Madaba et le Mont Nebo

CARNET DE JORDANIE

 

Mosaïque de Madaba (parc archéologique)

Pour le Mont Nebo je fais confiance au GPS qui nous guide dans les petits chemins et les villages jusqu’à Madaba. Malheureusement, il est réglé sur le centre artisanal de ce nom et non pas sur le monastère. Petites rues embouteillées, nous avons un avant-goût de la conduite dans cette petite ville. La route du Mont Nebo est bordée de pins puis de centres artisanaux et des restaurants pour touristes.

Difficile de distinguer le « mont » sur l’épaulement des collines. Il est coiffé d’une « église » moderne Entrée payante (2JD) le Jordan Pass n’est pas accepté. Les nombreux cars ont déversé des classes de filles. Nombreuses sont « en cheveux » est-ce parce qu’elles sont chrétiennes ou parce qu’elles sont trop jeunes pour être voilées ? Elles ne s’intéressent que très peu aux mosaïques, trop occuper à se photographier les unes les autres. Les touristes les intriguent. Deux grandes (voilées) me font passer un véritable interrogatoire « Pourquoi avez-vous choisi la Jordanie ? – avez-vous visité d’autres pays du Moyen Orient ? pourquoi pas Dubai ? » . Les plus petites exercent leur anglais « what is your name ? ». Elles sont bien amusantes.

Mosaïque du Mont Nebo, la « girafe » tenue en laisse
girafe tenue en laisse

L’église, très moderne est conçue pour protéger une église ancienne et les précieuses mosaïques très exotiques avec des animaux. Un noir tient e laisse une autruche, un dromadaire, des chasseurs transpercent un ours et un sanglier ; thèmes de chasse étonnant dans une église. Cette œuvre remarquable a été datée (530) et signée. Elle conviendrait mieux au Palais de Constantinople qu’à un lieu sait.

La terrasse garde les fondations du monastère. Chacun vient contempler le panorama comme Moïse qui n’a pu fouler la Terre Promise.

Face à la Terre Promise, sur la Terrasse du Mont Nebo, crucifix ou bâton de Moïse avec le serpent.

Pour le déjeuner, les restaurants prometteurs semblent fermés (l’un d’eux avec des  scènes de la Bible en plâtre dans le jardin,  n’ouvrira que pour le dîner) le parking du suivant est encombré de cars…La conduite dans Madaba devient un véritable cauchemar pour Dominique. Le fenêtre « batterie faible » occupe l’écran, au pire moment  l’appareil s’éteint à nombreuses reprises (bien qu’il soit branché sur l’allume-cigare de la voiture depuis ce matin 8h) .  J1’ai programmé le Parc Archéologique c’est un complexe d’églises anciennes en pleine ville. Les rues commerçantes sont étroites, embouteillées ; Les habitants laissent leur voiture au milieu de la circulation, ouvrent leur portière, klaxonnent. Quand, enfin on a garé la voiture à proximité du parc archéologique, ce sont les restaurants qui sont introuvables.

On a tourné près de deux heures au hasard, empruntant toujours les mêmes rues. Enfin, à la limite de la ville, nous découvrons une échoppe de falafels . Pour 1JD nous avons deux pita/falafel et pour un autre JD deux oranges, deux bananes. Déjeuner tout à fait suffisant !

Madaba : église de la vierge, curieuse mosaique ronde

Le parc archéologique expose de nombreuses mosaïques provenant des églises voisines, il contient l’Eglise de la Vierge redécouverte en 1857, érigée sur un ancien temple romain. On voit encore les arches romaines . Le  plan circulaire inhabituel pour une église repose sur les structures du temple. Une très belle mosaïque ronde entourée d’entrelacs islamiques fait la synthèse entre toutes ces origines, l’art byzantin rencontre l’art islamique.

La salle d’Hippolyte raconte la tragédie d’Euripide. On reconnait Phèdre, Aphrodite, et les petits amours. Trois villes sont personnifiées Rome, Gregoria et Madaba (j’ai cherché sans trouver Gregoria). C’est une mosaïque vraiment extraordinaire

Moins spectaculaires, les mosaïques de l’église de Matrouh : les médaillons ronds ou hexagonaux sont entourés de belles frises en camaïeu gris-beige-jaune ou rouge-rose-bleu.

Sur un mur, on voit de belles maisons représentant les villes des environs.

Le decumanus de la ville romaine passe dans le Parc Archéologique.

Il y a aussi une mosaïque provenant de la forteresse de Machéronte  d’Hérode le grand que nous verrons demain.

La mosaïque la plus fameuse est celle du plan de la Palestine qui se trouve dans l’église Saint Georges. A l’issue de ma visite au Parc Archéologique je pars à la recherche de Saint George. Me guidant à un clocher qui dépasse les maisons j’arrive à la grande église Saint Jean Baptiste qui est diamétralement opposée sur le plan. Il faut dire que nous avons tant tourné que j’ai perdu le  nord.

les écoliers de Saint Jean Baptiste

Saint Jean Baptiste est une église catholique encore en fonction avec un haut clocher carré coiffé d’un toit à 4 pentes et surmonté d’une croix. Dans le presbytère, on aménagé une sorte de musée avec la reproduction moderne de la mosaïque de Saint Etienne. Aux murs des photographies anciennes très intéressantes des années 1900 : on voit des paysans et les élèves des écoles catholiques. Les petits garçons arbore une tenue bédouine avec chèche et cordelette, les filles habillées de noir et parfois voilées.

Le prêtre me propose de découvrir les souterrains sous l’église ; C’est une promenade très surprenante. Je ne sais pas trop où j’arrive. Je renonce à l’autre attraction : grimper au sommet du clocher pour avoir une vue plongeante sur Madaba. Des souterrains on débouche dans l’église, très vaste, moderne de peu d’intérêt.

A proximité, notre hôtel Saint Jean. Je retourne à la voiture en mémorisant le parcours. Nous sommes passée dans ces rues, n’avions pas remarqué l’hôtel ni les resaturants alors que les cherchions.

Comme il est déjà 16h et que tout ferme à 17, je choisis les visites les plus proches.

Le Musée est poussiéreux. J’aurais sans doute profité de la visite si un vieil homme à caffieh à damier ne s’était imposé comme guide et ne m’avait imposé ses commentaires en arabe. Les mosaïques ont perdu leur éclat dans la poussière, les lampes à huile en poterie, les lourds bracelets en argent auraient mérité des efforts de présentation.  Par politesse, je laisse mon hôte me détailler chaque objet, il méritera son bakshish !

L’Eglise des Apôtres se trouve en périphérie de la vieille ville. Ce n’est pas une église mais une structure protégeant les mosaïques. Pierre et tuile, rien de l’extérieur ne laisse deviner que c’est une construction relativement récente. Le gardien fait des efforts pour mobiliser mon attention en pulvérisant de l’eau pour raviver les couleurs des mosaïques. Je lui donne un JD qu’il accepte en feignant d’être surpris.

Il est trop tard pour l’église Saint George. Je ne verrai pas la mosaïque la plus célèbre de Jordanie.

Hôtel saint John : lobby

Accueil très chaleureux à l’Hôtel Saint John dont la gestion est familiale. Comme tous les Jordaniens, le réceptionniste s’inquiète de notre perception de la Jordanie et des Jordaniens ?

Notre chambre est simple mais confortable ; Il y a un très grand lit et un écran plat de grande taille (avec BFMTV en français. La climatisation a été inversée pour servir de chauffage. La fenêtre est petite et il n’y a pas de vue, ce qui n’est pas grave puisqu’au 4ème étage la terrasse est très agréable avec une vue étendue sur la ville, le clocher de l’église Saint Jean Baptiste, la coupole dorée et les minarets comme   effilés au taille-crayon, de type turc.

Sur une terrasse voisine, un homme brandit une épuisette à la manière d’un filet à papillons. Il siffle. Une troupe de pigeons arrive à son appel.

Nous y passons le reste de la soirée. Thé à la menthe au soleil couchant en triant les photos dans des fauteuils confortables/ La température a sérieusement fraîchi, j’enfile une polaire et m’enroule dans le cachemire de ma grande écharpe grise.

Des jeunes filles aux longs cheveux lâchés jouent aux cartes en fumant des narguilés. Elles  sont très gaies (et bruyantes). La musique est au volume maximum La lumière passe du rouge au bleu donnant au Skybar une ambiance de boîte de nuit (il n’est pas 19h). De nouvelles jeunes filles arrivent, toutes sur le même modèle, pantalons serrés, blousons gris ou rouge, cheveux très longs, peu ou pas de maquillage à la différence des voilées qui arborent un rouge brillant et des yeux très charbonnés. Embrassades entre filles (discrètes) entre garçons, bises, pas de mélange de genres. Autant les filles sont exubérantes, autant les garçons silencieux.

Quand arrive l’heure de la prière, la musique est mise en sourdine ; l’hôtel Saint John est catholique mais respect le chant du muezzin.

Les pigeons au coucher du soleil

On nous apporte une très grande variété de salades : persil haché et tomates coupées très fin, servie sur des feuilles de salade, humus décoré de feuilles de menthe et lignes de sumac, tehina décorée de pois chiches, fétouche avec des croutons arrosés d’une sauce couleur caramel, une salade absolument  délicieuse de tomates, concombres aubergines finement hachés avec des poivrons, de la pomme et des amandes. Au début nous chipotons, ne picorons que pour goûter – pour garder de l’appetit pour le plat principal – puis on liquide tout. C’est tellement bon ! Quand on nous apporte le poulet coupé en dés dans des oignons recouvert de pita chaude nous n’avons plus faim ; Nous goûtons pour faire honneur au cuisinier en se forçant un peu.

Lyon (4) Sur les collines de Fourvière et de la Croix Rousse

ESCAPADE A LYON

Théâtres romains
Théâtres romains

On monte aux théâtres gallo-romains. Le petit Odéon et le grand théâtre sont très bien restaurés. On  y donne des spectacles mais les restaurations ne dénaturent pas les ruines.La vue est merveilleuse. Des colonnes précieuses subsistent; on a reconstitué le pavage de marbres colorés variés.

lyon-clems-15Curieusement des vitrines de béton surplombent les antiquités : le musée gallo-romain à l’intérieur de la colline s’ouvre directement sur les théâtres. Expérience d’acoustique classique. La petite fille en rose,  assise en haut des gradins, fait signe à Clémence   bas à l’orchestre qu’elle l’entend.

Théâtres expérience de'acoustique
Théâtres expérience de’acoustique

La Basilique de Fourvière me fait penser au Sacré Cœur de Montmartre, pour le style néo-byzantin et pour cette architecture 19ème siècle qui n’a pas encore pris la patine du temps. Trop décoré, trop de mosaïques.

Basilique de Fourvière
Basilique de Fourvière

Surchargé, boiseries, dorures, colonnes, lustre. Tout est magnifique. Trop. Si j’étais croyante je n’arriverais pas à prier tant je serais distraite par ce décor. Comme je ne le suis pas, j’essaie de deviner ce que racontent les mosaïques : ces galères figurent la Bataille de Lépante, là, c’est le Concile de Nicée (je n’aurais jamais trouvé).

bataille de Lépante
bataille de Lépante

Au dessous de cette église haute l’église basse n’est pas une crypte comme dans les églises anciennes où la crypte est antérieure et où on a construit la nouvelle par- dessus. C’est une église moins clinquante que celle d’en-haut.

20161021_170300Elle est dédiée à la Vierge (comme le sanctuaire qui préexistait avant la construction de la basilique). Chaque chapelle contient une statue venant du monde entier. La Vierge philippine ressemble à celle de Saragosse en Espagne, une Vierge noire est italienne, la Libanaise est toute blanche, il y a une polonaise, une mosaïque représente le chemin de saint Jacques. C’est l’œuvre d’une ukrainienne, elle est très récente et amusante à regarder : on peut y reconnaître les différentes étapes du pèlerinage, les églises de Poitiers, de Lyon et bien sûr de Compostelle. Un énorme pèlerin surgit du chemin où cheminent des petits personnages. On peut aussi rencontrer l’histoire de Saint Jacques remontant ses filets, guérissant un malade, pendu…..

Pélerinage de Compstelle
Pélerinage de Compstelle

On descend à travers le jardin du rosaire : des roses en métal gravé, jalonnent le chemin. Le sentier aboutit à Saint Paul. On m’avait dit que Fourvière était la colline qui prie. Je comprends pourquoi !

Lyon vu de Fourvière
Lyon vu de Fourvière

Clémence nous entraîne dans la montée de la Croix Rousse.  Au pied d’un immeuble peint,Bernard Pivot nous accueille. Changement d’ambiance, la Croix-rousse, la colline qui travaille, celle des Canuts, se boboïse. Cafés sympas, boutiques bio, ou d’artisanat. Graffitis contestataire sur les marches du jardin : « Travaille-consomme-travaille-consomme » a-t-on écrit sur chaque marche. Beaucoup de jeunes couples avec enfants.

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En haut sur la place s’est installée la Fête foraine avec ses manèges pour les grands. Encore un changement d’ambiance et de population : des ados nouvellement en vacances sont venus de banlieue. Ils ressemblent étrangement à nos cristoliens. Bagarre très violente de filles qui s’insultent et se tirent les cheveux, un jeune et une fille se tapent au milieu de la circulation sans aucun égard pour les voitures qui pourraient les renverser. Cela nous dissuade de nous arrêter pour des arrêts-photos.

Retour dans le quartier de l’Opéra, très différent de jour que de nuit. Le demi-cylindre noir moderne écrase l’opéra de pierre. Nous cherchons un café pour y retrouver Marine et sa Emilie et nous asseyons à la terrasse du Baryton- le bien nommé.

Retour par le métro jusqu’à Monplaisir-Lumière qui est en face de l’Appart-hôtel. Pour moi, encore de la marche ! C’est très facile : tout droit rue Antoine Lumière puis rue Cazeneuve. 2.3km quand même  dans les rues désertes. Quand j’arrive à 21h30, je suis juste bonne à me doucher (très belle douche) pour délasser mes muscles courbatus et à me coucher.

 

Esquilin : églises

CARNET ROMAIN

Sainte Marie Maggiore vue de la place de l'Esquilin
Santa Maria Maggiore vue de la place de l’Esquilin

Nous nous reposons au soleil dans le jardin près de la verte fontaine. Il est un peu tôt pour déjeuner. Pas une terrasse au soleil Piazza Repubblica ni près de la Gare Termini . Quelques snacks et cantines peu attirantes autour de la gare. Nous poursuivons vers l’Esquilin et Santa Maria Maggiore, curieusement là il y a plusieurs pubs irlandais. La terrasse que nous trouvons via S Prassede l’Old Marconi, à l’enseigne d’un vieux poste de radio a aussi un patron british. Mi-taverne à bière, mi trattoria de quartier italien, l’osmose passe bien. Le serveur a le type asiatique mais la carte est définitivement romaine. Je choisis des Tonnarelli pepe e cacia, pâtes maisons excellentes au pecorino. Dominique commande des dés de poulet à la sauce safran. .

Tonnarelli pepe e caccia
Tonnarelli pepe e cacia

Santa Maria Maggiore

Santa Maria Maggiore est une très grande église avec un  plafond à caisson de bois doré. De grosses colonnes partagent l’intérieur en trois nefs (une large et deux étroites. Les mosaïques sont vraiment merveilleuses ?

Mosaïques dorées de l'absides
Mosaïques dorées de l’absides

Il aurait fallu apporter des jumelles pour en profiter. L’abside est toute dorée avec le Christ Pantocrator et Marie dans un cercle sur un fond doré orné de volutes. Autour de petites scènes sur des registres sont très colorées. Quelqu’un a éclairé quelques minutes, l’église s’est allumée a brillé puis s’est éteinte sans qu’on trouve le tronc pour la rallumer à nouveau. La crypte est revêtue de marbres précieux  un prélat de marbre blanc est agenouillé.

Vaste nef très claire avec le plafond à caissons
Vaste nef très claire avec le plafond à caissons

Les deux chapelles de part et d’autre du transept sot couronnées de belles coupoles peintes à fresques revêtues de marbre de toutes nuances. Des angelots et putti flottent sur des nuages ou grimpent aux corniches. Photo et visites interdites, réservées à la prière. La Paulina est nommée d’après Pauline Borghèse (Bonaparte) la belle Pauline de Canova.

Chapelle Paulina
Chapelle Paulina

Santa Pudenziana

Sa Pudenzia
Sa Pudenziana

Elle est située en bas de la place de l’Esquilin à l’arrière de Santa Maria Maggiore, petite église au dehors modeste, en contrebas dans une cour ; Elle est fort ancienne, son campanile a été ajouté au 12ème siècle. La mosaïque de l’abside est de la fin  du 4ème siècle, elle est très originale mais fort restaurée et j’ai eu du mal à imaginer qu’elle était si vieille.

Santa Prassede

052 - Copie

J’ai dû patienter jusqu’à 16h pour y entrer. Nous avions déjeuné à deux pas. Cela valait vraiment la peine d’attendre ! L’église actuelle date de 817-824 , les mosaïques sont donc carolingiennes. Elles sont originales et très belles.

Retour dans les bus bondés

Le retour est encore une épopée qui a duré deux heures ; Le week end le trafic est dévié en raison de la fermeture des forums impériaux. Les autobus n’empruntent pas les itinéraires de la semaine. Personne n’est capable de nous dire si le bus va s’arrêter à l’arrêt où nous l’attendons. Après avoir vainement attendu le 75, nous nous traînons à la gare Termini. En attendant le bus nous sommes distraite par un vol d’étourneaux qui se posent sur un pin tout proche avec un vacarme infernal. Nous embarquons dans le 64 pris d’assaut par une cohue monstrueuse. Dans le Tram N°8 c’est encore pire. On se demande bien si on arrivera à descendre à Giacchino Belli !

 

 

le Musée de Kissamos

CARNET CRÉTOIS

Musée de Kissamos : mosaïque romaine


Le musée archéologique de Kissamos occupe le Palais du gouverneur, maison vénitienne  sur une place animée non loin de la mer. C’est un musée modèle de pédagogie. Les objets en sont pas présentés seuls : ils sont mis en scène, photo des fouilles, on les découvre avec les yeux des archéologues. Une photo de fresque, ou de bas relief montre l’utilisation antique de l’objet, souvent une poterie banale qui prend de l’intérêt ainsi mise  en évidence. Même présentation pour els cornes de la chèvre sauvage (bouquetin ?) la Krikri, figurée estampée sur un vase.

Les objets proviennent soir de Kissamos, de Phalassarna, sur le bord de la mer ou de Polyrrhenia, situé sur une colline plus au sud. Je m’intéresse particulièrement à Phalassarna que nous visiterons ce soir. : cité-état du 6ème avant JC, puissance navale détruite en 67 av JC par les Romains puis en 365 après JC par un séisme.

Dans les bains Romains de Kissamos on a trouvé des marbres d’une grande finesse : un petit Pan et un satyre. La belle statue de jeune fille venant de Polyrrhénia m’a aussi plu. On a installé à l’étage le chef d’œuvre du musée : une magnifique mosaïque de Dionysos qui vient de Kissamos-même. Au centre : un char tiré par des tigres, tout autour se déroule une chasse au sanglier, les chiens sont particulièrement bien représentés. Deux garçons ailés (des amours ?) capturent le sanglier. De l’autre côté de la salle, sur la bordure symétrique on a figuré le retour de la chasse et le banquet qui a suivi.

Une salle est consacrée aux amphores : un schéma explique comment on les empilait dans la cale du navire. 3 facteurs favorisaient  le commerce des vins : La Pax Romana, la forte demande de vin en Italie, la place stratégique de la Crète dans les routes commerciales.

La dernière salle raconte le séisme (8.5 Richter) suivi d’un tsunami jusque dans le Delta du Nil. On voit un marbre de jeune homme tel qu’il a été retrouvé, écrasé par un bloc et les photos d’un homme retrouvé écrasé dans sa cuisine.

Naples – Musée archéologique

CARNET NAPOLITAIN/ 8 JOURS EN JUILLET 2005

Manger à Pompéi !

Une exposition  est consacrée aux aliments et à l’alimentation à Pompéi. Un triclinium est meublé d’épais coussins recouvrant les banquettes mais pas de table. Les murs sont peints de rouge avec de petits paysages à la place des fenêtres. Des panneaux très modernes expliquent comment on apprêtait les repas, les herbes le garum, les différents poissons…

On a aussi reconstitué une échoppe à bière ou à vin. La décoration murale est à motifs animaliers. Même les graffitis sont présents. Dans une vitrine : les restes carbonisés de figues, olives, noix, grenades, siliques de caroubes et les pains ronds aplatis partagés par les encoches radiales. Les panneaux montrent la boulangerie et même le portrait du boulanger.

La vaisselle des Romains

Les salles suivantes nous projettent encore plus dans la vie quotidienne des Romains : salles de l’argenterie et des bronzes où l’on voit la vaisselle des Romains.

Les vitrines anciennes sont des merveilles du genre : leurs pieds sont de petits personnages encapuchonnés, atlantes d’une vaisselle magnifique. Luxe des poignées ciselées ou embouties, des motifs, des sculptures. On voit surtout des brocs, des cratères ou des pots, pas d’assiette ni de couverts. Les moules en forme de lièvre ou de porcelets pour les pâtés sont très sophistiqués : la cheminée pour évacuer la vapeur se trouve à la place de la queue du lapin. La verrerie est extrêmement variée : belles carafes et carreaux de vitres pour les fenêtres en passant par des chef d’œuvres comme le vase bleu ornée de camées ou la coupe en cristal parfaitement transparent gravée de motifs dionysiaques. Cet étalage de luxe cadre bien avec les villas de Baia ou de Pompéi.
Cabinet secret

A 9h45 précises, nous nous présentons au Cabinet Secret. La censure qui pèse sur les objets érotiques leur donne encore plus de valeur. Cette censure des Bourbons était politique Les Romains, depuis la Renaissance et peut être même avant, étaient des modèles pour la monarchie. On les imaginait courageux et virils. On les découvre très portés sur le sexe et la luxure, un très mauvais exemple pour les Espagnols très-catholiques. De plus, tous les visiteurs de toute l’Europe seraient capables de ternir la réputation de Naples en propageant ces images choquantes. Mieux valait les enfermer dans un Cabinet Secret.
Évidemment, pour nous, peu d’image sont choquantes : les personnages de Satires ou de l’Hermaphrodite sont connus, anciens souvenirs du Satiricon de Fellini qu’il faudrait revoir . Différents objets en forme de phallus, lampes à phallus, clochettes, jouets érotiques… rien de très surprenant.

les musiciens ambulants

Mosaïques

Les mosaïques sont d’une finesse incroyable. Elles surpassent par leurs coloris, leurs détails, tout ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. Et pourtant, nous en avons vues : à Istanbul, à Paphos, ou à Piazza Armerina .Mise à part la très belle bataille d’Alexandre les sujets sont plus intimistes, de très petits tableaux montrent des artistes, la sorcière…les portraits sont saisissants ainsi que les animaux.

Le Temple d’Isis, décor de la Flûte enchantée

Quatre grandes salles sont consacrées au temple d’Isis de Pompéi et à son portique peint de rouge avec une frise noire. Ce tout petit temple a fasciné le public lors de sa découverte en 1770.Elle serait à l’origine de l’Egyptomanie et aurait inspiré Mozart pour sa Flûte enchantée. Les décors de l’opéra, à sa création, auraient été les copies du temple d’Isis. Une maquette récente a été réalisée par informatique d’après les photos. Tout autour de la pièce, les gravures du 19ème siècle. Les panneaux rouges du portique sont décorés de petits rectangles représentant soit des paysages d’Égypte soit une naumachie- galères sur le Nil- censée rappeler la légende d’Isis et d’Osiris. Je ne reconnais pas trop Égypte.  Un ibis ou le crâne rasé d’un prêtre font couleur locale.

Des bronzes retrouvés dans une seule villa occupent deux grandes salles.
Archéologie de Naples

Le temple des Dioscures, remplacés par la grande église San Paolo place San Gaetano puis le forum situé dans le cloître de San  Lorenzo… Je suis contente d’identifier les lieux après notre promenade de samedi.

Romains!

Collection Farnèse

Principalement des marbres. Dans un grand hall au rez de chaussée tous les empereurs, ou presque, sont alignés : Caracalla, Marc-Aurèle (très beau) Domitien coiffé d’une couronne, Vespasien et sa sale gueule, César. Néron et Hadrien, eux,  sont absents. Les Romains ont désormais un visage !
Encore des chefs d’œuvres ! Le grand taureau Farnèse, le plus grand bloc de marbre sculpté dans l’Antiquité, l’Artémis d’Ephèse

Florence : San Miniato al monte

CARNET TOSCAN

façade romane de San miniato

De la terrasse de Neptune du Palazzo Vecchio, une façade blanche se détache des collines : San Miniato. Ce sera le but de notre promenade.

Le trajet de la Villa à San Miniato est facile et très agréable. La large avenue Galilée ondule aux flancs de la colline, entre des villas magnifiques précédées d’imposants jardins. D’immenses pins parasols font de l’ombre, toute la colline est boisée.

San Miniato est perchée sur des escaliers blancs. La façade de marbre éblouissant est extrêmement décorée : motifs, bandes et incrustations de marbre vert, colonnes antiques à chapiteaux corinthiens. Le décor ressemble à celui du Baptistère, mieux mis en valeur dans son écrin de verdure et ressort sur le ciel bleu tandis qu’au Baptistère, il se trouve écrasé par la Cathédrale.

 

Les tolits de Florence vus de san miniato

Assises dans un petit coin d’ombre sur le parapet, nous admirons les toits de Florence. Le panorama est magnifique. Nous identifions les tours, celle du Palazzo Vecchio, le Campanile, le Duomo, les arcades des Offices.

L’intérieur de l’église San Miniato s’harmonise bien avec sa façade. Cela parait idiot mais c’est loin d’être une évidence. Combien de façades baroques cachent des églises gothiques ou romanes en Espagne ! Ou au contraire, une façade romane sobre s’ouvre sur un intérieur baroque en Sicile! Les murs sont décorés des mêmes motifs : imposantes colonnes de marbres variés. Au sol, marqueterie de marbre noire et blanche : un zodiaque est ciselé au milieu de motifs géométriques compliqués rappelant, selon nos guides, les tissus siciliens. Il fait bon dans l’église fraîche et aérée. Le plafond de bois est peint de motifs géométriques de couleurs vives. Cette église me paraît étrangement familière, réminiscences de Sicile. Au dessus du chœur, la mosaïque dorée du Christ Pantocrator s’apparente aux mosaïques byzantines. Nos guides la qualifient de romane. J’ai la curieuse impression d’une boucle qui se referme ici entre l’Orient byzantin et le Roman que nous le connaissons en France. Entre l’étrangeté et l’exotisme byzantin, la symbiose sicilienne, se trouve ici un chaînon qui relie nos voyages, Chypre, Sicile, Toscane….Dans le chœur, un curieux tabernacle abrite un crucifix miraculeux : sorte d’arche très décorée de tableaux qui rappellent les icônes. Sous le chœur, une très jolie crypte est soutenue par de fines colonnes. Au dessus, nous remarquons des marqueteries de marbre noir et blanc. L’église est aussi peinte de fresques qui ne m’attirent pas spécialement.
La route qui serpente dans la colline aboutit à la place Michelangelo, occupée par un podium : des baraques, beaucoup de monde, aucun intérêt.

Florence : Baptistère

CARNET TOSCAN

portes du baptistère
portes du baptistère

A midi, les portes ouvrent. L’intérieur est beaucoup plus vaste que je ne l’imaginais. Beaucoup plus décoré aussi. Sous la pyramide se cache une coupole (décidément Florence est la ville des toits doubles !). Cette coupole est décorée de magnifiques mosaïques tout à fait comparables à celles de Monreale, près de Palerme, en éclat tout au moins. La lecture est plus compliquée moins pédagogique qu’en Sicile. Des colonnes très décorées dessinent des arêtes et découpent des tranches verticales dans la coupole

histoire de Noé