Florence : villas Médicis et Fiesole

CARNET TOSCAN

Villa Petraia

Les villas Médicis se trouvent dans les collines dominant Florence. Malheureusement nos guides ne fournissent pas d’itinéraire. La propriétaire du gîte dit qu’il faut aller à Sesto Fiorentino, l’aéroport. Cela paraît facile, on prendra l’autoroute. Cette dernière est très chargée à l’heure de pointe, nous roulons lentement. A la sortie Sesto Fiorentino, l’employé du péage nous conseille la mauvaise direction. Nous errons dans de laides banlieues industrielles entre Florence et Prato, passons devant Carrefour (tiens, cela existe ici !). Aucune pancarte touristique marron. Je demande aux passants qui connaissent mais ne savent pas  expliquer. Il  retourner à Florence. A l’entrée de Florence, enfin des pancartes ! Il est déjà 9h30 et nous avons galéré une heure et demie !

La Villa Pétraia est entourée d’un très beau jardin. A la Française ? Renaissance ? Sur les terrasses successives, des buis taillés, délimitent des carrés, des triangles dans lesquels les fleurs donnent de la couleur. Des agrumes, sont alignés dans d’énormes pots de terracotta . Il semble que la présence de ces plantes en pots soient la touche originale des jardins toscan par rapport aux jardins des châteaux de la Loire. Des fontaines complètent le décor : un bassin rectangulaire. Une belle terrasse décorée d’hibiscus en pots. Des plumbagos bleus fleurissent l’escalier. Une gloriette orne un coin de la terrasse. C’est un anachronisme : cette partie du jardin a été redessinée en 1872 pour le mariage du fils de Victor Emmanuele, roi d’Italie au temps où Florence fut la capitale d’Italie. Un panneau montre les installations de style Baltard : verre et acier. Seule la gloriette subsiste.

Villaa Petraia : fresques

Nous sommes les seules visiteuses, nous avons la chance d’assister à une visite privée. Le guide ouvre une porte qui donne dans l’entrée : l’effet de surprise est total. Le patio fermé par une verrière 19ème, est entièrement recouvert de fresques. Un lustre de cristal énorme meuble tout l’espace. Des canapés sont disposés comme pour une réception. Les fresques datent du temps des Médicis, sur un mur : la prise de Jérusalem par les Croisés ; sur les deux autres de grands personnages représentent les Médicis, au dessus d’une porte Catherine de Médicis et ses enfants, lui fait face Marie de Médicis. Le guide confirme que les Français ont été très présents dans l’histoire du château. Napoléon fut le pire occupant en le dépouillant de ses richesses.

Entre temps, des ouvriers arrivent avec une estrade, des rouleaux de tapis . Ce soir, un Congrès va banqueter dans cette salle. Notre guide dirige les préparatifs du banquet et nous délaisse un peu.

Encore un effet de mise en scène de la visite : nous pénétrons dans une salle obscure, le guide allume l’électricité, nous sommes au milieu de la salle à manger d’apparat de Victor Emmanuele toute tendue de tissu rouge, tapis rouge, nappe rouge longue table pour des dizaines de convives .

La Villa Petraia a été entièrement meublée au 19ème siècle dans ce style Empire pompeux que je n’apprécie guère. Nous traversons des pièces d’apparat, le bureau du Roi d’Italie, des chambres, une immense salle de jeu contenant des billards divers un ancêtre du flipper et même une « Roue de la Fortune » avec sa Règle du Jeu en Français Quelques jolies statues, des horloges originales. C’est une visite instructive. Nous révisons l’histoire de la Toscane du 14ème siècle jusqu’au 19ème.

Le parc est immense.

Villa « le Castello »:

On ne visite que les jardins et le parc planté de grands chênes d’énormes, de  platanes de pins très hauts qui procurent beaucoup de fraîcheur. Les allées sont bordées de lauriers. Le laurier est presque revenu à l’état sauvage.

Le jardin est très soigné. Comme celui de la Pétraia, il est dessiné géométriquement avec des massifs délimités par des buis. Les agrumes dans les pots forment l’élément décoratif dominant. Au milieu des massifs, des poiriers croissent en pleine terre. De nombreuses statues peuplent le jardin. Enclos par de grands murs. Ils réservent des surprises : une grotte aux animaux, un jardin des mystère. Malheureusement, le chantier de restauration est interdit au public.

Les Villas ont une dimension qui leur vaudrait en France le nom de château. Comme beaucoup de bâtiments florentins leur architecture est austère. Un donjon carré d’aspect moyenâgeux domine la Villa Pétraia. Le Castello est une grande bâtisse très simple.

Fiesole se trouve sur une colline voisine mais le trajet est bien compliqué. Nous avons de la chance, un monsieur en Punto grise métallisée nous dit « suivez moi ». Il nous promène dans des quartiers modernes de Florence dans un dédale de sens interdits et nous conduit sur les bords de l’Arno. De là, grâce à ses indications nous parvenons facilement à Fiesole.

Les villas sur la colline sont encore plus luxueuses que la nôtre (et ce n’est pas peu dire). Le site archéologique est adossé à la pente. Dès l’entrée, nous découvrons un très joli théâtre romain. Malheureusement, un festival s’y déroule et la scène est occupée par un horrible décor tout noir qui écrase tout. C’est sûrement agréable d’y écouter de la musique (Birkin Branduardi !)Mais cela gâche le paysage. D’un tout petit temple étrusque, il ne reste qu’un pavé rectangulaire peu évocateur. Les thermes romains sont très bien préservés mais nous en avons vus de plus spectaculaires !

Malgré l’interdiction de piqueniquer, nous nous installons sous un arbre fruitier pour manger nos panini (omelette, salade et épinards, mozarella )

Terminons la visite au Musée un peu fouillis. Je suis un peu déçue pour cette première rencontre avec les étrusques.

Le retour se fait sans problème. Nous profitons bien de la piscine pour nous seules  . D’après la télévision, il doit faire une température de 32°C.