Réserve de la Pendjari : les animaux de la Mare Bali

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

la mare Bali panoramique un hippotrague dans l'eau

La Réserve

A l’entrée de la Réserve, il faut s’acquitter des droits (23 000F). Les champs sont encore cultivés 5km à l’intérieur du Parc. Ensuite, c’est le domaine des animaux. La périphérie est zone de chasse, nous avons peu de chance de rencontrer des espèces craintives. Seuls, les éléphants qui ont mis à mal la végétation, cassé des branches, même renversé de petits arbres, se promènent. Il commence à faire très chaud et cela m’assomme. Je redoute qu’un troupeau d’éléphants passe et que je le rate dans mon abrutissement.

Notre « premier animal » sera une antilope élégante qui nous ravit. Nous allons en voir beaucoup mais nous ne sommes pas encore blasées.

Mare Bali

le "vieux mondieur babouin"

Près d’un mirador, un gros babouin nous attend au parking à 1,5m du capot. Son nez est entaillé, il est de bonne taille. Duran nous conseille de ne pas l’approcher et nous invite à monter sur les marches de l’affût rapidement. Un homme y est installé avec sa sacoche-photo et un pied. Il boit une bière. Son français est plutôt germanique ainsi que ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Il connaît Duran, évoque des problème de braconnage, parle des spots- télé qu’il a réalisé pour le parc. Très en verve, il nous présente les différents animaux.

Le mirador domine la Mare Bali. Tous ou presque tous les animaux que nous cherchons, nous attendent : une tribu de phacochère se roule dans la boue. De loin, ils ressemblent  à s’y méprendre à des sangliers, ils sont suivis de marcassins qu’ils n’hésitent pas à pousser et à corriger. Plusieurs espèces d’antilopes boivent au bord de la mare. Le cinéaste nous montre le « Monsieur qui n’arrive pas à honorer sa Dame », poursuite des antilopes, début d’accouplement, sans suite, la biche se sauve.

Oiseaux

 

18h arrivée es buffles à la mare Bali

Juste en face, un crocodile, la gueule ouverte. Des dizaines d’oiseaux le côtoient sans souci : »ventre plein ». je suis ravie par la beauté de échassiers : ibis blancs, hérons cendrés, grues couronnées d’une aigrette  brun, blanc et noir, oies du Ghana au plumage noir bleu métallique, aigrettes garzettes, hérons garde-bœufs. Les plus beaux oiseaux sont sans conteste les Jabirus du Sénégal avec leur bec coloré en rouge et jaune, très grands oiseaux ressemblant à des cigognes, élégants debout comme en vol. Un peu plus loin, des Hippotragues « antilope-cheval », un peu lourds. Nos préférés sont les babouins.

Babouins

Nous pourrions rester des heures à les observer tant leur vie est variée et facile à interpréter, tellement ils nous ressemblent. Une famille est installée de l’autre côté de la mare, ils s’agitent sans s’occuper de notre présence. Les jeunes se chamaillent : grandes poursuites soulevant la poussière. Les mères récupèrent leurs bébés…beaucoup plus proches de nous sur les arbres dominant l’abri, un autre groupe nous observe du haut des branches. Une dizaine de petits s’amusent en sécurité à la cime tandis que les mères sont à mi-hauteur. Des adultes s’épouillent au sol, surveillant nos gestes.

Le »vieux monsieur au nez entaillé » qui nous avait accueilli au parking, rôde très près. Il monte sur le plancher du mirador. Le photographe le chasse. Il a cueilli une petite branche qu’il brandit pour l’intimider. Peu efficace ! Pendant que nous bavardons en observant les oiseaux, le singe arrive par derrière et vole la sacoche-photo. Le photographe récupère son sac et se montre plus décidé avec la badine. Le babouin prend ses distances mais reste à l’affût dans les parages. On dirait qu’il défie l’homme et que cette sorte de jeu l’amuse beaucoup.

Sur la route

Sur la route menant à l’Auberge de la Pendjari, nous faisons connaissance avec les bubales, antilopes très gracieuses, et avec les singes rouges, les Patas. Ces derniers ont de longs membres et une longue queue. Seuls le haut de la tête et le dos sont rouge. Côté face, ils sont blancs ou beige clair. Les Patas sont beaucoup plus craintifs que les babouins, leur apparition est fugitive.

oiseaux dans la savane près de la Mare Bali

 

 

A l’auberge de la Pendjari, piscine et hippopotames

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A l’auberge de la Pendjari

l'auberge de la Pendjari

Accueil chaleureux,   Léon a bien fait les choses :  nous sommes attendues.. La chambre climatisée est au prix de la ventilée. (elle est  climatisée et ventilée, nous mettons en route les deux appareils sans scrupule). C’est la 106, située à l’extrémité d’un long bâtiment bas chaulé de blanc et couvert d’un toit de chaume qui dépasse.

Plusieurs de ces bâtiments allongés, une paillote ronde pour le restaurant, des cases rouges complètent l’installation. La piscine est toute proche. Des arbres donnent une vague ombre quand le soleil est au zénith. Le sol balayé, les alignements de pierres passées à la chaux donnent un air vaguement militaire au campement.

L’intérieur de la chambre est propre et fonctionnel, un peu vieillot : murs blancs, dessus de lit décolorés, un tableau « coucher de soleil » orange africain, un peu chromo.  Couleur locale : la moustiquaire bleue soutenue par un cadre en tasseaux un peu bancals. Le bricoleur qui a fait cela n’était sans doute pas un menuisier professionnel. Une table, deux chaises, et même des caches pour les néons qui servent de lampe de chevet. Ce n’est pas luxueux mais c’est très complet et propre.

Après un déjeuner léger de yaourts, bananes et mangues et la douche, je tente un plongeon dans la piscine. 3 hommes sont là, tatouages, coiffure militaire :

–    « Gardez vos claquettes, madame, c’est gras.».

Je tourne les talons. La compagnie des militaires ne me tente pas, l’eau n’a pas la transparence désirée. Je me rafraîchirai sous la douche. Le garçon qui nage insiste :
–      « Venez, Madame, elle est bonne ! »

A la recherche des Hippopotames.

Nous reprenons la 4X4 à 16heures en quête d’hippopotames et, si possible, de buffles ou d’éléphants qui manquent à notre palmarès.

–    « Lion, il est rare. Il faut avoir de la chance. »

Antilopes

cobe

Nous croisons d’autres antilopes : des Cobes de Buffon, des Bubales et les Waterbucks. Le Bubale est plus élégant, les autres plus rares.

préjugés

Les hippopotames nous attendent dans une mare que nous avons du mal à atteindre. Devant nous, roule le 4X4 blanc des militaires avec Hakim, leur guide. Nous pestons contre eux : ils soulèvent la poussière et font fuir les animaux. Nous avons bien tort de les maudire. Ils sont meilleurs que nous à détecter les animaux et d’excellents pionniers. Il suffit de les suivre pour découvrir les antilopes bien cachées ou les phacochères.

La 4X4 blanche emprunte une piste latérale tandis que Duran rejoint la rivière Pendjari bien visible avec ses hauts palmiers : les Rôniers. Un rônier s’est abattu en travers de la piste. Duran doit rebrousser chemin. Les militaires sont installés depuis longtemps au mirador quand nous arrivons. Comme souvent, les préjugés nous font fuir une compagnie utile et agréable. Ces trois garçons sont charmants et beaucoup plus expérimentés que  nous.

hippos

hippos

Les hippos sont très nombreux, au moins une vingtaine. Les plus gros font des bosses grises, arrondies, qui sortent de l’eau. Les plus petits sont plus agités. Ils sont rigolos, on ne voit que les oreilles et les narines hors de l’eau. L’attraction ce sont leurs bâillements bruyants spectaculaires et communicatifs. Ces animaux paraissent très paresseux, ils se retournent parfois et s’affalent sur l’autre côté. Certains n’ont pas bougé de toute l’observation. J’en profite pour dessiner. J’observe à la jumelle. C’est la première fois que je me livre à cet exercice. Le résultat n’est pas très réussi.

Au retour, nous suivons la 4X4 blanche qui sert d’éclaireur. De chaque côté de la route : trois ou quatre buffles. On sort les appareils-photo. Duran proteste :

Pas de flash, ils chargent »

Nous sommes prises dans un dilemme. Si on ne les photographie pas, nous risquons de ne plus en revoir d’autres. Si on les prend, on risque de déclencher une catastrophe. Trop tard pour débrayer le flash.

Pendjari : Pâques à la Réserve : les éléphants à la Mare Sacrée

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les éléphants


Nous sommes au bout du monde seules avec les animaux !!!

Je me réveille dès 4h, très impatiente. et regarde ma montre toutes les 30 minutes. Je n’arrive pas à réaliser que  nous sommes réellement en Afrique, au bout du monde, dans la savane, loin des routes, du réseau téléphonique et électrique. Seules avec les animaux, ou presque. Ici, le personnel est africain mais tous les clients sont blancs sauf la femme de l’ancien Président Soghlo qui a droit aux honneurs d’un garde du corps.

Penser que nous sommes passées en moins de 24heures du taxi brousse de Djougou au luxe de « la »  4X4, du marché de Bohicon où nous étions les seules Blanches, à la société de la Pendjari, nous donne le vertige. J’assume sans trop de difficultés cette contradiction. Ces Italiennes, dans la 4X4 de Médecins du Monde venue du Burkina, cette bande de jeunes mal élevés en voyage organisé (4X4 immatriculé au Nigeria) ne sont pas vraiment des représentants de la Jet Set. Probablement des gens comme nous, qui, le temps du week- end pascal, dépensent sans compter. Parce qu’ici, tout est très cher. Madame l’Ex- présidente proteste parce que la Possotomé coûte 1200F. J’ai programmé le téléphone de Willy comme réveil, mais je n’ai pas confiance. Je me lève avant l’heure. La sonnerie c’est le « Vol du Bourdon » tout à fait efficace.

6h, le petit déjeuner est bien lent à arriver. Ne pas oublier  la Malarone, (il y avait des moustiques à Tata Somba et à l’observatoire des hippos). J’ai dormi sous la moustiquaire cette nuit.

6h45, enfin ! Décollage.

Nos premiers animaux, ce matin, sont les vautours perchés sur un arbre mort derrière l’auberge. Ont-ils mangé les viscères du mouton du méchoui ? Attendent-ils les poubelles ? Y a-t-il une charogne dans les parages ?

Lion est rare ! Il faut de la chance
Un kilomètre plus loin, la 4X4 qui nous précédait s’est arrêté. Tout le monde est sorti : les lions. Cette fois, ce ne sont pas de vagues présomptions : une lionne est assise à une vingtaine de mètres, deux autres sur quatre pattes un peu plus loin. J’espère qu’on les verra sur la photo ! (Deux semaines plus tard : on ne les voit pas). Trop tard pour l’observation à la jumelle, elles se sont éclipsées. Je remonte avec Duran sur le toit du camion espérant les découvrir au loin. « Les herbes embêtent », proteste- t- il doucement.


A la poursuite des éléphants

Notre prochaine cible : les éléphants. On les signale à la Mare Sacrée à une douzaine de kilomètres d’ici. Devant nous la 4X4 des Italiens. Faute d’éléphants, je m’extasie devant les pintades de belle taille en troupeau. J’observe l’Aigle Pêcheur qui plane. Un aigle, d’habitude, c’est toute une affaire. Est-ce que par hasard, je deviendrais blasée ? Les tourterelles, ici, sont très petites, leur cou est très fin, leur bec pointu. Des perdrix volent. Il y a aussi des oiseaux magnifiques très colorés, turquoise ou vert métalliques, peut être des martin pêcheurs ? D’autres ont une très longue queue. Malheureusement, Duran n’y connaît rien aux oiseaux. Je me contente de m’émerveiller.

rollier

Le camion des Italiennes nous barre la route. Duran est contrarié. Il a hâte d’arriver à la mare Sacrée et tente un doublement par la droite en plein dans les buissons. Les italiennes ont repéré un ou deux éléphants tout proches. Nous remontons sur le toit. L’éléphant vu de dos,  est occupé à boulotter un arbre, il est petit, gris foncé intense. D, du fond du 4X4, n’a rien vu.

A la Mare Sacrée, il y a seulement des hippopotames, les éléphants sont partis. En revanche, quatre voitures sont garées. Des énergumènes français gueulent sur Hakim qui les a doublés, et ils n’ont même pas un regard pour les hippos, déversant sur nos chauffeurs leur hargne.

Pendjari : la rivière Pendjari, rôniers et calaos

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La frontière avec le Burkina

le baobab est au Burkina!

La Pendjari matérialise la frontière avec le Burkina Faso. C’est une jolie rivièrequi prend sa source près d’ici dans l’Atakora et qui se jette plus au nord dans la Volta, cours d’eau permanent dans lequel on pêche et où on peut faire de la pirogue. Elle a creusé son lit profondément dans les grès et les argiles et elle est bordée d’une palmeraie de Rôniers, palmiers aux larges feuilles en éventails comme notre petit palmier du salon, en beaucoup plus grand évidemment. Le tronc est hérissé de curieuses arêtes qui s’entrecroisent : les pétioles des feuilles curieusement, ne tombent pas comme sur les autres palmiers.

Une végétation verdoyante est associée aux rôniers, des genres de cytises en grappes jaunes, des grands arbres verts des buissons de type acacia avec de petits pompons mauves que nous avons vus à Cuba. Pas d’animaux, mais un joli sujet de photo : j’ai déjà la légende pour l’album « le baobab est au Burkina Faso ! ».

J’essaie de dessiner un peu plus loin là où la rivière fait un coude.

calao

 

Au retour, nous trouvons un Calao, oiseau tout à ait extraordinaire, de la taille d’un dindon avec un curieux bec pointu qui ne peut pas se fermer. De gros barbillons rouges très renflés lui donnent des joues gonflées. Il se nourrit en creusant. Que tire-t-il ? Des racines ? Des insectes ? Des vers ? Même avec les bonnes jumelles, je n’arrive pas à discerner. Cette rencontre imprévue me charme presque autant que celle des lions.

La piscine est toute propre. L’eau y est même fraîche tandis qu’il fait 38°C à l’ombre. Un vingtaine de longueurs suffiront pour me rafraîchir toute l’après midi. Sans compter la clim qui fonctionne parfaitement. Conversation avec les Italiens étonnés que je parle Italien et que je connaisse les Pouilles et la Sicile.
16 heures, à la Mare Bali

hippotragues : antilope-cheval

16heures départ pour la Mare Bali. En route, révisions en matière d’Antilopes : Hippotragues, « antilope cheval », la plus grande, Bubale au museau maquillé, Guibe à la robe rayée de lignes blanches perpendiculaires dessinant des motifs gracieux. Rencontre avec un phacochère mâle en train de fouiller le sol en quête de nourriture. A quelques mètres de nous, nous admirons ses fesses rebondies, sa crinière sur la colonne vertébrale, sa tête peu avenante avec ses grosses défenses qui ressortent comme celles des sangliers. Sorte de sanglier au visage boursouflé et à la peau grise plissée. Il est à genoux et a replié ses antérieurs. Il est si occupé à creuser qu’il ne remarque ni le bruit du zoom ni le flash. Un autre traverse la voie, la queue curieusement dressée à la verticale comme un étendard.

Les nuages se sont accumulés. Les montagnes de l’Atakora, au loin, sont noyées dans le gris. Sans doute, il pleut. Quelques gouttes sont tombées sur le pare brise. J’étends mon bras par la fenêtre. Tout aspire à la pluie, les baobabs défeuillés, les épineux gris, comme morts, les arbres couverts de feuilles grillées, les animaux qui se souviennent peut être de l’herbe fraîche, la terre poudreuse couverte de la cendre des brûlis, et nous qui espérons un peu de fraîcheur. Trop de pluie ruinerait la fin des vacances et apporterait des moustiques. Juste une averse pour laver la poussière !

phacochère

Autour de la Mare Bali, il y a encore affluence. Deux troupes distinctes de babouins à chaque extrémité, des dizaines de pintades, des oies trois espèces de hérons, des vols de tourterelles. Une famille de phacochères arrive, personne ne bouge. Les crocodiles sont sortis. J’en compte une bonne dizaine sur la rive d’en face. Les animaux se côtoient au bord de l’eau sans se gêner. Dominique a repéré les narines sorties d’un petit crocodile dans l’eau qui s’approche de notre mirador. Elle guette sa sortie de l’eau et sera récompensée. Les grues couronnées se posent non loin de nous.

Je passe le plus clair de mon temps à épier les babouins assis au bord de l’eau. C’est l’heure de l’épouillage, de la tétée du bébé et des câlins. Seuls les jeunes s’agitent et se poursuivent.

Un buffle arrive sans se presser. Il prend son temps. Nous imaginons que tous les oiseaux vont s’envoler à son approche. Pas du tout ! Il passe dans la plus grande indifférence. Le Vervet ressemble au Patas, seule différence : la couleur. Duran nous annonce que, dans dix minutes, nous verrons le troupeau de buffles. En effet, peu après treize belles bêtes grises aux cornes recourbées arrivent à l’heure dite. Le bain des buffles est impressionnant. Je félicite Duran de la précision de sa prédiction : il avait remarqué un nuage de poussière

Au dîner : thon et tomate en plat le méchoui d’hier (racorni) et pour terminer une pastèque.

La Pendjari : « Lion il est rare…. »

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l'arrivée des bufflees à la mare Bali

7 heures. Quand j’ai pris congé, Étienne m’a demandé un service :

« Pouvez vous emmener avec vous un de mes hommes, malade ?

– Bien sûr ! ».

Notre passager est déjà installé sur le porte-bagages, faisant office de vigie. A 1km de l’hôtel, il signale dans la plaine herbeuse deux lions qui se déplacent lentement dans les herbes. A gauche, il y en a un troisième. Je monte sur le toit. Le lion est tout près. La présence du lion déclenche une excitation très spéciale, mélange de conscience du danger d’un animal si puissant et sentiment que nous bénéficions d’une chance spéciale : « Lion, est rare, il y a de la chance ! ». Le félin s’éloigne nonchalamment en feulant. Ce n’est pas un rugissement brutal, un cri très grave qui résonne. Inattendu, plus proche du braiment de l’âne en beaucoup plus grave, plus sourd.

Enfin les éléphants !  

Enfin les éléphants!

A la Mare Sacrée,  passons sous les Rôniers de la Pendjari et reconnaissons la piste de la veille. Sous les arbres deux éléphants s’affrontent en une joute amicale, leurs trompes levées. Ils écartent les oreilles puis s’éloignent. Enfin ! Les éléphants !

Un autre camion nous le confirme, il y a plein d’éléphants « en avant » sur la piste. Nous allons enfin voir un troupeau ! Les pachydermes sont six, sous les arbres très occupés à manger le feuillage. Soudain, le plus gros nous repère, il nous fait face et amorce la charge. J’avais oublié le passager sur le toit qui se glisse à l’intérieur par la fenêtre arrière. Duran l’exhorte « il ne faut pas avoir peur ! ». Nous l’invitons à s’installer sur la banquette arrière. Nous pouvons retourner plus près du troupeau. Mais ils ont reculé dans les arbres et s’éloignent.

11 Heures à la Mare Bali

à la mare Bali

Sur la route de la Mare Bali nous voyons surtout des oiseaux, encore deux calaos, des martins pêcheurs,, un gros oiseau marcheur aux plumes toutes gonflées. De temps en temps, une antilope, un vervet…Je commence à mieux identifier les différents paysages : la savane arborée avec ses baobabs et d’immenses arbres verts, c’est là qu’on a vu les éléphants et les phacochères, la savane arbustive complètement sèche en ce moment, les brûlis, les zones complètement plates couvertes d’herbes hautes, celles qui seront inondées à la saison pluvieuse…
Tous les animaux viennent boire à la Mare Bali aux berges plates où quelques grands arbres fournissent une ombre bien fraîche aux colonies de babouins assis, les mains pendantes. Sous un arbre, un troupeau d’hippotragues, très paisibles, est couché. Les oiseaux pataugent. Les crocodiles sont à l’eau, on les devine de temps à autres. Une famille de phacochère fouille la vase. Dans un nuage de poussière, les buffles arrivent, ils entrent dans la mare avec de l’eau jusqu’aux genoux et boivent longuement. Les oiseaux les accompagnent. Il y a peut être quelque parasite à croquer ? Tout ce monde divers coexiste en paix. On oublierait que le crocodile peut croquer le petit ibis qui arpente la rive. Les babouins sont les seuls à troubler cette harmonie par les cris perçants.

oiseaux, ibis

Je sors mon carnet à dessin. Je renonce rapidement à construire tout un paysage avec cette scène qui change trop vite : le bel hippotrague qui buvait au milieu de la mare se retire pendant que j’essayais de le croquer. La petite antilope agenouillée pour boire se relève en plein dessin. J’opte pour une solution « à la chinoise » : me faire des modèles d’animaux que je replacerai dans une mare imaginaire de retour à la maison. 4 photos font  un panoramique de droite à gauche : antilopes et oiseaux, sous l’arbre quinze hippotragues et les grues couronnées puis le guib qui boit enfin à gauche les buffles).