Florence : Signoria, Palazzo Vecchio

CARNET TOSCAN

Ponte vecchio sur l'Arno

A 8h30, nous traversons l’Arno et arrivons en zone piétonnière. La ville dort, la circulation est facile. Mais que faire de la voiture? Nous la garons dans un parking privé (3€/h) cher, mais bien situé.
Sur le  Ponte Vecchio, les échoppes de bois sont relevées. La lumière du matin fait ressortir les crépis colorés des maisons. Nous suivons le « corridor » de Vasari qui nous conduit aux Offices, deux galeries à arcades solennelles se faisant face. Nous parvenons au Palazzo Vecchio et à la Loggia de la Signoria sur la Plazza della Signoria.

Piazza della Signoria

Persée de Cellini

La Loggia della Signoria est un musée de sculptures. Le chef d’œuvre le plus célèbre est le Persée de Cellini en bronze. Beaucoup de statues sont antiques. La confrontation des œuvres du XVI ème siècle et des antiques qu’on vient de retrouver à la Renaissance, est particulièrement intéressante. Mais je ne trouve pas d’autre piste d’analyse.

La place de la Signoria est ornée d’une curieuse fontaine de Neptune et de statues géantes. On voit l’emplacement où Savonarole a été pendu. Je suis ravie d’avoir préparé ce voyage en lisant l’histoire des Médicis. Même si je ne connais rien en sculpture je suis heureuse de mettre des visages sous les noms des différents Cosimo.

Palazzo Vecchio

palazzo vecchio vu du haut de la coupole du Duomo

Le Palazzo Vecchio est emballé par des bâches de ravalement. Heureusement nos guides sont bien illustrés ! La cour décorée par Vasari est  un peu encombrée par le ravalement. Encore ! La visite du Palazzo est libre. De nombreux panneaux et des écrans multimédia fournissent d’abondantes explications. Deux axes : l’Histoire de Florence qui se confond avec celle des Médicis (parenthèse de Savonarole à la fin du XVème), autre thème : la Mythologie.
Mythologie
Depuis plusieurs années nous avons appris à décrypter les fresques et mosaïques byzantines et romanes à sujet exclusivement religieux ou les mosaïques romaines. Avec la Renaissance, tout change, la mythologie fournit les thèmes des peintures. Mais il ne faut pas les regarder naïvement. La mythologie n‘est que prétexte à la glorification des maîtres de Florence. Je suis déroutée quand Cérès, déesse des récoltes figure un Médicis. A l’époque tout le monde savait reconnaître le sens caché de ces allégories. Pour nous c’est plus difficile.

Les objets décoratifs sont plus faciles à apprécier : je tombe en arrêt devant un secrétaire aux nombreux tiroirs ornés de marqueterie de pierres dures.
La salle des cartes de géographie nous plaît beaucoup.
Nous avons passé deux heures dans le palais et ne sommes pas prêtes à entreprendre une autre visite sérieuse. Nous parcourons les ruelles à la recherche du Duomo et du Baptistère. De la Terrasse de Saturne, en haut du Palais, ils semblaient tout proches.

Duomo et Baptistère

Les grandes places sont maintenant occupées par la foule. Le soleil tape. Il fait meilleur dans les petites rues. Je ne sais pas très bien où porter mon regard : boutiques de luxe très raffinées, architecture des palais florentins… Ici, chaque immeuble est un palais. Les églises sont ornées d’abondantes sculptures. Tant de luxe, tant d’ornements finissent par nous étourdir et nous blaser. Difficile de garder longtemps la disponibilité et la capacité de s’émerveiller. Nous passons donc devant des merveilles sans nous étonner plus que cela.

En face du Baptistère et de la Cathédrale, nous lisons les guides assises sur un banc à l’ombre. Les belles incrustations de marbre blanc et vert, les dentelles de pierre du fronton, le campanile ajouré, nous éblouissent au point de rendre un peu idiotes. Je fais le tour du Baptistère pour admirer les portes ouvragées. Celle de Pisano me rappelle Monréale, celle du Paradis est finement ciselée. Nous nous dépêchons de rejoindre le parking avant que n’expire la 4ème heure.

Florence : San Miniato al monte

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façade romane de San miniato

De la terrasse de Neptune du Palazzo Vecchio, une façade blanche se détache des collines : San Miniato. Ce sera le but de notre promenade.

Le trajet de la Villa à San Miniato est facile et très agréable. La large avenue Galilée ondule aux flancs de la colline, entre des villas magnifiques précédées d’imposants jardins. D’immenses pins parasols font de l’ombre, toute la colline est boisée.

San Miniato est perchée sur des escaliers blancs. La façade de marbre éblouissant est extrêmement décorée : motifs, bandes et incrustations de marbre vert, colonnes antiques à chapiteaux corinthiens. Le décor ressemble à celui du Baptistère, mieux mis en valeur dans son écrin de verdure et ressort sur le ciel bleu tandis qu’au Baptistère, il se trouve écrasé par la Cathédrale.

 

Les tolits de Florence vus de san miniato

Assises dans un petit coin d’ombre sur le parapet, nous admirons les toits de Florence. Le panorama est magnifique. Nous identifions les tours, celle du Palazzo Vecchio, le Campanile, le Duomo, les arcades des Offices.

L’intérieur de l’église San Miniato s’harmonise bien avec sa façade. Cela parait idiot mais c’est loin d’être une évidence. Combien de façades baroques cachent des églises gothiques ou romanes en Espagne ! Ou au contraire, une façade romane sobre s’ouvre sur un intérieur baroque en Sicile! Les murs sont décorés des mêmes motifs : imposantes colonnes de marbres variés. Au sol, marqueterie de marbre noire et blanche : un zodiaque est ciselé au milieu de motifs géométriques compliqués rappelant, selon nos guides, les tissus siciliens. Il fait bon dans l’église fraîche et aérée. Le plafond de bois est peint de motifs géométriques de couleurs vives. Cette église me paraît étrangement familière, réminiscences de Sicile. Au dessus du chœur, la mosaïque dorée du Christ Pantocrator s’apparente aux mosaïques byzantines. Nos guides la qualifient de romane. J’ai la curieuse impression d’une boucle qui se referme ici entre l’Orient byzantin et le Roman que nous le connaissons en France. Entre l’étrangeté et l’exotisme byzantin, la symbiose sicilienne, se trouve ici un chaînon qui relie nos voyages, Chypre, Sicile, Toscane….Dans le chœur, un curieux tabernacle abrite un crucifix miraculeux : sorte d’arche très décorée de tableaux qui rappellent les icônes. Sous le chœur, une très jolie crypte est soutenue par de fines colonnes. Au dessus, nous remarquons des marqueteries de marbre noir et blanc. L’église est aussi peinte de fresques qui ne m’attirent pas spécialement.
La route qui serpente dans la colline aboutit à la place Michelangelo, occupée par un podium : des baraques, beaucoup de monde, aucun intérêt.

Florence : Musée del Opera del Duomo

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parking!La recherche d’un parking à Florence est une affaire délicate. Le long des remparts, dans l’Oltrarno, se trouvent de nombreuses places de stationnement. Celles qui sont peintes avec des bandes blanches sont réservées aux résidents. Nous devons utiliser les bleues, payantes (1€, la 1ere heure, 2€ les suivantes) Il vaut mieux se rapprocher du Duomo puisque c‘est le même prix partout. Nous garons la 206 près de l’Arno à la Porta al Prato dans un grand parking gardé.

Je vais d’un bon pas pour l’ouverture du Musée de l’Opera del Duomo à 9h. Nous nous retrouverons à 10h devant le Duomo. Je parcours  des rues à consonance napoléoniennes Solférino, Magenta, Montebello, pour arriver à la Piazza Trinita au Palazzo Strozzi puis au Duomo.

Musée del Opéra del Duomo

Le Musée del Opera del Duomo est très moderne.  Peu de visiteurs hormis  une classe d’étudiantes américaines très studieuses mais bruyantes. Il est consacré aux sculptures de la Cathédrales qu’on a enlevées à cause de remaniements de la façades ou à cause de la pollution. C’est toujours passionnant de voir, à hauteur d’homme, des statues perchées.

cantaria de Donatello

Comme à saint Jacques de Compostelle, il y a de nombreux anges musiciens. On a installé face à face les putti de la Cantaria de Donatello qui font des rondes et de la musique et la Cantaria de Della Robbia. Les putti de Luca della Robbia sont des enfants sages tandis que ceux de Donatello sont des garnements bagarreurs (je pense aux putti de Serpotta).A l’honneur: La Piéta de Michelange, Il faut avoir vu un Michelange quand même !

La dernière partie du Musée montre l’Atelier de Brunelleschi et la fameuse maquette du Duomo en double coque. On voit aussi les concours d’architecture pour la façade. De belles maquettes en bois montrent des frontons baroques qui n’ont jamais été construits. Des gravures du Concours de Restauration du 19ème siècle gagné par Emilio de Fabris

Ghiberti portes du paradis : histoire de Jacob et Esaü

.Enfin les panneaux originaux de Ghiberti de la Porte du paradis. Séparés, les panneaux sont mieux mis en valeur. Je peux ainsi observer tous les détails.

porte du Paradis de Ghiberti histoire de Joseph

Colle val d’Elsa

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Colle Val d'Elsa


La voie rapide Florence-Sienne nous mène rapidement à Colle val D’Elsa, grosse agglomération. La ville basse est assez étendue et semble industrielle. La Ville Haute est perchée sur un promontoire très allongé. Je ne sais pas pourquoi, quand je regarde la Ville haute, il me vient à l’idée l’image d’une île ou plutôt de deux îles reliées par un pont.

Tana di Lepri

Notre résidence, Tana di Lepri, est située à la lisière de la ville tout près d’un quartier de pavillons . D’après la brochure, c’est un ancien couvent. J’avais imaginé un cloître, de hauts murs, l’isolement dans la campagne… Au premier abord, je suis déçue.

Colle Val d'Elsa

Une grande bâtisse cubique de deux étages sur le plan des fermes toscanes, crépie de ciment gris. La belle piscine est malheureusement flanquée d’un édicule de ciment laid, des parasols oranges à rayures tout ce qu’il y a de plus commun. Entre la maison et la piscine,des juniperus et  des thuyas rampants couvrent mal la terre envahie de chiendent. En contrebas : trois emplacements pour le pique-nique abrités par des parasols rectangulaires tendus sur 4 piquets,  sièges et tables en plastique blanc.

Nous sommes loin du raffinement florentin de Certosa et des splendeurs du château Bibbione visité ce matin (pour plus cher !).
En revanche, l’accueil est chaleureux : une dame vient à notre rencontre et nous fait entrer dans le bureau. Elle est ennuyée : Cuendet et une autre agence ont pratiqué le surbooking. Notre appartement, Lepri3, a été réservé deux fois. Des Belges, arrivés avant nous, y sont installés. La catastrophe est évitée de justesse. Elles disposent d’un autre appartement, mais il n’est pas prêt. Nous ne pouvons pas visiter Lepri 3 que nous avions retenu, selon elles, le nouveau serait mieux.
On y pénètre par une porte légèrement cintrée sous l’escalier extérieur. Ce qui donne un petit vestibule aéré. La salle de séjour-cuisine est très vaste meublée d’un canapé, d’une table rectangulaire, un petit buffet de bois sombre avec de jolis anneaux de cuivre et la télé. La cuisine est meublée d’éléments modernes avec frigo et plaques intégrés. Murs blancs, une reproduction de Signac figure Venise. La merveille : les plafonds voûtés en briques rouges formant un joli motif. Un arc roman coiffe le coin-cuisine, le volume au dessus du reste de la pièce s’inscrit dans un carré mais j’ai du mal à le nommer.

La salle de bains, toute neuve,  a également un plafond voûté avec des volumes compliqués. On a gardé une sorte de mangeoire avec une poutre inclinée. La chambre claire et vaste est occupée par un immense lit de fer forgé très élégant. Au rez de chaussée, dans ces vieux murs, l’appartement devrait être très frais. J’utilise le conditionnel car le temps a changé. Le vent souffle fort, il fait tout juste 26°C et je dois me forcer pour aller à la piscine. Une fois dans l’eau tiède je fais 20 bassins en redoutant la sortie de l’eau.

Ville haute
En un petit quart d’heure de marche, nous sommes dans la Ville Haute. Le centro storico s’allonge sur une rue bordée de palais XVII et XVIème siècle. Un pont relie  deux éperons rocheux. L’entrée est commandée par une arche très haute surmontée d’un palais à la façade soulignée de colonnes et de corniche. Du pont, on a une jolie vue sur la campagne toute proche. Un champ de tournesol couvre une croupe arrondie. Malheureusement la floraison semble terminée. Quelle belle photo nous aurions faite ! A l’horizon, les crêtes bleue, le jaune contrastant avec le vert des arbres et au premier plan la ville avec ses toits de tuiles patinées, ses clochers…

Sienne : Duomo

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façade du Duomo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les rues…

Autour du Campo :la Via di Citta épouse la courbe du Campo et serpente autour de la colline où est perché le Duomo. La longue façade gothique du palais Chigi-Saracini suit cette courbe. Nous entrons dans la cour et découvrons une jolie loggia peinte avec des motifs de grotesques rappelant ceux de Vasari au palazzo Vecchio. Nous nous arrêtons près du magnifique puits.

Duomo

Contrairement au Duomo de Florence vaste, mais presque vide, ici, nous avons une impression de surcharge de décoration et d’exiguïté tant il y a de sujets à observer.

Pavement

la nef et le pavement

Le pavement décoré de 56 panneaux de marbre réalisés selon la technique de l’agraffito : silhouettes gravées dans le marbre blanc puis noircies à l’asphalte. A partir de 1518, Beccafumi utilisa la technique de marqueterie de différentes couleurs. Pour éviter l’usure du passage, les deux tiers des panneaux sont protégés par une plancher amovible. On n’en verra donc que le tiers restant. Les Sibylles de Cumes et des autres villes (1491-1498), une Allégorie de la Fortune avec Socrate et Crates qui renverse des pièces et des bijoux, une roue de la Fortune, curieux motifs pour une église. Judith délivrant Bethulie (1473) et le Massacre des Innocents, Hérode chassé du trône  étonnent moins. Dans ce

pavement

dernier, j’ai surtout admiré le dessin des chevaux avec le mouvement bien rendu.

Chapelles

Comme à notre habitude, nous suivons scrupuleusement la visite du guide Vert (le plus méthodique), entrons dans toutes les chapelles, celle baroque du Bernin, celle Renaissance celle de Saint Jean Baptiste avec une statue du saint par Donatello ressemblant à celle du Musée de l’Opéra del Duomo de Florence.

Sienne : Libreria Piccolomini, promenade dans les ruelles

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fresque dela Librairie Piccolomi

Libreria Piccolomini

La Libreria Piccolomini est une grande salle très claire attenante à la nef couverte de fresques de Pinturicchio (1502-1509) racontant, la vie d’Enea Silvio Piccolomini devenu le pape Pie II. Ce sont des fresques très colorées, très vivantes et narratives. Encore une fois, notre regard est plus historique. les fresques racontent le Concile de Bâle, les fiançailles de Frédéric III et d’Eléonor d’Aragon, la décision du pape Pie II de partir en guerre contre les Turcs..

Nous terminons la matinée par une balade dans les ruelles. Nous n’avons pas trouvée la via Galluzzo « la plus typique ». Mais nous avons vu des passages cachés complètement couverts avec des marches. Nous avons abouti à la fontaine de la Contrade de la Selva avec sa forêt miniature de lauriers symbolisant la forêt. Enfin nous sommes rentrées à vive allure pour ne pas payer une heure supplémentaire de parking.

Les Crêtes : comment photographier la campagne Siennoise?

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paysage des Crètes


Nous avons choisi le but de l’excursion d’après une carte postale figuant un paysage magnifique souligné par une allée de cyprès zigzaguant au flanc d’une colline dans les blés. Au dos Monticchiello- Pienza . le guide Gallimard a recommandé d’un cœur l’itinéraire des Crêtes allant de Sienne à l’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore. J’ai donc combiné ces deux destinations.

Colle Val d’Elsa-Sienne : voie rapide. Tour de Sienne sur le « périphérique » jusqu’à la dernière sortie. Nous trouvons la S438 en direction d’Asciano qui nous fait découvrir un vaste panorama dans un paysage de champs de blés ondulant, ravinés dans l’argile. La moisson a commencé dessinant de longs rubans de chaumes dans les épis mûrs. Les collines pointues sont coiffées de fermes ? Pas un arbre dans les champs. Seules les belles allées de cyprès conduisent aux grosses fermes. Au loin, la ville de Sienne, et ses tours, domine le paysage. On se croirait dans la fresque des Effets du bon Gouvernement. Le paysage n’a pas changé depuis le XIVème siècle.
Nous guettons les points de vue, impatientes de faire de belles photos comme sur la carte postale. La photo devrait contenir une colline et sa ferme avec son allée de cyprès, si possible avec les découpes de chaume dans les blés et en plus un premier plan.

Vu de voiture, cela paraît faisable. Malheureusement, il faut également un endroit pour garer la voiture. La route tortille. On ne peut pas s’arrêter net au sommet d’une côte ou dans un virage. Encore une fois, je mesure l’écart entre l’image virtuelle construite par notre cerveau et l’image réelle dans le viseur.

Le petit village enchanteur se trouve encombré d’une grue malséante. L’imagination élimine ce genre de parasite, pas l’appareil photo. Le zoom 110 n’est pas assez puissant : le village est minuscule, noyé dans un océan de blé ou de ciel. Le décalage entre le résultat cadré au viseur et l’image rêvée est énorme. Je finis par me décourager. Ce n’est pas que le paysage  ne me plaise pas. Au contraire, il est magnifique, pittoresque ! C’est la difficulté de trouver l’endroit idéal synthétisant toutes les impressions.  J’imagine l’auteur de la carte postale sillonnant à vélo ou à pied la campagne. Photographier de la voiture rajoute une difficulté supplémentaire. La vitesse gomme les imperfections du genre poteaux, panneaux routiers… ensuite, je suis assise en hauteur. Parfois, je retourne à pied en arrière à la recherche de l’image fugitive. Mais où était donc l’endroit exact qui m’a fait demander à Dominique de s’arrêter ? Je suis à la recherche d’un souvenir éphémère que j’ai déjà oublié .Si j’avais le temps, je peindrais. J’aurais alors la possibilité de tricher, de superposer à ce ravin des crêtes, un champ doré éclatant, agrandir le groupe de maisons, faire tourner la rangée de cyprès.

Abbazia di Monte Oliveto Maggiore

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fresques de signorelli

Après Asciano,  la route de l’Abbazia di Monte Oliveto Maggiore est très bien indiquée. On aboutit sur un parking sans la découvrir ? Une belle allée de cyprès plus que centenaires descend vers les bâtiments cachés dans les bois ? Nous passons devant un très vaste bassin rectangulaire rempli d’eau, des petits édifices à coupoles et à frontons pour arriver à l’abbaye énorme et massive en briques rouges ? C’est un monastère de Bénédictins encore habité. Des panneaux nous incitent au silence et au recueillement. Si les bâtiments sont très simples et sans grâce, l’emplacement est admirable. La vue, très dégagée sur une vallée.

Au loin, on devine Sienne. Nous visitons le cloître décoré de fresques de Sodoma et de Signorelli retraçant la vie de San Bernardino, assez peu élégantes et pas très inspirées malgré le renom des peintres. Les Bénédictins ont une boutique très bien achalandée : liqueurs mais aussi tout un choix de fioles et de flacons de phytothérapie. Des gouttes contre le rhume auraient bien été utiles la semaine dernière !

Le trajet de l’Abbazia à Pienza est assez compliqué. Un panneau annonce 33km mais nous nous perdons à chaque croisement. Il faut reculer et revenir en arrière chercher les panneaux quelques fois malencontreusement cachés par les branches d’un tilleul. La verdure fait une apparition dans le paysage. Les montagnes plus hautes sont couvertes de forets ? On retrouve des vignes et des champs de tournesols.

Pienza, Montecchiello

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Pienza vue de Montichiello

la ville de Pie II

Pienza est une très jolie petite ville avec sa rue principale, sa place Pie II bordée de trois palais et de sa cathédrale blanche en travertin, ses murailles et ses portes en ogive, sa promenade le long des murs. Malgré sa taille réduite,on ne pense pas à un village, mais à une ville. Les palais lui confèrent une élégance citadine. La pierre, du travertin, est blanche, elle se sculpte bien. Les chapiteaux corinthiens sont d’une grande finesse.

Nous entrons dans le Palais Piccolomini et admirons sa belle cour. Les décors intérieurs peints sont en cours de restauration. Que cette visite suive celle de la Libreria Piccolomini du Duomo me plaît particulièrement. La vie d’Enea Silvio Piccolomini, devenu le pape Pie II a construit Pienza d’où l’unité de style.

Dans la rue, beaucoup de boutiques pour les touristes, toutes du meilleur goût, principalement des marchands de vin et de fromages proposant des pâtes variées des champignons et des tomates séchées.
Le fromage local pecorino distille un parfum très fort qui me plaît beaucoup. J’achète un petit fromage blanc parfumé à la roquette. Dans une charcuterie un cochon entier est rôti et vendu en panini.

Montecchiello

Montecchielloest le lieu de la carte postale qui a inspiré l’excursion. La moisson est terminée, les énormes meules cylindriques jonchent les chaumes et donnent du relief au tapis jaune paille et or  qui colore les croupes arrondies. Nous croyons reconnaître la strada bianca qui zigzague. Mais comment la photographier ?

Fin du voyage : Montecchiello, petit bourg médiéval perché. Pour une fois nous trouvons facilement le coin pique-nique idéal ; la vue est très étendue, d’un côté Pienza, de l’autre Monticchiello juchés en haut de leurs sommets. Nous sommes sur une butte à côté d’une ferme en ruine dans les chaumes. Il fait un bon petit vent et notre pique-nique est délicieux.

San Gimignano sous le soleil, ses tours, pinacothèque

San Gimignano sous le soleil, ses tours, pinacothèque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous un soleil magnifique, à 8h30, nous nous préparons à prendre les photos de San Gimignano que nous avions vu sous la pluie .Nous flânons dans les ruelles tranquilles, découvrons des passages couverts, des échappées sur la campagne . .Le marché occupe toute la ville, la place de la Citerne avec les étals de fringues, de quincaillerie et de chaussures, celle du Duomo avec les commerces alimentaires…Cette animation me plaît beaucoup. Je photographie les tabliers et les robes se détachant sur les décors médiévaux. J’aime ces anachronismes et cet apport inattendu de couleurs criardes. Cela ne fait pas l’affaire des autres touristes venus pour la matinée.
Des remparts, je dessine la campagne, les vignes, les cyprès en appliquant les principes énoncés hier en raccourcissant les perspectives pour faire entrer tous les sujets intéressants dans le cadre. Je triche donc avec la géographie !

Les tours

tours jumelles

9h30 -Musée civique à l’ouverture. Je monte à la Grande tour de 54 m. Un édit a été publié pour interdire aux particuliers d’édifier des tours qui la dépasseraient. Un malin a contourné l’interdit en érigeant des tours jumelles de 52m. La hauteur des tours revêt une importance insoupçonnée sans aucun rapport avec l’art de la guerre. Il s’agit plutôt de prestige et de prééminence politique. A Sienne, d’après les mêmes considérations, on a pris soin de construire le Beffroi du Palazzo Pubblico de manière à ce qu’il se trouve au même niveau que le Campanile du Duomo. Équilibre politique entre le pouvoir civil et le pouvoir religieux. . Ces tours ont une base carrée, elles sont très hautes et ne comportent que très peu d’ouvertures. Elles ressemblent aux tous du Magne en plus élancé. La Grande Tour a perdu son escalier, elle est évidée. Un escalier métallique moderne qui suit la muraille conduit à la plate-forme où les cloches sont installées. La vue sur la campagne est très étendue. Les collines les plus hautes portent d’épaisses forêts tandis que la vigne est cultivée sur les plus basses.

Pinacothèque

Le Palais Municipal renferme la Pinacothèque qui présente de beaux retables et des polyptiques des peintres de l’école siennoise – plus primitifs –  ou florentine –presque Renaissance. Au premier étage, les grandes salles du Conseil sont encore meublées de bancs et de stalles comme aux grands jours de la cité. Les murs sont décorés de fresques Dans la première pièce, le sujet est original. Un jeune homme s’émancipe. On lui remet une bourse qu’il confie à une femme à l’entrée d’une maison (bordel ?). Puis vient la scène de son mariage. Au centre, les époux se baignent dans un baquet.  Le dernier tableau montre le coucher des époux dans un grand lit recouvert d’une couverture à carreaux, une servante ouvre le lit où l’époux va rejoindre sa femme. Ce sujet profane, très intimiste surprend.

La grande salle du Conseil est décorée d’une Maesta copiée sur celle du Palazzo del  Populo de Sienne, elle même inspirée de celle de la Cathédrale. Encore ici on devine les rivalités, les équilibres subtils. Les autres murs sont peints en l’honneur de Charles II d’Anjou, sur deux registres : en haut les tournois en dessous une scène de chasse avec une battue au sanglier. Les chevaliers des tournois sont très réussis et très colorés. Dante aurait négocié certain accord ici.

San Augustino

Les fresques du chœur de San Augustino retracent la vie de Saint Augustin. Les images sont commentées en latin. Mes souvenirs de latin me permettre d’identifier les scènes mais pas de comprendre les commentaires.
Nous terminons la matinée dans les ruelles à l’écart de la rue principale encombrée de touristes. La forteresse a été aménagée en jardin public. Des oliviers sont plantés sur les pentes, un joli puits, des arcades et quelques cyprès décorent une esplanade où on a installé un cinéma de plein air.

Au retour, l’ itinéraire, « touristique » selon la carte  tortille dans une épaisse forêt de chênes où se camoufle une vaste prison.

Pour une fois, nous déjeunons « tôt »- 13h45 : de la porchetta achetée au camion du marché et des beignets de calamar , salade et ratatouille froide.

Il fait chaud, aujourd’hui. La résidence Tana de Lepri commence à se remplir, la piscine aussi. Incident rigolo : le Monde s’envole et plonge dans la piscine, on le fera sécher sur le fil à linge.
La soirée est très douce, j’écris en regardant se lever les étoiles.