Un rêve d’Italie – Collection Campana – Louvre

Exposition temporaire jusqu’au 18 février 2019

Une collection comme geste politique!

Giampetro Campana – directeur du Mont de Piété à Rome –  a rassemblé une vaste collection archéologique et de peinture italienne avec la volonté d’offrir un tableau complet des richesses de l’Italie, s’inscrivant dans le courant du Risorgimento et  de l’unité italienne. Arrêté en 1857 pour des malversations financières, il a dû disperser sa collection. En 1861, le Louvre en a acquis une bonne partie.

L’exposition suit le Catalogue établi par Campana dans son projet de musée. Campana ne s’est pas contenté d’acheter, il a aussi entrepris des fouilles en particulier dans la région de Rome et dans les sites étrusques de Cerveteri et de Veies : sa collection est riche en vases et terres cuites étrusques.

Sarcophage des époux

 

Ce sarcophage des époux ressemble à celui de la Villa Giulia à Rome (musée étrusque ). Une tombe étrusque est reconstituée avec des plaques peintes.

A Pérouse une urne funéraire (400-375 av JC )en bronze :

urne funéraire Pérouse Jeune homme banquetant

Une autre urne

duel fratricide d’Etéocle et de Polynice.

L’urne ci-dessus est peut être moins fin mais c’est le combat d’Etéocle et de Polynice qui a retenu mon attention (je suis fan absolue d’Antigone).

La collection de vases trouvés en Etrurie est remarquable. Souvent les artistes étaient grecs et produisaient pour le public étrusque qui les importait. Une série provient d’un atelier répertorié : l’atelier de Nikosthénès. Les sujets représentés étaient souvent mythologiques : travaux d’Hercules ou sportifs .

Vase romain

A côté de ces oeuvres d’art très recherchées sont exposés aussi des objets plus frustes comme des antéfixes, des briques estampillées ou des moules ainsi que des lampes à huile.

En face des vases des bronzes racontent les armes, les monnaies, j’ai remarqué les balles de frondes qui ne sont pas rondes comme je l’imaginais mais fuselées, décorées revêures d’inscriptions désignant le corps d’armes, logique, mais plus amusant des insultes invectivant l’ennemi.

Plaques campana avec des scènes variées.

Campana avait aussi le goût des plaques de terra-cotta décoratives, des peintures antiques de couleurs fraîches et vives ou délicates comme cette procession trouvée Porta Latina représentant une famille grecque (identifiée avec les noms)

L’objet le plus spectaculaire est la main de Constantin (Musée du Capitole) dont un doigt appartenait à la collection Campana acquise par Napoléon III. Les restaurations furent très poussées, parfois trop aux dires des archéologues, conférant une réputation douteuse à certaines œuvres.

Brutus,Antinoüs et César

Venus d’Anzio

Les marbres étaient exposés dans les jardins.

A côté des collections antiques Campana a réuni une collection « moderne » – entre guillemets parce que la modernité commence par une icône byzantine et des primitifs du  14ème siècle –

Nativité de Saint Jean Baptiste  (1340) école d’Arezzo

une très belle Annonciation

Annonciation

A côt »é des sujets religieux, il a aussi réuni de très beaux coffres de mariage et des décors de chambre à coucher, sur des sujets exaltant la fidélité des épouses Histoire de Tarquin et de Lucrèce ainsi que le départ d’Ulysse où l’on voit Pénélope tisser.

panneaux de coffres de marrage Lucrèce et Tarquin en haut départ d’Ulysse en dessous
Ariane et le Minotaure (1510 – 1515)
Ariane et le Minotaure
Ariane à Naxos

Le studiolo d’Urbino  de Fédérico de Montefeltro(1422-1482) contient une série de 14 grands portraits très colorés et vivants de penseurs antiques et modernes : Platon, Aristote et Ptolémée voisinent avec Dante et Sixte IV ainsi que Saint Augustin et Sénèque. L’ensemble témoignait de l’ambition humaniste du condottiere pendant la Renaissance.

Studiolo d’Urbino
Studiolo d’Urbino

la Bataille de San Romano (1438) actuellement aux Office de Florence est grès impressionnant

Bataille de San Romano

j’ai aussi beaucoup aimé le Noli me tangere de Botticelli

Botticelli : Noli me tangere

Le 16ème et le 17ème siècles ne sont pas oubliés :  la mort de Cléopâtre de Girolamo Marchesi da Cotignola est originale. 

Mort de Cléopatre

Les majoliques représentant des sujets variés, surtout Belle donne e istoriati sont merveilleuses

Belle donne e istoriati
Un banquet donné au peuple romain

Toute une salle est consacrée aux nombre Della Robbia très reconnaissables et toujours charmants.

Della Robbia

La fin de l’exposition concerne la dispersion de la collection, ce qui intéresse les spécialistes plutôt que moi.

J’ai pris beaucoup de plaisir à voir tous ces chefs d’oeuvres!

Florence : villas Médicis et Fiesole

CARNET TOSCAN

Villa Petraia

Les villas Médicis se trouvent dans les collines dominant Florence. Malheureusement nos guides ne fournissent pas d’itinéraire. La propriétaire du gîte dit qu’il faut aller à Sesto Fiorentino, l’aéroport. Cela paraît facile, on prendra l’autoroute. Cette dernière est très chargée à l’heure de pointe, nous roulons lentement. A la sortie Sesto Fiorentino, l’employé du péage nous conseille la mauvaise direction. Nous errons dans de laides banlieues industrielles entre Florence et Prato, passons devant Carrefour (tiens, cela existe ici !). Aucune pancarte touristique marron. Je demande aux passants qui connaissent mais ne savent pas  expliquer. Il  retourner à Florence. A l’entrée de Florence, enfin des pancartes ! Il est déjà 9h30 et nous avons galéré une heure et demie !

La Villa Pétraia est entourée d’un très beau jardin. A la Française ? Renaissance ? Sur les terrasses successives, des buis taillés, délimitent des carrés, des triangles dans lesquels les fleurs donnent de la couleur. Des agrumes, sont alignés dans d’énormes pots de terracotta . Il semble que la présence de ces plantes en pots soient la touche originale des jardins toscan par rapport aux jardins des châteaux de la Loire. Des fontaines complètent le décor : un bassin rectangulaire. Une belle terrasse décorée d’hibiscus en pots. Des plumbagos bleus fleurissent l’escalier. Une gloriette orne un coin de la terrasse. C’est un anachronisme : cette partie du jardin a été redessinée en 1872 pour le mariage du fils de Victor Emmanuele, roi d’Italie au temps où Florence fut la capitale d’Italie. Un panneau montre les installations de style Baltard : verre et acier. Seule la gloriette subsiste.

Villaa Petraia : fresques

Nous sommes les seules visiteuses, nous avons la chance d’assister à une visite privée. Le guide ouvre une porte qui donne dans l’entrée : l’effet de surprise est total. Le patio fermé par une verrière 19ème, est entièrement recouvert de fresques. Un lustre de cristal énorme meuble tout l’espace. Des canapés sont disposés comme pour une réception. Les fresques datent du temps des Médicis, sur un mur : la prise de Jérusalem par les Croisés ; sur les deux autres de grands personnages représentent les Médicis, au dessus d’une porte Catherine de Médicis et ses enfants, lui fait face Marie de Médicis. Le guide confirme que les Français ont été très présents dans l’histoire du château. Napoléon fut le pire occupant en le dépouillant de ses richesses.

Entre temps, des ouvriers arrivent avec une estrade, des rouleaux de tapis . Ce soir, un Congrès va banqueter dans cette salle. Notre guide dirige les préparatifs du banquet et nous délaisse un peu.

Encore un effet de mise en scène de la visite : nous pénétrons dans une salle obscure, le guide allume l’électricité, nous sommes au milieu de la salle à manger d’apparat de Victor Emmanuele toute tendue de tissu rouge, tapis rouge, nappe rouge longue table pour des dizaines de convives .

La Villa Petraia a été entièrement meublée au 19ème siècle dans ce style Empire pompeux que je n’apprécie guère. Nous traversons des pièces d’apparat, le bureau du Roi d’Italie, des chambres, une immense salle de jeu contenant des billards divers un ancêtre du flipper et même une « Roue de la Fortune » avec sa Règle du Jeu en Français Quelques jolies statues, des horloges originales. C’est une visite instructive. Nous révisons l’histoire de la Toscane du 14ème siècle jusqu’au 19ème.

Le parc est immense.

Villa « le Castello »:

On ne visite que les jardins et le parc planté de grands chênes d’énormes, de  platanes de pins très hauts qui procurent beaucoup de fraîcheur. Les allées sont bordées de lauriers. Le laurier est presque revenu à l’état sauvage.

Le jardin est très soigné. Comme celui de la Pétraia, il est dessiné géométriquement avec des massifs délimités par des buis. Les agrumes dans les pots forment l’élément décoratif dominant. Au milieu des massifs, des poiriers croissent en pleine terre. De nombreuses statues peuplent le jardin. Enclos par de grands murs. Ils réservent des surprises : une grotte aux animaux, un jardin des mystère. Malheureusement, le chantier de restauration est interdit au public.

Les Villas ont une dimension qui leur vaudrait en France le nom de château. Comme beaucoup de bâtiments florentins leur architecture est austère. Un donjon carré d’aspect moyenâgeux domine la Villa Pétraia. Le Castello est une grande bâtisse très simple.

Fiesole se trouve sur une colline voisine mais le trajet est bien compliqué. Nous avons de la chance, un monsieur en Punto grise métallisée nous dit « suivez moi ». Il nous promène dans des quartiers modernes de Florence dans un dédale de sens interdits et nous conduit sur les bords de l’Arno. De là, grâce à ses indications nous parvenons facilement à Fiesole.

Les villas sur la colline sont encore plus luxueuses que la nôtre (et ce n’est pas peu dire). Le site archéologique est adossé à la pente. Dès l’entrée, nous découvrons un très joli théâtre romain. Malheureusement, un festival s’y déroule et la scène est occupée par un horrible décor tout noir qui écrase tout. C’est sûrement agréable d’y écouter de la musique (Birkin Branduardi !)Mais cela gâche le paysage. D’un tout petit temple étrusque, il ne reste qu’un pavé rectangulaire peu évocateur. Les thermes romains sont très bien préservés mais nous en avons vus de plus spectaculaires !

Malgré l’interdiction de piqueniquer, nous nous installons sous un arbre fruitier pour manger nos panini (omelette, salade et épinards, mozarella )

Terminons la visite au Musée un peu fouillis. Je suis un peu déçue pour cette première rencontre avec les étrusques.

Le retour se fait sans problème. Nous profitons bien de la piscine pour nous seules  . D’après la télévision, il doit faire une température de 32°C.

Florence à Colle Val d’Elsa, un tour dans le Chianti

CARNET TOSCAN

Abbaye de Badia

Nous avons quitté à 10heures notre belle demeure florentine. Comme nous ne sommes attendues que l’après midi à notre prochain gîte, nous faisons un tour dans le Chianti et empruntons l’ancienne route de Sienne qui serpente dans les collines. Il existe aussi une voie rapide sans aucun intérêt touristique.

Val di Pesa
San Casciano in Val di Pesa est un bourg perché sur une colline d’où on a une très belle vue sur les vignes du Chianti. De très hautes murailles protègent le centro storico piétonnier, très chic, très cher, avec ses magasins de luxe : œnothèques, épiceries fines, poteries, vannerie. Je trouve même Le Monde. Cette région est vraiment très touristique !

Bibbione

La route de Sienne suit la vallée du Pesa très verte avec de beaux arbres feuillus : acacias, tilleuls et grands chênes. Des panneaux indiquent un château, une galerie d’art, une tombe étrusque. Nous grimpons un raidillon avec  quatre épingles à cheveux pour découvrir une énorme bâtisse au sommet de la colline avec un  parking. Nous laissons la voiture et nous promenons dans les jardins très soignés de cette ferme fortifiée. Une piscine, une table de ping pong, la réception, des appartements à louer ont été aménagés. C’est à peine plus cher que nos locations (680€,  pour la dernière semaine de Juillet, il reste un appartement que nous visitons : luxueux).

La petite route suit la ligne des crêtes. La vue est magnifique sur les vignes et les oliveraies. Tous les villages sont très pittoresques. D’énormes bâtisses sont souvent transformées en gîtes touristiques.

1ère tombe étrusque!

Le chemin de la tombe étrusque fait des zigzags pour éviter les belles propriétés. C’est une jolie promenade. De la  tombe au sommet d’une colline, il ne reste que des gros blocs, montants et linteaux. Une petite maquette à l’échelle 1/10ème  reconstitue l’ensemble. Rien de bien spectaculaire ? Je suis ravie : c’est ma première tombe étrusque ! Depuis quelques temps le monde antique se diversifie dans mon imagination. En plus des Égyptiens, des Grecs et des romains que je connais depuis le lycée, nous avons rencontré en Sicile Sicanes, Elymes et Phéniciens. Voilà les Étrusques ! Je rentre par une allée dans les oliviers bordée de grosses touffes de lavande.

Passignano

L’Abbaye de Badia à Passignano,  surgit au sommet de sa colline. Elle ressemble à un château. Ici, tout pourrait être qualifié de château : les villas, les fermes, les églises. Les solides bâtisses cubiques à deux étages avec tour carré et créneaux  sont très fréquentes. Je serais curieuse d’apprendre la date de leur construction.

un coin pique-nique avec vue…

La recherche d’un coin à pique-nique donne lieu à un long périple en voiture. Il faut une place pour la voiture (le plus compliqué), de l’ombre, et si possible une belle vue. On roule  doucement sur une piste qui grimpe et qui traverse un bois. En vain! nous mangeons au creux de la vallée à l’ombre d’un olivier.
Le compteur indique que nous avons parcouru 1500km depuis Créteil.

Volterra, églises, musée étrusque

CARNETS TOSCANS

piazza dei priori, tour du petit cochon 1208

 

Il fait déjà très chaud .  Le distributeur automatique d’essence   avale les deux billets de 10 € refuse de délivrer le carburant. Je vais protester au bar voisin. La serveuse téléphone au pompiste qui vient nous dépanner. C’est vraiment très sympa !

Autour de Volterra, les collines sont dorées par les chaumes. La moisson est terminée, les grosses bottes rondes sont déjà rentrées.Les  pentes sont en argile grise ravinée comme dans la Région des Crêtes,  en moins pittoresque, pas de fermes perchées ni d’allées de cyprès.
Nous reconnaissons Volterra avec ses tours et sa coupole.

San Francisco : fresques de Sodoma

Une chapelle de l’église San Francisco est décorée de fresques par Sodoma représentant l’histoire de la Vraie Croix. Les fresques couvrent les murs et le plafond. Décidément Sodoma n’est pas mon peintre préféré. Les personnages sont expressifs. La naïveté des fresques plus anciennes me touche plus. Les décors sont moins colorés il y a moins de détails.

Baptistère et Duomo

Les rues sont désertes. On découvre de jolis passages, des échappées par les portes de la ville sur la campagne. Promenade tranquille pour arriver au Duomo dont la  façade romane est plus sobre que celles de Sienne ou de Florence. Ici aussi, un Baptistère octogonal à rayures blanches et vertes. C’est la messe, on ne peut pas voir  les détails des tableaux.

Place dei Priori

De là, nous rejoignons la Place dei Priori avec l’Hôtel de Ville, son beffroi et de hauts palais aux belles fenêtres à colonnettes géminées. Air de déjà-vu : est ce le souvenir ancien qui surgit ou la ressemblance avec les places des autres villes que nous venons de visiter ?

Musée Étrusque


Le Palais Guarnacci renferme le Musée Etrusque
Luxe : je me paie un audio guide. Dans les premières salles : des urnes de poterie conique de l’âge du bronze et de l’âge du fer, rasoirs, fibules, haches décorées : tout un artisanat très élaboré. Rien d’étonnant dans cette région des monts métallifères .Les urnes sculptées en albâtres retiennent toute mon attention. Les personnages à demi -couchés comme pour un banquet sont très différents des Grecs ou des Romains . On imagine le caractère du défunt : le sculpteur a ait œuvre de portraitiste. Les femmes sont très nombreuses : chez les Étrusques,  elles participaient à la vie sociale et étaient présentes dans les banquets. Sur les côtés de l’urne les décors sont très élaborés. Certains thèmes sont récurrents : l’Adieu du défunt à sa famille ou à ses amis, le voyage au Royaume des Morts est souvent effectué à cheval en compagnie d’un serviteur, Combats avec les monstres du Royaume des Morts, et aussi scènes de la mythologie grecque. L’Odyssée ou le Minotaure ont beaucoup inspiré les sculpteurs étrusques.
Encore une fois, il faut envisager une civilisation du point de vue de son originalité (égalité homme/femme) mais aussi en fonction des échanges avec les civilisations voisines : Rome et la Grèce.
Les spécialistes verront les spécificités étrusques, moi, je vois les ressemblances avec des modèles connus.

Dans le monde méditerranéen, les échanges étaient incessants (même réflexion dans les musées phéniciens de Sicile !) Les chefs d’œuvres du musées sont très bien mis en valeur au premier étage : Urne des Epoux, l’homme et la femme vieillissants en terre cuite, criants de vérité. Une curieuse statuette allongée au nom très poétique de l’Ombra della Sera, presque un Giacometti. Cette statuette ne ressemble à rien de connu, sauf peut être à d’autres statuettes votives de bronze. Je suis restée près de deux heures dans le musée. Si Dominique ne m’attendait pas je serais sûrement restée plus longtemps.

Nous avions rendez vous sur la Place dei Priori avec le projet de nous asseoir à la terrasse . J’aurais pris un café glacé. J’attends ce café depuis le début des vacances !

Volterra

CARNET TOSCAN – CASALE MARITTIMO


ruines antiques

Théâtre romain

Au pied des remparts, un petit théâtre romain est bien conservé avec son mur de scène décoré de colonnes corinthiennes.   Il ne reste plus que les fondations d’un établissement de thermes. L’acropole étrusque est malheureusement fermée à cette heure matinale. Elle est tellement perchée qu’on ne recommencera pas la montée plus tard sous la chaleur.
Tout près, la Forteresse Médicis avec quatre tours rondes et un grand mur, domine la vallée surveillant le côté Nord Est.

Pinacothèque

La Pinacothèque est installée dans un joli palais. Peu de tableaux mais bien mis en valeur et bien  expliqués. C’est ainsi que j’apprécie le mieux. Comme je suis la seule visiteuse, je peux rester longtemps devant chaque tableau à chercher les détails du paysage, les ornements des costumes.
Je commence à me familiariser avec les peintres toscans. Je retrouve avec plaisir Ghirlandaio que j’avais découvert à l’exposition Botticelli, avec plus de surprise Signorelli dont j’avais très modérément apprécié la fresque du Monte Oliveti Maggiore. Le clou du musée est la Déposition de Croix de Rosso Fiorentino éclatante de couleurs, rouge orange vif sur fond d’azurite. Aucun décor de campagne de ceux qui font en général mes délices, le tableau est théâtral et s’apparente à ceux d’Andréa del Sarto.

Je suis contente d’arriver à distinguer certains styles ainsi que le sujet de la plupart des scènes religieuses. Cela me rend plus disponible pour observer les détails : les ailes si fines de l’Ange de l’Annonciation de Signorelli. Bizarre ! Une girafe se promène dans le paysage de Ghirlandaio. Que fait donc cette girafe ! J’ai peut être la berlue !. Plus je vois des tableaux et des fresques et plus je les apprécie. Je suis contente de retrouver un peintre, de me consacrer aux détails de la vie quotidienne, de chercher et trouver des ressemblances. C’est comme apprendre une langue étrangère. Au début, je me contente du sens général : les personnages, l’auteur. Puis viennent les détails, les correspondances, la syntaxe…Il manque la phase d’assimilation. Après viendront les symboles cachés, mais je n’en suis pas encore là.

Albâtre


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai cherché le Musée de l’Albâtre. En désespoir de cause j’ai demandé mon chemin dans une salle d‘exposition d’un magasin d’albâtre:
–   « non c’e piu ».
Le travail de  l’albâtre est tout en transparence et en finesse. Les formes sont contemporaines très épurées. Elles me font très envie. Nous avons acheté nos cadeaux : des plateaux à fromage en pierre verte avec une rainure et le fil pour couper le fromage.

Balze

Il nous reste une curiosité à ne pas manquer à Volterra : le Balze, le ravin d’argile qui a englouti une partie de la ville, des nécropoles étrusques, une église. On voit les lentilles de décollement, les ravinements gris qui tranchent sur les chaumes. Et encore des haies de cyprès en zigzag. Cela ressemble au paysage des Crêtes.
Le camping où nous étions en 1983 se trouve juste derrière le Balze. Nous effectuons notre pèlerinage, retrouvons l’emplacement de notre tente. La tente -château était toute neuve cette année là!
Il fait très chaud, heureusement, il n’y a personne à la piscine de Poggetto . Nous avons installé les chaises longues à la meilleure place face à la mer. Le vent souffle. L’eau de la piscine rafraîchit bien. je compte mes 50 bassins’(très petits bassins). Agréable après-midi à lire le Monde et à nager.

Casale Marittimo

Vers 18h,  visite de Casale Marittimo, notre village perché, admirablement bien situé en vigie sur la plaine et la mer. L’air est saturé d’humidité, ce soir, on ne voit pas les îles. Le village n’a pas de monument particulier. Lacis de ruelles et de passages couverts. Ce qui m’enchante le plus : les maisons qui enjambent les ruelles. Et aussi une plaque de marbre datant du XIX siècle qui explique les unités du système métrique.

Populonia Parc Archéologique tombes Etrusques, sidérurgie

CARNET TOSCAN -CASALE MARITTIMO

Le but de l’excursion est le petit cap rocheux au dessus de Piombino, port d’embarcation pour l’île d’Elbe. Nos voisins y ont découvert une petite crique sympathique.

Faux départ

Faux départ à 8h, nous passons par les supermarchés de Cecina. Je ne retrouve plus mon porte-monnaie. Retour à la villa Poggetto. Tout a l’air de se liguer pour nous gâcher la journée : un écureuil traverse la route sous nos roues, rien à faire, il a dû s’en sortir vivant.
J’ai retrouvé le porte-monnaie. Nous repartons à 8h50.

Via Aurelia

S1Aurélia, 4 voies gratuite.Jusqu’à San Vincenzo,  station balnéaire : dauphins gonflables, serviettes et autres articles de plage s’exposent dans la rue,  résidences, hôtels et campings ont l’air d’être destinés aux Allemands et aux Hollandais.    San Vincenzo est  plutôt coquette, belles villas, végétation luxuriante. Rien à voir avec Cecina Marina (il semble qu’on ne puisse pas imaginer plus laid !). A la sortie de S Vicenzo : une réserve naturelle : le parc Rimigliano : bande de forêt coincée entre la plage et la route longue de 4km. La forêt est très dense : chênes verts et chênes lièges plantés serrés, plus près de la mer des pins parasols tordus par le vent de la mer, leurs ombrelles penchent vers les terres. Certains sont tout tordus.

Parc Archéologique

Le parc Archéologique de Barati e Populonia n’ouvre qu’à 10h. En attendant, je dessine : au premier plan une prairie fauchée, plus loin les énormes rondelles de paille parsèment un champ. L’allée allant du parking au parc est bordée de jeunes pins et de grands lauriers roses sur tige, comme des petits arbres, vraiment magnifiques qui sentent très fort.
Du côté nord : une belle pinède de pins parasols, vers le sud des maisons basses. Plus loin : la mer d’un bleu intense dans une petite baie arrondie. Pas une vague, pas une ride. Fermant la baie : une colline boisée portant une belle maison et une tour carrée.

L’entrée du parc Archéologique est chère (8€ pour une seule visite, 12€ pour l’ensemble).

Les grands tumulus

tumulus étrusque de populonia

Visite guidée  de l’aire des grands tumulus funéraires et des tombes à édicule. J’essaie de résumer ici l’exposé historique: Populonia, cité étrusque, était composée d’une Ville haute, l’Acropole, où se trouvaient ses temples et où habitaient les gens, et d’une Ville Basse avec son port et ses zones industrielles.

Le fer de l’Île d’Elbe

Le parc se situe dans la ville basse. L’industrie étrusque profitait de la richesse en minerais des monts métallifères : étain, cuivre, on y fondait le bronze. Plus tard, l’industrie du fer provenant de l’île d’Elbe s’est développée . Probablement, la sidérurgie avait ravagé les forêts de l’île d’Elbe et la présence de combustible avait favorisé l’installation des fourneaux. Ne pas imaginer un petit artisanat ! Les scories furent tellement abondantes qu’elles ensevelirent la nécropole sous une épaisse couche d’une dizaine de mètres . Après la 1ere guerre mondiale, l’Italie, manquant de fer, on eut l’idée d’exploiter les scories antiques encore  très riches en minerai. C’est cette exploitation qui a remis au jour les restes étrusques dans la seconde moitié du XX ème siècle
Je pense aux Medullas –mines d’or romaines en Espagne – qui avaient bouleversé le paysage.

Tumulus

Le premier tumulus est en très bon état. Son diamètre mesure plus de 20 mètres .Un tambour d’environ 1m de haut en pierre taillée soigneusement la « panchina » trouvée sur place est protégée par un rebord de calcaire beaucoup plus dur en dalles épaisse de moins d’un décimètre. Un trottoir de ces mêmes dalles entoure la tombe. Il s’agit d’une tombe familiale d’une famille très importante. On y a retrouvé un char étrusque en métal. Un couloir de 12m à section carrée d’environ 1m : le dromos conduit à la chambre funéraire. Il faut se plier pour le parcourir. Cette chambre est à plan carré. Elle contient quatre lits funéraires ornés de colonnes gravées. Dans le dromos, trois cavités. C’est là qu’on a retrouvé le char. Ces tombes ont été pillées depuis l’antiquité. Les archéologues y ont retrouvé de rares objets et pratiquement pas de restes humains. Dans un autre tumulus on a retrouvé une passoire pour le vin. Le vin étrusque très épais, très fort, était aromatisé avec des épices, des fruits et du miel ? On le buvait coupé avec de l’eau. Il fallait donc le filtrer avant de le servir .Certaines tombes « à édicule » ressemblent à de petits temples avec fronton toit à double pente. La décoration en terracotta a été retrouvée : des animaux genre dragon figuraient sur le toit.

Les étrusques plus modestes pouvaient être inhumés dans des sarcophages plus classiques. L’un d’eux a été scellé au plomb (tiens un autre métal !)
Les tumulus les plus anciens ont été datés du VIIème ou du Vième, les plus récents du Vème.

J’essaie de faire le lien avec ce que j’ai vu à Volterra. Impossible! Les rites funéraires précédant les étrusques, les Villanoviens procédaient également à la crémation : les urnes étaient des pots de terre cuite enterrés dans des niches peu importantes ? Les urnes de Volterra paraissent moins anciennes que ce qu’on voit ici.

La conférencière a mentionné la possibilité de crémation à l’époque des tumulus et des lits funéraires. Il ne s’agit pas de chronologie mais plutôt de statut social. Pourtant les urnes en albâtre étaient bien ornées pour correspondre à un statut inférieur. Si j’avais mieux parlé Italien j’aurais interrogé la guide. Je me contente de mon rôle muet. Dans ce cas c’est idiot : elle parle un français parfait sans aucun accent. Forcément, elle est française.

Grottes

Deuxième visite : le circuit des Grottes.

visite de 12h il faut rejoindre le point de RDV situé à 40 minutes. Je fonce, la guide m’indique un raccourci. En compagnie d’une famille italienne nous arrivons en moins de 20 minutes après avoir traversé un bois de chênes verts et de chênes liège. Certains ont une stature imposante. Au sol, des buissons d’arbres à mastic (Pistaccia lentiscus), des salsepareilles. Nous grimpons bien, à l’ombre.

panchina

grottes dans la panchina

Le point de RdV domine une carrière de « panchina » la pierre locale, utilisée pour la construction des tumulus. C’est une calcarénite tendre facile à travailler. Etrange cette calcarénite associée à des nécropoles : à Agrigente, Syracuse, Paphos et Motzia. Il semble que cette roche ait été beaucoup utilisée pour les constructions antiques. Malgré sa relative fragilité à l’érosion, les monuments antiques tiennent toujours debout ! La guide nous montre comment les étrusques sciaient leurs blocs sur place en utilisant la stratification. Puis ils plaçaient des coins de fer pour détacher les moellons. La carrière fut abandonnée à la hâte de nombreuses entailles de blocs presque prêts le montrent. Les visées de Syracuse sur le fer de l’île d’Elbe auraient provoqué la fuite des Etrusques. La conférencière nous montre les traces des outils des carriers, des coins mais aussi des traits verticaux gravés parallèlement : sans doute des comptes.

La falaise de la carrière a été utilisée plus tard comme nécropole : des niches ont été creusées dans la roche tendre. La taille des loges est beaucoup plus petite qu’en bas. Cette fouille est récente, commencée en 1997, les travaux n’ont pas encore été publiés. L’archéologue souligne qu’il s’agit d’hypothèses de travail. En descendant, elle montre des grottes taillées dans la roche. Dans des sortes de fentes  verticales, on a aménagé un escalier. Ces tombes ont été décorées: l’une d’elle avec un motif d’onde ou plutôt de crêtes de vagues dans l’autre on distingue un dauphin et un autre animal marin.

Populonia, plage et Acropole

CARNET TOSCAN – CASALE MARITTIMO

acropole de Populonia

Baignade à Populonia

La crique de Populonia forme un cercle presque parfait. L’eau y est très calme et transparente. Je retrouve ici le plaisir de la baignade en Méditerranée. Dommage que je n’ai pas pris mon masque ! Une petite marina a été aménagée à côté d’un hôtel, grande bâtisse rose très belle.

Populonia : Acropole

chateau fort perché à Populonia

La route monte très raide parmi les chênes pour arriver au village perché de Populonia sur le site de l’Acropole antique. Très belles vues sur la crique ronde et l’eau bleu profond.
Le village est dominé par un très beau donjon carré avec créneaux et mâchicoulis qui se détache sur le vert de la forêt et le bleu intense du ciel. On entre dans le village par une arche. L’unique rue est occupée par des boutiques de souvenirs, galeries de peinture et un unique bar où je mange une glace (le déjeuner, il est près de 15h) je commande enfin le caffe freddo que j’attends depuis longtemps. Décevant ! Peu de mousse pas de glaçons !

Nous poursuivons la visite archéologique sur l’Acropole. Les fouilles ont dégagé un temple étrusque construit en très gros blocs dessinant un rectangle. Une belle rue dallée descend, la rue romaine se superpose à une rue préromaine avec rigole pour récolter l’eau de pluie qui se déverse dans des citernes. Adossées au rocher, de belles arcades d’une construction romaine la villa delle Logge. On ne peut pas y accéder, des fouilles s’y déroulent. Le gardien, très aimable, nous commente la photo d’une très belle mosaïque à  motifs maritimes représentant le naufrage d’une barque au milieu de poissons, poulpes, crabes. Les fouilles récentes remettent en cause l’existence de la villa. Ce serait plutôt un sanctuaire, la mosaïque dans le bassin serait un ex-voto.

Plage de Remigliano
Nous terminons cette excellente journée par une baignade sur la plage de S Vincenzo de l’autre côté du parc de Remigliano. Longue plage de sable. Les estivants sont dispersés. On ne se gêne pas. Le sable est assez fin. Des boulettes d’origine végétale jonchent la plage. On dirait qu’un énorme troupeau de dromadaire a laissé d’innombrables crottes

Cortona : tombes étrusques

 

tombe de "Pythagore"tombe de Pythagore

Rendez-vous au parcheggio du torrente Loreto. Nous trouvons le ruisseau ( torrente), pratiquement à sec, mais pas le parking !

Une dame qui arrosait ses fleurs, me fait traverser la  route très passante (Arezzo-Pérugia) pour me montrer le parking.

Visite privée : nous sommes seules. Notre guide est une archéologue américaine, sur son badge : « dottore », en anglais donc. Les conférences en Italien m’amusent mais je suis incapable de poser des questions précises. Comme la visite  sera un dialogue, l’anglais me convient parfaitement.

Le premier tumulus est encore plus imposant que celui de la tombe des chars de Populonia. Des chênes centenaires masquent le dôme de terre. On ne voit pas non plus le tambour de pierre. Les archéologues ont dû creuser sous le niveau du sol. Ce tumulus comporte plusieurs chambres. Il a été utilisé pendant longtemps:  durant six siècles les habitants de Cortona ont pris l’habitude de se faire enterrer ici, Étrusques ou Romains, ou autres.

La structure circulaire a été dégagée pendant les différentes fouilles ainsi, récemment, qu’une sorte de plate-forme (un autel ?) précédé d’un escalier monumental. De grosses palmettes sculptées dans le grès servent de rampe. Des sculptures ornent la base de l’escalier : l’une d’entre elles est bien reconnaissable : un guerrier luttant avec un fauve. Cette tombe est contemporaine de celles de Populonia (VI ou VIIème siècle). Ces tumulus étaient construits à proximité d’un grand axe de circulation devenu la Via Cassia. Ils étaient visibles de la route et marquaient ainsi le prestige du dignitaire et de sa famille. Comme à Populonia, inhumation et crémation ont coexisté. Des fouilles récentes ont mis à jour des objets très nombreux sauvés des pilleurs de tombes grâce ou à cause des inondations du petit torrente. Des bijoux en or sont tombés dans la boue et ont été préservés.

La seconde tombe a été reconstituée au cours de fouilles anciennes (1909). On peut pénétrer dans la chambre.Le matériau employé est remarquable: une belle pierre rose (calcarénite) provenant de Pienza et du travertin. L’utilisation d’un matériau de construction importé de loin (même de très loin, compte tenu de la taille imposante des blocs) est aussi un indice de la richesse du propriétaire de la tombe. Autre intérêt : la fausse voûte. A cette époque, les Étrusques ne savaient pas construire de vraies voûtes. Ils empilaient les blocs en gradins, ce qui aurait dû donner un escalier. Pour faire plus joli, on a scié le bloc en diagonale pour donner un plafond lisse en faisant disparaître les marches. Pas de ciment, les blocs taillés très soigneusement s’emboîtent très proprement les uns dans les autres.

Enfin, des inscriptions ont été retrouvées. L’écriture étrusque utilise des caractères grecs et phéniciens écrits de droite à gauche. On connaît ainsi le nom du dignitaire inhumé ici. Il ne s’agit pas d’un Etrusque mais d’un Ombrien, sa femme étrusque était d’une famille bien connue à Cortona .Malgré la précision de la lecture, ces inscriptions funéraires sont de peu d’utilité pour le déchiffrement de la langue étrusque : sur chaque tombe toujours la même chose « ci gît … ».
A partir du cinquième siècle la pression des Romains sur les villes étrusque se fait menaçante. Les cités étrusques, au lieu de s’unir contre l’ennemi romain, ont continué à guerroyer entre elles. Elles n’avaient aucune chance contre Rome. Cortona a préféré payer un tribut à Rome. La richesse des dignitaires s’est trouvée amoindrie ; la taille des monuments funéraires a donc diminué. Plus de tumulus imposant, seulement des niches pour des urnes contenant des cendres.

La troisième tombe s’appelle improprement « tanella de Pitagore » (confusion avec la ville de Crotone où est mort le philosophe). C’est un monument plus récent, un édicule rond fait de blocs énormes soigneusement taillés. Les sédiments ayant dévalé de la colline ont protégé la moitié située vers l’amont. La moitié aval a été utilisée comme carrière pour la construction des maisons de Cortona.

Cortona : au musée, déçue par les étrusques ravie par les mammouths!

CARNET TOSCAN

Cortona : Santa Maria Nuova dôme de Vasari

Cortona- Santa Maria nuovva dôme de Vasari

La visite du Musée est décevante.

J’espérais trouver les objets étrusques provenant des tombes. Un lampadaire de bronze ciselé orné de têtes et de motifs végétaux  est à l’honneur dans une sorte d’édifice à colonnes de marbres ? Mais statuettes de bronze et céramiques sont présentées dans des vitrines démodées et vieillottes sans aucune explication.

Les collections du Musée sont très hétéroclites :  des tableaux de Signorelli de second ordre (bâclés), des épées, une collection égyptienne, belle mais déplacée, des monnaies… Enfin une salle de paléontologie avec les ossements de trois mammouths retrouvés dans la région. Déçue par les étrusques, je suis ravie par les mammouths !