Palmyre – L’irremplaçable trésor – Paul Veyne

ARCHÉOLOGIE ROMAINE, HELLÉNISTIQUE, ORIENTALE?

Palmyre

Palmyre, perle du désert syrien, était-elle syrienne, hellénistique ou romaine? On y parlait araméen mais aussi grec, avant-poste romain sujette des Césars ou cité caravanière sur la Route de la Soie?

Paul Veyne nous transporte dans le désert aux confins de l’Empire romain, proche de la Perse, et nous décrit une ville différente des villes romaines au plan analogue, du Maroc en Bulgarie. Cette civilisation marchande d’une grande richesse qui a gardé son originalité, ses tribus nomades, ses dieux Bêl et Baalshamîn « traduits » en Zeus, Allat tantôt figurée en Athéna de Phidias, tantôt Artémis…

Si les colonnades sont hellénistiques c’est que « l’hellénisme était toujours la civilisation « mondiale » qui impressionnait tous les peuples, le prestigieux modèle étranger qu’on imitait et en même temps le miroir ou les différents peuples croyaient retrouver leurs propres traits sous une forme plus vraie; S’helléniser c’était rester soi-même tout en devenant soi-même : c’était se moderniser ».

Il raconte aussi l’histoire de Zénobie, reine d’Orient et Vraie romaine…  Son mari  Odinath, élevé au rang de sénateur romain,  leva une armée de bédouins ou de Sarrasins contre Sapor le roi de Perse qui retenait prisonnier l’empereur romain en personne, Valérien. Zénobie, reine hellénistique lettrée et  ouverte attirée par le religion juive donna aussi asile aux manichéens. Après une facile conquête de l’Egypte elle se rêva même impératrice romaine , commença une marche sur Rome et fut refoulée par Aurélien.

Architecture, sculpture, religion, politique, tous les aspect de la ville de Palmyre traduisent une hybridation, symbiose entre l’empire Romain et l’Orient lointain. Le résultat est original.

Le mot de la fin :

« Oui, décidément, ne connaitre ne vouloir connaître qu’une seule culture, la sienne, c’est se condamner à vivre sous un éteignoir »