Sansavino (1517-1520) face au Palazzo Communale, belle bâtisse carrée crépie, le tour des portes et des fenêtres souligné par des bossages à la façon florentine.

L’employée de l’office de tourisme, devant son ordinateur, très aimable,  propose de téléphoner aux résidences d’Agriturismo. Nous n’avons aucune idée de l’emplacement ni du prix. La première répond en anglais:  671€ avec piscine.. La seconde offre est très tentante : un château en pleine forêt, piscine, tennis, des chevaux à notre disposition : 730€. C’est plus cher, mais tentant. Troisième adresse 700€, le dépliant montre une résidence moderne qui ressemble à la Villa Poggetto que nous venons de quitter .

Sur ces entrefaites, arrive,un homme, poivre et sel,  très excitéqui être le patron de la gentille employée qu’il rudoie :
– »W.W.W »( en Italien cela donne « vouvouvou ») pour l’inciter à chercher sur Internet.
Elle imprime une quatrième proposition. Il téléphone avec un air important de son mobile qu’il décroche de la ceinture. C’est pris. Il re-téléphone au château. Il embrouille tout, parle très vite dans un curieux mélange de français « appris à l’école »d’italien et d’anglo-américain. Nous lui disons que nous préférons la location à 671€. Il barbouille notre carte routière, confisque le papier sur lequel la jeune fille a écrit soigneusement. D’une grosse écriture griffonne trois mots « Illuminati » « Foresteria », «  Alberoro ».

Que viennent faire ces illuminations ? Et cet illuminé excité ? Qu’allons nous trouver? une résidence avec des panneaux lumineux comme Nuit d’ Hôtel ou Campanile éclairés de néons ?

J’en oublie mon sac à dos sur un fauteuil. Et ne m’en aperçois qu’au retour au parking. Je reviens en vitesse à l’Office de tourisme pour découvrir, la main dans le sac, la jeune fille qui tient mon carnet moleskine. Elle est toute rouge, toute gênée. Elle m’explique qu’elle cherchait mon nom et mon adresse dans le carnet et surtout le telefonino qu’elle a allumé. Il aurait pu me venir à l’idée de téléphoner pour le retrouver. C’est un bon plan, je n’y aurais pas songé.

Foresteria

Foresteria :la maison de maître

Nous traversons des zones industrielles, je crains le pire. Enjambons la voie rapide et l’autoroute et retrouvons une campagne prospère avec des tournesols et des vergers. Sur le bord de la route une affiche énorme figurant des pommes avec le vocable mystérieux « Illuminati » Je traduis approximativement « Illumine ta vie avec des fruits ». Chassées nos appréhensions, et les analogies avec l’hôtellerie de pacotille soulignée au néon coloré !

Nous traversons un verger de pommiers très bien tenu. Un beau panneau de bois brut indique : « Foresteria-Giardino di Pontecoro ». Nous voici arrivées.

Une ferme massive, cubique, crépie de jaune laissant voir la brique. Une entrée monumentale : trois arcades successives sur un perron. Le gazon pourrait être britannique, on le tond en ce moment. Cela sent très bon. Une jeune fille très décidée vient à notre rencontre, nous tend la main :
– « Amanda » (elle a l’air américaine) s’adresse à moi en anglais.
Je lui dis que je parle aussi Italien.
– «  C’est plus simple en anglais », fait-elle.
Nous visitons notre appartement dans un petit bâtiment bas.
Pendant que je suis en train d’écrire à la piscine, je remarque une tête brune qui progresse régulièrement. C’est un gros crapaud qui nage tranquillement la brasse.

Il Fienile

notre gite

Notre maison, « Il Fienile », est recouverte de tuiles rondes patinées, les murs sont doublés de canisses qui ont pris une teinte grise avec le temps. Les coins et le milieu sont soulignés de montants de brique. Belle porte en bois peint de gris, encadrement des fenêtres, jaune crème et cadres gris, rideaux de dentelle un  peu rustique.
L’intérieur est tout à fait charmant. Dans le tiroir de la table en bois patiné à l’ancienne, on découvrira une nappe, des serviettes à carreaux et aussi des torchons et même des tabliers assortis aux rideaux. Sur la table un compotier plein de goldens et une très jolie fiole fantaisie remplie d’huile d’olive sur un napperon.
Le coin cuisine est meublé de bois ciré avec des rideaux à carreaux. Un canapé recouvert d’un beau tissu brillant complète l’ameublement.
La chambre est très belle : grand lit de fer surmonté d’une moustiquaire de mousseline, dessus de lit rouge plus précieux. Vieille armoire. La salle de bain est une merveille, la robinetterie semble ancienne, le lavabo de porcelaine antique est surmonté d’une glace ancienne mais il y a une cabine de douche en verre.
Tandis que Dominique décharge la voiture je tente de camoufler nos bagages pour ne pas gâcher un si joli décor.
Pour un prix inférieur à celui de Casale Marittimo,   clim et télé-satellite (CNN, Arte en Allemand mais rien en français). Luxe de serviettes, draps brodés. C’est  le plus bel endroit des vacances.

Les autres gîtes sont installés dans la belle ferme carrée. Un autre bâtiment à étage est aménagé en restaurant : belles voûtes. La piscine est très grande et très bien aménagée : les transats en toile crème et les grands parasols  de bois. Ici encore, luxe et bon goût: même les briques qui bordent la piscine ont l’air vieilles et patinées.

Un petit pigeonnier recouvert de rosiers grimpants et de glycine abrite les installations de la piscine. Deux rangées de lavandes, des géraniums rouges dégoulinent de baquets anciens En angle, face aux bâtiments, des pêchers bien taillés.
Nous passons l’après midi à la piscine, nageant dans l’eau tiède,  le luxe et l’euphorie. Le ciel est traversé par des nuées qui n’atténuent pas la chaleur et qui ont tendance à s’accumuler sur les crêtes montagneuses qui bordent la vallée de Val di Chiana à l’est.
Foresteria est située à 12km de Monte San Savino et à peu près la même distance d’Arezzo. Dans le village le plus proche, Montagnano, il y a tous les commerces.