Florence : Signoria, Palazzo Vecchio

CARNET TOSCAN

Ponte vecchio sur l'Arno

A 8h30, nous traversons l’Arno et arrivons en zone piétonnière. La ville dort, la circulation est facile. Mais que faire de la voiture? Nous la garons dans un parking privé (3€/h) cher, mais bien situé.
Sur le  Ponte Vecchio, les échoppes de bois sont relevées. La lumière du matin fait ressortir les crépis colorés des maisons. Nous suivons le « corridor » de Vasari qui nous conduit aux Offices, deux galeries à arcades solennelles se faisant face. Nous parvenons au Palazzo Vecchio et à la Loggia de la Signoria sur la Plazza della Signoria.

Piazza della Signoria

Persée de Cellini

La Loggia della Signoria est un musée de sculptures. Le chef d’œuvre le plus célèbre est le Persée de Cellini en bronze. Beaucoup de statues sont antiques. La confrontation des œuvres du XVI ème siècle et des antiques qu’on vient de retrouver à la Renaissance, est particulièrement intéressante. Mais je ne trouve pas d’autre piste d’analyse.

La place de la Signoria est ornée d’une curieuse fontaine de Neptune et de statues géantes. On voit l’emplacement où Savonarole a été pendu. Je suis ravie d’avoir préparé ce voyage en lisant l’histoire des Médicis. Même si je ne connais rien en sculpture je suis heureuse de mettre des visages sous les noms des différents Cosimo.

Palazzo Vecchio

palazzo vecchio vu du haut de la coupole du Duomo

Le Palazzo Vecchio est emballé par des bâches de ravalement. Heureusement nos guides sont bien illustrés ! La cour décorée par Vasari est  un peu encombrée par le ravalement. Encore ! La visite du Palazzo est libre. De nombreux panneaux et des écrans multimédia fournissent d’abondantes explications. Deux axes : l’Histoire de Florence qui se confond avec celle des Médicis (parenthèse de Savonarole à la fin du XVème), autre thème : la Mythologie.
Mythologie
Depuis plusieurs années nous avons appris à décrypter les fresques et mosaïques byzantines et romanes à sujet exclusivement religieux ou les mosaïques romaines. Avec la Renaissance, tout change, la mythologie fournit les thèmes des peintures. Mais il ne faut pas les regarder naïvement. La mythologie n‘est que prétexte à la glorification des maîtres de Florence. Je suis déroutée quand Cérès, déesse des récoltes figure un Médicis. A l’époque tout le monde savait reconnaître le sens caché de ces allégories. Pour nous c’est plus difficile.

Les objets décoratifs sont plus faciles à apprécier : je tombe en arrêt devant un secrétaire aux nombreux tiroirs ornés de marqueterie de pierres dures.
La salle des cartes de géographie nous plaît beaucoup.
Nous avons passé deux heures dans le palais et ne sommes pas prêtes à entreprendre une autre visite sérieuse. Nous parcourons les ruelles à la recherche du Duomo et du Baptistère. De la Terrasse de Saturne, en haut du Palais, ils semblaient tout proches.

Duomo et Baptistère

Les grandes places sont maintenant occupées par la foule. Le soleil tape. Il fait meilleur dans les petites rues. Je ne sais pas très bien où porter mon regard : boutiques de luxe très raffinées, architecture des palais florentins… Ici, chaque immeuble est un palais. Les églises sont ornées d’abondantes sculptures. Tant de luxe, tant d’ornements finissent par nous étourdir et nous blaser. Difficile de garder longtemps la disponibilité et la capacité de s’émerveiller. Nous passons donc devant des merveilles sans nous étonner plus que cela.

En face du Baptistère et de la Cathédrale, nous lisons les guides assises sur un banc à l’ombre. Les belles incrustations de marbre blanc et vert, les dentelles de pierre du fronton, le campanile ajouré, nous éblouissent au point de rendre un peu idiotes. Je fais le tour du Baptistère pour admirer les portes ouvragées. Celle de Pisano me rappelle Monréale, celle du Paradis est finement ciselée. Nous nous dépêchons de rejoindre le parking avant que n’expire la 4ème heure.

Florence : Santa Croce

CARNET TOSCAN

Florence capella dei pazzi

Santa Croce est une des plus grandes églises de Florence.

Sur la place   se déroule le Calcio en costume. Les tribunes masquent la belle façade peinte d’un palais.

La façade de Santa Croce est en marbre blanc incrusté de marbre vert comme San Miniato comme le Duomo, le Baptistère…Elle ne date que de 1863. C’est une sorte de gothique un peu raté. L’architecte se serait inspiré d’une niche de Orsanmichele. Nous sommes blasées des façades blanches et vertes et ne lui consacrons qu’un regard distant.

Tombeaux des hommes célèbres

L’intérieur, très vaste et gris fait aussi penser à la nef du Duomo. Mais l’espace a été largement rempli pendant les siècles. Sur les deux murs de la nef, on a installé des tombeaux monumentaux. Le premier est le plus grand : celui de Michel-Ange, à côté, le cénotaphe de Dante, le tombeau de Machiavel, Rossini, Galilée et même Marconi (il y en a d’autres mais leurs noms ne me dit rien). Des traces de fresques apparaissent entre les décorations plus récentes.
Chapelles
Dans les nombreuses chapelles nous voyons des fresques mais nous sommes pressées par le temps. A 13h14, il faut reprendre la voiture D’ailleurs, la troisième visite est toujours un peu bâclée.
La Chapelle des Prizzi est vide mais tout à fait différente : œuvre de Brunelleschi (1446-1470) ? C’est le premier chef d’œuvre de la Renaissance. La coupole, les arches et les corniches sont soulignées par des cannelures imitant les colonnes antiques avec des faux chapiteaux corinthiens de couleur grise tranchant avec le blanc des murs.

Les seules décorations sont des médaillons ronds de Luca Della Robia. Il y a également des guirlandes de terre cuite vernissée représentant des fruits.

Depuis deux jours, nous commençons à nous familiariser avec ces artistes qui ont travaillé aux divers monuments que nous visitons. Nous traversons le petit musée de l’Opera de Santa Croce sans nous arrêter, nous sommes arrivées à saturation des visites.
La salade du traiteur de Galuzzo
Juste avant d’arriver à Galluzzo, nous remarquons un traiteur à l’angle des deux routes et achetons de la salade de pâtes. Par cette journée la plus chaude de la semaine nous n’avons envie, que de salade. Celle-ci est délicieuse. Les pâtes en torsades de plusieurs couleurs sont assaisonnées avec du basilic frais (on en achète tout un bouquet), du piment, invisible mais bien fort, de l’huile d’olive, bien sûr, parmesan gratté et tomates fraîches écrasées. Les tomates donnent tout le goût. Avec cela, croquettes de pomme de terre, jambon cuit roulées dans la chapelure.

Florence pélerinage au tombeau de Laurent Médicis

CARNET TOSCAN


Nous garons la voiture au parking souterrain de la Gare (2+3€/h).

Nous sommes à deux pas de Santa Maria Novella que nous négligeons préférant San Lorenzo. Je tiens à ce pèlerinage au tombeau de Laurent le Magnifique dont j’ai lu la biographie de Marcel Brion.

Pèlerinage Médicis

Les Médicis que nous avons rencontrés précédemment sont plus tardifs. Je les connais mal. J’avais donc très envie de voir cette église commandée par le fondateur de la dynastie : Giovanni de Bicci à Brunelleschi, la bibliothèque Médicéenne, la tombe de Côme le Vieux et l’imposante Chapelle Médicéenne.

marché
La rue est occupée par une sorte de marché pour touristes : cuirs et fringues.  Dans le marché couvert des épiceries de luxe proposent des champignons séchés qui sentent merveilleusement bon, des mélanges secs de tomates, herbes, piments, des « tomates séchées au soleil »  toutes sortes de pâtes de toutes tailles, formes et couleurs. Il y a même du riz précuit à l’encre de seiche, des risottos variés …Bien sûr de l’huile et une liqueur au citron dans des flacons de fantaisie. Difficile de résister, j’achèterais bien tout.
Les légumes et les fruits sont magnifiques et bien moins chers que dans les supermarchés ou les fruterias des petites rues. Construit sur deux niveaux sous des verrières, il ressemble à de nombreux marchés en France à Budapest ou à Porto. Mon marché préféré reste le marché de Funchal

Chapelle Médicéenne

Chapelle des princes

On arrive à la Chapelle Médicéenne par une crypte basse à épais piliers. Au sol les dalles funéraires de nombreux Médicis (il y a un arbre généalogique pour les curieux). La Chapelle des Princes (Cappella dei Principi) est un monument funéraire gigantesque, un puzzle de marbres de toutes couleurs, de porphyre et de granite. Du pavement à la coupole le décor est brillant, coloré, magnificent. Malheureusement, un échafaudage gâche la vue d’ensemble. Les sarcophages sont surchargés, nous ne nous y arrêtons pas. Je suis admirative devant les incrustations de pierres des de l’autel et celles des blasons des villes de Toscane. Cette technique vraiment originale atteint un degré de perfection absolue. Même si l’ensemble est kitsch, la géologue se réjouit.

Sagrestia Nuova

La Sagrestia Nuova est l’œuvre de Michel-Ange qui a tout simplement copié Brunelleschi : murs blancs parements gris foncé, pilastres cannelés. On reconnaît le style de la chapelle des Pazzi. Les sculptures de Michel-Ange sont dans une chapelle très claire et vide. Elles sont bien mises en valeur face à l’autel, les tombeaux de Lorenzo et de Giuliano, son frère, sur les autres murs: les tombeaux de Laurent II de Médicis et de Julien de Médicis (fils et petit fils de Laurent le Magnifique) . Dans des niches, les deux défunts sont représentés l’un en général romain, l’autre en penseur. Sur les tombes des allégories : le Jour et la Nuit, le Crépuscule et l’Aube.
Le groupe Marie, Côme et Damien, surmonte le tombeau de Laurent le Magnifique.

Parfaites! Trop parfaites!
Les sculptures parfaites, trop parfaites, ne m’émeuvent pas. En revanche, je suis contente d’être sur les traces de Laurent le Magnifique.

Basilique San Lorenzo

La visite à la grande basilique San Lorenzo va nous occuper un bon moment. On commence par la Sagrestia Vecchia de Brunelleschi qui ressemble étonnamment à la chapelle de Pazzi en plus orné : sculptures de Donatello, fresque des constellations, belles portes en bronze ciselées de Donatello.
Dans une petite chapelle latérale, je reconnais une Annonciation de Lippi qui me plaît bien.
Nous admirons d’autres bronzes de Donatello sur les chaires qui ressemblent à des tombeaux juchés sur des colonnes.
Donatello et Michel-Ange ! Voici réunis, les sommets de la sculpture pour notre dernier jour à Florence ?

Le cloître est très sobre, très clair dans le style de Brunelleschi. Il y règne un calme agréable. Sur les murs clairs de grosses grilles qui protègent les fenêtres, se détachent. Quand on monte à l’étage, on a une très belle vue sur le Campanile et le Duomo tous proches.

La Bibliothèque Médicéenne est fermée. On peut juste voir le Vestibule de Michel-Ange, énorme, avec ses grosses colonnes gris foncé et son escalier à volutes presque baroque. C’est surprenant un peu monstrueux.

Enfin, nous longeons le Palais Médicis. Il est tard pour une troisième visite. Nous n’avons plus la tête à cela. Je me suis fait une raison, nous ne verrons pas tout Florence. Autant bien voir quelques monuments plutôt que d’entreprendre un marathon épuisant.

Nous allons plutôt dire au revoir à la Cathédrale et au Baptistère .Je déguste une glace à la cerise sur les marches de la cathédrale.